Hey ! Donc voici ma première fanfiction et j'avoue que je suis absolument terrifiée à l'idée de la montrer au monde. C'est un drarry (et peut-être d'autres couples ê_e J'avoue ne pas savoir comment cette histoire va finir) car j'aime ça tout simplement ehe. C'est un slash (les homophobes masochistes peuvent rester mais qu'ils ne viennent pas cracher leur venin après).

Chapitre 1_Changements

Harry Potter se sentait incroyablement bien. La vue de Poudlard rénové et dont on avait tant bien que mal effacé les blessures l'avait enfin fait se sentir léger. Car pendant tout l'été, il avait fait son deuil, pensant chaque jour aux morts si nombreux qui avaient péri pour lui.

Pour qu'il les débarrasse de Tom Jedusor alias Voldemort le Seigneur des Ténèbres une bonne fois pour toutes, en réalité.

Sa vie s'était comme brusquement accélérée à la fin de la guerre. Il n'avait plus à retourner au 4 Privet Drive et s'était donc retrouvé étrangement libre pendant l'été. Il n'avait pas hésité un instant avant d'acheter un petit appartement sur le Chemin de Traverse non loin de la célèbre boutique des frères Weasley.

Boutique qui d'ailleurs ne rouvrirait pas avant plusieurs années. George était trop effondré pour continuer quelque chose qu'il avait toujours fait avec son frère jumeau. D'ailleurs, étant donné que toute sa vie avait toujours été mêlée à celle de Fred, il n'arrivait plus à vivre et Ron s'était fait un devoir de le soutenir et de le « réanimer ».

Malheureusement, désormais, il se devait de retourner à Poudlard pour entamer sa 8ème année avec Harry et Hermione, sa petite amie attitrée, et ne pouvant donc plus aider George, avait confié cette tâche à Lee Jordan qui avait été présent également durant l'été auprès du jumeau brisé.

Les trois amis s'étaient retrouvés dans le Poudlard Express et avaient longuement discuté de cette lettre qu'ils avaient tous les trois reçue durant l'été – et que sûrement tous les 8èmes années avaient reçue : une lettre leurs proposant de regagner Poudlard durant une année afin de finir leur dernière année inachevée – ou même totalement non faite – et de passer leurs ASPIC's.

Ils avaient ainsi tous plus ou moins le niveau des 7èmes années et s'étaient posés de nombreuses questions quant à l'organisation des cours ou même des examens.

Leur conversation avait été interrompue par un nombre incalculable de visiteurs qui venaient se coller à la fenêtre de leur compartiment et fixaient les trois héros de guerre avec révérence et excitation.

Cependant, certaines visites furent accueillies avec plaisir comme celle de Luna – qui portait ses traditionnels radis aux oreilles et son collier de bouchons de liège autour du cou – et Dean qui semblaient ne plus vouloir se quitter et dont les conversations étaient tout à fait hilarantes. Le garçon noir portait un intérêt insoupçonné pour la blonde lunatique et s'empressait de la satisfaire à chaque fois qu'elle entamait un long discours sur le Ronflak Cornu en acquiesçant tout ce qu'elle disait et en lui posant des questions qui auraient pu être incroyablement pertinentes si elles ne concernaient pas un animal imaginaire.

Neville fut également apprécié quand il arriva, un sourire rayonnant collé sur le visage et Trevor entre les mains (le crapaud avait un instinct de survie rare quant à sa capacité à être encore vivant après 8 années en compagnie de Neville). Mais le jeune homme s'était grandement amélioré en matière de confiance en soi et d'habilité. Hermione fut absolument ravie de discuter avec lui de botanique et Ron s'empressa de se moquer de Neville quand une troupe de filles de 2ème année passa devant leur compartiment en gloussant en le montrant du doigt avec quelques commentaires tels que « C'est Neville Londubat ! Vous avez vu comme il est grand ? Et ce sourire... » et « Il est tellement courageux ! Regardez ce qu'il a fait l'année dernière... Un vrai héros ! ». Neville rougit un peu mais avoua finalement que depuis l'année dernière, des hordes de filles – très jeunes d'ailleurs – le poursuivaient pour le féliciter et lui offrir toutes sortes de présents. Puis, sur le ton de la confidence, il précisa qu'il ne préférait pas manger les chocolats qui avaient un air douteux de philtres d'amour embusqués dans des fondants caramélisés.

Seamus les rejoignit un peu plus tard, en compagnie de Ginny, les jumelles Patil et Ernie Macmillan. Il riait bruyamment à une phrase pompeuse sortie par Ernie qui semblait légèrement vexé de l'hilarité du Gryffondor. Les jumelles saluèrent tout le monde joyeusement avant de s'amuser avec Pattenrond tout en bavardant allégrement avec Ron, Hermione et Dean (Luna tenait toujours la main de ce dernier mais rêvassait en regardant par la fenêtre, ne prêtant aucune attention aux conversations).

Ginny, elle, vint aussitôt s'asseoir sur les genoux de Harry – qui s'empressa d'enserrer sa taille de ses bras puissants – en l'embrassant doucement.

« Salut toi. »

La rouquine plaça alors ses mains derrière la nuque du brun et caressa doucement les mèches brunes en plongeant ses yeux bleus dans ceux d'un vert émeraude.

« Salut Ginny, murmura Harry avant d'embrasser fougueusement sa petite amie.

Hey ! Si vous voulez nous faire rager, nous, pauvres célibataires, bah, moi, je trouve ça dégueulasse ! brailla soudain Seamus avec un faux regard accusateur en direction du couple.

'Scuse Seamus, on avait oublié qu'un simple baiser pouvait froisser ta grande sensibilité de célibataire endurci, répliqua Harry, un sourire railleur étirant ses lèvres fines.

Oui, eh bien, souvenez-vous en maintenant ! Vous pourriez choquer mes yeux prudes et innocents avec vos sales séances de roulage de pelle ! s'insurgea l'Irlandais en souriant d'un air tout sauf effarouché.

Dis-moi, Seamus, tu ne disais pas ça quand tu te faisais embrasser – ou plutôt dévorer les lèvres – par la jolie Katie Bell..., intervint soudain Dean, moqueur.

Bien sûr que non, j'avais les yeux fermés à ce moment-là, répondit Seamus, du tac au tac. »

Cette dernière phrase avait fait rire de bon cœur l'ensemble des passagers occupant le compartiment, mis à part Luna qui tourna soudain la tête vers eux, l'air vaguement intéressé avant de se reperdre dans la contemplation des nuages.

Hermione avait alors demandé ce que devenait Katie Bell et la discussion s'était calmée, laissant à Harry et Ginny la possibilité d'échanger quelques paroles chuchotées que personne n'entendait.

« Tu m'as manqué.

Oui, moi aussi. Une semaine, c'est vraiment trop long...

Harry ! Je ne rigole pas, j'ai réellement trouvé ça d'une lenteur abominable...

Ne t'inquiète pas, moi aussi. Tu aurais du venir me voir à l'appart. On aurait pu aller manger une glace... Florian est revenu quelques jours avant la rentrée. Il avait l'air un peu éprouvé mais fait toujours des glaces délicieuses... gratuites en plus.

Tu sais très bien que je ne pouvais pas ! Ce stage à la Gazette était nécessaire : c'est mon avenir qui est en jeu, Harry, je ne pouvais pas le laisser passer même si je n'ai même pas encore passé mes BUSE's (en effet, les 5èmes années n'avaient pas pu passer leurs examens comme les 7èmes années et allaient donc avoir une année supplémentaire également où ils ne feraient que peaufiner ce qu'ils n'avaient pas eu le temps de voir et ainsi passer leurs BUSE's sans avantage quelconque). »

Ginny avait été contactée par un célèbre journaliste de la Gazette qui avait lu un texte qu'elle avait écrit durant sa 3ème année lors du Tournoi des Trois Sorciers – le professeur MacGonagall s'était chargée de lui transmettre l'intégralité de l'article car elle l'avait elle même trouvé brillant, surtout écrit par une si jeune élève. Il avait vu en elle un potentiel au niveau de la rédaction d'articles portant principalement sur le Quidditch et sur les activités diverses du monde sorcier.

Elle avait donc passé sa dernière semaine de vacances en stage au Ministère, aux bureaux chargés de la Gazette.

Le Ministère avait d'ailleurs bien changé : Percy Weasley avait été nommé Ministre et remplissait sa fonction avec brio et énormément de plaisir. Il avait créé de nouvelles réformes concernant les Elfes de maison – au grand bonheur de Hermione qui l'avait un peu poussé à faire cela – et avait viré Ombrage sans aucune explication – son passé le justifiait très bien, de toute façon et personne ne s'opposa vraiment à sa décision.

Son père avait enfin eu l'augmentation qu'il méritait depuis bien longtemps, ainsi que de nombreux employés qui avaient été fort étonnés de se voir donner plus d'argent qu'ils n'en avaient jamais demandé.

La vie des Weasley était désormais plus facile : chaque membre de l'Ordre du Phénix s'était vu remettre une coquette somme de Gallions en récompense à la bravoure qu'ils avaient manifestée durant la bataille de Poudlard ; ainsi tous les membres de la famille Weasley n'avaient plus de problème financier notoire.

Tous les élèves ayant participé également à la guerre, avaient reçu une somme légèrement inférieure mais tout aussi respectable et n'en avaient tout d'abord pas cru leurs yeux, ne s'attendant pas à ce qu'on les remercie alors qu'ils avaient agi de leur propre chef.

Tous les Serdaigles et Poufsouffles avaient accepté aussitôt contrairement aux Gryffondors qui avaient tout d'abord voulu refuser, prétextant avoir fait cela comme quelque chose de normal et de tout à fait logique. Il n'empêche qu'ils avaient été dignement remerciés et n'avaient finalement pu repartir sans la somme de Gallions.

Harry, lui, n'avait rien voulu recevoir mais on l'avait finalement décoré de quelques médailles telles que « Harry Potter, Le Survivant ou Celui qui nous a débarrassé du Seigneur des Ténèbres » ou « l'Elu victorieux » et avait reçu l'Ordre de Merlin 1ère classe. Tout cela ne ferait certainement pas revenir les morts durant la guerre et Harry les reçus poliment mais sans joie ni fierté.

La cérémonie des récompenses avait eu lieu à Poudlard et certaines parties du château étaient alors encore effondrées malgré les efforts incroyables qu'avaient produits les professeurs McGonagall, Chourave, Flitwick et Slughorn pour reconstruire et redonner une beauté authentique à Poudlard.

Le brun avait voulu aller voir s'il était encore possible de retourner dans la Salle sur Demande – après tout, seule la salle grande comme une cathédrale avait été détruite – mais n'ayant aucun besoin particulier, il n'y arriva pas. Il se promit d'y retourner durant l'année pour voir si elle marchait toujours ou non.

Au fond, il avait envie d'y retourner car il y avait vécu de beaux moments et bizarrement, il avait une folle envie de trouver un endroit où être seul et pouvoir être en paix. Car, malgré la fin de la guerre, il avait encore moins envie de compagnie qu'avant. Il tolérait bien sûr Hermione, Ron et Ginny mais les deux premiers étant fous amoureux l'un de l'autre, le laissaient plus souvent seul pour aller s'embrasser dans un coin et il ne s'en plaignait pas.

Et il y avait Ginny. Ginny qu'il avait retrouvée, saine et sauve et dont il n'avait pas voulu se séparer pendant des jours. Ginny, la belle rousse, sa bulle d'oxygène, son envie de sourire, sa fière et magnifique Ginny...

Ah, si seulement il savait exactement les sentiments qu'il avait à son égard. Car, malgré tout, il s'était rendu compte qu'il préférait sa solitude à la présence de la rouquine. C'était étrange comme relation. Enfin, au début de l'été, tout semblait clair : Ginny était la femme de sa vie, il l'aimait, il était si immensément heureux de la voir vivante qu'il en aurait pleuré. Cependant, ils avaient eu leur première relation sexuelle et là, tout s'était discrètement déclenché dans la tête de Harry. Oh, ils avaient réussi à jouir tous les deux et ça avait été un moment agréable mais il manquait quelque chose.

Tout était trop plat pour Harry.

On ne refait pas un Survivant – Gryffondor de surcroît.

Il avait besoin de plus de feu dans son couple. Car la rousse, malgré son caractère enflammé et énergique, semblait se contenter de leur relation douce et calme. Harry n'osait pas lui en parler pour le moment car ça le contentait mais viendrait un jour où il ne pourrait plus supporter cette relation platonique.

En attendant, Luna venait d'annoncer clairement leur arrivée à Poudlard et Harry sourit en voyant les hautes tours grises dans le ciel dégagé. Leurs robes étaient mises depuis un moment et certains s'empressèrent d'enfiler de longs manteaux chauds par-dessus.

« Je suis impatiente de retrouver les Sombrals, dit soudain la Serdaigle aux grands yeux exorbités. Ils sont si gentils. »

Harry approuva ses paroles pendant que les autres se tendaient légèrement. Ils étaient tous certains de voir les créatures squelettiques tirer les diligences, cette fois. Comme tous les 8èmes années, sans doute, et cette perspective était bien morbide.

Hermione, elle, semblait pressée et un peu stressée d'arriver et le brun se souvint soudain d'une conversation qu'ils avaient eu à propos des Sombrals et la jeune fille n'avait pu s'empêcher de dire son souhait de les voir, avant de très vite retirer ses paroles, comprenant l'horreur que cela représentait.

Il sourit vaguement à ce souvenir et se dit que, malgré la beauté loufoque des créatures, cela ne valait vraiment pas la peine de voir quelqu'un mourir sous ses yeux. Mais l'impatience de son amie était compréhensible : elle qui voulait toujours tout voir, savoir et comprendre.

« Oh, Hagrid est là ! s'écria Luna de sa voix douce, désignant le quai. Mais... C'est Drago Malefoy, non ?

Sérieusement ? Mais qu'est-ce qu'il fout là ? s'exclama Ron se levant aussitôt, écrasant quelques pieds au passage et scrutant le quai avec animosité.»

Harry se pencha aussitôt à la fenêtre pour apercevoir le blond. Était-il vraiment là ?

Et en effet, il était là.

Tout habillé de noir mais ne portant pas la robe obligatoire selon le règlement de l'école, les cheveux blonds lui arrivant aux épaules, la silhouette mince et droite, Drago Malefoy était là, sur le quai.

Le brun ne s'attendait pas du tout à le voir ici. Après tout, il était certain que très peu de personnes accueilleraient le blond avec joie et chaleur. Voire même peut-être personne.

Il suivit Malefoy du regard quand celui-ci s'éloigna pour s'engouffrer dans une diligence, seulement accompagné d'un grand homme vêtu de noir et lançant des regards suspicieux alentours. Les deux Sombrals frémirent silencieusement puis partirent en trottant d'un pas aérien, leurs muscles roulant doucement sur leurs os saillants.

L'histoire des Malefoy était plutôt tragique, principalement pour Narcissa et Drago qui étaient innocents, la première n'étant même pas Mangemort et le deuxième n'ayant commis que des crimes qui portaient à réflexion quant à sa 6ème année.

Lucius, cependant, était coupable de nombreuses tortures sur des Moldus et des sorciers d'origine moldue ainsi que des meurtres. Il aurait du être condamné à plusieurs années à Askaban mais il avait réussi à s'enfuir avant. Depuis, il était en cavale et on n'avait plus de nouvelles de lui.

Narcissa avait obtenu après nombre de débats et de manipulations justifiées, la garde du manoir et le Chef des Aurors s'était accordé pour dire qu'on ne pouvait lui enlever car il avait été fouillé de fond en comble et aucun objet de magie noire potentiellement dangereux n'avait été découvert.

Harry avait suivi l'affaire avec attention et s'attendait à ce que Malefoy se terre désormais au manoir, n'osant plus revenir à Poudlard.

Mais il était bien là. Mais il ne semblait pas être considéré comme un élève normal car un Auror – le brun n'avait aucun doute quant à cette affirmation – le suivait tel un garde du corps ou au contraire, un surveillant. Qui veillerait sur un prisonnier.

Cela doit avoir un rapport avec son père, songea Harry, regardant sans la voir Luna en face de lui qui avait du dire quelque chose de surprenant car un silence éberlué régnait dans le compartiment.

« Non ?! Sérieusement, Luna, c'est pas possible..., dit brusquement Ron, l'air mi -surpris mi-amusé. McGonagall ne ferait pas ça. Pas que la fouine ne le mériterait pas mais quand même...

Oui, c'est ridicule ! S'exclama à son tour Hermione qui, elle, avait les sourcils froncés et l'air passablement irrité. Le professeur McGonagall ne...

Vous pouvez bien douter de ce que je dis mais c'est le professeur Flitwick qui l'a dit à mon père quand il est venu boire le thé chez nous, reprit Luna d'un air imperturbable. D'ailleurs, je vous ai dit que notre maison a enfin été réparée ? Ma chambre est presque...

Flitwick n'était pas sérieux en disant cela, c'est parfaitement impossible, coupa Neville, un pli sérieux barrant son front tandis qu'il crispait les mains autour du pot de sa plante violette qui bavait étrangement.

Puisque Luna le dit ! dit Dean, agacé que ses amis contredisent sans cesse sa petite amie. Enfin ! Elle n'a pas inventé les paroles du professeur Flitwick !

Hum, excusez-moi mais de quoi parlez-vous ? interrompit soudain Harry, passant une main dans ses cheveux ébouriffés avec un sourire gêné.

Ah ! Je me disais aussi que c'était étrange que tu ne réagisses pas, Harry, siffla Hermione d'un air accusateur avant de dire à contrecœur : Luna vient de nous annoncer que si Malefoy sortait avant tout le monde et accompagné d'un Auror, c'était pour des raisons de sécurité envers les autres élèves. Et qu'il ne suivrait plus les cours avec les autres et resterait dans une chambre personnelle aménagée dans la tour entre celle de Gryffondor et celle d'Astronomie.

Hein ?! »

Harry resta bouche bée devant cette annonce illogique au possible. Malefoy ne pouvait pas être ainsi éloigné de la société ! Il n'était pas dangereux... Pas plus qu'un autre en tous cas. De plus, malgré son statut d'ancien Mangemort, il était nul en duels et ça, Harry l'avait constaté depuis belle lurette tout comme d'autres.

« Mais non, ce n'est pas possible... Enfin, pourquoi ?!

Oui, c'est bien ce qu'on se demandait tous mais ça, Luna ne peut pas nous le dire, répliqua Hermione, fixant le sol avec colère. »

Visiblement, le fait que l'on puisse accuser la nouvelle directrice, son idole, le professeur McGonagall de traiter ainsi Malefoy la perturbait et l'agaçait au plus haut point.

« Oh je pourrais simplement vous dire que le professeur Flitwick était bien méfiant à l'égard de Drago Malefoy. Ce garçon semble légèrement peu recommandable.

Bien sûr qu'il est peu recommandable ! s'exclama Ron, les yeux ronds et brillants d'une fureur mal contenue. C'est celui qui faisait partie de la Brigade Inquisitoriale lors de notre 5ème année, tu te souviens ? Et c'était un partisan de Voldemort !

Ah oui... Il n'avait pas l'air très à l'aise quand il nous avait coincé avec ses amis. »

Cette remarque plongea tout le monde dans une profonde réflexion concernant Malefoy. Chacun essayait tant bien que mal de se souvenir des actions du Serpentard et n'arrivait qu'à la même conclusion : le blond avait peut-être bien mérité d'être ainsi isolé.

Harry, contrairement aux autres, ne parvint qu'à se dire que c'était tristement la 3ème année que Malefoy passerait seul, sans contact, sans vie.

Après tout, sa 6ème année avait du être éreintante et le ramenant plus bas que terre quand il avait découvert qu'il n'arriverait pas à accomplir la mission que lui avait confiée le Seigneur des Ténèbres et sa 7ème année au manoir avait du être simplement horrible et douloureuse. Le brun n'osait imaginer la torture morale et physique que Malefoy avait du endurer lors de cette année (les visions qu'il en avait eu via Voldemort lui suffisaient).

« Bon, descendons sinon nous ne pourrons pas trouver une diligence vide pour nous tous, dit Seamus d'une voix forte, ramenant tout le monde à la réalité plus efficacement qu'une tape brutale sur l'épaule.

Oh, nous, nous allons rejoindre chacun nos amis, annonça Ernie d'un voix claire et presque hautaine, le désignant lui et Padma.

Et moi, je vais trouver Lavande ! ajouta gaiement Parvati, déjà avide de partager les derniers potins avec sa meilleure amie. »

Les autres leur firent des saluts polis et souriants avant de saisir leurs bagages et de descendre du train.

La foule d'élèves sur les quais les happa et ils ne s'entendirent bientôt plus parler à moins de crier.

Harry fut entraîné brusquement vers la droite et eut juste le temps de lancer un « On se retrouve au château ! » à Ginny avant que leurs mains ne se séparent et que la rousse disparaisse avec Ron, Hermione, Neville et Seamus qui avaient réussi par on ne sait quel miracle à rester ensemble (il entendit d'ailleurs l'un d'entre eux dirent « Woh, ils sont encore plus impressionnants qu'on ne me l'avait dit ! » en parlant des Sombrals sans aucun doute avant qu'il ne les perde de vue, des 7èmes années particulièrement corpulents venant bloquer son champ de vision). Dean et Luna avaient disparu, eux aussi, mais Harry crut apercevoir une crinière blonde disparaître dans une diligence donc ne s'inquiéta pas.

Bon, quitte à être seul, autant aller saluer Hagrid avant de retourner au château.

« Les 1ères années par ici ! Les 1ères années !

HAGRID ! Hurla Harry, essayant tant bien que mal de couvrir le brouhaha ambiant pour appeler le garde-chasse qui se tourna alors vers lui.

Ah, Harry ! Te voilà ! Content de te voir, comment ça va ?

Bien, bien, répondit le brun, pouvant enfin baisser la voix, le gros des autres élèves étant parti. Et vous ? Vous comptez donner des cours de Soins aux Créatures Magiques cette année ?

Ah oui, bien sûr ! s'exclama le demi-géant, un sourire rayonnant s'étalant sur son visage en partie couvert par son épaisse barbe en broussaille. Tu comptes les reprendre ?

Hein ? dit Harry, pris au dépourvu – il ne s'était pas attendu à ce que la conversation prenne cette direction : il avait posé cette question par pure politesse. Ah, euh, non, désolé, Hagrid, vous savez très bien que mon emploi du temps serait trop chargé si je prenais également votre matière.

Oui, c'est vrai... Mais bon, si jamais tu changes d'avis..., répondit Hagrid sans trop insister, lui faisant un clin d'œil, puis il ajouta, observant les 1ères années minuscules qui paraissaient terrifiés par l'homme immense : Bon, tu m'excuseras, Harry, mais j'ai des élèves à amener au château et il fait déjà presque nuit alors il faut y aller.

D'accord, sourit le brun. A plus tard, Hagrid, bon courage pour le lac !

Oh, tu sais, maintenant, c'est une habitude... Et puis, le Calmar est un bon copain. »

Harry ne préféra rien ajouter après cette dernière phrase – qui avait eu un effet ravageur sur les 1ères années qui semblaient, pour la plupart, sur le point de s'évanouir – et s'éloigna tranquillement sur le long chemin où il espérait apercevoir une diligence ou même un Sombral mais il comprit vite qu'il avait trop attendu et qu'il n'y avait plus personne.

Il lança donc un Wingardium Leviosa sur sa grosse malle et avança sur le chemin de terre noire et humide, ses pas brisant à peine le silence apaisant de la forêt qui s'assombrissait au fur et à mesure que le soleil disparaissait derrière les montagnes environnantes. Il ne s'inquiétait pas de l'accueil que pourrait lui réserver Rusard : il était le Sauveur du monde, il avait quand même le droit de dire bonjour à un vieil ami tout de même.

Laissant ses pensées dériver, il remarqua qu'il appréciait étrangement le fait de ne pas s'obliger à parler à quiconque ou même être aimable avec autrui. Il avait bien fait de lâcher la main de Ginny – de toute façon, il aurait perdu son bras s'il ne l'avait pas lâchée, avec cette foule d'élèves prêts à écraser n'importe qui du moment qu'ils arrivaient à obtenir une diligence.

C'est quand même bizarre, cette envie d'être seul. J'avais pourtant envie de parler à Hagrid... Alors pourquoi pas aux autres ?

Il fronça les sourcils, ses yeux verts fixant devant lui sans voir vraiment. Il n'avait pas de réponse, il savait juste que retrouver Ginny lui avait fait du bien l'espace de quelques minutes avant qu'il ne sombre de nouveau dans ses pensées.

Il lui manquait quelque chose pour qu'il se sente enfin vivant.

C'est quand même ironique que je sois enfin libéré de la menace de Voldemort et que je me sente de plus en plus mort... Peut-être qu'il me faudrait un ennemi pour me stimuler !

En parlant d'ennemi... Harry renifla de mécontentement en repensant à la nouvelle année de cauchemars qu'allait vivre Malefoy.

Était-ce donc uniquement parce que c'était un ancien Mangemort qu'il était mis sous surveillance et loin des autres ?

Il manquait des pièces au puzzle qui constituait l'affaire Malefoy. Et malgré le fait qu'il se fichait bien de Malefoy, Harry avait envie d'en savoir plus sur cette histoire et comment allait le vivre le Serpentard.

J'irai voir MacGonagall pour ça. Ça paraît quand même vraiment étrange qu'elle ait pu faire ça. Elle connaît pourtant Malefoy... Elle sait qu'il n'est pas dangereux.

Il se secoua la tête puis redirigea ses pensées.

Bon, vu que les 8èmes années ont été rajoutés, je ne suis plus le capitaine de l'équipe de Quidditch. Je me demande si j'aurais tout de même le droit de postuler en tant qu'Attrapeur... En espérant que le nouveau capitaine ne le soit pas.

Il savait également que Ron et Hermione n'étaient plus Préfets et que le rouquin était satisfait de cela, contrairement à sa petite amie. Ils avaient eu une conversation là-dessus dans le train et c'était une des rares discussions que Harry avait entendues, n'écoutant que de temps à autre :

« Je vais enfin pouvoir dormir à l'heure que je veux et ne pas avoir à faire ces stupides rondes où je ne croisais de toute façon que de stupides couples en train de se rouler un patin dans les couloirs ! C'était insupportable et très gênant de devoir les interrompre...

Oui mais ils n'ont pas à faire cela, Ron ! S'ils veulent s'embrasser, qu'ils le fassent dans leur dortoir ! C'était notre devoir de leur faire comprendre !

Ouais, ouais... Enfin, qui te dit qu'une fois dans leur dortoir, ils ne trouveraient pas une activité encore plus dérangeante pour leurs colocataires ? »

Cette dernière réplique avait fait rougir Hermione et ricaner Seamus et Dean – avant que ce dernier ne s'interrompe en jetant un regard inquiet à Luna qui avait écouté avec intérêt la conversation et lui avait lancé un regard calculateur. Ils avaient alors tous les deux chuchoté entre eux pendant que Seamus faisait quelques réflexions à Ron par rapport au fait que Dean n'avait toujours rien fait avec Luna, ne voulant pas la brusquer, disait-il. Celle-ci ne voyait pas l'intérêt de la chose et avait donc posé des questions très gênantes à Dean sur le sujet et celui-ci avait essayé de la convaincre que ça en valait la peine.

Mais ils avaient tous ouvert des yeux ronds comme des soucoupes quand Luna s'était levée, entraînant le grand black derrière elle qui avait le visage cramoisi et semblait extrêmement gêné. La blonde avait, quant à elle, l'air décidé et curieux.

Une fois la porte du compartiment fermé derrière eux, ils avaient tous éclaté de rire, Seamus et Neville se tenant les côtes, Ron pleurant de rire et Hermione et Ginny étouffant des gloussements amusés. Ernie et les jumelles avaient échangé quelques regards perplexes, ne comprenant pas exactement la relation qu'il y avait entre Luna et Dean mais avaient quand même ri devant la situation. Harry s'était lui aussi effondré de rire mais n'avait pu s'empêcher de plaindre le pauvre Dean qui allait décidément en voir de toutes les couleurs durant sa vie avec la jeune Serdaigle. Et il n'imaginait même pas à quelle vitesse se répandraient les rumeurs...

Quand le couple était revenu, ils avaient tous les deux l'air un peu dévergondé, les joues rouges et les yeux brillants. Sans parler de leurs robes froissées et de leurs cheveux légèrement en bataille.

Harry sourit à ce souvenir : le nombre de commentaires que Seamus avait fait à son meilleur ami était tel que Harry n'aurait été capable d'en citer aucun.

Il marcha encore un peu puis aperçut enfin la grille du château après un tournant et poussa un soupir de soulagement : la nuit s'était rafraîchie et il tremblait maintenant un peu malgré la cape chaude dont il s'était recouvert.

Malgré le froid qui l'enveloppait, il sentit une douce chaleur envahir son cœur : il était enfin véritablement de retour à la maison.

Voilà -u- A suivre évidemment !