Bonjour à toutes (tous ?) ! :)

J'ai écris cet OS sous une soudaine impulsion juste après avoir re-regardé un épisode de The Almighty Johnsons (la série Néo-Zélandaise où figure Dean O'Gorman). C'est le contenu et le titre de cet épisode "Every good quest has a sacrifice" (car il m'a immédiatement fait pensé au Hobbit !) qui m'ont inspiré ce texte !

C'est aussi la première fois que j'écris en rating 'M' alors concernant le lemon, je ne suis pas entièrement sûre de ce que ça va donner ...

Bonne lecture ! :)


Toute quête implique un sacrifice.

La corde vibra et la flèche pénétra imperceptiblement l'air, traçant sans la moindre hésitation son chemin jusqu'en pleine cible.

Toute quête implique un sacrifice.

- Maudit sois tu !

Tchac !

Toute quête implique un sacrifice.

- Misérable !

Tchac !

Rapidement les sœurs de la première flèche l'avaient rejointe et se tenaient maintenant victorieuses et fièrement plantées dans le centre de la cible.

Kíli abaissa son arc et expira lentement, le regard toujours fixé sur le résultât de ses tirs. Ils étaient parfaits. Sans faute. Comme ils l'avaient toujours été. Ses flèches trouvaient toujours leur destination. Toujours. Même au milieu d'une bataille. Même au plein centre rageur et sanglant de la Bataille des Cinq Armée.

Le seul archer parmi les nains n'avait jamais eu honte d'assumer son talent avec l'arme elfique. Il en avait toujours été fier. Fier de sont tir parfait. Fier de ne jamais louper sa cible. Et pourtant aujourd'hui il aurait donné n'importe quoi pour avoir raté son tir ce jour là. Il n'était pas un nain cruel, bien au contraire, il avait même toujours été l'âme aimante de leur famille, mais maintenant il aurait donné n'importe quoi pour ne plus être 'le sauveur'.

- Kíli ?

L'archer ne répondit pas à la voix qui l'appelait au loin et à la place posa son arc avant d'avancer d'un pas déterminé en direction de la cible.

- Ah Kíli tu es là ! Tout le monde te cherche !

Le prince ne répondit rien et commença de retirer les flèches de la cible d'une manière montrant clairement son humeur sombre.

- Kíli… Il faut qu'on y aille ou tu vas être en retard…

- Laisse moi vider mon carquois une dernière fois, répondit le brun d'une voix neutre en rangeant la dernière flèche avec les autres dans le dit carquois.

- Impossible, nous allons vraiment manquer le début de la cérémonie ! Et puis regarde ta tunique !

Ori intercepta Kíli avant que celui ci ne retourne en face de la cible. L'archer ne chercha pas à le contourner et laissa le scribe l'épousseter puis remettre sa tunique de cérémonie bleue nuit en place. Quand il eu terminé Ori releva ses yeux sur ceux distants de Kíli. Le brun n'avait pas protesté mais regardait au loin, les sourcils froncés et les lèvres pincées.

Il ne protesta pas non plus quand le jeune scribe lui prit son carquois des mains et le posa près de l'arc ni quand il sentit sa douce main caresser doucement sa joue presque imberbe.

- Kíli je sais que – je sais que tu n'approuves pas mais ta présence est obligatoire. Et puis… c'est un jour important. Ton – ton frère à besoin de toi.

À l'évocation de Fíli les yeux de Kíli s'adoucirent et il soupira, posant son front contre l'épaule du scribe qui referma ses bras autour de la taille du prince.

Toute quête implique un sacrifice.

Les mots de Fíli raisonnèrent une fois de plus dans son esprit et ses doigts se refermèrent sur le tissu de la tunique d'Ori, s'agrippant à lui comme à une bouée de sauvetage.

- Je sais que tu ne veux pas, dit Ori en se détachant de Kíli pour le regarder dans les yeux, mais tu sais qu'il n'y a pas d'autres solution. Il n'a pas le choix.

- Il l'a eu une fois.

Une ombre traversa le visage de Ori. Oui Fíli avait eu le choix. D'après lui, Fíli avait été lâche et Kíli aveugle. Dans les deux cas les frères avaient été idiots. Mais le jeune scribe ne pouvait pas s'en plaindre.

- Ori je suis désolé, murmura Kíli en voyant le visage du roux s'assombrir.

Son but n'était pas de lui faire du mal. Ca ne l'avait jamais été. Tentant de se faire excuser il prit le visage de Ori entre ses mains et pressa délicatement ses lèvres contre les siennes. Le scribe ne put s'empêcher de répondre au baiser, et ferma les yeux bougeant ses lèvres et sa langue en rythme avec celui imposé par le prince.

Il n'avait jamais pu résister. Il était bien trop amoureux du jeune archer pour cela. Cependant dès le premier jour où Kíli était tombé dans ses bras, il avait su qu'il souffrirait de cette relation.

Il n'avait pas été bien difficile pour le scribe d'observer et de deviner la signification des regards que les deux frères se lançaient en coin quand ils pensaient que l'autre ne regardait pas. Mais si lui avait tout de suite deviné, les deux frère eux semblaient avoir été aveugles. Ori savait que Kíli pensait son frère seulement intéressé par le lien fraternel et rien de romantique. Sinon jamais il ne serait venu chercher du réconfort dans ses bras.

À contre cœur, Ori fut le premier à mettre fin au baiser. Peut-être qu'il aurait du essayer d'ouvrir les yeux à Kíli et lui faire comprendre que Fíli l'aimait aussi, mais il était égoïste. Comment pouvait-il pousser le nain qu'il aimait éperdument dans les bras d'un autre ?

Le roux scella une dernière fois ses lèvres à celle de son amant avant de l'attraper par la main pour le tirer en direction d'Erebor.

- Allez, ne perdons pas de temps.

Mais Kíli ne se laissa pas faire et attira à nouveau le roux fermement contre son torse.

- Restons ici… chuchota le brun en frottant son nez contre la mâchoire du scribe, ou allons dans les écuries…il mordilla la peau de son cou de manière suggestive alors qu'il descendait une de ses mains à travers le pantalon du roux.

Ori se sentit rougir en pensant à ce que Kíli voulait et ferma les yeux pour reprendre sa respiration et lutter contre la tentation. Les moments de passion entre Kíli et lui n'étaient pas le genre de choses auxquels il disait non. Même s'il savait que dans ces moments là, l'archer ne pensait que très rarement à lui.

Et ça lui faisait mal.

Extrêmement mal d'être conscient de cela. Il savait qu'il aurait du refuser les avances du prince des le début, car même si Kíli ne voulait pas le blesser, Ori savait qu'au final, il n'était que le lot de réconfort.

Il n'avait jamais voulu être le lot de réconfort.

Mais il s'était dit que peut-être avec le temps, Kíli finirait par l'aimer comme lui l'aimait. Or voilà un an maintenant qu'Erebor avait été reconquit. Un an que Fíli avait rejeté Kíli et que celui ci avait frappé à sa porte. Un an de relation avec quelqu'un qui aurait souhaité qu'il soit un autre nain. Ori n'avait pas vraiment comprit pourquoi Fíli avait rejeté son frère quand celui ci s'était finalement déclaré. Et il n'avait pas cherché à comprendre, trop heureux d'avoir finalement la chance d'être avec le nain qu'il désirait plus que tout. Mais dernièrement la situation lui brisait de plus en plus le cœur.

- Non, eu enfin le courage de souffler Ori en tentant de maîtriser le début de son excitation, on doit y aller. Fíli compte sur toi !

Le brun n'écouta pas et continua ses attaques.

- Kíli, s'il te plait ! Supplia maintenant le scribe en se tortillant pour se défaire de la prise musclée du prince.

Finalement l'archer soupira et arrêta d'essayer de corrompre son amant.

- Tu as raison.

Il pressa une dernière fois ses lèvres au coin de celles du scribes.

- Merci de veiller sur moi comme tu le fais, dit-il réellement reconnaissant en serrant la main du roux dans la sienne. Je t'aime.

Si le cœur d'Ori se serra douloureusement dans sa poitrine il ne laissa rien paraître.

- Je t'aime aussi, soupira-t-il sans que Kíli ne remarque la douleur dans sa voix. Allez allons-y.

Cette fois ci le prince le suivit et au bout de quelques minutes de marche ils pénétrèrent enfin dans la montagne. Après plusieurs couloirs ils arrivèrent devant une grande porte où ils tombèrent nez à nez avec un Bilbo, revenu exprès pour l'événement et tapant maintenant impatiemment du pied.

- Kíli ! Nous vous avons cherché partout ! Thorin vous attends dans vos appartements pour vous donner les alliances et vous faire répéter une dernière fois !

Kíli sentit son cœur se briser un peux plus. C'était tellement cruel. Pourquoi était-ce au témoin du marié de s'occuper des alliances ? Pourquoi Fíli l'avait choisi comme témoin ? Et surtout, pourquoi avait-il accepté ?!

Toute quête implique un sacrifice.

Vas te faire voir Fíli !

- Oui j'y vais tout de suite, répondit le prince, une boule dans la gorge.

- Faites vite ! Le pressa Bilbo en ouvrant déjà la salle pour pénétrer à l'intérieur.

Avant de suivre le Hobbit, Ori s'approcha de Kíli et attrapa ses mains.

- On se retrouve après la cérémonie, dit-il en se haussant sur la pointe des pieds pour déposer un baiser sur les lèvres de son amant.

Il offrit ensuite un sourire encourageant à son prince avant de partir à la suite de Bilbo dans la grande salle du trône où un grand nombre de nain attendait le début de la célébration.

Kíli regarda la porte se refermer complètement, cherchant par là à repousser un peu plus l'échéance. Quand la porte fut entièrement close et qu'il se retrouva seul dans le couloir, il continua son chemin le cœur lourd et les épaules abattues en direction des Chambres Royales.

Comme le lui avait indiqué Bilbo, il se dirigea directement vers ses appartements.

- Je sais, je sais, dit-il en ouvrant la porte, je suis en retard, déso –

Sa phrase resta en suspend quand au lieu de trouver son oncle fulminant ses yeux se posèrent sur son frère. Son si beau frère habillé d'une longue tunique pourpre faisant ressortir la couleur de ses yeux et de ses cheveux.

- Kíli ! S'exclama Fíli en se relevant brusquement du lit où il était assis.

L'archer referma la porte et regarda son frère s'approcher de lui pour le prendre dans ses bras.

Il ne répondit pas immédiatement à l'étreinte, craignant de craquer s'il se laissait trop aller.

Le blond l'emprisonna contre lui, entourant fermement sa taille avec ses bras et enfouissant sa tête dans le cou du plus jeune.

- Tu m'as manqué Baghudel, murmura Fíli dans les cheveux de son frère en inspirant discrètement son odeur.

Et pour cause, ils ne s'étaient pas revus depuis deux semaines. Depuis que les préparatifs du mariage s'étaient accélérés et depuis que les chariots en provenance des Collines de Fer étaient arrivés, apportant avec eux Dáin et certains nains importants de son peuple.

Kíli savait qu'il n'aurait pu supporter la vue de son frère en présence de sa promise et c'est pour cela qu'il était partit s'installer chez les frères Ri. Evidemment cela n'avait pas vraiment plu à Thorin qui estimait que la place d'un prince était dans ses appartement royaux auprès de sa famille et non auprès de son amant, dans une maison malgré qu'elle soit aisée, bien en dessous de son titre.

La dernière fois que les deux frères s'étaient parlés, ils ne s'étaient pas séparés en bons termes.

Kíli n'avait toujours pas deviné que son frère retournait ses sentiments, mais avait cependant compris que Fíli n'avait pas du tout envie de se marier avec la fille de Dáin. Et il avait été révolté que le blond ne proteste pas pour sa liberté.

Toute quête implique un sacrifice, lui avait répondu Fíli quand il lui avait demandé pourquoi il ne réagissait pas.

Car effectivement, après que la Bataille des Cinq Armée ait été remporté, Dáin qui leur était venu en aide avait demandé une rencontre avec Thorin.

L'accord qui en était ressortît était simple. Les nains des Collines de Fer étaient venus en aide aux nains des Montagnes Bleues et en échange de cette aide, Dáin demandait une alliance entre eux.

Plus précisément, entre le Prince Héritier et son unique fille.

Ayant lui aussi été témoin de l'attraction existante entre ses deux neveux Thorin avait tout d'abord refusé, sachant que même s'ils ne s'étaient pas encore déclarés, l'union de Fíli briserait les deux frères.

À la place, et cela n'avait pas été facile pour lui, il avait proposé à Dáin une part du trésor. Mais celui ci avait refusé, révélant ainsi une face cachée et vicieuse du seigneur des Collines de Fer pourtant connu comme un nain sage et respectueux. Si Thorin refusait cette alliance, alors il profiterait de la faiblesse de son peuple pour prendre le pouvoir sur Erebor et tuer le plus jeune des trois Durin.

La menace était évidemment bien trop sérieuse pour que Thorin refuse une seconde fois. La montagne était libérée du dragon, l'armée de Dáin était déjà sur place, et à cette époque, lui Thorin, n'avait que sa compagnie pour défendre son royaume et son neveu, son peuple étant encore dans les Montagnes Bleues.

Alors il avait accepté. Il n'avait pas eu d'autres solutions. Et puis après tout, cela lui assurait une forte alliance.

Fíli avait d'abord été révulsé de savoir que son avenir avait été décidé sans son consentement. Et puis un soir, Thorin lui avait rendu visite et ils avaient discuté toute la nuit. Au petit matin, l'héritier acceptait d'unir sa vie à une étrangère.

Toute quête implique un sacrifice, avait dit sombrement Thorin.

Et c'était à lui, Fíli, de supporter le poids de ce sacrifice en épousant une naine qu'il n'avait jamais rencontré et qu'il savait ne pourrait jamais aimer. Et le sacrifice était encore plus grand quand cela voulait dire qu'il lui serait impossible d'être avec Kíli.

C'est à partir de ce moment que Fíli avait complètement refoulé ses sentiments, non sans difficultés, et dans le même temps rejeté Kíli quand celui ci avait eu le courage de se déclarer.

Fíli avait été élevé depuis son plus jeune âge pour être l'héritier. Pour être celui qui saurait s'incliner devant son devoir. Et c'est ce qu'il faisait. Il acceptait son destin de prince héritier mais l'acceptait surtout dans l'optique de protéger son frère des menaces du seigneur des Collines de Fer.

Ça l'avait détruit, rongé de l'intérieur, et au lieu d'être heureux quand Kíli lui avait avoué ses sentiments, il avait été dévasté, sachant qu'ils ne pourraient jamais être ensemble même maintenant qu'il savait que ses sentiments étaient réciproques. Alors il avait mentit. Disant qu'il n'avait jamais rien ressentit de plus que l'amour fraternel.

Kíli résista à l'envie de hurler de frustration et sans un mot il éloigna Fíli qui ne put s'empêcher de se sentir blesser face à la distance que voulait mettre son frère entre eux.

- Où est Thorin ? Il était censé me donner les… alliances.

- Il a perdu patience et est aussi partit à ta recherche. Il ne devrait pas tarder à revenir.

Kíli hocha la tête et se força à s'éloigner encore plus alors que tout son corps lui hurlait de se jeter contre Fíli et de l'embrasser. Ou de le frapper.

Mais il ne pouvait pas. Ne devait pas.

Fíli allait se marier et lui était avec Ori. Ori qui l'aimait alors que Fíli non.

Le brun s'approcha de la fenêtre et entreprit d'attendre ici, ignorant Fíli jusqu'à ce que Thorin revienne tout en concentrant son esprit sur la musique festive qui parvenait jusque là. Cependant Fíli rendit les choses encore plus difficiles qu'elles ne l'étaient déjà quand il s'approcha et encercla la taille du brun par derrière, nichant sa tête entre ses omoplates. Le cœur de Kíli s'accéléra au contact et son corps se tendit alors qu'une vague de chaleur se propageait jusque dans son bas ventre.

Il n'avait qu'une envie, se retourner et clamer le blond comme sien.

- Tu sens bon, murmura Fíli toujours contre son dos.

- Arrête ça Fíli.

Kíli aurait voulu que sa voix soit ferme et sèche mais ses cordes vocales chargées d'émotion en décidèrent autrement et sa demande apparut plutôt comme une supplication.

- Désolé, bredouilla Fíli en s'éloignant. Je suis juste… stressé.

Kíli se sentit un peu plus maître de lui même quand le souffle de Fíli ne fut plus présent dans son cou et son torse plus collé à son dos. Il hocha alors la tête sans regarder son frère.

- Kíli, ne me déteste pas… s'il te plait, demanda le blond la voix brisée, je n'ai pas le choix...

Le brun ferma les yeux et inspira profondément pour ne pas laisser sa voix vaciller quand il ouvrit la bouche.

- C'est bon Fíli, tout va bien, je ne te déteste pas.

Il sentit le blond s'approcher à nouveau et attraper son bras gauche pour le forcer à se retourner.

- Ne me mens pas, je peux le lire dans tes yeux...

- Je ne mens pas ! S'enflamma le brun en arrachant vivement son bras de la prise de Fíli. Je ne pourrais jamais te détester, même si je le souhaitait, avoua-t-il finalement la voix plus basse et en baissant les yeux. J'ai compris que tu ne retournais pas mes sentiments et c'est bon. Tout vas bien. Je ne peux pas te forcer. Mais je sais que tu ne veux pas non plus de ce mariage. Je ne supporte pas de te voir laisser Thorin gâcher ta vie sans rien faire !

- Je t'ai déjà dit que je n'avais pas le choix ! S'exclama Fíli en haussant la voix. Si je ne me mari pas avec Freyja alors Dáin déclarera la guerre à Thorin pour lui prendre le trône !

- Il y a un an en arrière je comprends que Thorin ait été effrayé, mais maintenant nous sommes capable de répondre à une offensive !

Fíli passa une main nerveuse dans ses cheveux, dérangeant au passage les tresses de cérémonie.

- Ce n'est pas si simple Kíli ! Un accord a été passé ! Nous ne pouvons pas nous défiler maintenant !

- Je m'en fiche, répliqua férocement l'archer en se saisissant des deux bras de son frère pour le secouer, je ne veux pas les laisser gâcher ta vie ! Fíli s'il te plait ! Tu peux encore refuser !

- Mais tu ne comprends pas ! Hurla Fíli en tentant d'attraper les épaules de son frère pour le stopper.

- Oh si je comprend très bien ! Tu n'es qu'un lâche ! Cria Kíli, tentant de couvrir la voix du blond.

- Dáin a menacer de te tuer !

Un silence seulement troublé par les respirations essoufflées des deux frères retomba immédiatement dans la pièce. Les yeux écarquillés par l'incrédulité, Kíli fixa son frère.

- Qu – quoi ?

Comment Dáin avait-il pu faire une chose pareil, quand Kíli lui même l'avait sauvé lors de la bataille ? Plus que jamais il regretta que sa flèche ait trouvé sa cible, empêchant cet orc de tuer le seigneur - le monstre - des Collines de Fer.

Les yeux de Fíli s'adoucirent et il se saisit des mains de son petit frère.

- Oui Kíli. Thorin avait refusé la proposition de Dáin alors en plus d'avoir menacé de prendre le trône par la force, il a aussi menacé de te faire assassiner.

- Mais… Mais je l'ai sauvé ce jour là ! Comment – comment peut-il faire ça ?!

Fíli soupira et secoua la tête tristement.

- Dáin n'est pas le nain que nous pensions.

- Je peux me défendre, répliqua soudainement Kíli, Fíli ne le laisse pas décider de ta vie à cause de moi !

- Je n'ai pas le choix Kíli ! Répéta le blond pour ce qui lui sembla être la centième fois. Je ne veux pas prendre le moindre risque impliquant ta vie !

- Alors accepte la proposition que je t'avais faite et fuit avec moi ! Je sais que tu ne retourne pas mes… mes sentiments mais tu reste mon frère ! S'il te plait, je ne supporterais pas de te voir malheureux les reste de tes jours au côté d'une naine que tu n'aime pas et sous le joug de ce monstre ! Je te promet que je n'essayerai jamais rien susceptible de te mettre dans l'embarra si c'est ce que tu crains !

À la fin de sa tirade, le jeune prince avait les yeux brillants et la voix tremblante.

- Oh Kíli, marmonna Fíli en attrapant le visage du brun et en secouant désespérément la tête, accablé devant la dévotion de son frère malgré la peine qu'il lui avait causé.

C'était trop. Il n'arrivait plus à supporter la force de ses sentiments. Il n'arrivait plus à les renier et à voir Kíli souffrir de la sorte. Pendant un an il avait fait de son mieux pour faire croire à Kíli qu'il ne retournait pas ses sentiments, et aujourd'hui à quelques minutes de son mariage il sentit ses barrières s'effriter.

Sans vraiment s'en rendre compte, il clôt doucement la distance entre eux, mêlant petit à petit son souffle à celui du brun et écoutant son propre cœur battre à tout rompre dans sa poitrine. Quand ses lèvres ne furent qu'à quelques centimètres de celles de son frère, il s'arrêta. Non. Il ne pouvait pas craquer maintenant. Pas après avoir mis tant d'efforts pour protéger Kíli.

Il s'éloigna brusquement, comme s'il venait de se brûler et partit à l'opposé de la pièce, laissant Kíli pantelant près de la fenêtre.

Quand il releva les yeux et aperçu l'expression troublée et blessée du brun, ses défenses finirent de voler complètement en éclat. Il faisait du mal au nain qu'il aimait et il ne le supportait plus.

- Je – Fee … bredouilla le brun encore perturbé par ce qui avait failli se produire, ne – ne joue pas avec moi…

- Es-tu donc si aveugle ?! Craqua l'héritier en s'arrachant les cheveux. Toi le nain à la vue si perçante est incapable de voir ce qu'il a sous son propre nez ! Et pourtant le tient n'a jamais été réputé pour sa grosseur nanesque, ne put-il s'empêcher de rigoler nerveusement.

Tant pis s'il craquait maintenant, tant pis si sa révélation rendait les chose encore plus difficile. Il ne pouvait plus résister.

- Je t'aime Kíli ! Je t'aime tellement que ça m'en fait mal ! Rien que l'idée d'être séparé de toi est douloureuse ! Ces deux semaines on été pire que de la torture ! Tout mon être brûle pour ta présence, tes yeux, ton odeur, ton toucher...

En un mouvement le blond fut auprès de son frère et emprisonnait son visage entre ses mains. Sans lui laisser le temps de réagir, il plaquait durement ses lèvres contre les siennes, forçant immédiatement l'entrée avec sa langue. Après s'être remis du choque, Kíli ferma les yeux et bougea ses lèvres en même temps que celles de Fíli . Ils échangèrent un baiser remplis de passion de fièvre et de détresse. Un baiser où toutes ces années d'amour refoulé profitèrent pour enfin s'exprimer.

N'écoutant plus sa raison mais seulement son cœur et son désir; Fíli recula pas à pas, la bouche toujours scellée fiévreusement à celle du brun et les mains perdus dans ses cheveux. Il força l'archer à reculer jusqu'à ce que son dos heurte le mur.

Les mains du blond entreprirent alors de parcourir avidement le torse musclé de son frère à travers sa tunique pendant que celui ci faisait de même avec son dos.

- Kíli, souffla Fíli en transe alors qu'il descendait sa bouche pour parcourir la mâchoire de son frère, déposant des baisers humides sur son passage. Il descendit jusque dans son cou et repéra une petite tache violette. Un grondement de mécontentement résonna dans sa gorge et il planta ses dents dans la peau fine de l'archer. Électrisé par le souffle de son frère sur sa peau Kíli rejeta sa tête en arrière pour autoriser plus d'accès au blond. Un gémissement sourd de plaisir s'échappa de sa gorge quand Fíli lui mordit le cou et suçota jalousement sa peau pour y laisser sa marque par dessus celle de Ori.

- Tu es à moi, gronda le blond en remontant sa bouche pour venir s'emparer avidement des lèvres du brun gonflées par leur précédent baiser fougueux.

- Oui à toi, expira Kíli les yeux fermés et le souffle court, rien qu'à toi.

Leurs caresses et baisers n'avaient rien de tendres et reflétaient des années de frustration et de retenue.

Kíli ne chercha pas à savoir d'où provenait ce soudain retournement de situation. Ses sens étaient bien trop embrumés par la satisfaction de enfin pouvoir parcourir le corps de son frère sans retenue alors que celui ci faisait de même avec le sien.

- Tu es si beau aujourd'hui, susurra Fíli entre deux baisers passionnés, si magnifique, il mordilla la lèvre inférieure du brun, si irrésistible…

- Je pourrais retourner le compliment, pantela Kíli son souffle se coupant quand le blond attrapa soudainement ses cuisses pour le soulever.

Il grogna de plaisir et enroula ses jambes autour de la taille de son frère alors que ses bras se crochetaient derrière sa nuque, entremêlant ses doigts avec les cheveux blonds et soyeux.

Fíli replongea immédiatement sur la bouche du brun, mordillant et suçant de manière possessive ses lèvres rougies alors qu'il entreprenait de se frotter impétueusement contre l'entre jambe de son frère.

Quand le blond commença d'onduler contre lui, Kíli ne put retenir un gémissement de plaisir et de soulagement que Fíli avala goulûment.

- Ah – Fee j'ai – ah – j'ai besoin de toi – mmh

Du mieux qu'il le put, Fíli bloqua un peu plus Kíli entre le mur et lui pour pouvoir libérer difficilement une main et défaire sa ceinture tout en continuant de mordiller toute parcelle de peau qui s'offrait à lui.

Quand les bruit métalliques répétitifs de la ceinture firent comprendre à Kíli que Fíli était entrain de peiner il décrocheta ses bras et les glissa impatiemment entre leurs deux corps pour aider son frère.

Finalement, Fíli perdit patience et se saisi une nouvelle fois fermement des cuisses de Kíli pour le transporter jusqu'à son lit.

Quand le brun fut étalé sur le matelas Fíli resta au dessus de lui quelques seconde, observant ses pupilles dilatées par le désir, ses cheveux noirs éparpillés en auréole autour de sa tête, ses lèvres gonflées et rouges, la marque qui commençait à noircir sur son cou, ses vêtements dérangés… La vue entière de son petit frère était un appel à la luxure.

Devenant impatient, Kíli utilisa ses abdominaux pour se redresser et glissa ses bras autour du cou du blond pour l'attirer contre lui.

- Je t'aime Kíli, je t'aime, je t'aime, je t'aime tellement, chanta frénétiquement Fíli dans le cou du brun alors qu'il débouclait sa ceinture.

- Fee… ooh, je t'aime aussi – ah

Soudain la bouche de Fíli était partout, sur sa gorge, son cou, ses lèvres, sa mâchoire, envoyant des centaines de petites décharges électriques dans tout son corps et réchauffant à chaque fois un peu plus son entre jambe qui frottait maintenant douloureusement contre ses sous vêtements.

Finalement, Fíli finit de se battre avec la ceinture et d'un mouvement sec il tira le pantalon et le sous vêtement de Kíli jusqu'à ses chevilles, libérant à l'air libre son érection.

Il déposa plusieurs baisers humides sur son bas ventre, sur l'intérieur de ses cuisses avant de finalement surplomber le fier membre tendu de son frère.

Kíli se sentit frissonner d'anticipation en sentant le souffle chaud de Fíli sur son extrémité et releva la tête pour apercevoir son frère à travers ses cils. Il rejeta passionnément la tête en arrière quand il sentit des lèvres humides se refermer autour de lui.

- Aaah – Fee !

Automatiquement ses mains allèrent se perdre dans la masse de cheveux blonds pour lui imposer un rythme.

Fíli allait repousser les mains pour pouvoir torturer son frère à sa propre cadence quand il entendit soudain des pas s'approchant dans le couloir.

Thorin !

Emporté par l'instant de passion, aucun des deux frères ne s'était rappelé que le roi devait arriver d'un moment à l'autre.

Le futur marié ne perdit pas une seconde et se releva précipitamment du lit.

- Fee...qu'est ce que – voulu demander Kíli l'esprit encore embrumé par les délicieuses sensations de la bouche de son frère sur lui.

- Shhh ! Le coupa Fíli en le tirant brutalement par la main pour l'entraîner vers la penderie. Thorin ! Chuchota t-il pour alarmer le brun qui avait du mal à reprendre ses esprits.

Le nom de leur oncle eu un effet immédiat. Kili bondit hors du lit et tituba à la suite de Fíli, son pantalon toujours en bas des chevilles.

La porte de la penderie se referma juste au moment où celle de la chambre de Kíli s'ouvrait sur Thorin.

- Fíli ? Entendirent-ils le roi demander. Kíli ?

Quand il n'eut aucune réponse Thorin traversa la chambre en grommelant, passant devant la penderie où étaient cachés ses neveux pour venir ouvrir la petite salle d'eau.

Serrés debout l'un contre l'autre dans la penderie, Fíli amena un doigt devant sa bouche avant de descendre silencieusement ses mains pour finir de baisser son pantalon. Grace à une fissure dans la penderie permettant à la lumière du jour d'y pénétrer faiblement, le blond pu apercevoir les yeux étonnés de son petit frère.

- Qu'est-ce que tu fais, chuchota Kíli paniqué, Thorin est juste à côté !

- Shhh, répondit Fíli en plaquant son torse contre celui du brun.

Il inclina ensuite la tête dans le cou de Kíli et entreprit de suçoter une nouvelle fois sa peau douce alors qu'une de ses mains glissait le long de son dos jusqu'au creux de son bassin.

Une ombre passa devant la fissure et Fíli devina que leur oncle était revenu dans la chambre.

- C'est pas vrai, grogna le roi avant de soupirer et apparemment de s'asseoir sur le lit de Kíli pour les attendre.

Fíli amena une nouvelle fois un doigt devant ses lèvres et Kíli comprit pourquoi son frère lui rappelait de se taire quand il sentit un doigt forcer doucement son entrée.

Pour ne pas gémir d'excitation Kíli laissa tomber sa tête contre l'épaule de Fíli et planta violemment ses dents dans le tissu.

Un deuxième doigt rejoint rapidement le premier et il du se rappeler qu'ils n'étaient pas seuls et que Thorin était dans la chambre. Étonnement la pensée l'excita. Thorin avait faibli devant Dáin et avait choisi de promettre Fíli à une autre, le privant de leur amour. Et maintenant ils allaient faire l'amour juste à l'autre bout de la même pièce que lui, seulement séparés par les portes en bois de sa penderie.

Fíli lui aussi aurait du être horrifié à l'idée d'être aussi proche de leur oncle mais il était bien trop intoxiqué par Kíli, bien trop engagé pour s'arrêter maintenant.

Il glissa un troisième doigt dans l'entrée étroite de son frère et captura ses lèvres pour empêcher un gémissement d'en sortir.

Un coup frappa à la porte de la chambre de Kíli et les deux frères entendirent vaguement car trop plongés dans leur plaisir, la voix de Dwalin et Bofur.

-Thorin, c'est l'heure !

- Où sont Fíli et Kíli ?

- Je ne sais pas, maugréa Thorin, Bilbo m'a pourtant assuré qu'il avait vu Kíli et lui avait dit de me rejoindre ici immédiatement. Et j'avais demandé à Fíli de ne pas bouger de cette pièce !

- Il semblerait que même le jour d'un de leur mariage ils ne puissent pas s'empêcher de causer des problèmes… constata Bofur d'une voix presque amusée.

Mais Thorin lui ne sembla pas être amusé du tout. Fíli arrêta d'écouter pour se concentrer entièrement sur sa tache. Il stoppa le va et viens qu'il avait commencé et retira ses doigts hors de Kíli qui du lutter pour ne pas laisser un couinement s'échapper de ses lèvres suite à la perte que venait de subir son corps.

Le plus doucement et discrètement possible, Fíli fit tourner Kíli de manière à ce que son torse soit plaqué contre la paroi de la penderie. Il enroula ensuite un bras autour de la fine taille du brun et se colla plus à lui encore.

- Je vais te faire l'amour mon Kíli, susurra t-il presque imperceptiblement d'un souffle chaud contre l'oreille de son nouvel et depuis longtemps désiré amant.

Fíli amena ses trois doigts à sa bouche avant de les glisser une dernière fois dans le passage étroit du brun.

Il savait que ça ne suffirait pas à lubrifier le chemin mais il ne pouvait plus s'arrêter maintenant.

Ne voulant pas blesser trop son frère, il lécha un nouvelle fois ses doigts et les enroula autour de son érection, pompant une ou deux fois pour l'enduire de salive.

Finalement, et ignorant complètement les voix de Dwalin, Bofur et de leur oncle, Fíli prit son membre gonflé et le dirigea juste à l'entrée de son frère. D'un lent et délicat mouvement il s'enfonça doucement à l'intérieur de la cavité, laissant le temps à Kíli de s'adapter à sa présence.

L'archer amena son poignet à sa bouche et le mordit fermement, craignant de laisser son plaisir et sa luxure s'échapper de sa gorge.

Fíli était large mais forçait de manière délectable les parois étroites de son canal intime. Il n'avait pas été assez lubrifié et sentait sa peau se déchirer pour laisser passer la largeur, mais la sensation de plénitude était juste irrésistible. À l'instant présent rien d'autre ne comptait que lui et son frère.

Il n'entendait plus les voix dans sa chambre, seulement la course agitée de son cœur et le souffle erratique similaire au sien de Fíli dans son oreille. Il ne se souvenait même plus que son frère était sur le point de se marier et que lui était entrain de trahir Ori.

Au bout de quelques secondes, Fíli lui aussi perdu dans l'instant continua son chemin jusqu'à s'enfoncer complètement jusqu'à la garde.

Essoufflé, il fit une nouvelle pose et son nez caressa tendrement la nuque de Kíli alors qu'une de ses mains se refermait plus étroitement autour de sa taille et que l'autre venait s'emparer de son membre douloureux. L'archer lâcha alors un soupire de soulagement et de plaisir au contact des doigts de son frère.

Le plus âgé entama un lent et langoureux vas et vient auquel il sentit Kíli répondre en s'arquant en arrière, le suppliant silencieusement de bouger plus vite. Fíli ne se fit pas prier et empruntant le même rythme que sa main il commença de bouger son bassin plus rapidement.

Kíli pantela et sa tête partit en arrière se reposer sur l'épaule de son frère. Sa respiration était difficile et entrecoupée, ses yeux étaient étroitement fermés et il luttait de toutes ses forces pour ne rien laisser sortir de sa bouche.

Quand Fíli agrippa plus fermement la taille du brun pour le faire pencher légèrement en avant, il percuta involontairement un point sensible avec son membre, provoquant une explosion de plaisir intense qui se propagea dans tout le corps de son cadet. Un gémissement s'échappa alors de sa gorge et immédiatement la main de Fíli quitta son membre pour venir se plaquer contre la bouche de son frère.

Les deux princes s'immobilisèrent, Kíli les yeux fermés et inconscient de ce qu'il se passait réellement alors que Fíli était attentif aux voix.

Quand il entendit la voix de Bofur s'élever et Thorin et Dwalin lui répondre, il comprit qu'ils n'avaient pas été démasqués. Il sourit et embrassa le jointure du cou et des épaules de Kíli avant de reprendre son mouvement, visant désormais à chaque fois la zone sensible de son frère. Etant prévoyant Fíli garda sa main devant la bouche de l'archer pour empêcher tout son de s'échapper une nouvelle fois.

L'exquise pression sur son sexe ajoutée au massage répétitif de sa prostate eurent raison de Kíli qui après avoir sentit une vague d'électricité et de chaleur augmenter brusquement dans tout son corps, mordit violemment les doigts contre sa bouche et se déversa librement dans la main de son frère. Des points noirs obscurcirent la vision de Kíli et il sentit ses jambes se dérober sous son poids. Heureusement le bras ferme de Fíli autour de sa taille le retint, l'empêchant de s'affaler contre la paroi de la penderie ou de tomber au sol.

Fíli se laissa à son tour emporter dans la passion, ressentant peu à peu cette vague de jouissance grandir en lui au fur et à mesure qu'il donnait ses coups de bassin. Et soudainement le plaisir ajouté à la vue de son Kíli à ce point débauché l'acheva. Il étouffa son cri en plantant ses dents dans les trapèzes du brun alors qu'il se déversait abondamment à l'intérieur de son passage abusé.

Fíli supporta le poids mort qu'était Kíli contre lui en même temps qu'ils essayaient tout les deux de reprendre leurs souffles sans faire trop de bruit. Il se saisit dans le même temps et d'une main encore tremblante à cause de son orgasme, d'une des tuniques propres de Kíli pour les essuyer et ne pas salir leur vêtements. Ils glissèrent ensuite doucement au sol, entremêlés l'un à l'autre à cause de l'espace étroit et ne bougèrent plus, ou alors seulement en échangeant de tendres caresses silencieuses tout en écoutant distraitement les trois nains dans la chambre.

- Tu sais que je n'ai jamais eu le choix, disais Thorin en grondant.

- J'en suis conscient Thorin, répondit Dwalin, mais maintenant nous avons la force nécessaire pour éviter ce mariage !

- Et que proposes tu ? Que je déclare immédiatement la guerre à Dáin dans notre propre cité ? Que je fasse exécuter l'innocente Freyja ?

- Non bien sur que non, grommela le nain aux tatouages. Même si Dáin lui n'hésiterait pas une seconde à tuer de ses propres mains le nain qui lui a sauvé la vie ! Ajouta Dwalin dont la colère faisait vibrer ses corde vocales, amplifiant son accent.

- Et c'est aussi pour cette raison que Fíli doit se marier. Je ne prendrais pas le risque de perdre Kíli.

À cette idée Fíli frissonna d'horreur et resserra son étreinte autour de Kíli à moitié assis sur lui. Il enfoui ensuite sa tête dans les cheveux noirs et embrassa tendrement sa nuque, murmurant ensuite un petit 'je t'aime' contre son oreille. Ils étaient assis dans une position peu agréable et Fíli sentit qu'il ne tarderait pas à avoir des fourmis dans les jambes. Il ne savait pas combien de temps il pourrait tenir ainsi mais il avait Kíli contre lui et il était certain que ce détail l'aiderait à patienter. Cependant ce qu'il ferait une fois hors de la penderie, il l'ignorait.

Ils entendirent Dwalin soupirer de frustration en même temps que des coups raisonnaient à la porte.

La voix de Bilbo s'éleva alors dans la pièce.

- Thorin ! Dáin s'impatiente vraiment maintenant ! Balin lui a raconté que l'on finissait d'arranger les détails concernant les alliances mais il va finir par venir ici en personne !

- Vas-y, dit alors Bofur, partez tous les trois je vais attendre ici au cas ou les garçons passeraient par là.

- Merci Bofur, répondit Thorin en même temps qu'un son de froissement de vêtement avertit les deux frères que Dwalin et Thorin quittaient la pièce à la suite de Bilbo.

Ils entendirent ensuite la porte se refermer et soudainement des pas s'approchèrent de la penderie.

- Il n'y a plus personne, dit la voix étonnement douce de Bofur, vous feriez mieux de sortir de là maintenant.

Kíli écarquilla ses yeux de surprise, Bofur savait qu'ils étaient là ! Cela voulait dire qu'il les avait entendu, alors pourquoi Thorin et Dwalin n'avaient eux rien suspecté ?

Sentant le corps de Kíli se tendre Fíli caressa doucement son ventre par dessus sa tunique avant de déposer un baiser derrière son oreille et de se relever. Il aida Kíli à en faire autant et remonta son pantalon. Quand les mains tremblantes de son frère l'empêchèrent de reboucler correctement son propre pantalon, Fíli se saisit délicatement des ses mains et fini de l'habiller à sa place.

Juste avant de sortir, Fíli attrapa le visage de Kíli entre ses mains et pressa tendrement ses lèvres sur les siennes. Il se recula ensuite légèrement et lui offrit un sourire qu'il voulut rassurant mais où la tristesse pouvait aussi clairement se lire.

Le futur marié poussa ensuite la porte de la penderie et Bofur apparut devant eux.

- J'ai toujours été doué aux parties de cache-cache, plaisanta le fabriquant de jouet.

Fíli lui offrit un sourire timide alors qu'il sortait complètement, Kíli juste derrière lui et la tête basse.

- Est ce que notre oncle sait que –

- Non, le coupa Bofur, et d'ailleurs je me demande comment c'est possible. Malgré la musique il y a certains bruits qui ne trompent pas.

Il adressa un clin d'œil aux deux princes qui ne purent s'empêcher de rougir.

Fíli se rapprocha de Kíli et passa un bras autour de sa taille, le collant contre lui, avant d'encrer ses yeux dans ceux du fabriquant de jouet.

- Je n'ai pas honte de ce que mon frère et moi venons de partager, annonça Fíli d'une voix ferme qui fit agréablement frissonner Kíli de plaisir, mais Bofur, tu dois garder le silence !

- Je n'avais pas l'intention d'en parler, répondit immédiatement le nain au chapeau en levant les mains et sans tenir compte du défit dans la voix de Fíli. Seulement, que comptez vous faire maintenant ? Je crois que vous avez compris que Dáin est impatient.

Fíli soupira et baissa la tête. La réalité venait de le rattraper et de le frapper en pleine face.

Mais il n'avait pas le choix. Et son cœur était maintenant encore plus brisé qu'il ne l'avait été avant d'avouer – ou plutôt de montrer – ses sentiments à Kíli.

Oubliant la présence de Bofur, Fíli caressa délicatement le visage de Kíli et encra ses yeux océan dans ceux chocolat de son frère.

- Kíli je veux que tu n'oublies jamais que je t'aime plus que ma propre vie et que tu resteras le seul nain que j'aimerais jusqu'à la fin de mes jours… mais je ne peux pas fuir et laisser tomber Thorin. Je ne veux pas déclencher une guerre, notre peuple a déjà trop souffert par le passé. Notre quête a été une réussite et cela en partie grâce à l'intervention finale de Dáin… mais malheureusement –

- Toute quête implique un sacrifice, termina Kíli en hochant tristement la tête. Je sais Fíli, déplora t-il en enfouissant sa tête dans le cou rassurant du blond.

L'aîné referma ses bras autour de son frère et le serra fermement contre lui, le berçant tout en tentant de s'imprégner de son odeur et de son contact. Dans quelques heures, il serait marié et n'aurait plus aucune chance d'être un jour avec son précieux Kíli. Ou du moins d'être avec lui sans trahir le contrat de son mariage...

Car maintenant qu'il avait goûté au plaisir de la chair avec ce nain pour qui il éprouvait un amour infini, il savait qu'il ne pourrait pas résister éternellement et finirait par le clamer une nouvelle fois comme sien dans un coin isolé et reculé d'Erebor.

Il savait que ni l'un ni l'autre ne pourrait lutter. Kíli était l'autre moitié de son âme.

Les deux frères étaient encore enlacés étroitement l'un à l'autre quand la porte de la chambre s'ouvrit brusquement sur un Dáin fulminant.

- Fíli ! S'exclama t-il soulagé de constater que l'héritier n'avait pas fuit Erebor. Mon gendre, votre fiancée vous attend depuis maintenant de nombreuses minutes ! Il n'est plus le temps de vous amuser puérilement avec votre frère !

Dos à son futur beau père, Fíli se sépara doucement et douloureusement de Kíli, plongeant une nouvelle fois ses yeux remplis de promesses silencieuses dans les siens.

Son visage se durcit immédiatement quand il se retourna et avança d'un pas déterminé en direction de la sortie, dépassant Dáin sans un mot.

Bofur à qui Thorin avait confié les alliances tendit alors timidement la petite boite à Kíli qui s'en empara sans un regard.

Le fabriquant de jouets sortit à son tour de la pièce et Kíli lui enchaîna le pas seulement pour être brusquement arrêté par le bras de Dáin.

- Ne pensez pas que je suis aveugle jeune prince, murmura-t-il en s'inclinant dangereusement vers lui, et sachez que n'hésiterais pas une seconde à vous écarter du chemin de ma fille.

- Ah oui et que comptez vous faire ? Me tuer ? Répondit Kíli avec défiance et témérité.

Ce nain qu'il avait admiré étant enfant, était celui qui avait ruiné sa vie et celle de son frère. Il le méprisait maintenant jusqu'au plus profond de son être.

Le seigneur des Collines de Fer rigola.

- À quoi cela servira-t-il une fois que nos deux familles seront liées ?

Le plus âgé s'inclina un peu plus et effleura l'oreille du brun de sa bouche alors qu'une de ses mains descendait dangereusement le long de son dos.

- En revanche, je pourrais t'épouser petit prince, souffla-t-il sensuellement, et t'emporter vivre avec moi dans les Collines de Fer. Thorin n'aurait aucune raison de refuser cette union. Ainsi tu ne troublerais pas le mariage de ma fille et j'aurais mon sauveur pour réchauffer mon lit tout les soirs.

Kíli eu envie de vomir à la soudaine familiarité de Dáin et encore plus quand celui ci évoqua de le clamer.

- Jamais ! S'écria-t-il rempli d'horreur en s'écartant vigoureusement du plus âgé.

- Dans ce cas là, reste éloigné du mari de ma fille et laisse croire à tout le monde que cette marque est celle de ton jouet de scribe ! Comprit ? Demanda-t-il menaçant en saisissant douloureusement le bras de Kíli pour le rapprocher à nouveau de lui.

Kíli ne répondit rien, ses yeux lançant des éclairs en direction de l'immonde nain à quelques centimètres de lui. Devant le mutisme du prince, Dáin attrapa rudement son entre jambe pour le caresser sauvagement. Kíli écarquilla les yeux de surprise laissant un gémissement de douleur traverser ses lèvres.

- Ce sera le seul et dernier avertissement, mon sauveur de petit prince, menaça lugubrement Dáin avec un sourire avant de partir rejoindre la salle du trône.

Encore choqué par les menaces et sous entendues du plus âgé Kíli s'appuya contre le mur.

- Kíli ? Entendit-il qu'on l'appelait et quand une main se posa aussitôt sur son dos, il recula brusquement

- Thorin ! Dé – désolé je pensais que c'était … peut importe.

Thorin arqua interrogativement un sourcil mais n'insista pas et à la place entraîna Kíli avec lui, le sermonnant légèrement sur son retard et légèrement seulement car Thorin savait que son neveu souffrait.

Ils arrivèrent enfin devant la salle du trône, là où Fíli était déjà au côté de Balin occupé à remettre sa chevelure correctement en place.

- Tu as les alliances mon garçon ? Demanda Balin en s'adressant à Kíli.

Celui ci croisa le regard de son frère et hocha la tête. Devant le visage pale de son désormais amant secret, Fíli fronça les sourcils et Kíli secoua la tête pour le rassurer.

- Bien alors, allons y.

Balin ouvrit les grandes portes et pénétra à l'intérieur suivit de Fíli, Thorin et Kíli.

Les nains présents dans la salles se turent et observèrent les trois Durin et Balin rejoindre le trône.

Quand ils furent tous les trois debout face à la foule, Freyja fit son entrée accompagnée de son père et de son frère Thorin III. Elle se plaça ensuite en face de Fíli et lui offrit un sourire joyeux.

Elle ne le connaissait que depuis deux semaines et son excitation était tellement grande, qu'elle ne s'était pas rendu compte que l'héritier ne partageait pas son enthousiasme.

Kíli n'écouta pas le début de la cérémonie et les paroles de Balin. Il essaya de se concentrer de toutes ses forces pour ne pas fondre en larme sur place. Pour ne pas jeter les alliances à la figure de Dáin et s'enfuir en courant en emportant Fíli avec lui. Il pensa alors aux paroles de son frère. Ils ne pouvaient pas laisser tomber Thorin. Leur départ aurait enclenché des répercutions bien trop énormes. Et puis, Kíli ne pouvait pas faire ça à Ori. Ton jouet de scribe. Les paroles avaient blessé le brun quand il avait comprit que les mots de Dáin n'avaient pas été entièrement faux. Il appréciait beaucoup Ori, mais il ne l'aimait pas. Il aimait seulement le réconfort qu'il avait trouvé dans ses bras. Il avait aimé se sentir aimé et désiré par quelqu'un quand il pensait que Fíli ne retournait pas son amour. Mais les choses venaient de changer.

Kíli releva les yeux vers la foule et aperçut son amant le fixer. Les yeux de Ori étaient remplis d'amour et de soutient mais aussi de chagrin quand il se posèrent sur la marque toute fraîche dans son cou. Aussitôt Kíli fut honteux. Le scribe savait qu'il aimait Fíli et pourtant continuait d'être bon avec lui malgré la peine qu'il lui causait.

- Kíli ?

La voix de Balin sortit Kíli se ses pensées et il remarqua que tout les regards étaient sur lui.

- Les alliances Kíli, chuchota Thorin.

- Pardon, oui.

Le jeune prince ignora le regard menaçant mais aussi de convoitise de Dáin sur lui et se ressaisit, inspirant profondément pour se concentrer sur son devoir.

Il avança alors devant les mariés et ouvrit la boite pour leur permettre de prendre les anneaux.

Freyja lui sourit gentiment et attrapa l'alliance de Fíli qu'elle lui passa au doigt en répétant ses vœux après Balin.

Ce fut ensuite au tour de Fíli. Le blond approcha ses mains de la boite que tenait Kíli mais il s'arrêta juste avant de s'emparer de l'alliance.

Son cœur lui faisait atrocement mal et cela fut pire quand il leva les yeux et rencontra ceux de Kíli.

Il ne pouvait pas. Il ne pouvait pas faire ça !

Mais malgré tout il s'empara de l'alliance, et celle ci sembla brûler sa peau.

Les mains tremblantes, ce que sa femme prit pour de l'émotion, il glissa la bague à son doigt et répéta ses vœux après Balin, une boule dans la gorge et une douleur intense dans l'estomac.

- Freyja, fille de Dáin, fils de Naín, êtes vous certaine de vouloir lier votre vie et votre âme à ce nain ici présent ?

- Oui, je le veux, répondit la jeune princesse sans une once d'hésitation en frétillant d'impatience.

- Fíli, fils de Dís, fille de Thráin, êtes vous certain de vouloir lier votre vie et votre âme à cette naine ici présente ?

La respiration de Fíli se coupa et ses oreilles se mirent à bourdonner. Il du fermer brièvement les yeux pour trouver au plus profond de son être la force de ne pas fuir immédiatement.

Il réouvrit doucement les paupière, et les iris brillants de promesses il encra ses yeux dans ceux de Kíli.

Il ne flancha pas ni ne quitta les iris chocolat quand il répondit d'une voix déterminée.

- Oui. Je le veux.


Ahem... Oui je sais, peut être pas le genre de fin attendue...

En faite pour être honnête, j'ai écris une suite (pas longue, juste quelque paragraphes de plus) mais en me relisant j'ai trouvé que couper là ... Ça pouvait avoir son petit effet x) Alors je ne sais pas, est ce que j'arrête définitivement ici ou est-ce que je poste dans un deuxième chapitre la fin que j'avais prévue ?

Comme ça celles qui voudraient une fin plus explicite pourraient l'avoir et les autre s'arrêteraient simplement à la fin de ce chapitre... Je ne sais pas.

Je tenais à préciser que Freyja est un OC et non la vrai fille de Dáin. (Le prénom est celui d'une déesse dans la série qui m'a inspiré)

J'en profite aussi pour parler de la super fanfiction de Larysa-Roswell, "The God and the Vampire" qui est en faite un crossover entre Being Human (série avec Aidan Turner) et The Almighty Johnsons. Franchement si cela vous intéresse je vous conseille d'aller y jeter un œil car elle en vaut vraiment le détour, surtout que l'auteur bouillonne d'idées pour la suite ! :D Il me semble que peu de personne connaissent ce fandom du coup les lectrices ne sont pas faciles à trouver (du moins en français car je crois que ça marche pas mal en anglais). Alors encore une fois si cela vous intéresse, n'hésitez pas à aller la lire et lui laisser votre avis si ça vous plait ! :)

(Je la remercie d'ailleurs car c'est grâce à sa fanfiction que je me suis remise à regarder la série que j'avais arrêté en court de route, et que j'ai donc trouvé l'inspiration pour cet OS ! ) :)