Bonjour à tous !
Me revoilà avec une nouvelle histoire, issue d'un prompt de Obviously Enough (la seule, l'unique !) Qui se formulait ainsi :
Loki, trader sans histoires, est harcelé par un fantôme au sens de l'humour douteux qui insiste pour qu'il aille voir sa veuve et lui dire qu'il regrette de l'avoir laissée seule, découvre qui est son meurtrier quitte à braquer le commissariat pour ça, mette [Le meurtrier] en prison, change de boulot pour reprendre ses études d'arts, et enfin sois heureux sans lui.
Au début je pensais faire un OS court. Ahahaha. Ah. Quelle idéaliste je fais !
Également, je me suis dit que ça ne serait pas un slash. J'ai lutté très fort contre le IronFrost, mais il m'a rattrapé. Ce sera donc un IronFrost avec plein de lemon à l'intérieur (mais pas pour tout de suite, faut attendre que l'intrigue commence).
Et comme pour Ténacité, j'ai changé quelques détails du prompt d'origine pour que ce soit plus intéressant.
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Dernière Volonté
Chapitre 1
Il venait de passer la pire journée de sa vie. Enfin, non, peut-être pas la pire des pires journées de sa vie. La pire journée de travail sûrement. Passer sa journée à tenter de rassurer les investisseurs, et d'éviter une chute vertigineuse de l'action en bourse, ce n'était pas sa définition d'une bonne journée de travail.
Il était donc naturellement hargneux et vindicatif. Il avait crié deux fois sur son secrétaire, et avait traité son assistante personnelle d'incompétente. D'ailleurs, il était presque sûr de l'avoir faite pleurer. Elle pourrait toujours dire que c'était à cause des circonstances, et que les larmes étaient de la tristesse et pas de la détresse.
Il était presque vingt heure, et il était encore à son bureau, préparant les réunions extraordinaires qui auraient lieu le lendemain. Sur son ordinateur, un onglet lui indiquait chaque article ayant une relation avec la catastrophe de la matinée. D'autres onglets affichaient les résultats de la bourse de la journée, la chute inévitable de l'action de Stark Industries, d'autres faisaient un bilan des actifs perdus, de l'argent gâché. Et c'était à lui de compiler tout ça pour le lendemain, alors que presque tout le monde était rentré chez soi. Il assumait cependant. Il s'était porté volontaire.
Stark Industries était l'une des plus grandes multinationales du monde. Voire, la plus grande, ça dépendait des trimestres. Aux coudes à coudes avec Wal-Mart et State Grid Corporation of China, chacune dans un domaine différent. Wal-Mart pour la grande distribution, SGCC pour la distribution d'énergie en Chine et Stark Industries pour les technologies de pointe dans tous les domaines ou presque. Avec des chiffres d'affaires tournant autour des centaines de milliers de milliards de dollars, la moindre perturbation boursière avait des conséquences désastreuses, en terme de vente, de chiffre d'affaires et d'emplois. Il ne serait pas étonné si le Conseil d'administration, devant lequel il allait faire sa présentation le lendemain, décidait de plans sociaux autour du globe.
Plans sociaux. Comme s'il y avait la moindre poussière de social dans la fermeture d'une usine, ou le renvoi de milliers de travailleurs. Il se laissa une petite note pour commencer à faire un compte-rendu sur les différents sites potentiellement fragiles et donc jetables.
Il fallait dire qu'il avait les dents longues. S'il avait commencé comme simple exécutant trader, dans un open-space sans âme, il avait rapidement grimpé les échelons. Et quand il disait rapidement, eh bien, il était Directeur des Analyses financières, et il n'avait que vingt-six ans. Il avait su profiter des coups durs des membres de l'entreprise, de chaque faille, pour avancer, et quitter l'open-space où il n'avait pas sa place.
Il avait une grande ambition, était extrêmement intelligent, comprenait la psyché humaine mieux que n'importe qui, et c'était ce qui faisait de lui quelqu'un de plus en plus indispensable pour Stark Industries. La catastrophe de la matinée ne pouvait lui être que bénéfique à court terme. Peut-être devenir vice-Président ? Après tout, une place allait se libérer d'ici peu. Il voulait en être. Avoir son bureau à l'avant dernier étage. Avoir le pouvoir. C'était son moteur.
Vingt-deux heures quinze. Il bâilla. Son interphone sonna. C'était sa commande. Chinois. Cela le changerai du Thaï. Ou des pizzas. Un vigile en service lui apporta le tout. Les livreurs n'avaient pas le droit de monter dans les étages.
Il décida de s'accorder cette pause. Manger en travaillant n'était pas vraiment une bonne idée, et de toute façon il voulait un café. Il sortit donc de son bureau. Certains de ses collègues étaient encore là, mais plus pour longtemps.
En se rendant dans la salle de pause, il passa devant l'immense tableau hiérarchique qui affichait glorieusement les visages du CEO, des Présidents, des Vice-Présidents et des Directeurs du siège de New-York. La photo de Howard Stark n'avait pas été retirée, mais un bandeau noir sur le coin droit avait été ajouté dans la journée.
Accident de voiture. C'était terriblement bête, horriblement banal pour un homme qui avait construit son nom et sa fortune sur ses excentricités. Certains se demandaient encore si son fils, Anthony, allait reprendre le flambeau, mais il connaissait déjà la réponse. Anthony Stark n'avait rien d'un CEO de multinationale. Certes, il engloutissait le département Recherche et Développement d'idées plus ou moins géniales (le Starkphone et le Starkpad avaient été des coups de génie, et vouloir se lancer dans les technologies pouvant fournir une énergie propre avait donné un sacré coup de boost à l'entreprise quelques années plus tôt), mais le fils de Howard était surtout connu pour être un jet-setter, un flambeur, un Don Juan et le pire gestionnaire du monde.
Le Conseil d'Administration n'allait jamais vouloir de cet homme-là à la tête de Stark Industries, quand bien même il en était le propriétaire à cinquante et un pourcent.
Non, le futur CEO de Stark Industries serait plus certainement le Président de SI-Europe, le plus ancien collaborateur de Stark, Obadiah Stane. Cet homme était un croisement entre un requin, un renard et un serpent. A côté de Stane, Loki n'était qu'un petit joueur, à peine intéressé. Ils ne jouaient pas du tout dans la même cour.
Il entra dans la grande salle de pause. C'était la pièce la plus agréable de l'étage. Un grand frigo américain, des cafetières à n'en plus finir, des placards fournis régulièrement en biscuits à haute teneur en glucose et huile de palme, des fauteuils, des tables, et une grande télévision, continuellement allumée sur une chaîne d'information en continu. Il lança une cafetière, et s'assit sur un des nombreux fauteuils en cuir si confortables, et commença à manger. Il eut un bref rire peu charitable en se souvenant de son frère tentant vainement de manger avec des baguettes, ses grosses mains malhabiles ne lui facilitant pas la tâche.
Sa pause ne dura que le temps que le café soit prêt. Il versa le liquide brûlant dans un grand mug thermos à son nom, le referma, jeta les papiers gras qu'il avait laissé sur la table, puis retourna à son bureau. Il avait l'esprit en ébullition, cherchant quelles perspectives il n'avait pas encore adoptées pour son compte-rendu du lendemain.
En entrant dans la pièce plongée dans la pénombre, il manqua de sursauter quand il distingua une silhouette.
« Je peux vous aider ? Demanda-t-il en allumant la lumière. »
Mais il ne put dire quoi que ce soit de plus. L'homme qui se tenait devant son grand bureau flottait, littéralement, quelques centimètres au dessus du sol. Et il était translucide. La silhouette se retourna, et malgré le fait qu'il voyait le mur opposé à travers son visage, il le reconnut sans mal.
« Vous êtes Loki Borson ? Demanda Howard Stark, ou la silhouette translucide et flottante qui ressemblait trait pour trait à Howard Stark. »
Loki resta bouche bée quelques secondes avant de hocher la tête simplement, ne faisant pas du tout confiance à ses cordes vocales.
« Très bien, car j'ai besoin de vous. »
Je sais, c'est très court, mais les prochains chapitres seront plus longs, promis.
Dis-moi ce que tu en as pensé. Oui, toi-là, derrière ton écran. Je te vois :)
