Salut à tous, aujourd'hui j'ai été prise d'inspiration et je vous livre deux OS. Celui-ci parle de notre viking qui va aller contre l'avis de son père. Je vous prévient c'est différent du film au moment où Stoick reviens dans le premier film. Bonne lecture


Si pour une fois tu me croyais


Les dragons avaient toujours été considérés comme des calamités, à Beurk. Harold ne se souvenait pas qu'un jour, quelqu'un se soit levé pour prendre leur défense. Aucun villageois sain d'esprit n'aurait osé, encore moins devant Stoïck. D'où venait cette haine ? Harold n'aurait pas pu répondre à cette question. C'était comme ça, depuis toujours. Il avait entendu dire que depuis que sa mère avait été tuée par l'un d'eux, cette haine avait augmenté. C'était logique en un sens, du moins cela aurait dû l'être. Mais ce n'était pas le cas.

Le jeune viking avait essayé de se conformer à la norme. De rentrer dans le moule. Son père était le chef du village, il aurait dû être sa fierté. Mais combien de fois avait-il surpris un regard désabusé de la part de ce dernier, un regard où on pouvait lire sa honte face à son fils. Et quand il avait enfin eu sa chance, la chance qu'il avait attendu des années durant, il n'avait pas su la saisir. Il s'était vu dans les yeux du furie nocturne. Il s'était vu persécuté par les hommes. Il s'était senti lié à l'animal, comme s'il comprenait ce qu'il avait pu ressentir. Et le jeune garçon ne savait toujours pas comment l'annoncer à son père ...

Ce dernier n'était pas présent alors, mais lorsqu'il avait eu vent des rumeurs sur son fils, il n'avait su quoi en penser. Les villageois, goguenards, ne croyaient pas un seul instant qu'Harold ait pu tuer ce dragon. Ce dernier esquivait toujours la conversation quand il en parlait. Cependant le chef du village commençait à s'impatienter. Qui croire ? Pouvait-il enfin être fier de son fils ? Ou n'était-ce encore qu'un racontar, que le vent balayerait bientôt ? Il voulait en avoir le coeur net.

Harold s'était levé avant l'aube, dans l'espoir d'échapper aux questions de son père. Il comptait aller voir le furie nocturne avant son entraînement, mais il fût stoppé dans son élan par la voix rauque et puissante de celui qu'il redoutait le plus.

_ Fils, il faut qu'on parle

Harold s'arrêta, interloqué. Ses yeux s'agrandirent au fur et à mesure qu'il sentait la panique le gagner. La porte d'entrée n'était qu'à quelques mètres, pourquoi ses jambes refusaient-elles de lui obéir ? Pétrifié, il n'osait bouger, et jeta un regard craintif du côté de Stoïck. Il fallait qu'il se sorte de là, qu'il trouve un moyen ...

_ C'est à dire que là, j'ai quelque chose ... commença-t-il d'un ton faible, désignant la porte du doigt

_ Ne m'interromps pas. Qu'est-ce que c'est que ça ? Demanda Stoick en lui agitant sous le nez les plans qu'il avait fait pour Crocmou

Mince, c'était encore pire que ce qu'il aurait pu imaginer. Si son père avait découvert les plans, alors il ne mettrait pas longtemps avant de comprendre la situation. La panique montait, le submergeait comme un océan. Le regard perçant posé sur lui le mettait mal à l'aise, comme si au fond Stoïck était déjà au courant et ne lui posait cette question que pour l'entendre avouer. Il avait pâli, et son regard effrayé ne savait plus où se poser.

_ Euh … je peux tout t'expliquer ! Finit-il par lancer, en désespoir de cause

_ J'y compte bien. Tu n'avais donc pas menti, tu as vraiment abattu ce furie nocturne, comme je suis fier de toi !

Hein ? Bien sûr que non il ne l'avait pas abattu, le pauvre. Mais son père en semblait convaincu, peut-être que la situation n'était pas si désespérée que ça ? Peut-être qu'il pouvait encore tout lui avouer ? Qu'est-ce qu'il racontait ? Tout raconter à son père ? Et puis quoi encore ? Il tenait à la vie, non mais. Ce dont il avait vraiment besoin, à ce moment-là, c'était d'un moyen qui lui permettrait de se soustraire aux questions.

_ Ben …, bredouilla-t-il, cherchant désespérément un moyen pour se tirer de ce mauvais pas

_ Je suis vraiment heureux. Le village est-il au courant ? Tu en as parlé à quelqu'un ?

La fierté se lisait sur le visage de Stoïck, cette fierté qu'Harold avait cherché à obtenir pendant toutes ces années. Il avait le sentiment d'être un imposteur, ne méritant pas cette fierté. D'ailleurs, il se demandait s'il la cherchait vraiment, encore. Comment rendre son père fier quand il savait qu'il lui était impossible de tuer un dragon, pas après Crocmou.

_ Euh … oui

_ A qui ? Le pressa Stoïck sur un ton impatient, un sourire sur le visage

_ Seulement Astrid, finit par avouer le jeune garçon, se souvenant parfaitement du jour où la jeune fille avait découvert le dragon.

_ C'est bien, tu es vraiment un fils extra ! Le jour où elle sera ta femme, elle sera une bonne femme de viking !

Harold aurait éclaté de rire si la situation n'avait pas été si dramatique. Astrid le détestait, et il ne savait pas pourquoi elle avait accepté de garder le secret, vraiment. Peut-être qu'elle savait qu'il ne lui ferait pas d'ombre. Elle était la recrue la plus douée du groupe, même s'il commençai doucement à remonter la pente. Il devait avouer que tout ce temps passé auprès de Crocmou lui avait permis d'en apprendre énormément sur les dragons. Bien plus qu'il n'aurait pu l'espérer en suivant les cours dispensés dans l'arène. Que son père imagine qu'elle puisse un jour devenir sa femme était vraiment ridicule !

_ On ne va quand même pas s'emballer, protesta-t-il en apparté

_ Elle n'en a parlé à personne ? Questionna encore Stoïck, sans remarquer le trouble de son fils

_ Non je ne crois pas, répondit ce dernier en fronçant les sourcils

_ Très bien. On va ramener ton dragon ici et on va faire une fête immense en ton honneur ! S'exclama le chef du village en lançant une vigoureuse accolade au jeune garçon, qui faillit avaler de travers

_ Ne le prends pas mal, papa, je ne veux pas te décevoir, mais ..., commença-t-il, prêt à clarifier la situation au plus vite

_ Tu as peur ? Mais ne t'en fait pas ! C'est juste un banquet avec tout le village !

"Juste" ? Son père avait sûrement un vocabulaire différent du sien. Quel euphémisme ! Pour avoir assisté à trois banquets, dans sa vie, il savait pertinemment que le héros célébré ce jour-là était observé sous toutes ses coutures, dévisagé, jalousé, admiré. Chacune de ses paroles était analysée, chaque geste, chaque mouvement décrypté. Un enfer sur terre, pour être honnête.

_ Montre moi l'endroit où il est, on va aller le chercher !

La situation s'envenimait, et ça commençait à vraiment sentir le roussi. Emmener son père auprès de Crocmou signerait l'arrêt de mort du dragon, et peut-être le sien aussi, au passage. Harold se sentait désemparé. Comment faire comprendre à Stoïck, comment lui expliquer qu'il ne pouvait pas, qu'il ne pourrait jamais tuer un dragon, et que ce dragon-ci était devenu son meilleur ami ? Son père aurait une attaque si jamais il apprenait ce dernier détail.

_ Non papa écoute moi s'il te plaît ! Ce dragon est … ben …

_ Il est juste assomé ? Ne t'en fais pas, c'est déjà bien je n'en attendais pas autant de toi avec tes bras de petite fille

Il avait coupé Harold net, dans sa lancée. Ce dernier ne l'aurait jamais admis, mais ces quelques mots lui faisaient l'effet d'un coup de poignard. Son père avait donc si peu d'estime pour lui ... Bien sûr, tout le monde savait qu'Harold n'était pas une flèche en matière de dragons, qu'il n'avait jamais réussi à en tuer un. Bien sûr Harold n'avait pas une meilleur estime de lui-même, mais si seulement son père y avai cru, peu-être que ... Harold senti une bouffée de rage monter en lui. Il n'était peut-être pas digne de la fierté de son père, mais se faire marcher sur les pieds pendant tout ce temps ... Non, Harold n'était pas un lâche, bien au contraire. Les yeux brillants, il leva les yeux vers son père et lança d'une voix étrangement calme, mais ferme :

_ Ce dragon, je ne l'ai pas tué. Je ne pouvais pas. Quand j'ai levé mon couteau je l'ai regardé. Il paraissait résigné à la mort qu'il allait subir. Ses yeux semblaient me dire « Vas-y je n'ai plus rien à perdre de toute façon ». J'ai cru me voir, je ne pouvais pas papa ! Ce dragon il est vivant, c'est mon ami

_ Ah la bonne blague ! Et Stoick partit dans un grand éclat de rire

_ Non papa c'est pas une blague je suis sérieux, affirma Harold sans baisser les yeux

Là Stoick ne riait plus du tout. Il dévisagea un instant son fils, comme pour essayer de lire sur son visage une trace, un indice qui aurait pu lui confirmer la plaisanterie. Mais Harold, debout, lui renvoyait son regard. On pouvait voir qu'il était effrayé, qu'il craignait les conséquences, mais au fond, son amitié pour Crocmou était plus forte, et valait tous les sacrifices. Son père ne le croyais pas, tant pis pour lui. Il n'était qu'un raté pour lui, peut-être qu'il avait raté des choses, mais lorsqu'il se retournerait sur sa vie, dans bien des années, il savait qu'il serait fier.

_ Tu es vraiment sérieux ? Dis moi que c'est une blague Harold !

Le jeune garçon pouvait lire la peur dans les yeux de son père. Il en était surpris, étonné. Il n'avait jamais vu la peur passer les yeux de Stoïck la brute. Pas même une lueur. Il ne pouvait pas croire qu'aujourd'hui son père le craignait, ou plutôt, craignit la vérité qu'il essayait de lui dire. Le retournement de situation qui s'opérait le laissa pantois, un moment, incapable de dire ou de faire quoi que ce soit. Il finit cependant par dire, d'une voix calme et douce :

_ Non papa

_ Où est-il ?

La voix de son père fit tressaillir Harold. Ce n'était plus un père abasourdi et inquiet qui se tenait face à lui, mais un chef de village, investi d'une détermination qui n'avait d'égale que la colère qu'il avait contre son fils. Ses yeux lançaient des éclairs, et le jeune garçon comprenait sans difficulté que d'autres aient pu trembler face à lui. Lui même ne pu bredouiller que ceci :

_ Ben …

_ Réponds ! Exigea Stoïck en saisissant son fils par les épaules et en le secouant comme un prunier. Tu as fais la plus grosse erreur de ta vie mon garçon !

_ Non ce n'était pas une erreur ! Protesta ce dernier en se débattant

Toue sa vie on lui avait renvoyé ce mo à la figure, que ce soit pour désigner ce qu'il avait fait, ce qu'il avait dit, ou ce qu'il était. Toute sa vie n'avait été que brimades, regards de pitié ou coups lancés par les jeunes de son âge. Il avait été le souffre-douleur du village. Maintenant il voulait relever la tête. Il voulait être fier de ce qu'il était. Peut-être qu'il n'était pas comme tous les autres, mais c'était sa personnalité, et il en était fier. Il avait mis longtemps avant de le comprendre, mais ce matin-là, face au regard courroucé de son père, Harold su qu'il n'était pas une erreur.

_ Tu ferais mieux de te taire Harold, ce n'est vraiment pas le moment !

_ Oh papa écoutes moi au moins une fois dans ta vie ! Hurla Harold, porté par l'adrénaline du moment. Crocmou est un dragon mais pas comme tu les vois ! Il est gentil, intelligent et c'est mon ami ! Il n'a jamais tenté de me faire du mal ! Alors écoute, si tu lui fais le moindre mal je quitte le village ! Et si tu le tue alors tue moi aussi. La vie n'as plus de couleur quand on perd un ami.

Le ton d'Harold surpris son père, autrefois habitué à un filet de voix craintif. Son fils semblait avoir grandi de quelques années en quelques minutes. Stoïck semblait s'apercevoir que son fils avait, en fin de compte, l'âme, l'étoffe d'un futur chef. Il le redécouvrait, comme si Harold se révélait à lui-même et aux autres. Le chef du village secoua la tête, et c'est d'un ton radouci qu'il demanda :

_ Tu y es vraiment décidé fils ?

_ Tu n'as jamais voulu me croire, tu croyais que je n'étais rien de plus que le nigaud du village. Mais tu as vu ce que j'arrive à faire dans l'arène ? Je sais plus de choses que vous tous sur eux ! Vous n'avez jamais voulu que leur faire la guerre ! Sans jamais essayer de les comprendre ! Mais ils ont les mêmes peurs et les mêmes bonheurs que nous ! A quoi bon faire la guerre quand on peut chercher un terrain d'entente ? S'écria Harold, aveuglé par la colère, sans se rendre compte des changements qui se produisaient.

_ Pourquoi devrais-je te croire ? Interrogea Stoïck, d'un ton qui coupa net le jeune homme

_ Parce que je suis ton fils, répondit ce dernier, d'une voix beaucoup plus calme

_ Parfois je me pose la question

Le lien qui semblait s'être créé quelques instants auparavant s'était rompu. Pendant un moment Stoïck avait cru voir quelque chose en Harold, mais le sentiment s'était estompé quand son regard s'était porté sur le village, au travers des fenêtres. Il était le chef du village, il l'avait en sa responsabilité. S'il arrivait quoi que ce soit à quelqu'un, il en serait directement responsable. Il ne pouvait pas le laisser faire. L'attitude de son fils lui rappelait le comportement de sa mère. Mais il avait perdu sa femme, et il perdait Harold. Il sortit en poussant ce dernier. Harold, tentant le tout pour le tout, le rattrapa et lui barra la route :

_ Tu comptes faire quoi au juste ? Demanda le jeune viking à son père

_ La chose que tu n'as pas achevée, répondit l'homme en le repoussant d'une main

_ Alors tue moi tout de suite ! Cela ne me sert plus à rien de vivre !

Stoick regarda son fils. Il semblait résigné à la mort. Le viking se demanda si son fils, qu'il avait tout d'abord crut fou, ne disait pas la vérité. Cette dernière se lisait dans les yeux d'Harold au point d'en émouvoir son fils. Il ouvrit enfin les yeux ouverts sur lui. Il n'avait plus devant ses yeux la fillette incapable de se défendre mais un viking qui, pour aller jusqu'au bout pour défendre ses idéaux, était prêt à se donner la mort.

Il passa une main sur l'épaule de son fils qui releva la tête les yeux pleins de larmes

_ Je te crois Harold

_ Vraiment ?

_ Vraiment


Et voilà. Qu'en pensez vous ? Que pensez vous du courage d'Harold à tenir tête à son père ? Envoyez moi des reviews que je sache si j'ai réussi.