Once Upon A Dead Headline : Collection de drabbles par Pervy Otaku
Quel titre merveilleux, n'est-ce pas, les enfants ? Headline, en anglais, c'est la une des journaux. Que voyait-on, dernièrement ? Japon, Japon, Japon, et encore Japon ! Et maintenant, dans mon pays, les élections fédérales avec Crétin Duceppe et Stephen Pas-d' cœur. Oui, le monsieur qui a toujours l'air en beau maudit, et l'autre qui fait des pubs pour President's Choice… Oui, beau pays, dussé-je l'avouer, mes petits amis. Bref, je sors de mon blabla. Once upon a veut dire, en gros, il était une. Ça fait conte de fées, et c'est justement un aspect désespéré, mais tout plein d'espoir que je veux mettre dans ces drabbles. Et ainsi, on met tout ensemble, je le traduis simplement par : il était une manchette morte. Oui, j' suis excellente en anglais xD Bref, bonne et heureuse lecture, en espérant que ça vous plaise !
First headline : Deadly heights
Pairing : USUK. Giripan — oulà, à peine ^^'
Rating : M.
9 crimes — Damien Rice avec Lisa Hannigan ~ Arthur Side ~
Compte de mot : 966 -_-' FAIIIIIL.
« Hm, oui, ça fera dix ans cette année, ah ? Vous tenez le coup, ah ? Je sais qu'il doit être difficile pour vous, avec ce que vous avez perdu, ah… Est-ce pour cela que vous voulez recommencer la thérapie après un an de laissé, Mr Kirkland ? »
Il se rappelait encore très bien de lui, ce qu'il avait perdu, comme disait Karpusi. Même après dix ans, il aurait pu décrire avec la même force de mots que Shakespeare le moindre détail de son sourire, de sa dentition, du pétillement de ses yeux, des petites rides rieuses sur ses joues lorsqu'il souriait… Tellement, qu'il en aurait sonné guimauve, et il était très loin d'être guimauve. Oui, car s'il pouvait décrire la moindre étincelle de son sourire, il pouvait aussi dire tous ses torts. Geignard quand ça lui prenait. Mioche et pire encore à l'intérieur. Un peu manipulateur, mais d'une de ces manières enfantines... Et pourtant, même avec ses centaines de défauts, il avait ces yeux bleus qui pouvaient lui faire tout pardonner. Et pour contrer ses nombreux défauts, il avait les plus belles qualités. Fidélité, bravoure, optimisme…
Des choses qu'il avait un jour oubliées, douze ans avant. Avant que son destin ne lui présente Alfred, un jeune blanc-bec de dix-huit ans fraîchement importé plus ou moins par containers de l'Amérique. Surexcité, et énergique, ce gamin passait dans les rues de Londres en l'embêtant, demandant qu'est-ce que ci, qu'est-ce que ça… Et la meilleure réponse pour le faire taire, était de lui rappeler qu'il venait de Liverpool. Il lui avait pris moins d'un an pour finalement s'attacher au garçon, le temps qu'il atteigne dix-neuf ans, et attrape une maladie mortelle d'un voyageur : le mal du pays. La grandeur du United Steak lui manquait, et Arthur détournait simplement les yeux en se disant qu'il lui manquerait à lui, ravalant ses paroles en regardant le sol.
Hey, mais t'as qu' à venir avec moi, papy ! On t' f'ra des papiers d'importés— ah, oui, immigrés, s' tu veux, c'est pareil— et pis on sera ensemble, uh ? J' veux pas te quitter, tu m' manquerais vachement, l' vieux…
Son nez contre sa tempe, ses mains rêches, rebelles et quasi-baladeuses dans ses cheveux en bataille et ses épaules à demies-voutées, ses pouces dans ses sourcils brouissaileux, ses lèvres qui s'approchaient dangereusement de son front, et lui qui disait, lui qui disait—
Je t'aime, Arthur, tu sais ?
Oh ces mots, ces mots-là. Seigneur, il sentait son cœur se serrer juste à se rappeler la manière dont il disait ça, comme si sa bouche — cette bouche, mon Dieu, cette bouche-là, qu'il avait désirée, celle-là, elle, oui, elle ! — avait été créée et préconçue juste pour que ces mots précis en sortent, que ce ton trop haut s'en aille, et reste seulement une douceur qu'il avait si peu vue…
Et lui qui répondait, et lui qui répondait, et lui qui—
Oh, Alfred, je suis désolé, mais je ne peux pas, avec mes antécédents, je… je t'aime, mais… Bloody hell…
Et sans lâcher la douceur, cette voix qu'il aimait tant répondait que tout allait bien, en l'embrassant. Arthur aimait le souvenir de cette nuit. C'était chaud, gluant, un peu visqueux, un peu comme toutes les autres nuits passées avec un autre, mais dans toutes les mesures du possible et de l'impossible, entièrement différent. Alfred, cet enfant tapageur lui montrait tellement, tellement de douceur… Oui, il avait été élevé dans la rudesse des petites rues mal famées de Liverpool et puis dans les petits groupes de punk des années 80 et 90 à Londres, mais… Alfred, ce bordel de Dieu d'Alfred. Il le prenait si doucement. Tellement qu'il lui avait demandé de rester avec lui pour toujours, et Alfred avait dit qu'il reviendrait, oui, il reviendrait.
Mais pourtant, il s'était envoyé à des hauteurs mortelles. Trois semaines après le départ d'Alfred, en se levant le matin, Arthur avait ouvert la télévision, et laissé tomber sa tasse de thé sur le sol. Les avions, les tours, la fumées… Tout, tout avait l'air d'un cauchemar. Un crâne se formait dans la fumée noire, et désespérante… Et lui qui, lui qui priait, lui qui priait, lui qui—
S'il vous plaît, Dieu, laissez-le moi, s'il vous plait, j'ai besoin de lui…
Et cet appel. Cette chose mortelle. Cet enquêteur à l'accent Américain typique de Long Island qui lui demandait s'il était bien le petit ami d'Alfred Frederic Jones. Oui, ça va, il l'était. Tirez-lui dessus avec vot' flingue, s'il vous plait, mais ne le dites pas, ne le dites pas, ne le di—
J'ai le regret de vous annoncer qu'il est… Excusez-moi, mais, il est mort dans l'avion.
Le monde s'écroule, mais tout le monde s'en fous. La télé le dit, mais au fond, New York, c'est loin. Vachement loin. Le Japon, dix ans après, aussi, c'était loin, très loin du Royaume-Uni. Pourtant, Arthur sentait ses pieds décoller du sol en tombant avec la tour. La peur lui avait mangé le ventre, les larmes lui avaient rongé les yeux. Les remords lui avaient bouffé la tête. Juste une envie de mourir qui lui tenaillait l'intestin, lui disant que près d'Alfred, là-bas — loin d'ici, oui, si loin… — tout irait bien, si bien.
« Non, pas pour ça. Enfin, si, mais… J'ai peur, il me manque. Cette horrible envie de mourir, j'imagine que vous comprenez, non ? »
Le thérapeute grec baisse les yeux, et murmure, « Oui, très bien, Mr Kirkland. »
Laisse-moi mourir quand la vie me quitte, et ramène-moi quand ta vie m'atteint. Je dérive, mais tu me remet dans le bon courant. Où es-tu ? Ai-je besoin de le savoir ? Non. En ai-je besoin pour t'aimer ? Non. Ai-je encore besoin de toi ? Tu n'imagines pas, tu n'imagines pas, tu n'imagi—
