Les ténèbres, le vide, le froid…

C'est donc cela que l'on appelle la mort ?
Les ténèbres…le vide…le froid…
Les ténèbres depuis que ta lumière à cessé d'éclairer mon chemin
Le vide depuis que mes bras n'enlacent plus que ton image.
Le froid, depuis que ta voix ne réchauffe plus mon âme.

J'ai toujours vécu dans les ténèbres
Etre voué à une éternelle damnation.
Etre écarté d'une quelconque rédemption, je poursuivais ma route à travers ce monde qui ne signifiait rien pour moi.
Ni d'ici, ni d'ailleurs, j'errais sans autre but que celui d'obéir, aveugle, à ceux qui prétendaient vouloir mon bien sans pour autant savoir à qui…ou plutôt…à quoi ils s'adressaient.
Je pensais que c'était mon destin, que je ne pouvais y échapper…et tu es arrivé…
Simple ombre à leurs yeux, tu es devenu, aux miens, le soleil que je ne pouvais voir.
Ce reflet que je refusais de voir.
Nous étions pareil toi et moi, deux êtres vivant à l'écart du monde.

Alors que j'errais dans les ténèbres, tu as su éclairer mon chemin…
Je me suis toujours senti vide…
Ni homme ni…quoi que ce soit…
Je ne savais pas ce que j'étais…ni même si j'étais réellement.
Bien sur, comme les autres, je marche, je me nourrie, je peux être blesser mais à quoi bon ?
A quoi bon si tout ceci ne fait qu'augmenter cette sensation de vide ?
Tout ce que j'ai jamais reçu n'a fait que me montrer que je n'étais pas réel…jusqu'à ton arrivé…
Tu m'as donné tout ce que tu avais, sans rien demander en échange.
J'étais seul, nous étions deux.
Deux ne formant qu'un, un tout, une unité.
Tu as su combler ce vide

Le froid a été, depuis mon apparition, mon seul compagnon.
Maître des flammes dans un monde gelé, je le subissais sans pouvoir faire qui que ce soit pour y échapper.
Plus j'essayais, plus je m'enfonçais dans cette glace qui prenait petit à petit le contrôle.
Prisonnier de celle-ci, je baissais petit à petit les bras sans même me soucier de conséquences, après tout, je n'étais pas réel…
Ta présence a réchauffé mon corps et mon âme.
A tes côtés, je n'ai jamais eu froid.
Maître des flammes dans mon monde gelé, je découvrais ce qu'était que cette chaleur sensée être mienne.
Cette chaleur, insufflée par ta présence, m'a permis de voir réellement le monde.

C'est bien la mort n'est-ce pas ?
Ces ténèbres qui m'avalent.
Ce vide qui se creuse dans ma poitrine.
Ce froid qui s'empare de mon être alors que tu t'éloignes de plus en plus sous cette pluie battante.
La pluie n'est jamais tombée sur cette ville onirique, comme les larmes n'ont jamais coulées sur mes joues…jusqu'à aujourd'hui.

- Axel…Axel ?
La ville autour de moi disparaît tandis que, devant mes yeux, ce jeune homme, cette partie de toi, s'agite.
- Axel, que voulais tu au fond ?
- Je voulais juste…
C'est bien la mort, je le sais.
- …juste revoir Roxas…
Un jour tu m'as dit…
- …avec lui…
Que selon toi, avant de mourir, on revoyais le visage de ceux que l'on aimais…
- …c'était comme avoir…
C'est sans doute pour cela que je te vois me sourire au loin.
- …un cœur.