Bonjour!

Ca fait un moment que j'ai écris cette fic mais je l'ai laisser dans un coin de mon armoire (le concept me fait un peu mal au coeur et j'hésite quand à la fin)... Elle n'est pas encore terminé mais je travaille dessus! Enfin, pour celle-ci, tout dépendra de vos retours je suppose, donc dites moi ce que vous en pensez :)

* Cet amour que je ne voulais pas *

- Chapitre 1 -

Clip-Clap-Clip-Clap-Clip-Clap-Clip-Clap…

J'étais devenu une coquille vide, sans but, sans espoir, sans vie, sans utilité dans ce monde sauf celle d'illustrer humainement le mot « misérable ». Oui, j'étais misérable mais je ne pouvais en vouloir à personne sauf à moi-même.

Si seulement je ne l'avais pas aimé, si seulement je n'avais pas engagé mes sentiments dans cette relation sans espoir ! Si seulement je pouvais étouffer ce que je ressens !!! Mais c'était au dessus de mes forces… Il m'avait envoûté avant même que je m'en rende compte et ce sortilège était si fort que personne ne pouvait m'en délivrer, pas même ma propre volonté.

Je savais depuis le début que je n'avais aucune chance… Ses valeurs et les préjugés de la société dans laquelle il avait grandi ne pouvaient le disposer à aimer un autre homme. Et même s'il n'avait pas ce blocage ou même si j'étais né en tant que fille, rien ne m'assurait qu'il m'aurait aimé.

Bien que j'aimais lui rappeler notre engagement en toutes circonstances, je m'étais interdit d'espérer ou de croire qu'un jour il pourrait accepter mes sentiments et les retourner.

Avait-il une idée du supplice qu'il me faisait vivre ? Je pense bien que non. Il ne voulait faire souffrir personne mais ses idéaux bien souvent naïfs avaient tendance à me faire du mal. Bien sûr ce n'était pas que de sa faute, après tout, je pouvais y mettre fin moi-même mais je tenais beaucoup trop à lui, à notre relation pour détruire la seule chose qui me liait à lui : nos fiançailles accidentelles.

Je savais qu'il ne m'aimerait jamais et qu'il rencontrerait un jour la femme de sa vie. Je m'y étais préparé… Je m'y étais résigné…

La réalité qui me frappait était bien plus douloureuse que toutes les blessures qui avaient pu m'être infligé au cours de ma vie et les émotions qui en découlaient me détruisaient…

Clip-Clap-Clip-Clap-Clip-Clap-Clip-Clap…

Le bruit des sabots sur l'asphalte me berçait… Si seulement je pouvais disparaitre ! Si seulement je pouvais m'en aller loin pour ne pas témoigner de son bonheur… De LEUR bonheur.

Je souhaitais qu'il soit heureux mais inévitablement, cela me faisait souffrir… Et ça ne me rendait que plus misérable…

« -Fram ! »

« Wolfram ? »

Je sursautai à mon nom et leva mon regard vers mon frère ainé. Je fus étonné de voir qu'il trottait à côté de moi, l'expression inquiète. Il devait normalement se trouver à la droite du carrosse, Yosak à la gauche et moi, à l'arrière. « Qu'y-t-il Conrad ? »

Son regard était tombé sur mes mains. « Ne serre pas autant tes poings, tu vas finir par te blesser. » Me dit-il. Mes mains étaient devenues blanches à trop serrer les rênes de mon cheval tandis que mes ongles s'étaient enfoncés dans ma peau à me faire saigner. Lorsque je les desserrai, il leva les yeux pour croiser mon regard. Son visage se durcit pour devenir plus sévère. « Et puis, sois plus vigilant. Tu es bien placé pour savoir que tes sentiments doivent passer après ta mission. Ne laisse pas tes pensées réduire ton habilité. »

Je détournai mon regard et ma tête en mauvaise foi. « Tu n'as pas à me sermonner sur des points si évident ! »

Il m'esquissa son sourire de toujours. « Bien. Je suis heureux de te l'entendre dire. » Me dit-il avant de regagner son poste.

La mission en question n'était pas vraiment difficile. Elle consistait simplement à escorter le carrosse d'une humaine, celle de la nouvelle fiancée de Yuuri…

Le jour où il m'apprit la nouvelle me revint. Son visage si désolé, ses sourcils tombant et son regard rempli de pitié, ses balbutiements et ses mots incohérents qui me criaient sa culpabilité me laissait encore un goût amer.

Yuuri était partit pendant plusieurs mois en voyage initiatique à travers Shin Makoku en compagnie de Conrad et Gunter. Ils avaient préparé cela en secret et je n'en fus informé qu'après leurs départs. Je ne pouvais compter le nombre de fois ou j'avais tenté de quitter le château pour les rejoindre, combien de fois j'avais supplié Gwendal et supporté tout les sermons qui s'en suivaient. Je n'avais jamais vu mon frère si déterminé. En général, lorsqu'il m'interdisait d'une chose, il me laissait souvent arriver à mes fins à un moment ou à un autre. La seule fois où il était resté vraiment ferme quand à ma position remontait à la guerre et je commençais à me poser des questions concernant le véritable objectif du voyage ainsi que la raison pour laquelle j'étais tant tenu à l'écart.

A son retour, Yuuri était plus distant que jamais et m'évitait comme la peste. Ce n'est qu'à cause de ma ténacité, ma détermination et mes constantes accusations qu'il se décida enfin à me dire la vérité : Au cours du voyage, il avait rencontré une jeune paysanne humaine dont il était tombé amoureux. Léa l'avait-il appelé. Il avait prononcé ce prénom avec tant de tendresse et d'amour dans ses yeux que cela m'arracha le cœur. Mon estomac se noua à m'en donner la nausée.

Il m'expliqua que parce qu'il aimait une autre personne, il devait rompre nos fiançailles. Seul Shinou devait savoir à quel point j'avais dû me contrôler afin de ne pas exploser, exprimer ma colère, mon mécontentement, mon sentiment d'injustice, de trahison, de peine, d'humiliation mais surtout de perte. Mes mains et mes lèvres tremblaient, mes yeux me picotaient et chauffaient mais je parvins à lui dire : « Je comprends » et il me répondit avec de l'espoir dans la voix : - « Vraiment ?! J'avais tellement peur… Non, non ! » Me dit-il en secouant les mains devant moi puis se frotta la nuque. « Je n'avais pas peur que tu me tapes ou que tu me fasses des reproches. J'appréhendais de te dire tout ça parce que je ne voulais pas te faire de la peine et surtout… J'avais peur de te perdre ! J'ai besoin de toi Wolfram, tu es un ami important pour moi. » Oui… Tout comme l'était Conrad ou n'importe qui dans le château de la promesse du sang. Je n'étais pas plus important que quelqu'un d'autre à ses yeux. Yuuri ne se rendait pas compte de ce qu'il disait et du poids que cela avait dans ma vie, c'est pour cela que je le traitais d'imbécile. On me reprochait souvent d'être impulsif, que je disais les choses avant de les avoirs pensés et que je n'avais pas de tact mais la naïveté de Yuuri et son ignorance étaient tout autant blessantes. Il ne savait pas à qu'elle point je souffrais et encore moins ce qu'il m'en coûtait de lui donner un semblant de calme, de retenir la tempête qui déferlait en moi !

Après ce fameux jour, tout se fit rapidement. Yuuri voulait hâter le mariage tandis que Gwendal et Gunter étaient complètement contre leur union à cause de la différence sociale et raciale. Dans leurs débats, je préférais rester à l'écart et passer du temps avec Greta afin de ne pas témoigner de l'acharnement de mon ex fiancé. Ca me faisait mal de le voir tant dévoué, tant amoureux d'une autre personne. Ca me brisait le cœur un peu plus à chaque fois. Après quelques mois de batailles, Gwendal et Gunter finirent par s'incliner et nous voilâmes, sur le chemin de retour, ramenant sur les terres de Shin Makoku sa future reine, Léa.

Je pouvais entendre de temps à autre leurs petits rires à travers le carrosse et à chaque fois, une vague d'amertume me consumait. Je devais me retenir pour paraître calme, mais plus je prenais sur moi, plus je me détruisais. A ce rythme là, je savais que je ne pourrais pas survivre ou supporter longtemps de vivre près d'eux. Je risquais d'exploser d'un moment à l'autre et vraiment blesser quelqu'un. Oui, je pouvais devenir un danger pour les autres et cela m'effrayait plus que je ne voulais l'admettre.

« C'est dans le prochain village que nous nous arrêterons, Conrad ? » Entendis-je la voix de Yuuri et je serrai les dents de colère. Il n'avait rien fait mais ça me faisait trop mal... Même d'entendre sa voix. Pourquoi m'avait-il assigné à cette mission ? N'avait-il pas assez de bon sens pour savoir que de les voir ensemble me rendrait malheureux ? Je pouvais accepter qu'il aime une autre personne, après tout, je ne pouvais pas l'obliger à m'aimer. J'étais prêt à rester à ses côtés et continuer à le servir comme il le souhaitait juste pour lui montrer qu'il n'avait pas perdu l'ami qu'il avait en moi. J'étais même prêt à rester courtois avec elle, juste pour lui, juste pour son bonheur. Tout ce dont j'avais besoin, c'était d'un peu de temps et de la distance pour accepter la situation et m'y adapter. Je ne lui en demandais pas tant !

Est-ce que Yuuri voulais m'abattre en me montrant que je n'avais jamais eu ni n'aurais jamais aucune chance avec lui ? Voulait-il me donner une leçon pour que je ne m'approche plus de lui ? Avait-il quelque chose à me montrer, à me prouver ? Ou pensait-il simplement que je pouvais me remettre d'une déception amoureuse en l'espace de quelques semaines ?

« C'est bien ça votre majesté. » Répondit Conrad avec un sourire « Après cette escale il nous restera un jour de voyage avant d'arriver au château. ».

« Yuuri, Appelle-moi Yuuri, Conrad ! » Rouspéta-t-il.

Je détournais mon visage sur le côté pour regarder le paysage. J'étais épuisé émotionnellement et je ne voulais plus rien avoir à faire avec Yuuri… J'avais pris ma décision : Dès notre retour, je rédigerai une lettre pour être posté loin des terres de la capitale, loin de leur nid d'amour. C'était ma seule salvation.

Le village était en pleine effervescence. Le monde fusait dans les petites rues pavées à cause d'une grande foire donnée en l'honneur de la prochaine union entre le Maou et une paysanne. Si la noblesse avait du mal à accepter cette union, les personnes de basse abstraction s'en réjouissaient car Lady Léa représentait pour eux, l'espoir.

Du coin de l'œil je vis Yuuri tendre une main vers la porte du carrosse afin d'aider la jeune femme à sortir. Elle la saisit avec élégance et réjouit le monde de sa beauté.

Je l'admettais, elle était belle. Ses cheveux châtain doré mettaient en valeur ses yeux de rubis tandis que l'ovale parfait de son visage, son petit nez fin et droit ainsi que la légère teinte rosé sur ses pommettes flattaient son apparence. Je pouvais comprendre pourquoi Yuuri avait succombé mais cela me rendait encore plus amer. En plus, je doutais qu'il puisse seulement tomber amoureux de son physique, donc même si je ne la connaissais pas et que je n'avais aucune envie de la connaître, je savais qu'elle ne devait pas être mauvaise.

Nous marchions dans la rue bondée de monde, traversant les stands des marchands ambulants. Conrad ouvrait la route, derrière lui, Yuuri tenait précieusement la main de Léa. Tout deux regardaient avec émerveillement leurs alentours. Comme je fermais la route, mes yeux étaient fixés sur leurs mains jointes. A cette vue, mon cœur se serra douloureusement tandis qu'un nœud se forma dans ma gorge. Combien de temps pourrai-je survivre à ça ? Arriverait-il un moment où la tempête en moi se calmerait ? J'en doutai… Mais une chose était sûre, plus jamais je ne laisserai une personne avoir un tel pouvoir sur moi. Plus jamais ne n'aimerai.

Alors que j'étais à nouveau perdu dans mes pensées, un éclat argenté comme celui du reflet du soleil sur une lame attira mon attention à ma gauche. Mes yeux s'écarquillèrent et avant que je ne m'en rende compte, je m'étais élancé vers la fiancée de Yuuri afin de la protéger du danger imminent.

« ATTENTION !!! » M'écriai-je.

Je sentis un corps étranger pénétrer ma poitrine laissant une sensation froide et tranchante. Je ne réalisais pas ce qui se passait. Tout s'arrêta l'espace d'un instant. Je revoyais des images de ma vie défiler devant mes yeux. Lentement je recommençais à entendre le bruit de la foule et les cris de stupeur des gens qui m'entouraient.

« WOLFRAM-SAMA !!! WOLFRAM-SAMA !!!! NON QU'AI-JE FAIS ?!!! NON !!! » Criait la voix d'un enfant.

Je sentis mon corps flotter comme si quelqu'un me portait.

« Ca va aller gamin. Ca va aller… Tiens le coup. » Me soufflait la personne qui me portait.

Yuuri… Je n'entendais pas sa voix… Il n'était pas blessé ?!! Même le son le plus infime de sa voix suffirait à m'assurer qu'il était sain et sauf mais avant que je ne m'en rende compte, j'étais plongé dans l'obscurité.

Il n'y avait rien d'oppressant dans le noir qui m'entourait, j'avais juste l'impression de planer. Perdant toute notion d'espace et de temps, je me laissais flotter dans le néant sans but, sans foi, sans ambition, sans aucun des sentiments qui avaient pu m'animer au cours de ma vie.

Qu'est-ce que j'étais ? Qui j'étais ? Je n'en avais aucune idée ou peut-être devais-je dire que je ne m'en souvenais plus… La seule chose dont j'étais conscient était que mon tout mon être était léger, libéré de toutes douleurs. Je vis soudain une lueur qui peu à peu s'élargissait, s'approchant de moi à une vitesse folle. Bientôt je fus baigné dans la lumière et je fermai instinctivement les yeux pour éviter d'être aveuglé.

Lorsque je sentis que la lumière se dissipait je les rouvris et fus surpris d'être accueilli par les prunelles rubis d'un jeune homme aux cheveux noir de jais. Il me regardait avec douceur et fascination tandis que son large sourire illuminait son visage aux traits réguliers. Cela éveilla en moi une grande nostalgie.

« Okaeri* Wolfram ! » Me dit-il en souriant.

Mes lèvres bougèrent d'elle-même tandis qu'elles prononçaient un mot qui m'était étranger. « Yu… Yuuri » Balbutiai-je d'une voix rauque.

Le jeune homme fronça des sourcils. « Non… Je m'appelle Kazuki. Shibuya Kazuki. Yuuri est le nom de mon père. »

TBC

Okaeri: Mot que les Japonais emploient en s'adressant à une personne lorsqu'elle rentre/revient à la maison.