Bonjour,

Ceci est ma première fanfic et j'y travaille dessus depuis un peu plus d'un an, pardon, cinq ans (déjà ! Oo) maintenant, aussi je compte sur votre indulgence. D'autant que j'ai pris le parti de tout expliquer, au cas où des personnes ne connaissant ni Bleach, ni Mai Otome se mettaient à lire la fanfic. Cela rajoute (beaucoup) de texte parfois et un peu long à lire, mais j'assume complètement cet état de fait. D'avance, je vous demande de bien vouloir me pardonner les quelques longueurs du début.

J'ai effectué quelques remaniements tardifs et non répertoriés, désolés pour ceux qui suivaient l'histoire depuis longtemps, mais ça y est, je suis remotivé !

Merci,

ChopperEDC.

Pour le disclaimer, il est évident que les personnages de Mai Otome appartiennent à leur auteur et que ceux de Bleach appartiennent eux à Tite Kubo. Seul Kakunoshin Kenpachi Niitsu m'appartient.


Chapitre Premier

Intrusion

Elle s'assit sur son lit après avoir enlevé et mis son manteau bleu dans la penderie. Penchant la tête sur le côté et fermant les yeux, elle se fit embrasser dans le cou. Elle sentit que la bouche remontait ensuite le long de sa gorge, mordillant une de ses oreilles et trouvant sa bouche. Une langue se glissa entre ses deux lèvres et tout doucement les entrouvrit. Pendant qu'elle se faisait embrasser, deux mains agiles se glissèrent dans son dos et commencèrent à défaire son corset blanc à baleines. Celui-ci tomba, dévoilant une poitrine aux globes fermes. Des lèvres se posèrent sur un de ses seins et doucement en fit le tour, puis emprisonnèrent l'extrémité du mamelon. Elle gémit. Se faisant alors doucement repousser en arrière, elle s'allongea sur le grand lit.

Nichée dans la draperie, la jeune femme brune ouvrit les yeux et regarda le visage penché au-dessus d'elle. Ses pupilles étaient dilatées et son regard lumineux. Se débarrassant de ses vêtements, le corps s'approcha à nouveau d'elle et quand il commença à la caresser, elle gémit à nouveau. Il se redressa et effleura du bout des doigts sa peau nue en dessous de ses seins. La main descendit jusqu'à sa taille et enleva le pantacourt noir qui couvrait ses jambes. Elle tressaillit. Lorsqu'elle fut de nouveau détendue, la main se glissa sous sa culotte, effleura au passage la douce toison de son pubis, et comme elle se laissait faire, alla plus bas.

Mais ne voulant pas aller trop vite, la main se retira presque aussitôt et des yeux contemplèrent son corps aux formes douces et généreuses. Puis se relevant, la brune se mit à caresser à son tour ce corps qu'elle connaissait pourtant si bien et elle éprouva une sensation de picotement agréable à l'intérieur de ses cuisses. Elle sourit alors et s'allongea encore. Elle sentit des cheveux châtains qui s'allongeaient aussi près d'elle et qu'on l'embrassait. Elle ouvrit les yeux et plongea son regard dans celui en face d'elle. Elle y lut de l'amour, de tendresse, mais aussi une chaleur irrésistible. Fascinée, submergée par ce regard de braise, elle éprouva à nouveau la même sensation agréable. Fermant les yeux, elle ouvrit la bouche et se pressa contre l'être aimé.

Les cheveux châtains l'embrassèrent encore, et après avoir exploré sa bouche, se mirent à descendre le long de sa gorge, puis lui léchèrent légèrement avec la langue le ventre, les cuisses, et remontèrent ensuite vers sa poitrine. La bouche prit ensuite le sein qu'on lui donnait après avoir attendu qu'on la plaçât à cet endroit. Une main douce se glissa alors à nouveau entre les cuisses de la jeune brune et saisit le petit renflement érectile. Elle poussa un cri.

La bouche suçait et mordillait gentiment le sein pendant que la main s'activait en la caressant. Elle gémit à nouveau. La bouche descendit, effleurant du bout de la langue le nombril, puis le corps entier se glissa au bas du lit, posant les genoux au sol. La brune sentit alors deux mains lui écarter doucement les cuisses et sentit qu'on goutait à sa saveur douce et légèrement piquante. Elle frémit et laissa échapper un cri. Elle balança la tête d'avant en arrière en gémissant et leva ses hanches vers la verrière qui faisait le plafond.

La langue avait atteint le clitoris. Les cris que poussaient la jeune femme allongée ne faisaient qu'accentuer un désir présent mais contrôlé jusqu'alors. Quant une respiration haletante se fit entendre, le corps humide et excité se releva et s'allongea sur sa partenaire. Il l'embrassa une nouvelle fois et doucement introduisit deux doigts dans la chaude ouverture. Ils ne rencontrèrent pas de résistance, jusqu'au moment où les jambes de la femme aux cheveux bruns ceignirent la taille qui se trouvait au-dessus d'elle.

À cet instant, les doigts commencèrent à bouger d'avant en arrière, tournant et s'écartant dans cette tendre, étroite et humide profondeur. Ils continuèrent ainsi jusqu'à ce que les gémissements se transforment en cris de plaisir non retenus. Ils se retirèrent, puis pénétrèrent à nouveau la partenaire, à toute vitesse. Elle se cambra, pour mieux ressentir encore tout cet amour qu'on lui donnait et les deux corps entrèrent à l'unisson quand, agités de spasmes, ils laissèrent une immense vague de plaisir les emporter loin au-dessus de tout.

Pantelante, la jeune brune sentit une tête aux longs cheveux châtains se reposer sur sa poitrine en attendant que sa respiration se calmât, puis s'allonger auprès d'elle. Complètement abandonnée, elle ferma les yeux. Quant elle les rouvrit, elle se releva sur un coude et plongea son regard vert dans celui, rouge comme l'améthyste, de son amante. Se penchant, la brune lui susurra dans le creux de l'oreille des mots doux et que dès qu'elle aura récupéré, ce sera à elle de lui exprimer son amour. Sa partenaire lui répondit alors en lui souriant tendrement qu'elle n'attendait que de découvrir de nouvelles sensations. S'embrassant de nouveau, elles s'abandonnèrent à la langueur propre à ces moments.

Où suis-je ? se dit-il. On me réveille encore ? Non, ce n'est pas ça. C'est différent. M'a-t-on déplacé alors ? Et pourquoi vois-je toutes ces images ? Qui sont ces gens ? Voilà un bâtiment, maintenant… Ils sont en blanc, ceux-là. Ce serait d'autres Arrancars ? Mais je ne peux plus rien faire pour la Soul Society à présent… Il va falloir qu'ils se débrouillent sans moi cette fois. Ah, Misato… J'aimerais tant te revoir, te dire qu'on l'a eu… J'ai sommeil, fit-il après un moment. Tellement sommeil… Une lumière ? Je ne savais pas qu'il y en avait ici. Mais que… ?

Une ombre se faufilait parmi les massifs de haies. Après avoir sauté par-dessus l'une des grilles qui bordurent l'Académie, elle s'était dirigée droit vers l'ombre protectrices des arbres les plus proches. À présent, la voilà qui doit traverser une cour pavée. N'hésitant pas une seconde, elle fit un large détour par la couverture végétale, ne voulant pas se risquer à être découverte trop tôt.

Soudain, elle s'immobilisa, l'oreille aux aguets. Était-ce un souffle, une brindille écrasée par un écureuil ? Tendue, l'ombre écouta dans le silence qui l'entourait. L'heure du couvre-feu était passée depuis belle lurette, et c'était la nouvelle lune ce soir. Mais ne risquons rien, se dit-elle. Vérifiant si le petit comprimé était toujours dans la poche sous sa ceinture, elle reprit sa route, sinuant entre les bosquets et les formations de fleurs. Elle veillait à ne pas faire de bruit ni de passer dans le moindre rayon de lumière. Tel un fantôme, elle se glissait et sautait sans bruit, se frayant un passage parmi les herbes que seul un excellent traqueur pourrait trouver. Laissant de côté les bâtiments, elle se dirigeait vers une série d'escaliers à l'air libre qui menaient vers un grand monument, reconnaissable au murs qui se dressaient fièrement au-dessus de lui et semblables à une sorte d'éventail ouvert. Arrivée à la première volée, l'ombre s'engageait à peine qu'elle dut effectuer un recul-éclair, pour éviter un objet qui tombait du ciel. Levant les yeux, ce qu'elle vit lui fit grimacer de dépit. Tant d'efforts pour rester invisible et se faire prendre sur la dernière ligne droite ! Mais c'était un risque qu'elle connaissait, car le seul accès au monument était complètement à découvert.

Arika venait de se disputer une fois de plus avec son maître, la Reine Mashiro de Wind Bloom. Cette nouvelle taxe, même temporaire, était-elle réellement nécessaire au pays comme elle le prétendait ? Pourtant, la jeune fille voyait bien que le peuple manquait d'argent. Ruminant ainsi sa mauvaise humeur dans le ciel étoilé, elle devait cependant admettre que la Reine prenait de bonnes décisions parfois, même si elles paraissaient cruelles à première vue. Comme cette fois l'année dernière où elle avait sauvé le monde des Otomes d'un acte de piratage extra-terrestre, avec l'aide de Nina. En y repensant, Arika se sourit à elle-même. Avec le recul, la décision de la Reine n'était pas aussi bonne à l'époque. Mais maintenant, la situation a changé dans le royaume et la taxe s'imposait.

Revenue à de meilleurs sentiments, elle s'aperçut qu'elle volait près de l'Académie Garderobe, là où sont formées les futures Otome comme elle. Dire que je m'y trouvais il y a seulement deux ans ! se dit-elle. En plus, à présent qu'elle maitrisait encore mieux le pouvoir de son Saphir du Ciel Azuré, sa GEM Mai-Star, elle peut passer du mode "simple" au mode "Zwei" sans l'aide de la Reine. La GEM, ou Generable Enigmatic Matrix, permet de maitriser les nanomachines de son corps. Les nano machines matérialisent la Robe de l'Otome. La Robe protège le Master, qui fournit la force à la GEM de son Otome. Tout n'est qu'un cycle, avait-elle appris, et la pierre angulaire du contrat liant Master et Otome est la confiance qu'ils ont l'un dans l'autre. Ça, elle ne l'avait pas appris à l'Académie, mais avec l'aide de son Master. Il faudrait que je rentre pour m'excuser, pensa Arika. Mais avant, on va faire un tour à Garderobe ! Il n'y aura personne vu l'heure, mais peut-être que le professeur Yôko est encore debout.

Se dirigeant vers l'Académie, elle perçut soudain un mouvement inhabituel. Pensant que c'était une étudiante faisant le mur comme elle autrefois, elle décida de voir ce qui allait se passer. Restant à bonne altitude, elle suivit des yeux le mouvement, le perdant plusieurs fois de vue. Mais lorsqu'il parvint au pied du mausolée, Arika ne reconnut pas l'uniforme de l'école auquel elle s'attendait. Aussitôt, elle reconnut une intrusion et matérialisa son Element, son arme d'Otome pour arrêter cet inconnu.

Chaque Element est unique, dépendant de la GEM qui l'a créée ; et celui d'Arika est formé de deux lames en forme de losanges rectangles reliés entre eux au niveau de la petite pointe par un cercle percé. Ce cercle est renforcé à son bord interne par une bordure dorée à quatre pointe, dirigée chacune dans l'un des angles que forme le cercle avec les lames. Il possède également une barre servant de poignée au milieu, dans le sens de la grande diagonale des losanges bleu ciel. Légèrement translucide, l'Element laisse voir des renforts triangulaires partant du milieu jusqu'à l'extrémité effilée des deux lames. Plus foncés, ceux-ci portent des décorations de la même couleur que le renfort du cercle. Entre le milieu des lames et le cercle, on peut aussi distinguer deux pointes en forme de S légèrement incurvé partant de chaque angle de la base des renforts et en longer de part et d'autre la grande diagonale. Elles sont décorées d'ailes dorées et une petite étoile à quatre branches, dorée également, et placée juste devant le cercle mais après les pointes, terminait de donner un air très travaillé et détaillé à cette arme.

Une fois que son Element fut matérialisé, Arika arma et ajusta son tir, puis le lança. Elle suivit le mouvement et arriva au sol au moment où l'ombre encapuchonnée retombait sur ses pieds après son recul-éclair. Cette esquive dénotait plusieurs choses : que l'intrus était entrainé au combat, qu'il en avait une certaine expérience, et qu'il était assez doué pour se jouer du système de sécurité complexe placé au sein même de l'Académie. Mais ce qui impressionnait le plus l'Otome, c'était qu'il avait complètement échappé au sixième sens pourtant redoutable et redouté de Miss Maria, la vieille intendante de l'Académie, qui dispensait encore des cours à Arika – ce qu'elle n'appréciait que moyennement. Arika arracha son arme du sol sans quitter des yeux cet adversaire mystérieux.

- Qui es-tu et que veux-tu ? questionna la jeune fille.

Aucune réponse, ce à quoi elle s'attendait. Prenant une position plus menaçante, arme pointée vers l'adversaire, elle reposa sa question, sûre d'avoir été comprise la première fois. Toujours pas de réponse. Elle chargea alors, non seulement pour couper toute voie de retraite à l'intrus, mais aussi pour le frapper et l'arrêter. Il esquiva, mais Arika, en Mai-Star Otome, n'eut aucun mal à le poursuivre. Il était rapide, presque autant qu'Arika. Mais avec un temps de réaction supérieur, il arrivait à maintenir la distance, mais sans pouvoir l'agrandir.

Mince, pensa l'ombre. Je ne pouvais pas tomber sur pire adversaire. Elle connaissait la ténacité confinant à la bêtise parfois du Saphir Azuré. Elle se renfrogna après avoir pris connaissance de la question, mais ne voulait pas prendre de risque. Sachant que n'étant pas Otome elle n'avait que peu de chances de s'en sortir dans un combat à long terme, elle se décida à attaquer. Écartant brusquement les bras, l'ombre activa un système sur ses avant-bras qui fit sortir, par la force centrifuge, deux griffes de métal noir sur le dos de la main, juste au-dessus des premières phalanges et ce de chaque côté. Les poings fermés, elle reprit appui sur le sol mais au lieu d'esquiver une nouvelle fois, bondit en avant, presque couchée sur le sol.

Arika avait senti que son intrus du soir n'allait pas continuer à jouer à chat beaucoup plus longtemps. Elle s'attendait à ce genre de réponse et lorsqu'elle le vit écarter les bras, elle se prépara à esquiver. Mais lorsqu'il vint la frapper, elle ne vit que trop tard les lames noires, cachées par les ténèbres de la nuit sans lune. Elle sauta, mais si elle parvint à éviter les premières lames, elle ne réussit pas aussi bien avec la seconde main. Elle sentit que son pied gauche, son pied d'appui, fut attrapé et aussitôt une drôle de sensation au niveau de son nombril lui fit comprendre qu'on allait la projeter au sol. Mettant son arme et ses deux mains derrière la tête pour se protéger, elle se prépara à l'impact, brutal. Heureusement que je suis sous ma forme Zwei, pensa Arika. Sans elle, je n'aurais pas pu réagir à temps.

C'est une particularité d'Arika : la forme Zwei. Celle-ci modifiait totalement les performances de la Robe par rapport à la forme simple. Célérité, perception, force, tout était multiplié. La Robe, bleu ciel, lui couvrait tout le corps et seules ses jambes, ses épaules et la ligne centrale ventrale étaient blanches. C'étaient, avec quelques touches de rouge vif et de vert émeraude, les seules couleurs de la Robe. Sur les jambes se trouvaient des genouillères triangulaires rouges, pointe en bas. Au-dessus et en-dessous des cuisses et des tibias étaient dessinés de fines bandes de renfort bleu marine. Ces bandes ne touchaient ni les genouillères ni les chevillières de l'Otome. Ces chevillières sont en fait de gros anneaux placés sous le tissu blanc et servent à fournir de l'énergie suivant les besoins, que ce soit pour se battre ou pour voler. Une bande noire sur l'extérieur des anneaux s'illuminait à chaque fois qu'on les utilisait. D'autres régulateurs se trouvaient un peu partout sur toute la Robe : la ceinture, les anneaux protège-poignets, le col, le serre-tête et une sorte de protection sur le torse sont aussi faits comme les chevillières. Sur sa poitrine se trouve l'insigne de l'Académie Garderobe, présent sur quasiment toutes les Robes d'Otome : deux fines ailes déployées encadrant une étoile cruciforme rouge.

Sur la Robe du Saphir Azuré, on trouve également un losange rectangle rouge au niveau de l'estomac pour souligner l'insigne. Sous la ceinture en zigzag et au-dessus des protections du torse qui partaient du dos et s'arrêtaient au-dessus des seins de la porteuse se plaçaient d'autres protections triangulaires bleues et avec des éléments rigidificateurs verts au centre de chacune. Les brassières bleues qu'Arika portaient la couvraient des protège-poignets au haut des bras, où ils s'ouvraient en corolle à pointes sur des chevrons rouges pointés vers le bas. Les gants aux mains sont blancs avec des renforts aux doigts. Le col se fermait sur la gorge avec une pierre verte taillée en losange. Le serre-tête portait un grand nœud papillon stylisé dont les "boucles" et les "rubans" ressemblent plus à des plaques taillées en losange qu'à du tissu. Les trainées blanches dont les Otome se servent comme point d'ancrage ou d'armes sont ici issues du nœud du serre-tête. Longues au point d'atteindre les pieds, elles portaient au bout une étoile cruciforme rouge rappelant encore l'insigne de l'Académie. Des chaussures bleues avec un triangle blanc sur le coup-de-pied renforcé par un élément rigidificateur vert complétaient l'armure, avec la cape verte à quatre pointes et qui descendait jusqu'au genou que le Saphir du Ciel Azuré portait dans son dos.

Ayant éprouvé la force et la vitesse de son adversaire au cours de cette attaque, Arika se releva promptement et contre-attaqua sitôt les pieds au sol, misant sur sa vitesse pour surprendre. Le coup qu'elle porta effleura la cape de l'intrus, enlevant la capuche et révélant celui-ci : petit et râblé, le visage aux traits durs, l'individu portait des cheveux bruns et courts ainsi qu'une petite barbe en collier, prouvant qu'il était un homme. Les muscles révélés prouvaient qu'il pratiquait, outre un entrainement au combat, des heures de musculation. Ce qui explique sa vitesse et ses temps de réaction. Habillé de bottes souples et de vêtements sombres et légers, il était de toute évidence préparé à cette escapade nocturne. Du fait de son gabarit, on pouvait le prendre de loin pour une jeune fille, mais à présent, on ne pouvait plus douter que l'intrus soit un homme, et donc indésirable en cette école de jeunes filles.

Surpris par cette attaque fulgurante, l'intrus ne put qu'esquiver au dernier moment. Malheureusement, l'Element attrapa sa cape noire au passage et l'attache au niveau de son cou lâcha. Son identité maintenant révélée, il n'eut plus le choix que d'essayer d'éliminer au plus vite son adversaire, avant que le vent ne tourne en sa défaveur. Mais à présent que la cape ne masquait plus ses mouvements, le Saphir Azuré parvenait à anticiper plus facilement toutes ses attaques.

Arika parvint petit à petit à faire reculer son adversaire jusqu'au centre de la place devant les escaliers, le mettant ainsi à découvert et sans échappatoire possible. Son seul souci était les griffes au bout des gants que portait l'intrus. Il faudrait que je m'en débarrasse, pensa-t-elle. Même si elles sont empoisonnées, je ne crains rien, mais pour ce qui est des blessures, c'est une autre histoire. Je n'ai jamais vu d'armes pareilles, mais leur efficacité ne fait aucun doute. Peut-être qu'en l'appâtant, je pourrais faire quelque chose… Trouvant une idée, Arika sourit et chargea une nouvelle fois.

Lorsqu'il vit l'Otome courir droit vers lui, l'intrus se prépara. Soudain, un doute le prit. Courait-elle plus lentement que tout à l'heure ? Ses mouvements non plus n'étaient plus les mêmes. Moins tranchants et surtout moins nombreux, il devenait évident qu'il commençait à avoir l'avantage. D'autant plus qu'elle évitait de plus en plus de justesse se coups. La confirmation vint lorsqu'il la vit essayer de reprendre son souffle. Jouissant à l'idée de gagner contre une Otome, fierté d'un système qu'il haïssait, il oublia toute prudence et mit toutes ses forces dans un coup qui toucherait à coup sûr, il le savait.

C'était tout ce qu'elle attendait. La petite taille de son adversaire et ses traits trahissait sa jeunesse et sa relative inexpérience. Du coup, le piéger fut presque plus aisé que ce qu'Arika espérait. Lorsqu'elle le vit frapper de toutes ses forces, elle sut que le moment était venu. Accélérant d'un coup, elle se retrouva sur la gauche de son adversaire. Qui lui, les deux mains en avant et en pleine extension, le regard perdu, cherchait comment elle avait pu lui échapper. Un coup plus tard, les griffes se fracassèrent sur le sol dans un bruit métallique.

Se rendant compte qu'il avait été berné, l'intrus chercha à mettre de la distance entre lui et Arika. Bondissant en arrière, il sut qu'il n'avait plus le choix. Il glissa la main dans la poche sous sa ceinture et sortit le comprimé au moment où il toucha le sol. Brandissant le bras et souriant, sûr de sa victoire, il activa le petit artefact et aussitôt une lumière d'une blancheur aveuglante l'enveloppa, faisant reculer l'Otome.

Relevée sur un coude et caressant tendrement les cheveux châtains de sa compagne, elle contemplait le beau visage endormi. Cela faisait des années qu'elles étaient ensemble et pourtant elle avait l'impression que c'était hier qu'elle avait été abordée dans l'un des jardins de l'Académie. Déjà célèbre pour ses performances, il était assez impressionnant de voir sa future compagne aborder l'une des nouvelles étudiantes. La jeune femme s'en souvenait : toute timide, ne sachant comment réagir face à cette situation, elle s'entendit encore répondre maladroitement à son ainée et sourit intérieurement à l'évocation de ce souvenir. Les reflets bleutés sur ses cheveux tombant en cascade sur ses épaules et son regard avaient probablement attiré sur elle l'attention de l'une des futurs membres des Cinq Piliers, l'élite des Otome.

Soudain, une lumière blanche et éclatante venant du dehors illumina toute la chambre. Semblant être tout proche, il éveilla complètement la belle endormie. Alors qu'elle était somnolait l'instant d'avant, la femme aux cheveux clairs échangea un regard perçant avec son amante, et d'un commun accord muet elles s'habillèrent et sortirent précipitamment.