Auteur : Epsylon
Genre : Drama, angst, romance,…
Résumé : Et juste comme cela, ils devinrent colocataires. Et c'était sans doute la meilleure idée qu'ils aient jamais eu. Du moins, c'est ce que crut Justin pendant un long moment.
Rating : M (sexe, propos, drogues, métal...)
Disclaimer : Les persos ne m'appartiennent pas. Des paroles de chanson ici et là qui ne sont pas à moi non plus.
A FRIEND OF MINE
01
I never had anybody treat me quite like you do
I love your honesty
We met, we clicked, we shared a vibe that was true
(Je n'ai jamais rencontré quelqu'un qui me traitait comme toi tu le fais, j'aime ton honnêteté, nous nous sommes rencontrés, il y a eu ce déclic, nous avons partagé une vibration qui était vraie)
***
Il était à peine deux heures du matin et du point de vue de Brian Kinney, le fun devait tout juste commencer. Du moins, si son meilleur ami consentait à le lâcher un peu.
« Brian, j'ai un examen, demain, » répéta Michael pour la cinquième fois de la soirée.
Brian étouffa un soupir exaspéré. Comme si tu allais les réussir de toute façon. Il s'en voulut une seconde de sa pensée peu charitable, mais ils doutaient tous de sa réussite scolaire – Mikey le premier. A cet instant-là, la seule chose que voulait présentement Brian c'était de trouver un coup pour la nuit.
Son regard s'arrêta une ou deux fois, puis continua de dériver le long de la rue.
« Eh bien, rentre avec Emmett. Il est venu en voiture, non ? » dit Brian, exaspéré. Puis il s'éloigna sans plus écouter les protestations de son meilleur ami. T'es franchement pas croyable ! Je suis venu uniquement parce que tu m'avais promis de m'accompagner.
Le reste des plaintes s'évanouit à la vue d'un beau garçon blond adossé à un lampadaire.
Le blond souriait.
« La nuit était intéressante ? demanda Brian
- Pas tellement, dit le garçon.
- Je peux changer cela. »
Trente minutes plus tard, ils étaient dans l'appartement minuscule de Brian, collés à la bouche de l'autre, les yeux fermés. Le blond avait un goût d'alcool fruité qui restait sur la langue. Brian ne s'attarda qu'une seconde sur ce détail avant de commencer à ôter les vêtements qui séparaient leurs peaux.
Puis le téléphone de Brian sonna, alors qu'il avait un garçon soupirant entre ses cuisses. Brian décrocha, exaspéré.
« Quoi ?
- Brian. »
La voix de Mikey était suppliante. Brian cessa de s'intéresser au corps chaud du blond qui ondulait sous lui et au fait qu'il voulait désespérément le baiser.
« Qu'est-ce qu'il y a ?
- C'est Vic, Brian.
- Quoi ?
- Il est à l'hôpital – Michael pleurait et Brian ne supportait pas ce son, au téléphone ; il aurait fait n'importe quoi pour qu'il arrête – il est à l'hôpital, on ne sait pas s'il va s'en sortir.
- J'arrive tout de suite. »
Il raccrocha, pas certain de ce qu'il était en train de se passe. Vic Vic Vic. Le fait que Victor Novotny soit séropositif était toujours tapi au fond de leurs crânes, comme une réalité tragique, une menace fugace, qui leur rappelait à tous que la vie était merdique. Mais ceci, ceci était un cauchemar dont il ne voyait ni la fin ni le début – tout ce qu'il savait c'était qu'il allait peut être mourir.
Le blond était intelligent, et Brian remercia sa chance quand il le vit se lever, passer un pantalon en silence et enfiler rapidement ses vieilles baskets. Puis il vint vers lui, leva des yeux bleus vers Brian qui regretta de ne pas être capable de se souvenir de son nom.
« Qu'est-ce qui va pas ? »
Brian se retrouva à parler de maladie et d'hôpital sans même sans rendre compte. Le blond hocha doucement la tête.
« Tu es encore bourré et sous le choc, dit-il. Je t'emmène.
- Il est pas question que tu conduises ma bagnole.
- Il est pas question que tu crèves avant qu'on ait baisé, répondit le blond.
- C'est quoi ton nom déjà ?
- Justin. »
Peut être qu'en faisant un effort, Brian pouvait se souvenir de ce nom-là.
~*~
L'hôpital Allegheny était à une quinzaine de minutes de l'appartement de Brian. La conduite de Justin était sûre et prudente mais cela n'empêcha pas Brian de se demander une bonne dizaine de fois ce qui lui avait pris d'accepter l'offre de son cadet. Mais au final, il s'en foutait un peu : il était trop inquiet pour Vic, Mikey et Debbie.
« Vas-y. Je gare la voiture et j'arrive. »
Justin crut un instant que Brian allait protester ; mais il était encore trop bourré ou trop inquiet pour se soucier du sort de sa voiture.
« D'accord, » s'entendit dire Brian avant de sortir de la voiture et de se ruer vers l'hôpital où il put cueillir dans ses bras son meilleur ami en proie à une crise de panique et de pleurs.
Brian ferma les yeux.
« Ca va aller, ça va aller, » chuchota-t-il comme un mantra, en essayant d'y croire, parce que peut être que s'il y croyait, cela deviendrait vrai.
« Merci d'être venu, kiddo, » dit Debbie assise sur son fauteuil. Elle avait l'air fragile sans sa perruque, les yeux cernés d'inquiétude et de tristesse.
Brian s'entendit répondre quelques banalités. Deux heures plus tard, quand il quitta l'hôpital pour retourner chez lui prendre une douche, Justin était toujours dans la voiture, endormi sur le volant. Il sursauta à peine quand Brian le réveilla pour qu'il prenne la place du passager et se rendormit immédiatement après.
Brian le laissa dormir dans son lit et partit en cours.
~*~
Justin dormait toujours, à midi, lorsque Brian revint dans l'appartement. Sa bouche était légèrement entrouverte, et Brian chercha en vain dans cette posture quelque chose du garçon qui semblait si chaud, si bon la veille.
Il le réveilla.
« Hé.
- Hé, répondit Justin, à peine désorienté de se retrouver en territoire inconnu.
- Merci pour hier soir…
- Hier soir ? (Justin sembla un moment incertain, puis un éclair de compréhension traversa ses yeux) T'inquiète pour ça. Merci de m'avoir laissé dormir là.
- Tu n'as pas cours ?
- Sûrement. »
Le blond haussa les épaules en souriant ; le sujet ne le perturbait pas plus que cela. Brian allait lui proposer de manger quelque chose avant de le foutre à la porte quand le téléphone de Justin sonna. Et c'est à partir de là que tout changea.
Brian aurait dû être le meilleur coup de sa vie, la nuit qu'il n'oublierait jamais – mais les choses tournèrent tout à fait autrement.
« Jesse ? Oui… tant mieux pour toi… Ce soir ? Je comptais rentrer ce soir… oui désolé si tu ne peux pas te taper ta copine si y a un pédé dans la même pièce, je n'y peux rien. Oh, je peux toujours dégager de façon permanente, tu me diras… Tu le prends comme ça ? Très bien. Tu auras huit cents dollars à payer ce mois ci, connard. »
Justin raccrocha, agacé. Ses yeux rencontrèrent ceux de Brian. Il suffisait juste d'un geste, à peine un mouvement pour qu'ils couchent ensemble, et Dieu savait combien Justin en avait envie.
« Ton coloc ?
- Un putain d'homophobe. Mais j'ai pas trop le choix alors…
- Tu viens juste de l'envoyer balader… »
Justin haussa les épaules.
« Ca arrive tout le temps. Il finira bien par se débarrasser de moi pour installer à la place sa blondasse. (Il sourit.) Ce ne serait pas la première fois que cela m'arrive. T'as de la chance de vivre tout seul.
- Ca risque pas de durer, dit Brian. Je dois me rapprocher de la fac. J'ai besoin d'argent. »
Et juste comme cela, ils devinrent colocataires. Et c'était sans doute la meilleure idée qu'ils aient jamais eue. Du moins, c'était ce que crut Justin pendant un long moment.
~*~
Ils emménagèrent dans un appartement près du centre ville qui coûtait deux cents dollars de plus à Justin par mois. Mais ils avaient Internet, la télé, et Justin ne détestait pas complètement Brian.
En fait, il l'aimait plutôt bien – ce qui était assez rare venant de la part de Justin pour pouvoir être noté. Justin n'aimait pas spécialement tisser de nouvelles relations. Il n'avait pas beaucoup d'amis ; aussi fut-il surpris quand il découvrit qu'il s'entendait si bien avec Brian.
A partir du moment où ce dernier cessa de considérer le corps de Justin comme un objet à posséder durant une nuit, il commença à s'intéresser au blond.
Justin allait avoir dix-neuf ans, il venait d'entrer aux Beaux Arts de Pittsburgh : après que son père l'ait jeté dehors, l'année de ses dix-sept ans, Justin avait dû enchaîner les petits boulots pour pouvoir payer son école. Il n'avait jamais renoncé à ses rêves, malgré tous les coups durs qui lui étaient tombés dessus, et Brian ne pouvait que le respecter pour cela.
Puis Brian s'était mis à parler de lui. Il avait un an de plus que Justin. Il était en publicité et marketing et prévoyait de gagner au moins dix mille dollars par mois. Pour commencer.
Et c'était ainsi que cela devait être. Cela semblait normal de parler à Justin, allongés par terre, entre deux boîtes de pizzas et trois bouteilles de Whisky à moitié vide.
~*~
Au début, Michael avait cru que c'était une blague. Une blague vraiment tordue que lui aurait fait un Brian complètement défoncé. Parce que c'était impossible que son meilleur ami prenne un colocataire, et encore moins qu'il prenne un colocataire qui n'était pas Michael Novotny.
Mais ce n'était pas une plaisanterie.
Justin Taylor était un beau garçon, le genre de gars qui attirait tous les regards : il était bien foutu, blond aux yeux bleus. Il n'avait rien à voir avec Novotny le petit geek. Aussi Michael le haït à la seconde même qu'il fit sa connaissance, au Diner.
Il le haït davantage lorsqu'il découvrit que Brian ne l'avait pas baisé. Et vu comment les choses étaient en train de s'arranger, Michael savait que cela ne risquait pas d'arriver.
Taylor n'était pas non plus complètement ahuri ; il aurait été vraiment étrange que Brian accepte de vivre avec un idiot complet. Malgré cela, l'idée même de Brian Kinney partageant son espace vital avec quelqu'un (quelqu'un qu'il connaissait à peine) était totalement déstabilisante.
Debbie, la mère de Michael semblait d'accord avec lui.
« Et tes parents Sunshine, qu'en disent ils ? »
« Sunshine » cilla au surnom que la femme avait naturellement adopté. Elle semblait incapable d'appeler quelqu'un par son prénom. Il supposait que c'était mieux que les « Kiddo » ou « Connard » qu'elle réservait à Brian selon l'humeur du moment.
« Je crois qu'on va arrêter l'interrogatoire de la Gestapo, fit Brian.
- Brian –
- De toute façon, je dois aller en cours, approuva Justin en se levant. Je suis content de vous avoir rencontré, » ajouta-t-il poliment à l'adresse de Michael et de Debbie. « Je te vois ce soir Brian ?
- A plus tard, » répondit son colocataire avant de se réintéresser à son café. Celui-ci était peut-être imbuvable, mais il avait au moins le mérite de contenir de la caféine et c'était la seule chose dont Brian avait besoin à huit heures du matin. Ca et du paracétamol pour prévenir la migraine que la conversation qui allait suivre ne manquerait pas d'engendrer.
Il n'avait pas tort, car Mikey lui sauta dessus immédiatement.
« Tu ne changes pas de marque de chaussures sans me prendre la tête durant des heures à ce sujet mais tu déménages et tu te mets en colocation sans me dire un seul mot ? Qu'est-ce que tu ne comprends pas dans l'expression « meilleur ami » Brian ? En plus, comment tu sais que ce Justin n'est pas quelqu'un de désaxé ?
- Ne sois pas jaloux, Mikey, dit Brian en l'embrassant affectueusement.
- Je ne suis pas jaloux, répliqua Michael, refusant d'admettre à voix haute le fait qu'il l'était, bien évidemment, je suis inquiet pour toi, c'est tout. »
Brian écarta ses inquiétudes d'un geste de la main.
« C'est inutile. Il cherchait un coloc, je voulais déménager, et il n'est pas chiant. »
Michael aurait voulu lui poser des dizaines de questions. Pourquoi lui ? Pourquoi une décision pareille en quelques jours ? Pourquoi tu ne m'as rien dit ? Pourquoi tu ne veux pas vivre avec moi ? Pourquoi tu ne m'aimes pas ?
Mais il jugea préférable de se taire.
« Woody's ce soir ?
- Oui. Neuf heures ?
- Comme toujours. »
Michael hésita.
« Tu viens avec Justin ?
- Je ne sais pas. Je lui demanderai. »
C'était précisément ce que Michael craignait.
~*~
Brian écoutait, ennuyé, le monologue insipide qui durait depuis près d'une heure et demie. Il n'avait pas pris une seule note, et il lui arrivait de se demander pourquoi il continuait de venir à ce cours. Il savait sans l'ombre d'un doute qu'il obtiendrait un A.
« … ce schéma s'oppose à la société de la Grecque antique, communément appelé 'schéma de l'orchestre', car contrairement à nos sociétés modernes, les Grecs… »
Finalement, une demie heure plus tard, il put sortir de l'amphithéâtre. Autour de lui, les étudiants commentaient avec enthousiasme certains éléments du cours, comme si c'était la chose la plus passionnante qu'ils aient jamais entendu. Si c'était vraiment le cas, Brian aurait peut être pu les plaindre. Il sortit son téléphone portable et retint une grimace en constatant qu'il avait trois appels en absence. Et un SMS, de la part de Justin. « Tu avais raison, Jordan Tyser craint. » Brian esquissa un rictus moqueur. « J'ai toujours raison, Sunshine. » fut la réponse brève qu'il envoya au blond.
Bizarrement, il fut de bonne humeur tout le reste de la journée.
~*~
« Tu veux venir au Woody's ce soir ? »
Cela faisait trois mois qu'ils se connaissaient. Trois mois depuis leur première rencontre et deux semaines qu'ils vivaient ensemble. C'était la première fois que Brian l'invitait au Woody's.
Les amis de Brian ne ressemblaient en rien à ce qu'aurait pu imaginer Justin. Il les aurait cru incroyablement intelligents, incroyablement beaux et drôles. Incroyablement Brian, peut être. Mais ils n'étaient rien de tout cela.
Emmett Honeycutt devait avoir l'âge de Brian. Il souriait tout le temps, parlait très vite et s'habillait avec des couleurs improbables. Il bougeait dans tous les sens et à peine avait-il fini une phrase qu'il enchaînait sur un autre sujet, sans même prendre le temps de respirer. Emmett était accompagné par un homme légèrement plus âgé, Theodore Schmidt, plus renfermé, plus discret. Brian semblait apprécier se moquer de lui, sans se soucier de savoir s'il heurtait ses sentiments.
« Teddy » se défendait à peine, baissant la tête sous le regard de Brian.
« Tu veux une bière, Sunshine ?
- Je n'ai pas vingt et un ans, et toi non plus.
- Je connais le barman, » répondit suavement Brian.
Il avait couché avec lui, comprit Justin pas vraiment étonné. Le barman était passable.
« Une bière alors. »
Brian ne devait revenir que vingt minutes plus tard – il fit un détour prolongé par les toilettes où il baisa durement un type qui lui était « malencontreusement » rentré dedans sur le chemin du bar et qui avait tenu à se faire pardonner.
« Ah, Brian Kinney ne changera jamais, » soupira Ted en jetant un coup d'œil rapide à Mikey qui n'avait pas quitté son meilleur ami des yeux. Il semblait en colère contre Brian.
« De quoi tu parles ?
- Tu t'en apercevras assez vite, honey, » dit gentiment Emmett.
Brian revint une dizaine de minutes plus tard, les yeux brillant et les mains vides. Justin retint un éclat de rire.
« Et ma bière ?
- Oublie. On va au Babylon, » dit Brian en glissant son bras autour de ses épaules pour l'entraîner vers la sortie. Il dédia un large sourire à Michael pour l'encourager à les suivre. Les trois amis de Brian les rejoignirent. Arrivé devant le Babylon, Brian les abandonna ; il avait suffi qu'il fasse un sourire au videur pour que celui-ci les laisse rentrer.
« Quel enfoiré, soupira Ted avec la force de l'habitude, tandis que ses amis approuvaient à qui mieux peut.
- Il pourrait nous faire passer, approuva Michael.
- Il faut juste séduire le videur ?
- Juste ? Tu sais combien de gars essayent ? Justin ? Justin ! »
Le blond suivit les traces de Brian, bloquant son regard sur le visage du videur. Il état grand, baraqué, le crâne rasé. Sexy, à sa manière, malgré l'uniforme noir dans lequel il était engoncé. Justin passa sa langue sur ses lèvres et sourit avec satisfaction lorsque le videur posa les yeux sur lui. Justin s'arrêta à quelques mètres de lui et l'homme lui fit signe de passer. Justin lui offrit un baiser au passage qui leur valut les sifflements de tous les clubbers faisant la queue pour entrer.
~*~
Deux bras se nouèrent autour de la taille de Brian qui recula, se colla contre le danseur ondulant contre lui. Lorsqu'il se retourna, ce fut pour rencontrer deux yeux bleus familiers.
« Comment tu es entré ?
- J'ai souri au videur, » répondit Justin.
Amusé, Brian le rapprocha de lui, continuant de bouger au rythme de la musique.
My mind must be free – to learn all I can about me – I'm gonna love me for the rest of my days.(1)
« Je peux l'avoir, cette bière ? » glissa Justin à l'oreille de Brian. « Je suis sûr qu'ici aussi tu connais les barmen ? »
Brian éclata de rire et lui fit signe de le suivre. Ils prirent deux bières qu'ils burent lentement. Lorsqu'ils les eurent fini, ils aperçurent Ted, Michael et Emmett qui étaient enfin entrés dans le club. Brian se désintéressa de Justin alors qu'il prenait son meilleur ami par le bras pour l'emmener danser.
Ted soupira.
« Mais comment t'as fait ça ? »
Justin était beau, d'accord. Il était chaud, devait admettre Ted. Mais il y en avait des dizaines d'autres comme lui. Il suffisait juste qu'il passe devant le videur, qu'il sourie et il passait ? Ted connaissait plus d'un type qui avait tenté de coucher avec le responsable de la sécurité sans pour autant parvenir à ses fins. Il restait perplexe.
« C'est un mystère ! » chantonna Justin en finissant sa bière.
Puis le blond décida d'aller faire un tour dans l'arrière salle du Babylon, laissant derrière lui les amis de Brian.
~*~
En revenant au milieu des danseurs qui se déchaînaient dans tous les sens, parmi des danseurs dont la plupart était saouls ou défoncés, Justin se sentit ivre de joie. Il avait accepté une ecstasy dans l'arrière salle ; il était un peu là, un peu ailleurs, un peu partout. Il s'accrocha à des bras, à des corps chauds qu'il attira à lui. C'était peut être un peu plus qu'une ecsta, après tout, songea-t-il après avoir échangé deux ou trois baisers au hasard. Il retrouva Ted et Emmett à l'endroit où il les avait laissé. Emmett buvait un cocktail aux couleurs éclatantes et Ted sirotait une bière en matant les danseurs.
Justin se planta devant Ted.
« C'est pas en restant là que tu vas coucher avec quelqu'un.
- Tu as raison, je devrai aller commencer à collecter mon taux de râteaux pour la soirée, répartit Ted, sur un ton plus coupant qu'il ne l'avait voulu.
- Allons danser, » trancha Emmett pour faire cesser les jérémiades de Ted. « Tu viens Justin ?
- Dans un moment. »
Il avait la tête qui tournait. Il n'aurait pas dû accepter le cachet.
Justin rentra avant Brian. Ted avait accepté de le déposer en chemin. Justin était reconnaissant, il était sans doute trop défoncé pour donner des indications correctes à un chauffeur de taxi.
~*~
Le lendemain, il fut réveillé par une délicieuse odeur de café qui se répandait dans tout l'appartement. Il nota qu'il était en retard mais ne trouva pas la force de s'en soucier réellement. Brian était debout, à moitié habillé, comme s'il ne venait pas de passer la nuit à s'exploser le cerveau et le corps.
« Salut. Tu es en retard,» fit-il sur le ton de la conversation.
Justin répondit par un regard torve et se servit une tasse de café. Une grande tasse de café.
« Tu retournes au Babylon ce soir ?
- Je sais pas. J'ai un projet à faire. »
Et il n'appréciait qu'à moitié les amis de Brian. Sans doute parce qu'ils ne les connaissaient pas, mais Justin n'était pas certain d'aimer ce qu'il avait entr'aperçu d'eux.
« Allons Sunshine, » dit Brian qui reprenait le surnom de Debbie chaque fois qu'il pensait que Justin était idiot ou borné.
Justin soupira et s'entendit répondre que oui, il viendrait.
~*~
Justin se laissa tomber sur une chaise à côté de Jeremiah Creeks, après avoir écouter sans broncher le sermon de la prof de croquis quant au fait d'arriver avec plus d'une heure de retard. Elle ajouta qu'ils étaient tous chanceux d'être ici, et que pour chaque étudiant, une centaine aurait voulu pouvoir assister à ce cours.
« Où t'étais ? chuchota Jeremiah.
- Je suis rentré tard. J'ai pas entendu mon réveil. »
Jeremiah lui délivra un sourire entendu.
« Elle était si bonne que ça ?
- T'as pas idée, » répondit Justin en enterrant son visage dans ses bras.
Justin n'avait pas pour habitude de taire son homosexualité. Mais Jeremiah était sympathique et Justin n'avait pas envie de manger seul le midi parce qu'il aimait coucher avec des hommes. Brian prétendait que la moitié des artistes allant au PIFA étaient gays mais Justin attendait de les voir.
C'était bizarre de vivre avec un type qu'il connaissait à peine. Brian ne ressemblait en rien à tous les colocataires qu'il avait déjà eu ; à commencer par le fait qu'il était le premier à ramener des inconnus dormir dans sa chambre. Il était complètement décalé, complètement barré, complètement vivant. Il vivait pour le plaisir et pour la réussite. Et il faisait le café comme personne.
Justin avait le sentiment qu'ils pouvaient devenir amis.
(1) Mon esprit doit être libre - d'apprendre tout ce que je peux sur moi - je vais m'aimer jusqu'à la fin de ma vie
Crédits : Like a friend (Blue), Young hearts run free (Candi Staton)
Voilà pour ma nouvelle fic. J'espère que cela vous a plu. A bientôt pour le chapitre deux.
