Lointains endroits ensoleillés

Disclaimer: c'est ma première fanfic sur l'univers de Harry Potter. Les Maraudeurs et autres personnages sont la propriété de JK Rowling.

Chapitre 1

Comme souvent en été, ce n'était pas la première fois qu'un orage se préparait à éclater dans les environs de Leicester.
Il n'était pas encore dix heures que le ciel était bas et lourd d'un gris sombre.
Personne n'aurait osé s'aventurer dehors, sauf les hiboux postaux d'ailleurs une chouette tachetée se posa sur le rebord de la fenêtre d'un cottage de campagne.
L'oiseau se mit à donner de légers coups de bec pour prévenir de sa présence et de l'importance de son courrier.
-Ca suffit arrête un peu ce vacarme Rumeur ! Entre, marmonna une enfant de onze ans aux yeux encore bouffis de sommeil.
La chouette s'engouffra dans la chambre avant de se poser sur le bureau et d'y laisser tomber deux lourdes lettres. Elle posa son regard noir sur la fillette qui ne s'était même pas ruée sur sa correspondance.
Non, la gamine s'était contentée de chausser ses pantoufles, puis regarda avec mépris les deux enveloppes pendant un bon moment avant de les saisir sèchement et de tendre son autre bras à la chouette qui s'y percha avec un hululement de satisfaction.


Une agréable odeur de pancakes et de bacon grillé embaumait la petite cuisine déjà occupée par un adulte et un enfant de son âge qui reposa son mug de thé pour la saluer

-Bonjour, Calliope.
-Bonjour Walker, répondit elle.
En dépit du fait qu'il soit son cousin, Walker lui ressemblait physiquement : Il avait comme elle cette peau légèrement hâlée sans être mate, ses cheveux aussi étaient d'un noir profond. Seuls ses yeux étaient différents : d'un brun doré, tandis ce que ceux de sa cousine étaient d'un bleu sombre.
Juste un peu plus grand qu'elle, de cinq centimètres, il était aussi plus mince qu'elle.
Calliope avança et prit place à table en prenant quelques pancakes en se servant un chocolat chaud.
-Vous avez enfin reçu vos lettres ? demanda sa tante Madison une femme aux cheveux châtain coupés court, habillée de vêtements moldus.
Pour toute réponse, sa nièce posa les courriers sur la table en prenant soin de dissimuler sous un pot de confiture le sceau et l'adresse écrite à l'encre verte de l'expéditeur.
-Comment aurait il pu en être autrement ? Après tous les hiboux échangés au ministère de la magie, à cette grande et prestigieuse école de sorcellerie ? Dois je vraiment me réjouir de cette nouvelle, demanda Calliope avec agacement.
-Je suis d'accord avec toi cousine, qui laisserait des enfants ne pas bénéficier du meilleur enseignement ? Quitte à ce que les adultes choisissent ce qui est bon pour nous.
-Les enfants voyons ! leur dit Madison en reposant sa tasse de café sur la table.
-Dois je être folle de joie, ironisa sa nièce qui attaquait son dernier pancake avec précipitation.
Tu sembles oublier, mais moi, je n'oublie pas : que ce n'est pas ce que j'espérai, que le choix ne m'appartient pas.
-Comme à nous tous ici, Calliope Darkholme, répondit fermement sa tante. Et une école en vaut bien une autre.
-Sauf qu'à Hogwarts, je ne connaîtrai personne, il n'y aura pas mes amis… C'est Ilvermony l'école où j'ai toujours rêvé d'aller, d'y faire mes études… Et ce rêve est parti en cendres, acheva elle avec amertume.
-Sur un point, je suis d'accord avec toi, intervînt Walker qui avait terminé son petit déjeuner et caressait doucement Rumeur perchée sur son épaule.
Nos rêves sont partis en cendres, nous devons nous contenter de ce que nous avons. Mais Hogwarts est plus ancien qu'Ilvermony et sans doute plus intéressant.
-Ca ne change rien ! Ce n'est qu'une injustice de plus à essuyer ! répondit durement sa cousine. Merci pour le petit déjeuner auntie, acheva elle avant de quitter la cuisine.
Sa tante leva les yeux au ciel mais s'abstînt de toute remarque. Sa nièce avait raison et il y avait huit mois de cela, ils habitaient encore dans un petit village à quelques miles de Rockford dans l'Illinois…
A présent, ils avaient déménagé bon gré mal gré en Angleterre.


Affalée contre son lit, Calliope avait sorti d'un de ses tiroirs de bureau le dernier cadeau de ses parents. Un étui à baguette.
Elle souleva lentement le couvercle avant d'effleurer du bout des doigts SA baguette.
Bois de sycomore et plume d'oiseau tonnerre 31,5 centimètres, agréable à tenir en main efficace pour les sorts.
Avant, elle et ses parents allaient souvent au club de Rockford. Elle aimait cet endroit où les enfants pouvaient apprendre à se servir de leurs baguettes sous la surveillance des parents ou des moniteurs.
Car c'est bien connu : tout sorcier avait le droit de se servir de sa baguette et pouvait l'utiliser même contre les non magics, car le droit de se défendre faisait partie de la constitution.
Ce qu'elle avait appris n'était que sorts de défense tels que Pétrificus Totalus ou Experlliarmus, des sorts inoffensifs comme le Wingardium Leviosa… Mais elle adorait ces moments précieux et où elle pouvait encore faire enrager Erato sa petite sœur puisqu'elle n'avait pas encore de baguette.
Tout comme le plaisir de lui parler dans ses lettres de son arrivée à Ilvermony de sa répartition en espérant ardemment se retrouver dans la maison du Serpent Cornu.
Mais il n'était plus question de pratiques de sortilèges avec ses parents, plus question non plus d'étudier à Ilvermony…
Calliope ne se sentait pas heureuse ici dans cet endroit.
Ce n'était pas aussi grand ni boisé que là où elle habitait autrefois, elle et sa sœur avaient du apprendre à vivre avec son oncle sa tante ainsi que son cousin.
L'endroit qui lui manquait le plus dans son ancien jardin était le vieil érable en lisière de la forêt qu'occupait un fantôme. Le fantôme de la Forêt, un esprit malin prisonnier de cet arbre depuis deux siècles qui connaissait bien des anecdotes sur ces lieux.
Et voilà qu'à présent, elle devait continuer à se plier à des exigences : aller à Hogwarts ! Suivre une scolarité là bas parce que ce n'était pas possible de repartir ! Faire partie d'une maison qu'on ne connaissait pas ni les lieux. Qu'y avait il de si excitant à aller étudier dans une « école de substitution » ?

Des coups à la porte la tirèrent de ses réflexions.
-Qui est ce ?
-Ta petite sœur préférée ! On joue à la bataille explosive ? Ca te changera les idées !
-C'est gentil mais je préfère être seule, Erato. Essaie donc avec Walker, je suis certaine qu'il ne te dira pas non.
-C'est avec TOI que je veux jouer, répliqua Erato en rejetant ses cheveux auburn. Et puis tu sais, tu n'es pas toute seule à trouver ça injuste !
Moi aussi, poursuivit elle, j'aurai bien aimé rester à la maison, continuer à aller acheter des cookies des muffins ou à faire des feux de camps…
Mais au moins on est ensemble et toi tu as de la chance : tu n'y vas pas toute seule alors que moi si.
-C'est vrai que ce sera moins amusant pour toi quand ton tour viendra reconnût Calliope sans sourire alors qu'un éclair zébrait le ciel.
-Exact alors ne boude pas pour ça, c'est stupide, nota Erato qui avait posé sur le sol son jeux de cartes.
-Ne boude pas, sois contente, fais ce qu'on te dit, Hogwarts sera bien… Qu'en savez vous, vous tous ? y avez vous déjà mis les pieds demanda elle en se levant brusquement.
Dites moi donc ce que vous y avez vu de si fantastique, quel professeur est si fascinant ?
Bien sûr, personne ne me répondra puisque personne n'y est allé. Mais moi, si et je veux savoir comment je m'y prendrai pour être heureuse.
Calliope saisit son enveloppe que sa tante avait ramené dans sa chambre et la froissa en boule avant de la jeter dans un coin de sa chambre.
Laisse moi tranquille s'il te plait, murmura elle à sa sœur sans lui accorder le moindre regard.

-Tu agis vraiment comme une imbécile.
-N'ai je plus le droit d'agir comme une imbécile, Walker ? Demanda Calliope en écoutant la pluie tomber.
Tous les deux s'étaient installés sur le canapé près de la fenêtre et ils étaient tous seuls dans la pièce.
-Fais comme bon te semble, répondit il en sortant doucement de sa poche une petite pierre de jais.
Moi au moins, je suis content et soulagé que même si je suis très loin de chez moi je pourrai apprendre dans une grande école de magie.
Et si j'ai beaucoup de choses à apprendre, je peux apprendre des choses aux autres : sur notre société dans l'Illinois, les différences de baguettes magiques, de fêtes….
-Tout ça n'empêche pas qu'en septembre, je ne pourrais pas partager des secrets et des aventures avec Allanon. Que je ne pourrai pas non plus voir mes parents et leur raconter comment ça se passe.
-Que ferait on sans hiboux ou portoloins ?
Ecoute, dit il avec plus de sérieux : ce qui s'est fait ne pourra être défait, c'est dur pour nous tous, mais on est ensemble. C'est mieux que si Erato et toi, vous aviez été mises dans une famille d'accueil que vous ne connaissez pas, en Californie ou dans le Nebraska ou autre part…
Comme si on avait été refusés sur les listes d'Hogwarts et d'Ilvermony.
-Tu as raison, admit Calliope.
Il lui restait plus de choses qu'elle ne le croyait : ce qui restait de sa famille, sa baguette, ses photos, ses souvenirs, sa magie. D'autres n'avaient pas eu cette chance, elle ne devait pas l'oublier.
Et même si elle devait se contenter de ce qu'il y avait, elle étudierait énormément pour devenir une excellente sorcière. Un jour, elle reviendrait chez elle avec ce qu'elle avait appris.
Pour le moment, elle ferait tout pour que ses parents et le reste de sa famille soient fiers d'elle.
Elle s'en fit la promesse.
-Tu n'as pas encore ouvert ta lettre ? interrogea elle un peu plus détendue.
-Non. Ça me fait un peu peur, répondit son cousin. Si on les ouvrait ensemble ?
-Bonne idée, dit Calliope. Elle se leva pour aller chercher sa lettre.


Le dîner fût plutôt animé. L'orage du matin avait laissé place à une chaleur sèche et intense qui avait perduré pendant la soirée.
Ils avaient organisé une Barbecue Party pour célébrer la double entrée à Hogwarts et le début du week end. Côtes de porc, saucisses, poulet mariné, épis de maïs, salade de pomme de terre, il ne Calliope était plongé dans une grande discussion sur le premier jour de rentrée avec son oncle : Deneb Darkholme, le frère de son père.
De son côté Erato s'empiffrait de brochettes tout en parlant de quidditch avec son cousin et sa tante. Tous trois semblaient bien s'amuser.
Au moment de servir le dessert : Un gigantesque Carrot Cake maison, Deneb se rapprocha de sa nièce.
-Tu es toujours triste et en colère ?
-Oui, mais n'est ce pas normal ? Mom and Dad me manquent affreusement, tout comme ma maison, mes amis. Et dans peu de temps je ferai ma rentrée dans un endroit que je ne connais absolument pas.
-Ecris nous aussi souvent que tu en auras besoin. Et n'oublie pas que vous reviendrez pour les vacances de Pâques ou de Noël.
Madison et moi, nous ferons tout pour que ça aille mieux.
Et pour vous changer les idées, que penses tu d'aller demain tous ensemble faire les courses au chemin de traverse.
-Ce sera chouette sans doute, soupira elle en passant une main dans ses longs cheveux noirs.
Thanks a lot unca Deneb.
Le chemin de Traverse, au moins un endroit où elle serait contente d'aller avant de partir dans un mois pour Hogwarts.

A suivre