Disclaimer : pour leurs quelques apparitions, Albator, Toshiro, Clio, Doc, Maetel, Tori-San ou encore Mi-Kun appartiennent à leur créateur M. Leiji Matsumoto
Les autres personnages sont à bibi
1.
Delly faisait les cent pas dans une salle d'attente quand Aldéran la rejoignit, les vêtements déchirés, brûlés, et la chair marquée de multiples ecchymoses, les mains en sang.
- Enfin… Mais, que t'est-il arrivé ?
- Un moment d'inattention. Sky ? !
- Brûlures, os brisés mais surtout il a reçu de nombreux éclats dans le dos. Je crains qu'il ne reste longtemps au bloc opératoire. Et toi, il faut te faire soigner !
La jeune femme l'avait alors accompagné aux Urgences de la Clinique.
- Toi aussi, tu l'as échappé belle ! Le poignet foulé et des contusions. Et ton véhicule ?
- Ce n'est plus qu'une épave carbonisée. Oui, j'ai eu de la chance de pouvoir m'en extraire à temps !
- Mettez cette pommade sur vos plaies régulièrement durant une semaine, conclut l'Urgentiste. Quant à votre poignet gauche, cette bande le maintiendra jusqu'à la guérison.
Aldéran descendit en grimaçant de la table de soins et avec sa belle-sœur passa dans la pièce voisine.
- Prenez soin de ce frère là, conseilla le médecin. Il s'en sort à bon compte. Et vous, M. Skendromme, à la moindre faiblesse, vous revenez ici pour d'autres examens. D'ailleurs, vous…
- Je n'ai pas le temps de demeurer en observation. Ce n'est pas moi qui ai le plus morflé aujourd'hui…
La soirée était bien avancée quand Aldéran et Delly s'étaient rendus à la cafétéria de la Clinique pour un repas rapide avant de revenir reprendre leur « garde ».
Epuisée par toutes les émotions de la journée, l'interminable attente, Delly sommeillait contre l'épaule d'Aldéran quand une femme en tunique médicale et bonnet sur la tête entra dans la salle d'attente.
- Delly, fit le jeune homme en la secouant doucement.
- Je suis la Professeur Nuyark. Et vous, Monsieur, je peux savoir qui vous êtes ?
- Je suis le frère de Sky Skendromme que vous venez d'opérer.
- Vous avez alors un lien familial suffisamment proche pour entendre ce que j'ai à dire. Et votre belle-sœur aura besoin de votre soutien.
- Mon mari ? fit Delly, d'une voix blanche, agrippée au bras d'Aldéran, au point de lui faire mal.
- J'ai réparé tout ce qui pouvait l'être, réduit la préoccupante fracture au bras droit, enrayé les hémorragies et retiré tous les éclats qui lui ont criblé les lombes.
- Il va s'en sortir ? questionna Aldéran qui n'en menait pas plus large que la jeune femme et qui n'aimait pas que la Chirurgienne n'aie pas commencé directement avec de rassurantes nouvelles !
- C'est beaucoup trop tôt pour se prononcer, comme vous pouvez vous en douter, au vu de la multitude et de la gravité des blessures. Il faudra dans un premier temps attendre que le Pr Skendromme récupère du choc opératoire et déjà cela prendra du temps ! Ce ne sont pourtant pas les traumatismes dus aux lésions, le sang perdu ou encore les hémorragies internes qui me tracassent…
- Quoi donc alors ? souffla Delly.
- Les éclats au bas de son dos ont causé de sérieuses lésions. Il est possible que Sky Skendromme ne puisse pas remarcher.
- Les filles dorment, ainsi qu'Eryna et Hoby, informa Nounou quand Delly et Aldéran revinrent à l'appartement de cette dernière. Comment va mon grand bébé de Sky ?
Et pendant qu'Aldéran la renseignait, Delly alla se rafraîchir, blême et défaite.
- Tu passes la nuit ici, Aldie ? demanda-t-elle en revenant.
- Si je peux ? Il est vraiment très tard pour retraverser la galactopole en taxi… Et puis, je pense que tu n'as pas envie d'être seule ?
- Merci. Oui, ça me fera du bien de te savoir là… Pour Sky, cette Chirurgienne doit sûrement se tromper…
Et, en larmes, elle se blottit contre lui.
2.
Laured Fogg avait ouvert à Aldéran.
- Bienvenue, Aldie. Des nouvelles de ton frère ?
- Incertaines. Il est dans un état critique et il ne reprendra pas conscience avant des jours… Il faut attendre. Ca va, toi ?
- Le bonheur nuptial absolu !
- Tu es venu rechercher Torko ? lança Melgon depuis la cuisine où il achevait son petit déjeuner.
- Oui, merci de me l'avoir gardé, bien plus longtemps que prévu, finalement ! Désolé. J'aurais dû appeler, mais j'ai oublié de rallumer mon téléphone…
- Je comprends, assura rapidement son ami alors que Laured lui tendait une tasse de café frais. Ne te tracasse pas, Torko a été sage comme une image. Je suis sûr que ton frère va s'en sortir !
- Il a intérêt, soupira Aldéran en flattant la tête du molosse qui se frottait contre ses jambes.
- Ca va aller, toi ? s'enquit le Colonel du Bureau A-37 de la Police Spéciale. Tu as encore de nombreux jours de congé…
- Inutile, la convalescence de mon frère sera très longue, des mois, et même le temps avant qu'un diagnostic sûr puisse être posé sera long. Je préfère mener mon Unité, le travail ça a toujours été le mieux.
- Je me souviens. Je suis désolé pour toi et la famille de Skyrone… Tes parents, ils sont prévenus ?
De la tête, le jeune homme approuva, le regard loin d'être assuré et lui-même marqué par une nuit blanche et le choc de son propre accident.
- C'est la fusion entre les chantiers navals Skendromme et Gorend. Je ne pouvais évidemment les tenir dans l'ignorance ! Oui, ils savent et reviendront dès qu'ils le pourront, pas avant des semaines. J'espère pouvoir leur donner alors de meilleures nouvelles… Je vais au Bureau !
- Tu as un véhicule ?
- Oui, je me suis déjà fait livrer un autre tout-terrain, le dernier modèle !
- Café noir pour toi, Yélyne. Café au lait avec sucre pour toi, Jelka. Café à la cannelle pour toi, Darys. Café noir avec lait et sucre pour toi, Soreyn. Café noir avec du chocolat pour vous, Kaéryane.
- Aldéran, il ne fallait pas…
- C'était mon tour pour les cafés ! Pourquoi, quelqu'un d'autre m'a pris de vitesse ?
Soreyn secoua négativement la tête.
- On aurait compris que tu fasses l'impasse. Nous espérons que ton frère s'en sortira !
- Moi aussi ! Merci. On se détend encore un moment, les alertes ne manqueront pas d'arriver !
Aldéran abaissa la visière de son casque.
- Bien, c'est une de nos interventions parmi les plus routinières : un labo clandestin. Le gros de la bande est parti avec la drogue déjà coupée, mais il reste trois membres à l'intérieur. Yélyne, Soreyn et Kaéryane, vous devez en neutraliser chacun un ! Darys, j'ai besoin de toi pour m'ouvrir le passage jusqu'à eux. Jelka, tu me surveilles le quartier et tu me préviens si les comparses se repointaient !
- J'ai une vision satellite du quartier, assura Jelka depuis sa Centrale de Communications. Je vous protège, les amis !
Aldéran prit une bonne inspiration, serrant fortement entre ses mains la crosse de son revolver.
- A l'assaut ! ordonna-t-il.
Aldéran ouvrit la porte arrière et Torko sauta sur la banquette, se couchant sur sa couverture.
Le jeune homme monta à l'avant du tout-terrain à la carrosserie couleur d'émeraude et démarra.
Delly étreignit longuement le jeune homme.
- Merci de t'installer ici, le temps que… Je ne pourrais pas supporter de rester seule… Heu, Torko…
- Il ne sera jamais seul avec tes enfants ou mes cadets. Il n'est pas un danger, je t'assure, au contraire !
- Je sais. J'aime beaucoup ton chien, mais bien qu'il soit amitieux au possible, il demeure un molosse et il me fait très peur !
- Je comprends. Je prendrai toutes les précautions. Je m'occuperai de Torko !
- Merci, Aldie… Je ne pensais pas que ce serait si long… Quatre jours déjà et Skyrone n'a toujours pas repris connaissance !
- Cela me semble un peu normal, au vu de la gravité de son état… chuchota le jeune homme. Il a été très grièvement blessé, souffre de multiples traumatismes en plus des fractures, brûlures… Et les lésions à son dos, elles, ne se résorbent pas. Mais, quoi que disent les médecins, cette Chirurgienne, il retrouvera sa motricité, je ferai tout ce que je peux en ce sens !
- Je suis tellement soulagée que tu sois là…
- C'est normal. Vas te reposer, je te fais la cuisine.
- Eryna, Hoby ?
- A La Roseraie. Nounou s'en charge, pour leurs études, les transports, les faire manger. Moi, je m'occupe de toi ! Je ne vais pas te demander ce que tu veux manger, je vais faire ce qu'il y a dans le frigo ?
- Bien deviné… Je n'ai pas eu le temps, pas l'envie de faire des courses vu que je suis seule… J'aurais dû y penser, puisque tu es là !
- J'ai rapporté quelques provisions, au pied levé. Je peux te faire une crêpe farcie, mes talents culinaires sont loin de pouvoir impressionner qui que ce soit…
- Tu es gentil. Je me débrouille désormais en cuisine, mais là, je suis assez larguée, perdue…
- Je m'en doute. Bienvenue à ce club… Je suis un tueur, mais je ne peux aider mon grand frère dans la terrible épreuve par laquelle il passe… Je suis en-dessous de tout !
- Non, tu ne pouvais savoir. Et ta présence est le mieux que tu puisses faire pour notre pauvre Sky…
- Ca va aller, répéta Aldéran. Vas te détendre, je vais me rafraîchir de mon côté avant de préparer le repas.
- Non, je ne me sentirai pas mieux avant de retrouver mon mari et d'être rassurée quant à sa santé !
Delly endormie, suivant les prescriptions de son médecin traitant, Aldéran était ressorti, pour revenir à La Clinique Sperdon au chevet de son aîné.
- Bats-toi, Sky, par pitié ! Il faut que tu t'en sortes… Sinon aucun de nous, de la famille, ne s'en relèvera : maman, papa, ta famille, nos cadets,… moi. Par pitié, Sky, ne lâche pas l'affaire, reviens…
Et le jeune homme déposa un baiser d'une intense affection sur le front de son frère.
