Magie ! Un drabble de 400 mots ! (oui parce que 100, c'est pas assez. 400, c'est l'idéal !)
Alors, faut le dire, ni Hetalia ni l'Histoire ne m'appartienne. J'avais pourtant coché Dieu comme choix d'incarnation, mais il faut croire que j'étais pas la première.
J'ignore si j'ai réussi à écrire ce que je voulais. Je le dis dessuite. Moi c'est fabuleux, je pars d'un point pour aller à un autre sans savoir pourquoi ni comment.
Voilà. Bonne lecture. – et ceci est un message subliminal pour t'encourager à poster une review, mais n'y prête pas plus que ça attention, il faut juste l'ancrer dans ton cerveau … –
(Sinon, mon manque de talent pour définir raiting et genre est flagrant. Je sais.)
La toile était blanche.
Et l'artiste y avait peint le ciel, blafard de l'ordinaire. Il avait rajouté le sol, tout recouvert de sa glaciale neige, puis ce blizzard débordant d'une poudreuse immaculé. Et la toile était un fragment d'absolue opalescence.
Et il avait rajouté des taches. Des brunes, marron ou gris sale venue de l'Est, du galop des chevaux et des cailloux balayé. De la terre et du sang pour colorer la neige, qui avait entaché ces sombres traces de sa pureté toujours plus éclatante. Le vent avait soufflé, l'Est monté à l'Ouest et y avait éclaté en miettes de grenat. Ils n'en étaient pas revenus.
Et la toile était blanche.
Et la gouache de l'artiste aussi.
De l'Ouest avait surgi de nouvelles taches, troublant la tranquillité mortelle de la neige. Mortelle, elle l'avait été. Et du rouge encore, aspergeant de quelques gouttes cette marée blême. Flamme dévorante et brûlure des armes. Le blanc avait tout noyé. Et tout s'était encore répété, mille et mille fois de plus. Du blanc sur le rouge brique, du blanc sur le rouge flamme, du blanc sur le rouge ocre, sur le rouge vermillon, le rouge garance, rouge rubis rouge grenat rouge bordeaux rouge cerise rouge cardinal rouge.
Du blanc sur le rouge, et la toile était blanche.
Et c'était beau, comme elle était pure et immaculée.
Silencieuse.
Et personne ne grattait la peinture sous peine de la faire saigner.
Mais il faut croire que tout ce blanc ne suffisait pas à empêcher l'hémorragie. Et en petites gouttes incarnat, qui du centre de la toile s'écoulait, elle avait vomit tout ce rouge qu'elle couvrait. Et malade à en crever, elle avait baptisé. Et des jours, et des mois. On parlait d'un dimanche maculé de peinture, d'un octobre aux couleurs trop chaudes, d'années noyées et submergées. Rouge et blanc se confrontent, et le liquide chaud prend sa revanche sur les flocons glacés, en font une marée rose mêlée de l'écume qui coule aux lèvres des presque-morts. Le linge qu'on y lave en sort éternellement coloré, et le grand rectangle tricolore se voit teint à jamais.
Les rouges et les blancs peuvent se mêler avec fureur.
Et se faire disparaître mutuellement avec des hurlements de loup.
Mais on empêchera ni la neige de tomber ni le sang de couler.
Les yeux fixés sur la toile de Malevich, le russe n'avait qu'une question.
Entre la neige et le sang, où pourrait-t-il planter les fleurs pour leurs tombes?
