TU N'ES QU'UN BON À RIEN, JE LE DIS POUR TON BIEN.

I'M CHOOSING MY CONFESSIONS

NE ME TOUCHE PAS !

Le bras de son fils se libéra de sa main.

Autour d'eux, les conversations sur le chemin de traverse se turent, les regards effarés se tournèrent. Son fils s'était vivement écarté d'elle, le corps tremblant d'une terreur incompréhensible. Narcissa restait commotionnée. Elle voyait sa propre chaire qui s'écartait d'elle. Sa propre chaire qui la reniait. En cet instant, ce corps qui est aussi le sien la rejette, la hait plus quiconque au monde, ne veut pas qu'il la touche, ne veut pas d'elle. Ne veut plus d'elle.

Ce n'était plus son fils qui se tenait là, celui à qui elle avait donné tout l'amour qu'elle avait été capable de posséder. Ce n'était plus Draco, cet enfant qui était le sien, qu'elle avait chéri, qui lui appartenait et à qui elle appartenait tout entière. Elle se demandait comme elle se demandera pour le restant de sa vie, ce qu'elle a fait pour mériter ce rejet. Mais elle ne comprendrait pas. Parce que le problème ce n'était pas toi, Narcissa. C'était cette chose en face de toi. Parce que ce n'était pas son fils qu'elle avait enfanté. C'était cet homme et tout son être qui lui disait « Tu n'es pas ma mère ».

ELLE EST PARTIE LOIN, ELLE M'A LAISSÉ NAUFRAGÉ

Il a toujours détesté se réveiller. Vous savez, ce moment de flottement ou durant quelques secondes éphémères vous ne savez plus qui vous êtes, ou vous êtes, et pourquoi vous êtes la. Ce putain de moment qui vous laisser espérer que vous pouvez être n'importe qui, que vous n'avez aucuns problèmes, que vous vous trouvez dans un endroit chaleureux. C'est beau, on se sent bien, on est tranquille. Et la seconde se brise au moment ou la mémoire vous revient en pleine gueule. Ah ouais, c'est vrai. Il est ce con qui se réveille dans des draps vides. Il est ce con qui n'a aucun but dans sa vie. Il est ce con qui se rendort pour retrouver la seconde perdue.

Et il se réveille toujours trop tard. Trop tard pour les profs, trop tard pour sa mère, trop tard pour les filles. Les draps sont vides, froissés. Il peut encore sentir ses doigts s'agripper violemment aux draps, ses ongles s'enfoncer sans remords dans sa chair, ses cuisses se serrer fermement contre lui. Et la chaleur de son corps. Cette fougue brulante, cette ardeur embrasée. Elle brule ses nuits tel un feu follet flamboyant, réduisant au silence toutes pensées logiques. Plus rien d'intérêt quand son corps s'arque délicatement. Plus rien n'a d'intérêt quand elle jouit avec indécence. Elle seule sait embraser la noirceur de ses nuits de ses cris éperdus. Il a tout foutu en l'air pour une femme. La nuit réduit en cendres, seuls les souvenirs viennent rallumer la braise jusqu'au retour de son empire ténébreux et flamboyant.

Et, elle est partie. Comme ca, sans un mot griffonné à la hâte, sans un brin de rouge à lèvre à son miroir. Elle met pas de rouge à lèvre. Mais elle aime bien écrire avec un carmin éclatant. Pour l'entendre râler en le nettoyant. Ca la fait elle a rien laissé. Ah, si. Elle a fait tomber son bracelet en argent. Mais pas de talon aiguille trainant dans le couloir, pas de soutien-gorge au pied du lit, pas de mascara dans la salle de bain. Elle laisse toujours trainer quelque chose. Parce qu'elle est bordélique et qu'elle s'en fout. Parce qu'elle aime bien revenir pour récupérer ses affaires et en oublier d'autre en repartant. Mais pas aujourd'hui. Elle est partie. Emportant son amour et sa vie.

!Ses nuits brulantes remplacées par des nuits de perdition. A courir après une ombre fuyante, courir comme un dératé, courir à en perdre haleine. Courir après un brasier perdu, courir jusqu'à l'aube pour pas devenir cinglé. Au milieu des ivrognes et catins, cette foule qui l'indiffère et le gène. De bars en bars, de bordels aux ruelles sombres, ton nom crié jusqu'à l'aurore à en perdre la voix et la raison. Ton crépuscule est la, chérie ! Ton empire t'attend, tend les bras à sa putain en l'implorant ! Il supplie, gémit en te pressant de revenir à lui, t'injurie et t'abhorre en hurlant ton prénom en vain. Il n'attend que toi, toi et ton corps lascif, toi et tes yeux tristes, toi et ton embrasement exalté ! Ta décadence inégalable, ton indolence et ton indifférence effrontée.

J'AI PERDU MON AMOUR AU FOND DE MA BOUTEILLE