C'était une belle journée d'été. Le ciel était d'un bleu intense et la chaleur irradiait l'herbe sèche du square désaffecté dans lequel flânait Harry Potter. Les oiseaux chantaient, le soleil brillait, les vacances étaient bien entamées… Mais Juillet mourait et Harry pleurait. Il pleurait son parrain. Il pleurait les vies arrachées par celui qui avait détruit la sienne. Il pleurait la guerre qui s'était déclaré quelques semaines plus tôt, lorsque Voldemort avait été vu au Ministère. Harry ruminait ses sombres pensées depuis plus d'un mois à présent. Ce jour-là, il était comme souvent assis sur une balançoire rouillée qui grinçait au rythme de ses faibles mouvement lorsqu'un rire aigu, un rire sans joie que Harry ne connaissait que trop bien lui glaça le sang.

Le jeune homme se leva d'un bond, sortit sa baguette de sa poche et fit un tour sur lui-même. Pas l'ombre de quiconque excepté lui dans ce parc. Pas rassuré pour autant, Harry fit mine de se rasoir quand une voix suraiguë et inhumaine se mit à résonner dans sa tête.

-Tu es bien seul maintenant que tu n'as plus ton cher parrain pour te protéger !

En une fraction de seconde, Harry fût de nouveau debout, sa baguette brandie, prêt à combattre.

-Voldemort… murmura t'il pour lui-même. Laissez-moi ! ajouta-t-il sans voir son interlocuteur.

Le mage noir eut un rire sadique et inquiétant.

-Si tes parents te voyaient… Perdu… Tout seul…

-Je ne suis pas seul ! rétorqua bravement Harry. Ils sont avec moi, où que j'aille. Tout comme Sirius. Je ne serai jamais seul car j'aime ! C'est vous qui êtes seul.

-L'amour comme valeur de la survie assurée…

Voldemort éclata d'un grand rire dénué de toute joie.

-Rogue a raison… Tu n'as rien dans la tête… Si ta Sang-de-Bourbe de mère te voyait… Elle ne me supplierait pas de la tuer à ta place !

-Ne parlez pas de ma mère comme ça ! Si elle nous voyait aujourd'hui, elle vous tuerait ! Vous et votre cher serviteur !

-Savais-tu que Rogue était amoureux d'elle ? demanda le mage noir avec désinvolture.

-Vous mentez !

A peine eut-il le temps de finir sa phrase que Harry fut pris d'un terrible mal de tête. Sa cicatrice semblait avoir été chauffée au fer rouge. Le jeune homme tomba à genoux, recroquevillé, son crâne serré entre ses mains. Il ferma les yeux et put apercevoir dans sa tête le visage émacié de Rogue.

-Non !

Harry tenta de repousser l'esprit de Voldemort tentant de s'immiscer dans le sien. Mais le mage noir était un habile Legilimens, et Harry ne put résister à la vision de cheveux roux flamboyant contre un torse recouvert d'une cape noire.

-Arrêtez ! hurla le sorcier, haletant. Vous mentez, ajouta-t-il plus doucement.

« Vous mentez ». Harry s'accrochait à cette phrase comme à une vérité avérée, qui lui permettait de ne pas perdre la tête. Voldemort mentait forcément. Sa mère n'avait pas pu aimer Rogue, c'était impossible. Et pourtant, même s'il n'y avait effectivement aucune preuve de cette prétendue liaison, Harry savait au fond de lui qu'il n'avait pas non plus la preuve du contraire.

-Vous mentez, répéta-t-il, tel un automate. C'est faux. Faux tout comme l'image de Sirius prisonnier au Département des Mystères !

-Tu devrais arrêter de hurler, je te rappelle que je ne suis pas avec toi… Les Moldus vont te prendre pour un fou, répondit Celui-Dont-On-Ne-Doit-Pas-Prononcer-Le-Nom avec cette même désinvolture qui faisait enrager Harry.
Il m'a demandé sa grâce par amour tu sais, continua le mage noir.

-Que savez vous de l'amour vous qui n'aimez pas ?

-L'amour n'a pas d'importance pour moi. D'ailleurs… Sache que moi aussi j'aime.

-Et qui aimez vous à part vous-même ? rétorqua le jeune homme avec un air défiant.

-Le pouvoir. Une chose que ce vieux fou d'Albus Dumbledore ne peut pas comprendre.

La voix de Voldemort s'était teintée d'une certaine démence au mot « pouvoir ».

-Le pouvoir ne vous aime manifestement pas, répliqua Harry non sans un petit sourire. Dumbledore est bien plus puissant que vous. Il a une influence sur le Ministère, lui. Il sait tellement de choses que vous ignorez, ajouta le jeune homme, d'un air confiant.

-Mon cher Harry tu te fais des idées sur ce vieux fou.

-C'est faux !

-Endoloris !

Harry s'effondra par terre sous le coup de la douleur. Chaque centimètre carré de son corps n'était plus que souffrance, et c'était comme si sa tête allait imploser. Il aurait voulu crier mais aucun son ne sortit de sa bouche. Il resta quelques instants ainsi, avant de parvenir à répondre à son ennemi de toujours.

-Dumbledore est un grand homme et un grand sorcier… balbutia-t-il malgré la douleur intense qui faisait rage en lui.

-Il t'a quand même abandonné cette année n'est-ce pas ?

-Il ne m'a pas abandonné ! Il était… occupé ! Vous savez pourquoi il a fait ça !

-Il n'a même pas cherché à te défendre contre moi au Ministère, dit Voldemort d'un air faussement compatissant.

-Il savait que j'en étais capable moi-même, répliqua Harry, qui refusait de céder quoi que ce sot au mage noir.

-Mon cher Harry… je n'ai pas envie de me battre contre toi aujourd'hui, alors je vais te faire une offre pour résoudre notre conflit.

-Je ne veux rien entendre. Partez !

-Écoute moi ! s'énerva Voldemort.

-Non !

-Impero !

En temps normal, Harry aurait sûrement résisté à l'Imperium, mais la douleur qu'il subissait par le Doloris était telle qu'il concentrait toutes ses forces pour ne pas perdre conscience.

-Mon offre est la suivante. Tu vas venir dans mes rangs et te faire Mangemort.

-Vous êtes un monstre ! Jamais je ne vous suivrai ! JAMAIS ! hurla Harry.

-Remarquable, l'Imperium, n'est-ce pas Harry ? Ton père n'avait résisté que 5 minutes...Je vois que tu es plus résistant que lui ! dit Voldemort d'un air faussement admiratif.

-Mon père n'était pas des vôtres.

-C'est vrai… Mais je l'ai tué grâce à l'Imperium. Le sort l'a rendu tellement fou qu'il a dû me supplier de lui lancer un Avada Kedavra pour le tuer.

-Non il ne vous aurait jamais supplié ! lança Harry, qui refusait de croire son père capable d'une chose pareille.

-Ton père était un lâche.

-C'est faux ! s'indigna le jeune sorcier.

L'énergie dépensée dans ce cri lui manqua cruellement et fût submergé d'une nouvelle vague de douleur qui le projeta de nouveau au sol.

-Tu connais la solution pour que j'arrête ta souffrance…

Harry sentit avec horreur sa cicatrice s'ouvrir en deux. La douleur était telle qu'il était incapable d'émettre le moindre son.

-Non… Laissez moi… souffla-t-il dans un râle de souffrance.

-Regarde, Harry : tu saignes… Ta cicatrice s'est rouverte… dit Voldemort, narquois.
Comme dans le cimetière où tu m'as aidé à renaître.

Harry aurait voulu se relever, lui crier qu'il n'avait jamais voulu l'aider, mais son corps ne répondait plus à rien.

-Regarde, petit Potter… Tu vas mourir… Sauf... si tu décides ...d'être... raisonnable…

-Vous ne m'aurez pas ! Vous m'avez enlevé ma famille, mon parrain, vous avez détruit ma vie ! Pourquoi vous aiderais-je ?

-Je n'ai jamais voulu tuer tes parents, ils sont morts pour te sauver.

-Mais vous l'avez fait ! répliqua faiblement Harry.

-Ce qui est fait est fait. Pourquoi rester bloqué sur le passé alors que je peux embellir l'avenir ? Je peux t'offrir le pouvoir… La paix. Ta présence à mes côtés contre la paix dans le monde sorcier.

-Je me fiche du pouvoir, et vous n'amènerez jamais la paix nulle part !

-Pourquoi un tel manque de confiance envers celui qui t'a si souvent rendu service ?

-Service ? demanda Harry, intrigué malgré lui.

-Ne te rappelles-tu pas du jour où tu as atterri en haut d'un arbre alors que tu étais pourchassé par Molaire, le chien de ta Tante Marge ? Ne te souviens-tu pas du jour où ton cousin Dudley s'est retrouvé enfermé dans la cage d'un Boa Constrictor ?

-C'était vous… murmura Harry, sous le choc.

-Oui

Toute sa vie il avait détesté le monstre qui avait tué ses parents. Toute sa vie il avait voulu sa vengeance. Et il apprenait aujourd'hui que ce monstre était à ses côtés depuis sa plus tendre enfance. Toute sa vie n'avait été qu'une quête illusoire. Cependant Harry ne céda pas et continua à défier Voldemort.

-Ca ne prouve en rien que vous tiendrez votre parole

-La paix entre les sorciers est liée à la paix entre nous.

-En quoi la paix entre nous ramènerait-elle la paix dans le monde sorcier ? Vous avez vos partisans et j'ai les miens, eux ne cesseront pas de se battre.

-,Tes partisans seront bien obligés de cesser leur défensive, en voyant que tu es de mon côté , quand a mes partisans je les calmerais ne t'en fais pas répondit Voldemort d'un air sadique.

-« Obligés ». Encore la force et la violence

-Tes parents seraient si fiers que leur fils mette fin à une guerre, allez Harry fais moi confiance je te promet que la guerre prendra fin

-Vous n'êtes pas un homme de parole.

-Tu n'es pas mieux qu'un de ces vulgaires moldus. Tu juges les gens pour leurs actes plutôt que pour ce qu'ils sont.

-Je sais ce que vous êtes. Un monstre !

Une fiole pleine d'une potion verte apparût devant Harry, qui se tordait encore de douleur.

-C'est pour soigner ta cicatrice.

-Buvez-la d'abord

Le bouchon de la fiole s'envola et tout son contenu jaillit à la figure du jeune homme, qui sentit à sa grande surprise sa plaie se refermer et la douleur s'estomper. Mais Harry ne se leurra pas : il savait pertinemment que le mage noir cherchait à l'amadouer.

-Vous m'avez soigné. Et alors ? ça ne prouve toujours pas que vous allez tenir votre parole. Faites le serment inviolable.

Voldemort partit alors dans un grand éclat de rire, un rire glacial et sadique. Un rire victorieux. Harry, soudain pris d'une terrible migraine, ferma les yeux et vit dans sa tête les yeux semblables à ceux d'un serpent, du mage noir. Alors le jeune homme perdit connaissance.

Lorsqu'il se réveilla, son bras gauche le faisait terriblement souffrir et ses idées étaient floues. Il réalisait à peine ce qu'il venait de se passer. Il avait été confronté à Voldemort. Le mage noir avait pris possession de son esprit, et lui avait parlé. Harry tenta de se relever en s'appuyant sur son bras blessé, mais n'y parvint pas, encore trop faible. Il baissa alors les yeux sur son bras…
Son cœur sembla s'arrêter net de battre. C'était comme si le monde s'écroulait autour de lui lorsqu'il reconnut, gravée sur son avant-bras, la tristement célèbre tête de mort, dont la bouche laissait sortir un serpent aux airs menaçants. C'était impossible… Cela ne pouvait être qu'un cauchemar… Harry s'effondra, secoués par d'incontrôlables sanglots.
C'est alors que résonna dans sa tête la voix de Voldemort, chantonnant gaiement, et insolemment, une célèbre chansonnette, qui était de circonstances.

-Happy birthday to you… Happy birthday to you… Happy birthday to you Harry… Happy Birthday to you

Puis le lord repris une phrase de la prophétie

Le seigneur des ténèbres le marquera comme son égal...