Auteur : ewanna
Titre : Pouvoir maudit
Disclaimer : Tous les personnages de Bleach appartiennent à Tite Kubo, les autres sont issus de mon imagination
Rating : K+
Résumé : Sayu Itami souhaitait ardemment devenir un shinigami aussi fort qu'honorable. Pour ce faire, elle ne pensait pouvoir compter que sur sa seule motivation, jusqu'à ce qu'un nouveau pouvoir s'éveille brutalement et ne vienne perturber quelque peu les choses autour d'elle.
Pouvoir intéressant pour les uns, gênant pour les autres, n'était-il pas simplement maudit pour une jeune fille qui n'aspirait qu'à servir avec loyauté et être heureuse auprès de l'homme qui comptait tant pour elle...?
Note : Salut ! Alors simplement vous dire que je ne connais principalement Bleach que grâce aux animés (je sais qu'il peut y avoir des petites "différences" avec les livres) et que c'est ma première fic sur ce fandom. Sur ce, merci déjà pour avoir eu la curiosité de lire ce premier chapitre et...Bonne lecture !
- Alors ? Tu es satisfait ?
- Oui...
- Quoi ?
Rukongai. Par une matinée de printemps, dans l'une des modestes habitations du quartier Est du quarantième secteur.
- Ikuo ? Ikuo ? Ikuoooo !
- Quoiii ?
S'il y avait bien une chose que le petit garçon détestait par-dessus tout, c'était d'être dérangé durant une partie de billes. Mais bon, lorsque sa mère l'appelait, il se devait d'y répondre. Ainsi, à contre-coeur, il se leva et quitta momentanément les amis avec lesquels il jouait dans la rue, pour aller voir ce qu'on pouvait bien lui vouloir de si bon matin.
- Va réveiller ta sœur, s'il te plaît, lui demanda sa mère, qui se trouvait dans la cuisine. Je suis trop occupée pour le faire et elle sera en retard à son concours si elle ne se dépêche pas de partir.
- Hein ? Mais pourquoi c'est toujours moi qui..., commença à se lamenter Ikuo.
- Ikuo !, le coupa la femme en se tournant vers lui, une louche menaçante à la main.
- D'accord...d'accord..., grogna-t-il en prenant la direction de la pièce qui servait de chambre à coucher pour tout le monde.
L'avantage, c'est que la maison n'étant pas grande, il n'avait pas eu à traîner des pieds trop longtemps. Arrivé devant la porte, il prit sur lui de ne pas tambouriner comme un sauvage et se contenta de toquer doucement au panneau de bois. Une fois. Deux fois. N'ayant pas obtenu de réponse, il poussa lentement la porte et pénétra dans la salle sombre où seule la respiration de sa sœur perçait.
Ikuo soupira. Aux vues de ce qu'il avait devant lui – différents livres posés ça et là par terre, dont un encore en équilibre précaire au bord du lit - elle s'était une fois de plus couchée très tard, absorbée par ses lectures. Il s'approcha du matelas posé à même le sol et se pencha prudemment au-dessus du corps toujours endormi.
- Sayuuu..., murmura-t-il une première fois.
Pas de mouvement, pas de réponse. Juste une respiration qui se rapprochait désormais davantage du ronflement.
- Sayuuu, répéta un peu plus fort le petit garçon.
...pour obtenir les mêmes résultats. Très bien : aux grands maux, les grands moyens ! Ikuo se redressa afin de prendre sa respiration et :
- SAYUUUUUU !
- Hein ! Quoi ? Qu'est-ce qu'il se passe ? Qu'est-ce qu'il y a ? sursauta brusquement la jeune fille.
L'air aussi hébété que traumatisé, une main posée sur son cœur qui cognait dans sa poitrine à tout rompre, ladite Sayu venait enfin de refaire surface. Elle regarda un instant autour d'elle, essayant de comprendre ce qu'il se passait, lorsque son regard se posa sur son frère qui la scrutait dans la pénombre, un rictus aussi satisfait qu'agacé au coin des lèvres.
- Aller, debout !...ou tu seras en retard, lança simplement le garçon avant de tourner les talons.
- Mais enfin Ikuo ! T'avais besoin d'hurler comme ça ? se plaignit Sayu, sa main toujours en place sur sa poitrine. J'ai bien cru que j'allais mourir...
- T'inquiète, c'est pas pour demain, lança Ikuo avec un humour bien à lui. De toute façon, je te signale que c'est déjà fait.
- Ahah ! Très malin, marmonna Sayu en se levant, tandis que son petit frère avait déjà dû rejoindre ses amis pour terminer sa partie de billes.
Malgré les apparences, ces deux-là s'entendaient bien. Il y avait simplement entre eux, de temps à autres, des taquineries propres aux frères-soeurs. Après tout, n'était-ce pas ce qu'ils étaient ? Non justement...enfin, si...
Cela faisait maintenant de nombreuses, très nombreuses années que Sayu avait été recueillie par cette famille du Rukongai. Comme tant d'autres, lorsqu'elle était arrivée à la Soul Society, elle s'était retrouvée seule, sans personne vers qui se tourner. Aussi, une fois que quelques marques eurent été prises et qu'elle se fut faite à l'idée qu'une nouvelle vie, avec de nouvelles habitudes, allait commencer ici pour elle, elle s'était mise à la recherche d'un endroit où se poser. C'est comme ça qu'un jour, elle a rencontré Ikuo : pauvre petit garçon en train de se faire dépouiller de ses précieux trésors (ses billes) par d'autres gamins encore plus teigneux que lui quand il s'y mettait !
Sayu n'avait jamais vraiment été attirée par les combats – préférant privilégier le pacifisme, elle n'aimait d'ailleurs pas particulièrement la violence – mais comme elle supportait encore moins toute idée d'injustice, il lui était déjà arrivé, à de nombreuses reprises, de se retrouver dans des situations qu'elle aurait préféré, de prime abord, éviter – et ce, qu'elle y soit en position confortable ou peu enviable. Ainsi, désormais débarrassé de ses agresseurs et profondément reconnaissant – et admiratif devant cet élan de courage désintéressé - Ikuo avait ramené Sayu chez lui, là où la jeune fille s'était immédiatement sentie bien. Là où elle avait retrouvé un peu de cette ambiance chaleureuse qu'elle avait dû quitter trop tôt et qui lui manquait toujours...
Tout ce dont elle se souvenait au sujet de son départ précipité du « monde des vivants », c'est qu'un soir, elle était sortie avec un groupe d'amis pour fêter la fin de ses examens et qu'en rentrant chez elle, dotée d'une attention amoindrie par quelques verres d'alcool, elle n'avait pu éviter l'embardée d'un véhicule qui était venu la percuter de plein fouet. C'est ainsi que partiellement terrifiée, cette petite jeune femme, aux longs cheveux - aussi noirs que ses yeux - était arrivée à l'âge de dix-neuf ans dans ce royaume insoupçonné.
Donc effectivement, « morte » - comme l'avait si gentiment souligné Ikuo - elle l'était déjà. Quant à remourir une nouvelle fois ici, elle n'en avait pas l'intention. Car Sayu avait depuis longtemps trouvé sa voie dans cette société. De part ses capacités intellectuelles, physiques (bien que ne ressemblant vraiment pas à un golgoth) mais surtout grâce à cette énergie spirituelle dont elle avait fait preuve depuis toujours, elle avait décidé de devenir un shinigami. Un Dieu de la Mort qui assurerait l'enterrement des âmes terrestres, mais surtout, la sécurité de tous en combattant les Hollows. Ce soucis de protéger les autres avait toujours prédominé dans le tempérament de Sayu et le fait qu'elle se soit orientée dans cette voie n'était pas sans rapport...
Le jour où elle avait fait part de cette décision à sa famille, un long silence avait suivi sa déclaration. Devenir shinigami avait beau en faire rêver beaucoup, tout le monde savait qu'être seulement admis dans l'académie formatrice relevait de l'exploit. Mais la force de persuasion de Sayu pouvant se révéler très...convaincante, au bout de quelques temps, ses parents acceptèrent qu'elle abandonne les activités quotidiennes auxquelles elle s'adonnait pour aider sa famille (à la grande fierté autant qu'exaspération d'Ikuo – qui lui, devait continuer à aider tout le monde malgré son jeune âge) pour ne plus se consacrer qu'à la préparation de ce concours d'entrée - qu'elle était sur le point de rater à cause d'une simple panne de réveil !
Moins d'un quart-d'heure plus tard, pourtant, Sayu était prête à partir.
- Hâte-toi !, la pressa tendrement sa mère, en lui tendant le bentô qu'elle venait de finir de lui préparer.
- Merci maman, répondit Sayu, la voix un peu étranglée.
Un dernier petit sourire échangé pour se donner de la force et la jeune fille quitta la maison d'un pas décidé.
- Ééééh ! Bonne chance, nee-chan !, lui cria soudain Ikuo, qui venait d'émerger de la ruelle où il avait, une fois de plus, abandonné son groupe d'amis pour venir encourager sa sœur Et fais de ton mieux, hein !
Sayu se retourna vers le petit garçon qui la regardait un peu anxieux et afficha aussitôt un visage radieux tout en lui faisant un signe de la main.
- Merci « gribouille » ! Compte sur moi !
Son frère, sa famille, tout ceux qui comptaient pour elle...C'était pour eux aussi qu'elle faisait tout ça. Pour qu'ils n'aient plus à souffrir de cette modeste condition...Pour se savoir capable de les protéger quoi qu'il arrive...Pour qu'ils soient fiers d'elle...
Mais le sourire que lui avait donné Ikuo et sa mère disparut rapidement. Au fur et à mesure que Sayu se rapprochait de l'académie des shinigamis, elle sentit un nœud se former et se serrer de plus en plus dans son estomac, en même temps que son état virait dangereusement du dynamique au fébrile.
Arrivée à l'entrée de l'immense cours de « l'établissement », le nœud se serra si fort qu'il lui en fit mal : que de monde ! Sayu pensa alors que si toutes ces personnes étaient également là pour passer le concours, ça ne serait pas de son mieux qu'il faudrait faire, ça serait beaucoup, beaucoup plus que ça. Mais en avait-elle les possibilités ?
Elle en était à commencer à s'interroger sur son cas, quand tout à coup :
- Y'a du monde, hein ?, lui lança un jeune homme à l'air gauche et à l'expression encore plus angoissée que la sienne.
- Euh...ouais, fit Sayu en dévisageant, perplexe, l'inconnu.
Elle aurait cru qu'il allait s'effondrer sur lui-même dans la seconde, tellement il était pâle et maigrichon. Mais au lieu de cela, il sursauta brusquement en poussant un petit cri lorsqu'un « gong » sonore prévint l'assemblée que le concours était sur le point de commencer et que les candidats étaient priés de se rapprocher des salles d'examen.
Malgré l'envie saugrenue qui la prit soudain de quitter à toutes jambes cet endroit, Sayu se fit une dernière fois violence et s'avança bravement vers l'édifice, suivie timidement de près par le garçon émotif.
Le hasard fit que tous deux se retrouvèrent dans la même salle durant le déroulement des épreuves. Les candidats étaient installés à des bureaux doubles. Sayu partagea le sien avec une autre jeune fille, Saori Fukuda, avec qui elle fit vite connaissance.
Bienfait de ces rencontres impromptues, durant cette période éprouvante, Sayu se sentit moins seule et put partager ses craintes quant aux résultats finaux avec ses deux nouveaux amis. Et évidemment, elle n'était pas la seule à douter.
- Ouf ! Plus que cet après-midi, fit observer un jour Yamada, avec soulagement.
- Oui, soupira Sayu. Au moins, demain, on sera fixé...
- Pourvu qu'on soit tous admis, ajouta Saori.
- ...ou qu'il y en ait au moins un de nous trois qui le soit, marmonna Yamada.
- Hanatarô-kun ! s'énerva Sayu, tu ne voudrais pas être un peu plus optimiste, s'il te plaît ?
Au regard lancé, Saori partageait le même avis.
- Ben...c'est que, tu sais Itami-chan, baragouina Yamada, je suis loin d'être un bon élève et je ne sais pas me battre...
- Eh bien, dans ce cas, tu apprendras !, affirma Sayu avec conviction. On est tous là pour ça ! On en est tous au même point, alors ne pars pas perdant dès le départ. Tu as des qualités !...nous en avons tous. Alors concentre toi là-dessus et progresse dans le reste. N'est-ce pas Fukuda-chan ?
- Je n'aurais pas pu dire mieux, sourit Saori.
Mais comme il était parfois dur de paraître toujours forte...
Cette nuit-là, Sayu dormit mal, très mal. Elle se languissait d'être au lendemain autant que ce qu'elle le redoutait. Elle n'avait pas parlé une seule fois du déroulement de son concours à sa famille. Ils avaient bien essayé de la questionner à ce sujet à une ou deux reprises (peut-être un peu plus pour Ikuo), mais avaient finalement préféré renoncer en comprenant que Sayu ne dirait rien. Comment avaient-ils interprété ce silence ? Comme un manque de réussite inavouable ? Une superstition ? De la concentration ? Peu importait. De toute façon, ce jour à venir étant le dernier, celui qui dévoilerait la liste des retenus – et des recalés – tous ces mystères allaient prendre fin.
Sayu, Saori et Yamada avaient convenu de se retrouver devant les grilles de l'académie, afin d'aller voir ensemble ce qu'il en était.
- Oh lala !, s'épouvanta Yamada devant la cohue que se pressait devant les tableaux d'affichage.
- Bon, dit Saori en se raclant nerveusement la gorge et sans prêter attention au vent de panique qui arrivait en provenance de Yamada. Qu'est-ce qu'on fait ? On plante là ou on s'incruste pour voir dans quelle classe on sera à la rentrée ?
Sayu, qui avait éprouvé quelques difficultés à aligner plus de trois mots ce jour-là, se contenta d'acquiescer d'un mouvement de tête et se décida à suivre les deux autres.
Il y eu quelques secondes d'une incroyable intensité jusqu'à ce que soudain :
- Lààààà ! Là !, s'écria Yamada en pointant son doigt vers l'une des feuilles épinglées au tableau.
- Où ? Où ?, lui bondit dessus Saori. Qui ? Qui est pris ?
Sayu avait l'impression de fondre sur place. Elle voyait déjà ses deux amis pris et elle...
- Ouiii !, hurla Saori. Je suis prise ! Itami-chan, je suis prise !
Saori se tourna vers son amie - qu'elle ne put que trouver affreusement pâle - et se dépêcha alors de retourner à l'exploration des listes pour...
- C'est bon Itami-chan, toi aussi tu es prise !, s'exclama-t-elle soudain.
Il fallut un petit temps à Sayu pour se remettre de ses émotions, mais surtout pour réaliser ce qu'il lui arrivait : elle allait bel et bien intégrer la prestigieuse académie des shinigamis. Ils y allaient tous les trois.
Ainsi, cette première épreuve passée avec succès, les études allaient pouvoir commencer et le plus dur restait désormais à venir...
