Auteur : Mel-Imoen

Rating : R

Pairing : ce n'est pas comme si ce n'était pas une habitude…

Disclaimer : Bonjour à tous, et oui, comme vous le constatez par la présente, c'est mon come back, si je puis m'exprimer ainsi…Tout d'abord une précision nécessaire : je tiens à affirmer que je continuerais bien et finirais Le début après la fin, à ce titre je désire remercier de tout cœur ceux qui m'ont soutenu pendant l'écriture de cette fic et m'ont laissé des reviews…c'est d'ailleurs à ce titre que j'ai repris l'envie d'écrire, que, il faut bien avouer, j'avais perdue…Remerciements particuliers à Agatha Brume, certes elle n'a pas été la seule, je voudrais également citer : …., mais si je m'adresse à elle c'est parce qu'elle a été la dernière à m'envoyer une review, il y a de cela une semaine, je ne m'y attendais plus et j'ai été très surprise que l'on lise encore ma fic, tant de temps après sa dernière parution…cela m'a émue je dois dire et aussi un peu assené le coup de la vérité : il fallait que je finisse ce que j'avais promis de faire ! Ne serais-ce que par respect pour les lecteurs…

Pourquoi alors me direz-vous, une nouvelle fic ? Et bien parce que pour continuer Le début après la fin, il va me falloir relire en entier, me remettre dans le bain…et dans l'immédiat une nouvelle idée me vient à l'esprit, aussi, j'écris, mais avec la promesse de continuer.

Merci encore à vous tous.

Notes : La Rue d'Enfer existe réellement par ici bas ! Mais elle n'a rien de magique, à mon regret, c'est pour précision la rue qui se trouve derrière l'école des beaux arts, dans le centre de Clermont Ferrand, vers Delille…Je suis passée devant par hasard l'autre jour et j'me suis dit « mince alors ! quel nom excellent ! » de là est partie l'histoire…

Quand au Hasard, cela faisait longtemps que je voulais écrire quelque chose le concernant, j'ai gravé dans ma mémoire un amoncellement de petits évènements d'une « coïncidence » à éclater de rire…

Pour ce qui est des commerçants de la rue d'Enfer, certes vous trouverez longue la description, mais j'ai pris un grand plaisir à la faire, je m'y croyait, j'aurais voulu y être… ! De même, dans la confiserie vous retrouverez des accents de Charlie et la Chocolaterie, dans le magasin de thé d'Alice au pays des merveilles et dans le vieux pub, de vécu personnel…

- - - - - - - - - Là où tout commence…

Tout ça c'est arrivé à cause du Hasard. S'il n'avait pas mis son grain de sel là dedans il n'y aurait pas eu tout ce chari-vari. La plupart des gens ont une franche tendance à confondre le hasard et la chance ou bien à dire « par Merlin, quelle coïncidence amusante ! » alors que pas du tout, bien au contraire. Le hasard n'a rien à voir avec la chance, la chance est un quelque chose bien à part, un événement purement positif, le truc à vous faire sautiller sur place avec l'air un tantinet stupide. Le hasard quant à lui frappe quand on s'y attend le moins, il peut être positif ou bien terriblement négatif, vous assommer d'un coup de gourdin bien placé radicalement entre les deux yeux ou bien vous donner l'opportunité de votre vie.

Encore aujourd'hui on ne saurait pas dire lequel des deux c'était, pour sur, mais il y était pour quelque chose à n'en pas douter. Un de ses tours malins et bien glissé entre deux bribes de vie tout à fait ordinaires, un tournant extraordinaire. De quoi n'en pas revenir entier.

On aura beau dire « bah, ça devait arriver » mais mon œil, pas du tout, ça ne devait pas arriver et c'était bien là le majeur problème, ça n'aurait pas du arriver, ça n'avait rien à faire là et c'était tellement inattendu que tout le monde en est resté baba, même les principaux concernés en étaient pantois.

Certains se plaisaient à penser, le front plissé et l'air académique, que le hasard n'est que conséquences, causes, évènements réglés comme des horloges, dans un monde réglé comme une horloge, des gens qui avancent comme des automates sous un ciel prédit à la seconde près, au nombre de goutte de pluie par centimètre carré de nuage. Ce qu'on appelle hasard ne serait alors que la conséquence logique de causes que ne pouvons pas identifier, il naîtrait alors de l'ignorance humaine, de notre inaptitude à comprendre sa provenance. Ce que l'on ignore, est nommé hasard, pourtant, il est logique, mathématique, analysable.

Bien triste théorie, si vous voulez mon avis.

D'autres se plaisent à penser que le hasard est semblable à une entité, une force chaotique, une lutte de puissance, une tension magique entre un être et le monde, une sorte de point de rencontre qui fasse qu'à cet endroit, il y ait distorsion, un coup de pouce incroyable. Cette tension ferait alors surgir, poussée par une volonté, ou bien indépendante, des évènements simultanés à peine croyables. Comme issus des scénarios rêvés les plus fous, des petits films en amateurs que nous construisons sous le scalpe surchauffé de notre crâne avant de nous endormir.

Lorsque l'événement survient, nous n'osons plus y croire, nous sommes bouche bée, ou bien, conscients d'une manière que c'est un sourire malin à notre égard, nous rions.

Pour notre affaire toujours est-il, on ne saura sans doute jamais et le fin mot de l'histoire restera caché dans la rue d'Enfer.

La rue d'Enfer. Il faut dire que sans elle, rien de tout ceci ne serait arrivé.

Tout aurait continué comme de bien entendu, aurait poursuivit son petit train-train monotone et grisâtre, où en serions-nous maintenant ? Vous n'avez qu'à essayer d'imaginer.

C'était sans compter la rue d'Enfer, toujours la première dans les coups foireux.

Une croyance du monde magique veut que la rue d'Enfer soit un endroit d'occurrences magique mirobolantes. Par le passé certaines familles ont même été jusqu'à mettre au monde leur enfant dans une des maisons de la rue, pour que, suivant la croyance, ils soient chargés d'un potentiel magique démesuré. Billevesées. Ce genre de comportements ignorants du début de siècle dernier se sont évaporés.

Néanmoins il est resté un mythe autour de la-dite rue. La rue d'Enfer fait la liaison entre le Chemin de Traverse, endroit fort commerçant, chargé en flux puissant de magie blanche ; et l'Allée des Embrumes. La dernière étant un repaire de brigands de la pire espèce, merci pour eux, chargée à souhait en magie noire, dense et aqueuse.

La légende voudrait que le monde magique ne soit qu'échange entre magie blanche et noire, une sorte d'équilibre entre fluctuations diverses et équivalentes. Dans toute partie blanche il y a du noir, et vice versa. Chaque flux magique se construit grâce à son opposé, y puise un peu de sa force, de sa défense. Toute magie n'est que constituée de flux en transit.

La rue d'Enfer serait alors un des ponts de passage, liant les deux rues les plus chargées en énergie, elle est un lieu de transit et d'échange, il y fluctue magie blanche et noire, en permanence, un tourbillon invisible chargé de puissance, concentrant en son sein une énergie étrange qui tend à y faire survenir des évènements inattendus. Un nid de Hasard.

Il y avait quatre commerces dans la rue d'Enfer, plaisent à Merlin qu'ils y soient toujours.

Sur la gauche il y avait le bar l'Enchanté, tenu par un vieux qui prétendait avoir parcouru les sept mers dans sa jeunesse et y avoir vu des trésors insoupçonnés, il fumait la pipe à travers sa barbe blanche hérissée de gris et se vantait de ses origines irlandaises. Il faut dire que le pub avait belle allure, savamment décoré, tout en bois et en fûts de chêne, des bouteilles alignées reluisaient sur les murs, une ambiance chaleureuse et intimiste. L'été, il sortait une petite terrasse de quelques tables et chaises et l'on y fumait la pipe devant un demi de bière au beurre en savourant la fraîcheur naissante du soir.

En face du pub, il y avait le vieux Matt, un sorcier tout en os en en courbures qui travaillait penché sur ses sucreries par quelque temps qu'il fut. Le vieux Matt, tel qu'on l'appelait, tenait la Cerise perlée, une confiserie des meilleures du monde sorcier, à part peut-être Zonko, il y vendait des chocolats fondants, changeant de goûts, des sucettes aux coloris variés, des glaces qui ne fondaient jamais, une quantité de bonbons aux goûts inimaginables (et parfois immangeables…). Pendant la période estivale, le vieux Matt sortait un stand de gaufres et de glaces, de chichis sorciers, de bonbons fondants faits sur le vif, ou bien de marrons grillés délicieux en hiver.

Par chance, il n'y avait pas de concurrence, et le vieux Matt s'attardait parfois sur la terrasse de l'Enchanté, et il n'était pas rare que les clients du bar achètent une gaufre qu'ils dégustaient devant un brandy à la terrasse en face.

Sur la gauche du pub, on trouvait un marchand d'antiquité, de vielles horloges et de couteaux, tenu par un homme à l'œil vif sous son chapeau brun tombant, appuyé sur sa canne. Il était extraordinairement petit et dynamique, l'ont peinait à croire qu'il avait fêté son 111 anniversaire au courant de l'été. Il s'appelait Dick et venait du sud, il éprouvait une passion sans borne pour les horloges et tout ce qui avait rapport au temps, qui d'ailleurs comme il se plaisait à le dire « était en bon terme avec lui » et lui accordait « crédit de quelques années ».

A droite de l'Enchanté on pouvait trouver le commerce de dame Bertha, une petite femme rondelette aux cheveux d'un blond délavé savamment recueillis en un chignon qui finissait toujours par laisser échapper des mèches rebelles qui choyaient sur ses épaules recouvertes d'un châle brodé de fils dorés. Dame Bertha était propriétaire, gérante, serveuse d'un petit magasin de thés et cafés, les murs n'étaient que piles de boîtes garnies et soignées, on y trouvait des arômes exquis et raffinés du monde entier. La petite bonne femme possédait également bon nombre de chats qui gambadaient à travers boutique, slalomant entre les boîtes, jouant avec les palets d'encens qui ornaient la délicate pièce.

Il n'était pas rare de l'entre parler à ses chats, leur raconter n'importe quel potin, les flatter ou bien protester doucement contre une cabriole malencontreuse contre l'une de ses théières.

Dame Bertha ne buvait jamais, en revanche il n'était pas rare que l'on aperçoive le vieux Matt lui offrir une boîte de sucreries ou de chocolats en échange d'un paquet de thé de Ceylan ou de café tout juste torréfié.

La rue n'étant pas longue, la Cerise perlée n'avait pas de voisin, occupant la quasi totalité de la longueur avec son atelier de production de confiseries et la demeure du vieux Matt. De sorte qu'un bar et deux commerces faisaient face à une confiserie, peut-être aussi que c'est de là qu'est venu cette atmosphère sucrée qui a mis tout le monde en euphorie lors de la Saint Valentin. Il est presque certain que les effluves qui sortaient de l'atelier au niveau des chocolats Amoureux (une nouvelle gamme de fondants tendresse fourrés à l'édulcoré) et de leur parfum redoutablement liquéfiant de rose bonbon. Mais cela est une autre histoire et nous en parlerons en temps voulu.

Toujours est-il que lorsque Harry passa par la rue d'Enfer, c'était un mercredi matin pendant des vacances de noël (fête fort appréciée des plus jeunes), et qu'il fut arrêté dans on élan par le parfum délicat de la confiserie. D'abord, il avait très faim, il était partit aux aurores du Chaudron baveur pour éviter la presse et l'insistance étouffante de ses meilleurs amis et avait vagabondé dans les rues quasi désertes du Chemin de traverse avant de pousser le pas vers l'Allée des embrumes, par un absurde défi qu'il s'était lancé. Une volonté épuisée de sortir de la monotonie.

Harry leva le nez et risqua un pas vers la confiserie, un peu étonné de son ouverture si matinale, et contempla les rayons chargés de bonbons aux couleurs chatoyantes, de glaces, de biscuits et de chocolats. Son estomac manifesta bruyamment son mécontentement et il hésita sur le seuil de la confiserie.

La porte s'ouvrit devant lui et la figure allongée par les années du vieux Matt apparu devant lui.

« Et bien mon garçon, tu attend de prendre racine ou bien tu entres ? »

Harry ouvrit la bouche pour répondre mais la referma et pénétra dans la boutique à la suite du vieillard osseux et longiligne.

L'arrivée dans la boutique le laissa pantois. Elle était magnifique de sucreries, de couleurs, de décors soignés et délicieux. Sans parler de l'odeur qui était pire qu'à l'extérieur, Harry pensa qu'il pourrait passer sa vie à respirer cette odeur avec l'impression qu'il s'en nourrissait à chaque bouffée.

Il avait faim. Son regard se promena sur les glaces et les biscuits tout chauds et à son grand dam son estomac exprima une nouvelle plainte. Le vieux l'entendit et gloussa en retournant à ses bocaux. Harry s'approcha des rangées de biscuits et finit par se décider pour une ration de bonbons aux couleurs chatoyantes, oscillants entre un rose fushia et un violet qui, fait étrange, virait par moments au rouge vermillon.

Ce fut à ce moment fatidique, si l'on puis dire, qu'à peu près tout commença.

Tout d'abord, Harry n'avait jamais eu droit à énormément de bonbons pendant son enfance, il se contenait de regarder Dudley avaler des montagnes de délices sucrés sans espérer en avoir la plus petite parcelle. Deuxièmement, il avait très faim et rien dans le ventre ce jour là. Troisièmement, il s'agissait d'un bonbon Fleur de cœur.

C'est sans doute là que se situe toute l'énigme. Les bonbons fleur de cœur étaient une innovation récente du vieux confiseur, un mélange très complexe dont lui seul avait le secret, avait allié le fondant de la fraise des bois, avec le piquant du cassis et la tendresse sucrée d'un baiser volé. Le dernier ingrédient me direz-vous, est plutôt complexe à imaginer, voire frôlant l'impossible.

Sur le moment, pour Harry ça n'avait pas vraiment l'air impossible, bien au contraire. A peine eut-il enfourné le premier bonbon que ses sens s'éveillèrent, il cru entendre bruisser les arbres autour de lui, sentir le cassis frais couler dans sa gorge, il n'avait jamais rien sentit d'aussi délicieux. Puis juste quand il s'apprêtait à un reprendre un pour ne pas perdre de vue ce goût délicieux, quelque chose de très étrange arriva. Ça commença au niveau du cœur qui fit un léger bond dans sa poitrine, ses mains devinrent légèrement moites, sensibles au moindre courant d'air, puis se sentit rougir stupidement, se trouva ridicule, faillit avaler de travers et pour enfin se sentir idiot, et heureux.

Une douce mélancolie contemplative. Il se trouva complètement hébété sans réellement en comprendre la cause. L'effet resta, le réchauffant, un sourire malicieux sur les lèvres, puis s'évapora et le laissa perplexe devant son sachet de bonbons récemment remplit.

Il prit un bonbon entre le pouce et l'index et l'examina sous toutes les coutures, cherchant un ingrédient suspect qui, à n'en pas douter, se manifesterait d'un coup et lui expliquerait en détail la réaction chimique provoquée.

Le ricanement du vieux Matt le tira de sa contemplation obstinée et il leva vers lui un regard interrogateur.

« Ah mon garçon. » fit le vieillard en souriant de toutes ses dents « Tu viens de goûter aux sensations de ma Fleur de cœur ! »

la déclaration eut l'air de le mettre en liesse et Harry fronça un sourcil, plus perplexe encore.

« C'est simple, jeunot, la fleur de cœur est ma nouvelle création, il y a de la fraise, du casis et… » il baissa la voix comme par crainte qu'on lui vola son secret « un…baiser ! »

« un quoi ? » déglutit Harry.

« un baiser ! » renchérit le vieillard, l'œil malicieux. « Un baiser de jeune personne, délicat, fin et rosé ! C'est ça qui met dans cet état ! N'est-ce pas merveilleux ? »

Harry ne trouvait pas ça spécialement merveilleux, il commençait à penser que d'une, ce vieux était complètement siphonné et que de deux, être embrassé par un inconnu ne le mettait pas vraiment en confiance. Surtout à l'insu de son plein gré.

« Qui fournit les baisers ? » hasarda-t-il.

« Ah non non non jeune homme ! » le vieux secoua un index osseux sous le nez d'Harry.

« Pas question tu ne sauras pas ! »

« Pourquoi ? » lâcha Harry.

« Parce que après, tu vas chercher à retrouver cette personne ! » grimaça le confiseur.

« Je ne vois pas pourquoi. » pensa Harry qui maugréa « non non… » évasivement.

« Si si. Tu verras. » le vieux gloussa à nouveau, ce qui agaça prodigieusement Harry, avec l'air de savoir quelque chose que lui ignorait.

Avec un soupir, il se détourna du regard du confiseur qui attendait visiblement une occurrence quelqu'une en se frottant les mains, et mâchonna distraitement un autre bonbon.

Sitôt qu'il eut mordu dedans et retrouvé la saveur délicieuse, il se rependit. La saveur « baiser » allait arriver, il le savait. Il freina des quatre pattes face à cette idée et se concentra avec l'énergie du désespoir.

« C'est peine perdue jeune homme… »

entendit-il vaguement derrière lui avant qu'une vague rose bonbon ne l'emporte sur un nuage lointain.

Harry se sentit vaguement perdre pied, la vague de chaleur lui remonta dans le corps, dans le ventre et dans les reins, frôla la colonne vertébrale et explosa dans une partie recluse de son cerveau. Son cœur s'accéléra et il sentit à nouveau ses joues se colorer. Mais la sensation était différente à la première. Il ne s'agissait plus d'un hébétement doublé de sourire, mais d'un bien être total qui se répandit en lui et le fit sourire de contentement. Il se serait presque surpris à ronronner.

« Alors, ça marche ? »

La voix excitée du vieux le ramena brutalement sur terre et il cligna des yeux à deux reprises, les joues encore chaudes.

« Quoi ? » balbutia-t-il.

« Le bonbon bien sûr ! ça fait quel effet la deuxième fois, c'est mieux ? »

« c'est… » Harry déglutit. C'était quoi? Le pied total, l'extase, la stupidité?

« ça va jeunot ? » s'enquit le confiseur en reposant son tablier.

« Oui..oui.. » Harry fronça brusquement les sourcils et se redressa. « Je n'sais pas ce que vous avez mis la dedans mais il est hors de question que j'avale cette drogue une fois de plus. »

Il posa le sac d'un geste saccadé sur le comptoir près des sucettes volantes et pris la porte de la boutique, la sensation de voler ne le quittait pas et l'agaçait prodigieusement. Il n'entendit pas les protestation du vieux Matt, ni le cri furieux de la personne qu'il heurta de plein fouet.

La première chose qu'il vit ce furent deux chaussures lustrées en face de lui, sur les pierres humides de la rue. Deux chaussures parfaites et d'un noir de jais.

Il pris appuis sur ses mains et se releva, il voyait flou.

« Potter. Potty. Est-ce que c'est trop demander à tes capacités intellectuelles certes réduites de REGARDER devant toi quand tu marches ? »

Le ton cassant et glacial de son interlocuteur résonna comme un carillon surréaliste à ses oreilles. « Je suis complètement halluciné » pensa-t-il fugacement. Sa deuxième pensée fut pour ses lunettes. Mais où diable.. ?

« Potter. Est-ce que tu m'écoutes ? Si tu as mis une seule tâche de boue sur mon complet je jure que je te…tes lunettes sinistre abruti ! » explosa la tête froide. « Non ! Ne marche pas à droite ! Espèce de… »

Harry sentit une main gantée se plaquer sur son épaule et l'écarter vivement, il perdit l'équilibre et se rattrapa de justesse. Il reprit contenance pour distinguer une main devant lui, avec ses lunettes. Il les pris avec un murmure de remerciement et les chaussa rapidement.

« Malefoy ? » explosa le gryffondor en manquant de s'étouffer.

« Oh oui, c'est le grand méchant loup qui te parles Harry ! » singea le blondinet avant de tourner les talons dans un mouvement de cape que Harry jugea très travaillé. « Sinistre crétin ». Entendit-il avant que la silhouette fine du blond ne disparaisse dans une boutique.

Le brun tituba et se recula de deux. Mince. Il était entré chez le vieux Matt…

La révélation le dérangea quelque peu pour une raison inconnue. Il ouvrit et ferma la bouche à plusieurs reprises, puis tourna les talons et s'éloigna d'un pas incertain.

Deux mètres plus loin, la révélation le frappa de plein fouet et il s'arrêta net au beau milieu de la rue. Malefoy. Malefoy lui avait tendu ses lunettes ? Sa première idée fut de les enlever pour vérifier qu'aucun mauvais sort n'avait été greffé dessus, puis de leur jeter acto seguido un bon sort nettoyant pour récurer toute trace malefoysienne. Il repoussa cette idée avec un grognement et enfonça les mains dans ses poches.

Incohérent. Cette matinée était incohérente du début à la fin. D'abord ces bonbons bizarrement édulcorés et cette sensation totalement déphasée, puis le fils à papa au sortir de la boutique.

Harry laissa échapper un soupir sonore et décida de continuer sa marche.

« Hop là, mon garçon ! » fit une voix chevrotante à sa droite.

Il leva les yeux avec lassitude, il avait eu sa dose de « mon garçon » pour la matinée, pour découvrir une femme rondelette à la porte d'un magasin de…thés et cafés.

« Tu as l'air un peu morose ! » ajouta-t-elle en souriant.

« Non, tu crois ? » pensa Harry, goguenard, avant de répondre poliment « peut-être. »

« Rentres un brin. » fit la tenante avant de disparaître dans son échoppe.

Le gryffondor soupira silencieusement et entra à son tour dans la boutique, de toutes façons, au point où il en était tenu, ça n'avait plus vraiment d'importance.

Il scruta le décor, empilement aléatoire de boîtes de thés et de cafés des quatre coins du monde sorcier et très certainement, humain.

« Toi, tu sors de chez Matt. »

Harry planta le regard dans celui de la gérante. « Oui ? »

« Oui. » répondit-elle simplement. « ça se voit un peu, tu as l'air un peu dans les nuages…ses bonbons font toujours ça, c'est merveilleux. »

Mais pourquoi veulent-ils tous que ça soit merveilleux ? pensa Harry avec désespoir.

Lui, n'avait pas trouvé ça merveilleux du tout. Il avait trouvé ça totalement inconnu, à la limite de l'effrayant. Plus question de témérité, il ne connaissait pas cette sensation, et, bien que non désagréable, elle l'effrayait.

« Tu as déjà été amoureux ? » demande la petite dame.

Harry leva un sourcil étonné, en d'autres circonstances, il en serait tombé de sa chaise, mais il n'était plus à ça près.

« Oui. Enfin non. Enfin je n'sais pas. » lâcha-t-il, incertain, se rappelant de Cho mais de l'indifférence profonde qui s'en était suivit, et d'un baiser baveux, rien à voir avec le genre qui vous transporte décris dans les meilleures navets à l'eau de rose…

« C'est non alors. » trancha-t-elle. « Si tu ne sais pas, c'est non. Sinon tu le saurais. »

Oui, c'est logique. Eut-il envie de rétorquer, mais il s'abstint et un léger sourire ironique s'installa sur ses lèvres.

« Oh, ne le prend pas comme ça. » fit-elle avec un sourire. « C'est comme ça tu n'y peux rien, ça te tombe sur la tête et pof. Pas d'issue. »

Mais qu'est-ce qui me tombe sur la tête ? eut envie d'hurler Harry.

« Tu comprendras, tu verras. » fit-elle avant de se détourner. « Une tasse de thé ? »

Harry ravala un soupir agacé, il en avait marre de tu verras, tu comprendras et de ce mystère peu recommandable, qui planait dans cette rue bizarre, tout était bizarre, lui même était devenu bizarre, coincé entre une vieille, du thé et des chats ! Il se leva.

« Non merci, je pense que je vais y aller. » articula-t-il.

« Reviens quand tu veux » sourit-elle.

C'est pas demain la veille. Pensa-t-il avant de sourire à son tour et de sortir de la boutique.

Avec un certain soulagement, il respira l'air du dehors, fuyant l'encens de la boutique, et sortit de la rue d'Enfer d'un pas rapide.

Ce devait être la première rencontre entre Harry et la rue d'Enfer. Mais pas la dernière. Heureusement, ou malheureusement, nous l'allons conter plus tard.

- - - - - - - - - là où on attend la suite…

Merci à vous de m'avoir lue, j'espère que cela vous aura plu…en tout cas, Merry Xmas à tous !