Ça faisait maintenant un mois que la bataille de Poudlard avait eu lieu, se soldant sur l'échec de Lord Voldemort et ses Mangemorts. Le monde Sorcier britannique était en liesse. Mais ce n'était pas le cas de leur Sauveur, qui s'était vu assigné à résidence au Square Grimmaurd, jusqu'à ce qu'on attrape les Mangemorts encore en fuite. Au moins il se consolait avec la compagnie de ses amis, avec qui il partageait son triste sort.
Mais tout bascula la veille de son dix-huitième anniversaire, lorsque, n'en pouvant plus de rester enfermé dans le lugubre manoir des Black, il avait voulu prendre l'air, et toujours aussi loyal, comptait demander à ses amis de fuguer avec lui. Ce fut à ce moment qu'il surprit la conversation qui allait briser son cœur, et accessoirement le blocage posé sur sa magie.
Déjà planqué sous sa cape d'invisibilité, il s'était rendu dans la salle à manger pour proposer à ses amis de sortir en douce avec lui, mais avant qu'il ne retire sa cape, Ginny prit la parole, après un râle de frustration.
-Bordel ! J'en ai plus que marre, d'être en couple avec un pauv' type comme Harry ! Jusqu'à quand serons-nous obligés de le surveiller ? On s'ennuie comme des rats morts ici !
La voix de la rouquine permit de masquer le bruit sourd, qu'émit Harry lorsque ses jambes le lâchèrent sous le choc. Il n'eut même pas le temps de se ressaisir, que Ron renchérissait les propos de sa sœur.
-M'en parle pas ! Quand je pense que nous devons faire croire à tout le monde, que nous sommes les meilleurs amis du Sauveur du monde Sorcier ! Hn ! Alors que pour nous il n'est qu'un looser fini, tout juste bon à servir de sacrifice ! Il n'est même pas capable d'utiliser sa fortune et sa célébrité correctement ! Non~, monsieur préfère jouer les victimes, et se plaindre sans cesse de son triste sort ! Ce bouffon n'a même jamais pris la peine, de se renseigner sur l'étendue de l'héritage, que lui ont légué son parrain et sa famille ! C'est vraiment injuste qu'un type aussi pathétique que lui, ait autant de richesses !
Le pauvre cœur déjà meurtri d'Harry se fissura davantage. Il n'en revenait pas, que celui qu'il considérait comme son meilleur ami, puisse dire autant de mal de lui.
Hermione qui elle, était demeurée silencieuse jusqu'ici, constituait pour Harry son dernier espoir. Elle avait toujours semblée être son amie la plus fidèle, et il priait de tout son cœur qu'elle prenne sa défense. Mais comme par le passé, sa prière ne fut pas exaucée. Car lorsque la jeune fille prit la parole, ce ne fut pas en sa faveur.
-Je comprends votre frustration, mais il nous faut faire preuve de patience ! Et puis notre calvaire va bientôt prendre fin, le professeur Dumbledore est en train de préparer son retour triomphale, tout ce qu'il nous reste à faire est d'attendre son signal pour nous débarrasser d'Harry, et faire croire au monde Sorcier que c'est en fait le directeur, sous les traits du Survivant, qui a vaincu le Seigneur des Ténèbres ! Dès lors nous pourrons enfin piocher librement dans les coffres des Potter et des Black.
Les benjamins Weasley retrouvèrent aussitôt leur bonne humeur. Et Ginny approuva avec le plus d'enthousiasme.
-Tu as raison Hermione, vu ce qu'on va gagner, subir la compagnie d'Harry paraît être une corvée supportable ! Et le mieux dans tout ça, c'est que je n'ai même pas à épouser ce gros naze, pour pouvoir toucher à son héritage !
Ron ne put s'empêcher de saisir l'opportunité pour railler sa sœur.
-Pourtant il fut un temps où tu aurais vendu ta propre famille, pour pouvoir devenir Lady Potter !
Ginny se laissa alors emporter, par son tempérament explosif.
-Oh ne m'en parle pas ! Je me suis laissé charmer par les fabuleuses histoires qu'on racontait sur Celui-qui-a-survécu ! Tu ne peux pas savoir, à quel point j'ai été déçue lorsque j'ai fait sa connaissance, je ne suis pas la seule d'ailleurs ! Ce n'est pas pour rien, que la population sorcière, a si facilement cru toutes les calomnies de la Gazette du Sorcier, après le tournoi des trois sorciers ! Non mais vous avez vu de quoi il a l'air ?! Il est très loin de l'image, du grand et beau guerrier plein de charisme, qu'on s'était fait du Survivant ! Certes il est le sosie de son père, mais il faut savoir que James Potter n'était pas beau, il avait juste un certain charme, qu'il savait très bien mettre en valeur ! Ce qui n'est manifestement pas le cas, de son tocard de fils ! Non mais regardez-le ! Qui voudrait d'un gringalet chétif et insipide, tel que lui ! Et le pire dans tout ça, c'est qu'il est un sorcier médiocre, qui est juste doué pour « survivre » ! Pas étonnant qu'il ne soit pas crédible, aux yeux des autres sorciers ! C'est de plus en plus difficile pour moi, d'être en couple avec lui, sans parler du fait qu'il embrasse mal, et qu'il désire que je devienne un substitut de sa mère ! Putain ! J'ai tellement hâte, qu'il disparaisse enfin !
Ron pensa sagement qu'il ne serait pas judicieux pour lui, de titiller davantage sa sœur, craignant surtout ses redoutables Chauve-furies, et tenta plutôt de la calmer en changeant de sujet, aidé d'Hermione.
Tandis que le trio de faux amis entamait une discussion, sur l'avancement des réparations de Poudlard, Harry se précipitait hors de la pièce, pour aller s'enfermer dans sa chambre, et laisser libre cours à sa tristesse et sa colère.
La rage causée par cette brusque désillusion, fit sauter tous les verrous posés sur sa magie et son esprit.
OooooooooO
Après avoir évacué son chagrin à travers les larmes, Harry parvint à se retenir d'aller confronter les faux-culs, qui lui servaient d'amis, pour leur faire ravaler leurs paroles et pris plutôt le temps d'évaluer la situation et d'établir un plan, pour s'extirper des griffes de ces vautours.
Sans le savoir, il était en train de recouvrer sa vraie personnalité, grâce au déblocage magique et spirituel. Et il s'avérait être un génie vif, implacable et malicieux, qui ne reculerait devant rien pour se venger. Mais en attendant, il comptait d'abord se rendre à Gringotts, pour enfin accéder à son héritage.
Il emballa rapidement ses effets, réduisit sa malle, et se faufila sous sa cape d'invisibilité hors de la maison. Il fit même inconsciemment de la magie instinctive pour se rendre indétectable, avant de transplaner au chemin de traverse.
Pour ne pas attiser la méfiance des Gobelins, il enleva sa cape d'invisibilité avant d'entrer dans la banque, mais prit quand-même la peine de métamorphoser certaines parties de son corps pour ne pas se faire remarquer.
Ce fut donc un jeune homme blond aux yeux bruns qui se présenta au guichet central, pour demander discrètement une audience avec le gestionnaire des coffres des Potter. Le Gobelin le lorgna suspicieusement, puis, avec un sourire en coin, lui annonça que pour des raisons de sécurité, il devait d'abord passer un test afin de prouver qu'il était bel et bien un héritier de la Noble et Très Ancienne famille des Potter.
S'attendant à un test basé sur le sang, Harry fut surpris en découvrant que tout ce qu'il avait à faire était d'entrer dans son coffre. Apparemment un imposteur se serait pris une malédiction vicieuse indéfectible. Harry grimaça en songeant que c'était à cause de lui et ses anciens amis, que la sécurité de Gringotts avait dû être renforcée. Il se jura de ne plus jamais tenter de cambrioler cette banque, même si c'était pour la bonne cause.
Lorsqu'il se retrouva enfin devant Gripsec, son gestionnaire de coffre, celui-ci sembla étonnamment satisfait.
-J'ai enfin le plaisir de rencontrer l'authentique Harry Potter, je commençais à croire que ce jour n'arriverait jamais ! Quoique pour ce qui du physique ce n'est pas encore ça ! On a du pain sur la planche !
Harry fronça automatiquement les sourcils.
-Comment ça ?
Le rictus de Gripsec s'agrandit.
-Eh bien, puisque vous semblez vous être émancipé du joug de Dumbledore, je peux m'autoriser à vous révéler que ce vieux fou avait bridé votre magie et votre esprit, pour que vous ne puissiez pas contester son statut de Tuteur, qu'il s'est octroyé d'office en sa qualité de président sorcier du Magenmagot, juste après la mort de vos parents, et l'emprisonnement de votre parrain…il en a ainsi profité pour se servir allègrement dans vos coffres.
La rage qu'Harry avait réussi à calmer, ressurgit de plus belle.
-Pourquoi ne m'avoir rien dit jusqu'à présent ?!
Le Gobelin ne parut pas le moins du monde impressionné, mais se justifia quand-même, avec une déstabilisante bonne foi.
-Croyez-moi, ce n'est pas l'envie qui me manquait ! Mais cette fripouille de Dumbledore a bien rusé, en se servant de la loi sorcière, et des traités de paix avec les Gobelins, qui nous interdisent de prendre contact avec un Héritier mineur, sans que celui-ci ait d'abord fait le premier pas, ou sans passer par son Tuteur sorcier ! Nous attendions donc avec impatience que vous veniez réclamer votre héritage ! Et c'est encore mieux maintenant que vous êtes majeur ! Vous pouvez même intenter un procès contre Dumbledore, sans parler du fait, que vous pouvez aussi exiger que tout l'argent, qui vous a été extorqué sans votre accord, vous soit rendu avec intérêt !
Harry parut très satisfait de cette réponse.
-Je ne vais pas me gêner ! Dumbledore va payer ! Pourriez-vous me dégoter les meilleurs avocats du pays, et qui ont si possible une dent contre le vieux fou ?
Cette fois-ci Gripsec afficha un sourire diabolique.
-Comptez sur moi !
Constituer le dossier des griefs contre Dumbledore leur prit plus de trois heures. Ce que le vieillard avait fait ne pouvait même plus être qualifié d'escroquerie, c'était carrément du pillage. Sans parler du fait que le vieux fou citronné n'avait absolument pas respecté les dernières volontés de Mr et Mme Potter, qui léguaient une centaine de millions de Gallions à leur ami Rémus Lupin, et qui interdisaient formellement qu'on place leur fils adoré dans une famille moldue, et encore moins chez les Dursley, puisqu'à sa majorité, Lily avait découvert qu'elle était une Sang-pur, et qu'elle n'avait donc aucun lien de parenté avec Pétunia.
Harry faillit faire exploser la banque en l'apprenant. La haine qu'il vouait à Albus Dumbledore, dépassait désormais celle qu'il vouait à Tom Jedusor.
Et sa fureur monta d'un cran lorsqu'il découvrit que sa mère se nommait à la base Lucida Bones, et qu'elle était la fille d'Edgar et Véga Bones (née Diggory). Véga était morte en couche, et Edgar avait placé leur fille, à l'insu de tous, dans une bonne famille moldue, pour la protéger, car Voldemort et ses Mangemorts commençaient déjà à sévir. Il avait idéalistement espéré que le Seigneur des Ténèbres et ses sbires seraient vite maîtrisés, et qu'il pourrait ensuite aller récupérer sa fille, pour la présenter officiellement à sa famille.
Mais malheureusement il s'était fait assassiné par des Mangemorts juste avant que Lily ne reçoive sa lettre de Poudlard. Néanmoins, ça ne l'avait pas empêché de protéger ses arrières –enfin ceux de sa fille plutôt, en laissant derrière lui un testament qui prendrait effet lorsque son héritière aurait dix-sept ans. Edgar avait ainsi légué à sa fille Lucida une fortune s'estimant à plus d'un milliard de Gallions, deux manoirs, le titre de Lady Bones et sa place au Magenmagot.
Cependant Gripsec annonça tristement à Harry, que Dumbledore avait réussi à dissuader Lily d'accéder à ses titres –et donc de dévoiler au monde sorcier qu'elle était la nièce d'Amélia Bones, en se servant du fait que ça allait aussi attirer l'attention de Voldemort, et la mettre davantage en danger. Elle avait donc décidé d'attendre que la guerre se termine. Hélas elle mourut avant d'en profiter.
Au moins la bonne nouvelle c'était que Dumbledore n'avait pas pu accéder aux coffres des Bones, pour ne pas éveiller les soupçons de la farouche directrice du Département de de le Justice Magique. Mais maintenant que cette dernière était morte, Harry ne doutait pas que le vieux rapace tenterait de spolier l'héritage de sa mère, qui était le sien désormais. Il s'inquiéta aussitôt pour Susan, qui selon toute logique s'avérait être sa tante, et qui à cause de lui devenait aussi une proie pour Dumbledore.
Foi d'Harry Potter, il n'allait pas la laisser entre les serres de ce dangereux vautour. Le fait de découvrir qu'il avait un membre de sa famille encore en vie, l'apaisa sensiblement. Et il était plus que déterminer à protéger sa tante, surtout que Susan était de très loin plus sympathique que Pétunia.
D'ailleurs en parlant de cette dernière, Harry eut le choc de sa vie en apprenant qu'elle et sa famille lui devaient plus de deux cents mois de loyer impayé, puisqu'il était de par sa mère le propriétaire du 4 Privet Drive. Sans parler de la centaine de millions de livres que Vernon devait à son père –et donc à lui, pour l'avoir aidé à monter son entreprise.
En gros, les Dursley s'étaient royalement foutus de sa gueule, pendant toutes ces années, en lui rabattant sans cesse les oreilles, qu'il leur devait tout, et qu'ils s'étaient montrés très généreux, en le recueillant chez eux. La bonne blague !
Ce fut donc un Harry tremblant de colère, qui demanda à Gripsec d'envoyer les plus féroces et agressifs recouvreurs de fonds de Gringotts, chez la famille de sa tante pour récupérer l'intégralité de ce qu'on lui devait, et ce, par tous les moyens possibles.
Avec un sourire qui ferait pâlir de jalousie un requin, Gripsec lui assura que ce serait fait dans les plus brefs délais. C'est ainsi qu'ils bouclèrent le rapport sur les fraudes de Dumbledore, et convinrent d'une date pour le prochain rendez-vous, où ils rencontreraient les avocats recommandés par le Gobelin.
Ils s'attaquèrent ensuite à l'héritage d'Harry. Et là, le Survivant comprit enfin pourquoi ses faux amis voulaient tant se débarrasser de lui.
Il était immensément riche –10 978 456 231 Gallions ce n'était pas rien (sachant qu'il lui manquait les 2 666 993 339 Gallions que Dumby lui avait chipé), en plus d'avoir un titre de Lord, et quatre places au Magenmagot en qualité d'Héritier des Potter, des Peverell, de Gryffondor et de Serpentard –par droit de conquête.
Sans parler des parts d'actions, qu'il possédait dans diverses entreprises, du monde sorcier à savoir : les Compagnies de fabricants de balais (Brossdur (5%), Comète (15%), et Nimbus (40%)), le magasin Barjow & Beurk (20%), la boutique de vêtements de Mme Guipure (25%), la Gazette du sorcier (30%), l'apothicaire Slug & Jiggers (35%), le magasin de farces et attrapes Zonko (récemment racheté par les jumeaux Weasley, dont il était déjà actionnaire avec 40%), la librairie Fleury & Botts (60%), et l'apothicaire Fleamont & Bones (80%).
Il y avait de quoi prendre la grosse tête !
Il pensa aussitôt à Drago Malefoy, et de fil en aiguille au fait que Narcissa Malefoy était une Black à la base. Il se demanda si le fait que Sirius ait été renié discréditait son testament qui désignait son filleul comme héritier, ou si le fait que la branche principale des Black n'ait aucun héritier direct, octroyait d'office ce statut à Drago. Il en profita donc pour demander à Gripsec, s'il pouvait aussi voir le gestionnaire des coffres des Black.
Par chance celui-ci était libre, et rejoignit le bureau de son collègue, pour s'entretenir avec son nouveau client. Harry découvrit ainsi qu'il héritait seulement de la fortune personnelle de Sirius –soit 1 900 256 378 Gallions, tandis que Drago lui héritait de toute la fortune –qui s'élevait à 6 555 474 630 Gallions, les actions et les titres des Black –ainsi que les sièges affiliés au Magenmagot (Yaxley, Flint, Croupton, et Lestrange), puisqu'il était désormais majeur.
Etant donné qu'à cause du statut de Mangemort de son père, leur famille avait perdu toute leur fortune, ce devait être un héritage bienvenu.
Certes le gryffondor n'aimait pas spécialement le serpentard à cause de leurs antécédents houleux, mais il n'en demeurait pas moins soulagé que son camarade ne se retrouve pas sans le sous et sans abri. Surtout que sans la mère de ce dernier, le Survivant n'aurait jamais pu survivre. Et même s'il avait déjà témoigné en la faveur de la femme et de son fils, il se sentait encore redevable, c'est pourquoi il se promit de passer leur faire une visite de courtoisie plus tard.
Lorsqu'il se pencha ensuite sur le dossier de ses biens immobiliers, Harry se dit que finalement il n'aurait pas besoin de dormir à l'hôtel.
Il possédait une dizaine de manoirs répartis à travers le monde : un à Toulon (en France), un à Leipzig (en Allemagne), un à Vladikavkaz (en Russie), un à Catanzaro (en Italie), un à Fribourg (en Suisse), un à Bangalore (en Inde), un à Mashiko (au Japon), un à Kunming (en Chine), un à Dungarvan (en Irlande) ,et un à Rowena's Pit (en Angleterre) –qui se trouvait aussi être le mieux protégé, puisqu'étant le manoir ancestral des Potter.
Sans compter le cottage à Godric's Hollow et la chaumière à Pré-au-Lard. Ainsi que deux manufactures –une de fabrication de Vifs d'or à Godric's Hollow, et l'autre d'empaquetage de produits de potions à Rowena's Pit.
Le choix d'Harry fut vite fait, et il demanda quand il pourrait visiter son manoir ancestral, le plus tôt étant le mieux. Il fut donc agréablement surpris en apprenant qu'il pourrait s'y rendre juste après son rendez-vous de la banque. Apparemment la demeure se serait transformée en sanctuaire magique au fil du temps, ce qui avait permis aux elfes de maison de survivre malgré la disparition de leurs maîtres. Et du coup ils n'avaient pas cessé d'entretenir l'endroit.
L'entrevue se termina très tard, et il faisait déjà nuit lorsqu'Harry enfila la chevalière de la Noble et Très Ancienne famille des Potter, qui le téléporterait directement devant l'entrée du manoir de son choix.
OooooooooO
A peine arrivé, il fut assailli par une dizaine d'elfes de maison, portant des habits de majordomes et de gouvernantes, où trônait fièrement le blason des Potter. Les femelles, au nombre de cinq, se présentèrent en premier, comme étant : Poppy, Gabby, Solly, Debby, et Nelly –la gouvernante en chef. Puis ce fut au tour des mâles : Tobby, Bobby, Robby, Gobby, et Kenny –le majordome en chef.
Après la dure journée qu'il avait eue, Harry se laissa volontiers chouchouter par tous ses elfes, et alla aussitôt se coucher après le dîner. Il était trop fatigué pour visiter le manoir.
Sa dernière pensée avant de s'endormir, fut que ses soi-disant amis devaient sans doute être en train de paniquer, après avoir constaté qu'il était parti.
-Bien fait pour eux ! Pensa-t-il à voix-haute, avant de sombrer dans un sommeil magique et réparateur.
Ce qu'il ne savait pas, c'était que maintenant que sa magie était libérée, il pouvait enfin recevoir son véritable héritage magique, en tant que créature magique.
A minuit pile, les esprits de ses ancêtres vinrent le visiter pour le couvrir de bénédictions, comme le voulait la tradition des Élus de la Magie. Ils avaient trois ans de retard, et le regrettaient amèrement, connaissant les épreuves auxquelles, leur bien-aimé héritier, avait été confronté. Mais le mal étant déjà fait, tout ce qu'ils pouvaient faire était de réparer les dégâts, et préparer son corps, son esprit et son âme pour qu'il puisse convenablement, faire face aux prochaines épreuves qui l'attendaient.
Le rituel qui à la base ne devait pas durer plus d'une demi-heure, se termina cette fois-ci au bout de sept heures. Ils avaient dû le purifier et le remodeler complètement. Le jeune homme représentait le défi le plus coriace, auquel ils aient jamais eu à faire jusqu'à présent. Ce fut un travail de longue haleine, mais qui en valait la peine, quand on connaissait la grandiose destinée, qu'était celle d'Harry Potter.
Après avoir admiré une dernière fois, le fabuleux fruit de leur dur labeur, les esprits se volatilisèrent enfin, en priant pour que leur descendant les rejoigne, le plus tard possible.
OooooooooO
Synchronisé à ses aïeuls, Harry se réveilla à sept heures, en ayant l'impression qu'on venait de le libérer, d'une charge colossale. Il ne s'était jamais senti aussi léger, même quand il était sous-alimenté. Galvanisé par cette merveilleuse sensation, il se dépêcha d'aller s'apprêter pour la journée, qui s'annonçait bien remplie.
Ayant pris l'habitude, d'éviter le plus possible, de croiser son reflet, il ne prit pas la peine de jeter un coup d'œil, dans le miroir mural de la salle de bain, en allant prendre sa douche, et se brossa les dents en gardant par réflexe, la tête baissée.
Mais lorsqu'il dut se vêtir, et qu'il constata avec étonnement que ses habits ne lui allaient plus, il releva brusquement la tête, pour aussitôt tomber sur le reflet, d'un type divinement beau, qui lui renvoyait son regard ahuri.
Incrédule, il se rapprocha du miroir, pour mieux s'observer. Il n'était plus le sosie de son père, même si certains traits subsistaient. Mais il était surtout devenu, le parfait mélange de ses deux parents. Dépité, il finit par comprendre, qu'il s'agissait de sa vraie apparence, et que celle d'avant, était sans doute l'œuvre de Dumbledore.
Au moins maintenant, on pouvait dire qu'il correspondait, à l'image de grand guerrier, que les sorciers s'étaient faits de lui, avant d'être déçus, à cause des machinations de Dumbledore. D'ailleurs il était désormais impossible de le reconnaître, tellement il était différent de l'ancien Harry Potter. Et il n'allait pas s'en plaindre.
Les changements les plus remarquables, étaient le fait que son affreuse crinière brune, avait été remplacée, par une soyeuse chevelure auburn, agréablement disciplinée, ses yeux (enfin débarrassés des ridicules lunettes rondes) avaient pris une envoûtante teinte vert noisette –aux reflets dorés, sa taille avoisinait désormais les deux mètres, et ses muscles s'étaient bien étoffés.
A force de s'examiner avec minutie, il se rendit compte que sa beauté, avait quelque chose de surnaturel. Il dégageait le même éclat que Fleur Delacour –désormais Weasley, mais en plus intimidant et puissant. Ses traits parfaitement symétriques, exprimaient une certaine sévérité. Il avait l'allure d'un dangereux prédateur, et comptait bien en tirer parti, sans aucun scrupule.
Satisfait de son nouvel aspect, il se détourna du miroir pour aller prendre son petit déjeuner. A peine fut-il sorti de sa chambre, qu'il vit apparaître Nelly et Kenny devant lui, à une distance respectable. Les yeux des deux elfes pétillaient de joie, tandis qu'ils observaient le nouveau physique, de leur maître.
Nelly ne put s'empêcher de faire une remarque.
-Je vois que Maître Harry Potter monsieur a enfin reçu son héritage de Feldor ! C'est un très grand honneur pour Nelly de servir un être aussi noble !
Apercevant la mine surprise d'Harry, Kenny décida de fournir quelques explications.
-Il se trouve Maître Harry Potter monsieur, que vous avez hérité des gènes Feldors de votre mère, ce qui fait de vous une créature magique.
Le Survivant n'en revenait pas. Maintenant il comprenait l'étrange impression qu'il avait en s'observant. Pourtant il n'avait jamais entendu parler des feldors, et se demanda si c'étaient des créatures dangereuses.
Voyant l'air encore plus confus de son jeune maître, Nelly intervint.
-Si Maître Harry Potter monsieur veut en savoir plus, il peut aller dans la bibliothèque privée du Chef de famille, il y trouvera toutes les informations qui pourront satisfaire sa curiosité.
Cette remarque eut l'effet escompté. Harry décida de passer y faire un tour dès qu'il aurait du temps libre. En attendant il devait d'abord se remplir l'estomac, puis prendre contact avec Susan et les Malefoy, et renouveler sa garde-robe, entre-autres.
Après avoir fini de manger, il écrivit des lettres qu'il envoya à sa tante, et à Mme Malefoy, où il leur demandait s'il pouvait les voir dans les plus brefs délais, sans entrer dans les détails. Par chance le manoir possédait une volière remplie de hiboux, qu'il put commissionner.
C'était dans ces moments-là, que son adorable chouette Hedwige lui manquait terriblement, elle avait été sa première véritable amie. Et peut-être bien la seule. Avait-il même, ne serait-ce qu'eu un seul, véritable ami sorcier ? Il se le demandait avec aigreur.
Ce fut à cet instant qu'il vit voler vers lui, une chouette haute en couleurs. Jamais de sa vie, il n'avait vu une chouette au plumage bleu turquoise, doré, bleu nuit, orange, argenté et rose. Voyant qu'elle transportait une lettre, il craignit un instant qu'elle provienne de ses faux-amis ou de Dumbledore. Mais après avoir eu la confirmation de ses elfes, que cette lettre était inoffensive, il se permit de l'ouvrir.
Il s'avéra que la lettre provenait de Luna Lovegood –pas étonnant vu sa chouette. La jeune fille semblait toujours aussi adorablement folle, et Harry était maintenant sûr qu'elle ne l'avait pas trahi. Elle paraissait trop détachée de ce monde, pour s'abaisser à comploter contre lui avec Dumbledore.
Et le fait qu'elle était actuellement, hébergée avec son père par Neville, excluait d'office ce dernier de la liste des traîtres, surtout que le brave jeune homme, avait transformé son manoir familial, en refuge pour les victimes de la guerre.
Harry fut d'ailleurs agréablement surpris, en lisant que Susan résidait aussi chez les Londubat. Ça lui facilitait les choses. Dès qu'il aurait terminé ses courses, il irait la voir directement là-bas.
OooooooooO
Pendant qu'Harry mettait en ordre ses affaires, le Square Grimmaurd tremblait sous la colère d'Albus Dumbledore.
-BANDE D'INCOMPETENTS ! COMMENT AVEZ-VOUS PU LE LAISSER FILER ?! TOUT CE QUE VOUS AVIEZ A FAIRE ETAIT DE LE GARDER ENFERME ICI ! CE N'ETAIT POURTANT PAS BIEN COMPLIQUE !
Recroquevillés dans un coin du salon, Ginny, Ron et Hermione se serraient les uns contre les autres en frémissant de peur. Jamais ils n'avaient vu leur directeur dans un tel état. Ils étaient tellement terrorisés qu'ils n'osaient pas prendre la parole, tandis que leur interlocuteur lui, commençait à sérieusement s'impatienter.
-Je vous ai posé une question ! Comment a-t-il réussi à sortir d'ici sans que ni vous, ni les sorts de surveillance, ne le remarquent ?! Même les sorts de traçage ne fonctionnent plus ! Bon sang ! Comment un sorcier aussi lamentable que lui, a pu réussir un tour de force pareille, alors que toutes ses capacités sont bridées ?! REPONDEZ PUTAIN ! JE SUIS SÛR QUE TOUT EST DE VOTRE FAUTE !
C'en fut trop pour les trois ados, dont les nerfs finirent par craquer, sous la pression. Ron se pissa dessus, Hermione s'évanouit, et Ginny se mit à chialer hystériquement. Devant ce pitoyable spectacle, Dumbledore dut se résoudre, à ne plus compter sur ces trois-là. C'était bien sa veine !
Voyant qu'il n'avait plus rien à faire dans l'affreuse demeure, il préféra s'en aller avant de commettre un meurtre –voire plusieurs. Il devait avertir les autres membres de l'Ordre du Phoenix encore en vie, pour qu'ils l'aident à traquer ce satané Survivant, qui ne savait pas tenir en place.
OooooooooO
Ça faisait maintenant plus d'un mois, que Dumbledore cherchait Harry partout, sans succès. Il fallait aussi dire que le fait de devoir conserver son statut de « mort », ne facilitait pas les choses.
Et il ne fallait surtout pas que Minerva McGonagall le découvre. Cette vieille chouette était pour lui une arme à double tranchant, correctement manipulée, elle pouvait lui être très utile –puisqu'elle était la plus puissante de tous ses alliés, mais si elle venait à découvrir ses manigances, elle pourrait très méchamment se retourner contre lui.
Il devait donc opérer dans l'ombre avec pour seuls complices Mondingus Fletcher, Arabella Figg, Percy Weasley et sa mère Molly. Les autres membres étaient soit morts, soit réfractaires à l'idée de tuer un jeune homme innocent, pour s'approprier sa gloire et sa fortune.
Malheureusement pour lui, c'étaient surtout ses alliés les plus honorables, qui avaient survécu à la guerre. Il devenait de plus en plus urgent pour lui de retrouver le rejeton Potter. Il n'y avait plus aucun Mangemort en liberté, et le Ministère avait été purgé, ainsi que le Magenmagot.
Son poste de Président sorcier avait été attribué à Amos Diggory, un incorruptible empêcheur de tourner en rond, surtout qu'il était redevable à Harry Potter d'avoir vengé la mort de son précieux fils. La place de premier ministre de la magie, était-elle occupée par Darius Greengrass, un homme d'action diablement intelligent.
Tous ces changements le pénalisaient, en plus du fait que le rituel dont il s'était servi, pour se faire passer pour mort, avait siphonné presque toute sa magie –d'où le fait qu'il devait retrouver Harry pour lui voler sa jeunesse et sa magie. Sans compter que la mort de Severus Rogue, l'avait privé d'un compétent Maître des Potions, qui lui aurait fourni gratuitement, les potions de Polynectar, dont il avait besoin pour se déplacer librement, dans le monde sorcier.
Vu qu'il était censé être « mort », il ne pouvait plus accéder, à ses coffres chez Gringotts. Il dépendait donc financièrement de ses fidèles, qui n'étaient hélas pas connus pour leur richesse.
Pour quelqu'un comme lui qui s'était laissé enivrer par le pouvoir et la richesse, c'était une pure torture que de vivre modestement et dans l'anonymat. La détresse commençait à lentement, mais sûrement le gagner. Il risquait d'atteindre le point de rupture, à tout moment.
Il ne lui restait plus qu'à espérer, qu'Harry se présente à Poudlard, le jour de la rentrée scolaire, et que Ron, Hermione et Ginny en profite pour le kidnapper. Ça ou le rituel de spoliation ex vitro, un immonde et imprévisible procédé de magie démoniaque, qui lui permettrait de voler toute l'énergie vitale et magique d'Harry, le tout à distance, avec juste le sang de sa victime.
Puisqu'il était très faible magiquement, il devrait s'entourer de six sorciers, pour compenser. Mais le rituel demeurait trop dangereux et aléatoire. Il ne l'utiliserait qu'en dernier recours. S'il touchait vraiment le fond.
Néanmoins il gardait bon espoir, que sa situation s'améliore.
Enfin jusqu'à ce que des Gobelins recouvreurs de fonds, apparaissent devant chez lui, pour saisir son manoir. Il dut s'enfuir en toute hâte, pour ne pas être découvert.
L'esprit agité, il parvint à peine, à se métamorphoser assez pour ne pas être reconnu, avant d'invoquer le Magicobus, pour se rendre au Square Grimmaurd, se retrouvant obligé de puiser, dans ses maigres réserves magiques et financières.
Se retrouver dans le sinistre manoir, n'améliora pas son humeur, malgré la présence de tous ses fidèles. Cela n'avait d'ailleurs pas manqué de le surprendre, puis de l'énerver.
-Mais qu'est-ce que vous faites tous là ? Vous vous réunissez en douce dans mon dos ?!
Seul le silence lui répondit. Ce fut à ce moment-là, qu'il remarqua leurs mines lugubres.
-Qu'est-ce qui se passe ici ? Pourquoi avez-vous l'air d'avoir croisé un Détraqueur ?
Pour toute réponse, Molly lui tendit un livre. Ayant un mauvais pressentiment, il s'en empara fébrilement, et faillit presqu'aussitôt le lâcher, lorsqu'il vit le titre : ''Complots d'Albus Dumbledore'', par Harry J. Potter.
N'en croyant pas ses yeux, il se mit à feuilleter le volumineux bouquin, qui recensait la plupart de ses manigances tordues. Arrivé au milieu du livre, il fut pris de tremblements convulsifs, puis tourna de l'œil.
Si Molly, Ginny et Hermione n'avaient pas déjà épuisé leurs réserves de larmes, elles auraient encore pleuré. Leurs vies étaient foutues. Elles ne pourraient plus, se balader librement dans le monde sorcier, sans subir les regards hostiles, de ceux qui avaient lu le livre. Et étant donné, que le maudit bouquin avait déjà été lu, par plus des trois quarts du peuple sorcier, autant dire qu'elles étaient dores et déjà devenues des parias.
Elles furent sorties de leur torpeur par Dumbledore, qui semblait s'être remis de son choc.
-Ce sale gamin ne me laisse plus le choix ! Je vais devoir procéder à au rituel de spoliation ex vitro, et vous allez tous devoir m'y aider !
Les six sorciers qui lui faisaient face, ne purent s'empêcher de frissonner de terreur. Mais ils obtempérèrent docilement.
OooooooooO
Confortablement installé dans un des fauteuils, du salon principal de son manoir familial, Harry sirotait de l'hydromel, en contemplant ses invités, avec un sourire satisfait.
Depuis qu'il s'était affranchi de l'emprise de Dumbledore, il avait mis chaque jour à profit, pour se réapproprier la vie qu'il méritait. Et dès que le vieux scélérat sortirait de sa planque, il lui collerait le procès du siècle. Déjà qu'avec le livre qu'il venait de publier, il s'assurait le soutien de la communauté magique.
La preuve étant que dans son salon se trouvaient les plus importants membres de cette communauté : Darius Greengrass –le Premier Ministre de la Magie, Amos Diggory –le Président Sorcier du Magenmagot, et Augusta Londubat –la Directrice du Département de la Justice Magique.
Neville, Luna et son père avaient aussi été invités. Tandis que Susan et Mme Malefoy résidaient définitivement au manoir. Il ne leur avait pas laissé le choix, mais ses intentions louables, faisaient qu'elles ne lui en tenaient pas rigueur. Elles se remettaient difficilement de leurs deuils, et avaient désespérément besoin d'un soutien moral.
Surtout Narcissa, qui venait tout juste de perdre son fils Drago, malgré tous ses efforts pour le sauver. Elle avait découvert trop tard, que son mari s'était servi, d'un ignoble procédé de magie obscure, pour façonner son héritier à son image, dès sa naissance.
Ce genre de rituel était monnaie courante chez les Malefoy, et ne causait généralement pas la mort de l'héritier. Mais Drago était un cas à part, puisqu'il avait été désigné par la Magie, pour être l'âme-sœur d'un feldor. Et l'intervention de Lucius avait entravé cette bénédiction, causant ainsi la mort de son fils unique.
Cette tragédie restait en travers de la gorge d'Harry, car il avait par la même occasion perdu son âme-sœur. Lorsque leur lien s'était brisé à la mort de Drago, il avait eu l'impression de subir dix Doloris en même temps. C'était un miracle qu'il soit toujours en vie –ou même sain d'esprit. Il portait bien son surnom de « Survivant ».
A chaque fois qu'il pensait à son ancien ennemi, il ne pouvait s'empêcher de se sentir coupable. Maintenant qu'il savait tout, en ce qui concernait les feldors, il regrettait de ne pas avoir pu, se libérer des griffes de Dumbledore plus tôt.
S'il avait reçu son héritage à quinze ans, comme c'était censé être le cas en temps normal, il aurait pu aller voir Drago, pour le délivrer de l'emprise de son père, d'un simple baiser, et ainsi se lier définitivement à lui. Il avait pleuré de dépit en le découvrant, et n'avait même pas tenté de se défendre, lorsque folle de chagrin, Narcissa l'avait roué de coups de poings, en le tenant pour responsable de la mort de son fils.
Si Susan n'était pas intervenu, la veuve désemparée l'aurait sans doute tué. Et il ne l'en aurait pas empêché, car s'étant amèrement rendu compte, que l'absence de son âme-sœur, le détruisait à petit feu. Ce qui le maintenait en vie, était sa soif de vengeance et son désir de protéger sa tante, et les rares proches qui lui étaient restés fidèles.
Et en hommage à Drago, il avait aussi décidé de s'occuper de Narcissa, et de l'aider à surmonter la perte de son enfant –ce qui n'était une mince affaire. Mais au moins, il pouvait compter, sur le soutien d'Andromeda Tonks, dans cette dure épreuve.
D'ailleurs cette dernière résidait aussi au manoir des Potter, car Harry prenait ses responsabilités de parrain du petit Teddy Lupin très au sérieux. Et il avait insisté pour que le bébé et sa grand-mère devenue brutalement veuve, viennent s'installer chez lui.
Son idée de rapprocher ainsi ses proches, avait rapidement porté ses fruits. Les sœurs Black s'étaient réconciliées –supportant mieux leur peine ensemble, Susan se sentait plus à l'aise en présence d'autres femmes –encaissant ainsi mieux l'absence de sa chère tante, et enfin le petit Teddy terminait de tous les rapprocher, en s'attirant l'affection de tout le monde.
La présence d'un si adorable bébé dans le salon, ne manquait pas de détendre l'atmosphère, égayant automatiquement les cœurs meurtris des adultes. Les représentants du Ministère, se disputaient presque pour pouvoir prendre le poupon dans leurs bras, sous le regard mi-amusé, mi-vigilant des sœurs Black.
Devant cette attendrissante scène, Harry se dit que tout n'allait pas si mal finalement. Le dîner se déroula mieux qu'il ne l'avait espéré. Et lorsque ses invités prirent congés, il avait le sentiment, d'avoir passé une journée fructueuse.
Il se faisait tard, et les autres résidents avaient déjà, regagné leurs appartements. Harry lui, s'enferma d'abord dans son bureau, pour apprêter les dossiers dont il aurait besoin, pour ses rendez-vous du lendemain, à la banque et au Magenmagot.
Lorsqu'il termina ce qu'il avait à faire, il alla prendre un bon bain chaud, puis après avoir enfilé un de ses nouveaux pyjamas en satin, se rendit dans la chambre de Narcissa.
Non pas qu'ils entretenaient une relation amoureuse ou sexuelle. En fait la veuve représentait pour le feldor, le dernier lien qui le rattachait à sa défunte âme-sœur. Et pour ce qui était de la Sang-pur, elle voyait le jeune homme comme celui qui aurait pu être son gendre –le considérant donc comme son fils.
Ils avaient besoin l'un de l'autre, pour pouvoir faire leur deuil. Ce qui les avait amenés à dormir l'un près de l'autre –les préservant par la même occasion des cauchemars.
Et sans qu'ils le sachent, c'était ce lien particulier les unissant, qui allait sauver Harry, du funeste sort que lui réservait, un certain groupe de sorciers malveillants.
Mais à quel prix ?
OooooooooO
Installés en cercle, autour d'une impressionnante rune, tracée avec du sang de licorne –au centre de laquelle Dumbledore se tenait, Mondingus, Molly, Ron, Ginny, Percy et Hermione, invoquaient les forces les plus ténébreuses de la nature.
Au bout d'une longue et épuisante incantation, Dumbledore se mit en trance, tandis qu'une suffocante fumée noire, jaillissait de tous les pores de sa peau, pour aussitôt se mettre à traquer, la victime qui lui avait été désignée.
Elle voyagea longtemps avant de trouver Harry Potter, et fondit sans plus tarder sur lui. Puis elle remarqua enfin qu'il s'agissait d'un feldor, placé sous la meilleure protection qui soit, celle que procurait les bras d'une mère aimante. Mais il était trop tard.
Les forces les plus pures de la nature se manifestèrent aussitôt –sous forme de brume scintillante, qui recouvrit Harry et Narcissa, pour ensuite les faire, tout simplement disparaître.
Voyant que sa victime était désormais hors de portée, et qu'il ne faisait pas le poids contre ses supérieurs, le démon vaporeux dut battre en retraite. Etant donné qu'il ne pouvait pas repartir d'où il venait, sans l'âme de sa victime, il désigna ses invocateurs comme substitut, à titre de compensation, pour lui avoir fait perdre son temps.
Dumbledore et ses sbires périrent donc, dans d'atroces souffrances, en se faisant lentement dévorer l'âme, par l'impitoyable démon.
OooooooooO
Entretemps les corps du feldor et de sa protectrice, avaient été désintégrés, car l'intervention de l'Être de lumière, était à double tranchant.
Mais comme la nature avait horreur du vide, et que la Magie avait encore plus horreur qu'un de ses Elus disparaisse avant d'avoir accompli sa destinée, il fut décidé en hautes instances, que l'âme d'Harry Potter serait envoyée dans le passé, pour réintégrer le corps qu'il avait, lors de sa première manifestation de magie accidentelle.
Par souci d'équité, ce privilège fut aussi accordé à Narcissa Malefoy. Et pour ne pas répéter les erreurs du passé, les deux âmes conserveraient les souvenirs de leur ancienne vie.
Ça promettait d'être intéressant !
Mais ça c'était une autre histoire…
