Ride on

Cette histoire a été écrite par wolfdragonful qui m'a gentiment donné l'autorisation de la traduire. J'espère qu'elle vous plaira mais n'attendez pas une publication par semaine. J'ai plusieurs traductions en cours, certaines pas encore publiées et je voudrai alterner les publications de chaque histoire pour que tous ceux qui sont intéressés y trouvent leur compte, et moi aussi puisque changer d'histoire, de style, de lexique etc m'aide à renouveler l'intérêt pour chacune d'entre elles et m'évite de m'épuiser sur un truc quand je bloque.

Bonne lecture

Résumé: Ichigo est un très grand cavalier. L'un des meilleur… mais arrive un terrible accident au cours d'une compétition et il ne l'est plus. Ses souvenirs commencent à le dévorer de l'intérieur et il arrête les concours. Et débarque Grimmjow, un cavalier qui veut être quelqu'un… GrimmIchi

Prologue :

Il se pencha en avant, tapotant amicalement l'encolure de l'étalon noir. Les éleveurs avaient affirmé que c'était un Pur Sang Anglais mais, par sa carrure, il aurait pu passer pour un cheval de Trait ou un même un Quarter. Il y avait forcément eu un cheval de Trait quelque part dans son arbre généalogique. Peut-être bien un Clydesdale. Il chuchota des mots d'encouragements à son cheval qui, soufflant bruyamment, tourna son regard vif marron vers son cavalier. Il secoua la tête et se tourna vers le panneau d'affichage des résultats. Ils avaient encore gagné. Le cavalier récupéra son ruban et guida son cheval vers les stalles.

« - Allez Zangetsu, souffla-t-il en pressant ses talons contre les flancs de l'animal, c'est l'heure de faire une pause. »

Le cheval quitta la carrière, la tête haute, et rejoins la zone de repos où des box étaient mis à la disposition des participants. Deux petites filles s'approchèrent rapidement. Elles attrapèrent les rênes et le jeune homme quitta sa selle anglaise avec aisance, offrant un sourire aux deux filles.

Celle qui avait un petit air de garçon manqué guida Zangetsu jusqu'à sa propre stalle, lançant au passage un « Beau boulot ». C'était Karin Kurosaki, les deux sœurs jumelles, treize ans.

« - On aurait dit que vous voliez au-dessus des obstacles ! S'extasia Yuzu et le sourire du jeune homme s'élargit.

- Merci petite sœur. » La fillette lui sourit en retour et s'attela à desseller l'étalon qui s'ébrouait. Le jeune homme rejoint un autre box prié où se trouvait un pur-sang arabe au regard saisissant noir et doré. Il sourit alors que le cheval, semblant avoir senti sa présence commençait à frapper le sol avec impatience. Un petit rie amusé lui échappa alors qu'il vérifiait l'état impeccable de sa selle Western, même s'il savait parfaitement qu'il était le seul à utiliser ces selles.

Le garçon avait dans les dix-huit ans et les exercices qu'il faisait, pour conserver une bonne forme physique et ainsi éviter les courbatures après des heures passées à monter à cheval, lui avait conféré un corps souple et musclé. Ses deux chevaux étaient aussi importants à ses yeux que ses deux sœurs et son imbécile de père, même s'il pouvait parfois donner l'impression que les chevaux supplantaient tout le reste. Pour ceux qui le regardaient monter, il était Shiro Zangetsu, un jeune cavalier bien plus doué que ses jeunes années ne pourraient laisser penser. Les fans croyaient qu'il avait au moins la vingtaine, comme ils avaient tort. C'était simplement un adolescent qui avait appris très tôt à monter à cheval et il s'était révélé qu'il avait un don pour ça.

Il avait longtemps économisé pour acheter ses deux chevaux desquels il avait tiré son propre surnom par la suite, souhaitant que personne ne connaisse son véritable nom en dehors de sa famille et des autres cavaliers des écuries du Seireitei – une écurie qui, bien que célèbre, avait eu la gentillesse de ne jamais révéler que ces deux chevaux étaient en pension et s'entrainaient là-bas. En ce qui le concernait, le jeune homme préférait que seuls ses amis sachent qui il était à cause de son statut reconnus dans le monde équestre. En effet, il était reconnu comme l'un des meilleurs cavaliers, mais il ne portait pas d'intérêt à ce genre de titre. Tout ce qui le motivait c'était de pouvoir monter à cheval et il faudrait qu'il se passe quelque chose d'absolument horrible pour le pousser à arrêter. Et même si un jour il devait « arrêter », il sentait qu'il ne pourrait pas quitter cet univers et qu'il continuerait de travailler avec des chevaux, quoi qu'il arrive.

Les chevaux c'était toute sa vie : c'était aussi bien l'air qu'il respirait que les ailes dont il avait besoin pour se sentir libre. Jamais il ne pourrait les faire sortir de sa vie entièrement.

Le pur-sang attira à nouveau son attention avec un hennissement strident et le jeune homme se mit à rire comme si l'animal lui avait raconté la meilleure blague au monde. Le cheval s'ébroua, comme pour se joindre à l'hilarité de son cavalier.

« - Prêt à sauter Shiro ? » lui demanda-t-il en tendant la main vers le filet. Shiro rejeta sa tête en l'air puis l'abaissa dans un mouvement joyeux. Le garçon sourit et échangea la longe qui retenait l'animal par une bride en cuir noir sertie de boucle en argent. Le cheval accepta le mors avec un peu de réticence, son cavalier mettant cela sur le compte de l'excitation. Il aimait tout particulièrement les courses d'obstacles quand elles se passaient avec un harnachement de type Western. La selle était large et parfaite pour les épreuves de trail, mais pour ce qui était des courses d'obstacles, c'était une toute autre histoire et peu de cavaliers participaient à ces épreuves. Il faisait partie de ceux-là et avait remporté plusieurs rubans, en première et deuxième place. C'était certainement l'une de ses épreuves favorites.

Il regarda sans la voir la selle, traçant du bout du doigt les motifs celtiques frappés dans le cuir. La selle à elle seule était presque aussi lourde que lui et pourtant Shiro le portait quand même avec une grande aisance. Il n'avait pas la moindre idée d'où Shiro tirait une telle endurance mais il était heureux de pouvoir faire cette course avec lui. Zangetsu, lui, n'était pas emballer par ce genre d'épreuves, alors que pour Shiro, c'était comme donner des bonbons à un enfant le soir d'Halloween.

« - Hey, Shi Zan ! le salua joyeusement l'un des nombreux palefrenier de Seireitei. Il se tourna vers son bon ami et inclina la tête en retour.

- Salut Renji, répondit-il avec calme. Ou du moins c'était l'impression qu'il donnait car intérieurement il bouillonnait et aurait pu sauter sur place d'excitation, mais Renji avait appris à ne pas lui faire de remarque.

- Shiro à l'air tout excité, ria Renji. Et t'étais super avec Zangetsu tout à l'heure.

- Merci Renji. Shiro adore ce genre de course. On se voit après. »

Renji hocha la tête et regarda le plus jeune entrainer le pur-sang vers l'entrée de la piste. Renji détacha ses cheveux puis, laissant son esprit dériver, les rattacha en queue haute. C'était une manie qui montrait son inquiétude. Il se demandait quand Shiro Zangetsu révèlerait qui il était vraiment.

Tout ce que le publique voyait du jeune homme, c'était son corps bien taillé, son visage bien caché, la visière de sa bombe jetant un voile d'ombre sur le haut de son visage. Shiro Zangetsu ne regardait jamais en direction du publique qui l'encourageait mais il gardait toujours la tête bien haute. Puisque seuls quelques centimètres de son visage étaient visibles, personne n'avait jamais vraiment essayé de le reconnaitre en le comparant à d'autres. Personne ne voyait la chevelure d'un orange vif caché sous le plastique protecteur. Personne ne voyait les yeux bruns aux éclats de miel qui pouvaient calmer n'importe quel cheval en une poignée de secondes.

Ce n'était pas pour rien que les gens disaient de Shiro Zangetsu qu'il parlait à l'oreille des chevaux.

Renji avait vu l'adolescent calmer les plus fous des chevaux puis les monter comme s'il les avait entraînés depuis des années. Tout ça grâce à quelques minutes pleines de doux murmures rassurants et d'encouragements ainsi qu'au calme absolu du garçon.

Personne ne portait attention au grand frère qui se battrait de toute son âme contre quiconque s'en prendrait à sa famille ou à ses amis. Et c'est justement ce qui blessait le plus Renji : que si peu de monde soit capable de voir le jeune homme pour autre chose que ses accomplissements sur une piste ou un parcours. Personne ne saurait jamais qui il était vraiment, à moins que le garçon ne les y autorise.

Approchant de l'entrée, Shiro Zangetsu monta sur le dos de son compagnon, lui soufflant des mots doux pour le détendre. Puis il chantonna doucement, pour lui-même cette fois. C'était son petit rituel : détendre d'abord son cheval puis se remémorer la berceuse du « Labyrinthe de Pan ». Il savait que certains trouvaient cette mélodie un peu inquiétante, mais elle le détendait complètement. A cet instant, il pouvait sombrer dans son propre monde. Il ne verrait alors rien d'autre que la piste et ce qui s'y trouvait et n'entendrait plus que son nom être appelé quand son tour viendrait.

Et son tour arriva et il engagea Shiro en avant. Il le poussa au trot, ce que Shiro fit immédiatement. Il s'envola au-dessus des obstacles avec facilité, en équilibre sur ses étriers pour faciliter chaque saut pour sa monture. Shiro réagissait au moindre de ses ordres : les changements de direction se faisaient avec rapidité et naturel, les changements d'allure avec fluidité, et chaque pression ou mouvement du garçon était immédiatement compris. Il sourit en sentant cette facilité d'exécution. Il aimait monter à cheval pour sentir le vent lui fouetter le visage ainsi que pour sentir les mouvements de cheval contre lui. Il n'était pas obnubilé par les compétitions mais acceptait d'en faire en guise d'entrainement.

C'était sur les deux derniers obstacles qu'il devait se concentrer : un doublé d'oxers montants. Ils faisaient 90 centimètres de haut et étaient espacés d'environ 3 mètres. Il fit ralentir Shiro en un trot régulier et dirigea sa monture vers le premier obstacle. En approchant, Shiro prit de la vitesse et son cavalier était sur le point de le lancer dans le premier saut quand il vit un bambin s'avancer entre les obstacles en vacillant. Le petit trébucha et se retrouva, sur les fesses, juste à l'endroit ou Shiro aurait dû passer entre les deux sauts.

Le jeune cavalier s'assit profondément dans sa selle, tirant violemment sur les rênes. Shiro fit un impressionnant dérapage avant de s'arrêter, la tête violemment tirée vers le sol entre membres antérieurs. Dans un sursaut monstrueux, son passé de cheval de rodéo rattrapa Shiro et il se dressa sur ses jambes avant. Il se rappelait que son cavalier l'avait dressé à ne plus faire ça, mais c'était trop tard. La secousse propulsa Shiro Zangetsu par-dessus la tête de l'animal et droit dans l'obstacle. Les barres cédèrent sous son poids, ainsi qu'elles étaient censé le faire, et le jeune homme tomba lourdement sur le dos, la tête en direction de sa monture et ses yeux toujours dissimulés par la visière de sa bombe.

Il ne sentait rien. Il avait d'abord sentit quelque chose transpercer son côté quand il avait atterrit dans le sable, mais maintenant il ne sentait plus rien. Sa respiration saccadée qui essayait de remplir ses poumons et les battements de son cœur raisonnaient dans ses oreilles, noyant tous les autres bruits. Il remarqua à peine quand Shiro colla son nez contre la joue de son cavalier et ne remarqua pas du tout quand le gamin approcha, riant, comme s'il venait de remporter une grande victoire. Shiro le repoussa du bout du nez, comme s'il avait voulu se venger du petit qui paradait sa vctoire sur le fier cheval arabe.

« - Shiro ! » Karin cria en se précipitant pour attraper les rênes du cheval et le tirer vivement loin de son frère alors que Renji accourait avec les secours. Le palefrenier aux cheveux rouges appela plusieurs fois le surnom de son ami alors que les médecins évaluaient sa situation.

« - Ren-ji… Le jeune homme haletait douloureusement, ses sensations lui revenaient enfin et il avait mal. Mon- côté… J'ai- mal…

- Lequel ?! » Demanda Renji, mais avant même que le blessé ne puisse essayer de répondre, il repéra une flaque sombre qui se formait sur le sable. Les yeux écarquillés, il montra, paniqué, sa découverte aux urgentistes. Avec son aide, les médecins firent pivoter l'adolescent sur son côté gauche et découvrir qu'une partie de l'obstacle s'était cassée et qu'un gros morceau aux bords irréguliers était planté dans le corps du garçon qui saignait abondamment. Il fut immédiatement transporté à l'hôpital.

Personne ne sut à quel hôpital il avait été emmené et tout ce qui fut dit, c'était que le jeune cavalier était partie pour soigner ses blessures. Toutefois, le temps passé par Shiro Zangetsu à l'hôpital fut bien plus long que s'il avait fallu soigner quelques bleus ou simples côtes cassées. Seul sa famille et ses amis savaient ce qu'il en était vraiment : qu'il avait dû subir une lourde opération qui avait durée des heures. Plus de cinq heures insoutenables. Et la guérison ne commencerait vraiment que des mois plus tard. Physiquement, en tout cas, ça prendrait des mois.

Mentalement en revanche, ce serait plus compliqué encore. Il ne pouvait s'empêcher de repenser à ce qui s'était produit et revivait constamment sa terrible chute, jusque dans ses rêves. Il se réveillait plusieurs fois par nuit et avait à plusieurs reprises rouvert ses points de suture. Il revoyait en permanence ces deux derniers obstacles et cet enfant entre les deux. Cet obstacle-là, il était incapable de le surmonter. Et il ne pouvait plus le supporter. Il n'en pouvait plus de ces images qui continuaient à danser devant ses yeux.

Quand enfin sa blessure ne fut plus qu'une cicatrice le faisant souffrir quand il était réveillé par un cauchemar, il monta de nouveau Shiro et essaya de faire un petit parcours. Mais soudainement, il crut voir un enfant faire irruption au milieu du parcours, juste là où il devait passer. Shiro, sentant son cavalier se tendre, s'arrêta doucement, ne voulant pas reproduire la scène qui lui avait coûté son cavalier pendant des mois. L'adolescent se laissa doucement glisser jusqu'au sol, dessella et ramena l'animal dans l'enclos qu'il partageait avec Zangetsu. Le jeune homme tremblait encore d'horreur en repensant à la vision qu'il avait eu. C'était comme si ce qui était arrivé n'était arrivé que pour le forcer à ne plus monter.

« - Je ne monterai plus en compétition, murmura-t-il. Jamais. »

Il quitta le monde des concours, laissa ses chevaux aux bons soins de ses sœurs et quitta les écuries du Seireitei, à la stupéfaction de son père et des autres cavaliers. Sans lui, il deviendrait bien plus difficile de gagner des concours, mais ils respectaient son choix. Après tout, même si ils avaient tous au moins une fois dans leur vie vécu des chutes similaires, ils n'avaient jamais subit de telles blessures. Personne ne pouvait le blâmer pour chercher à fuir ses peurs qui le pourchassaient comme des chiens enragés.

Il n'était plus Shiro Zangetsu. Il avait ce nom en horreur et ne voulait plus jamais l'entendre. A partir de maintenant il serait lui-même et c'est tout. A partir de maintenant il ne serait plus connu que sous son vrai nom. Il ne voulait plus jamais être appelé autrement. Il se fit alors passer pour un simple cavalier. Bon, mais pas assez talentueux pour concourir. Dès lors il sauta de petit boulot en petit boulot : enseigner dans une ferme, aider dans une autre, il fut aussi palefrenier par moment.

Il était Ichigo Kurosaki. Personne d'autre.