Auteur: Asrial
Base: Lancedragon
Genre : POV / angst
Couple : Raistlin/Paladine ; Raistlin + Nuitari
1 Entropie
2 Chapitre 1 : Vide
La douleur explose dans mon cerveau une seconde.
Je ne sais plus où je suis.
Mon bureau ?
Comment .
***
Vide..
Néant d'une existence.
La nuit recouvre Palanthas comme un noir linceul que rien ne semble pouvoir déchirer un jour.
Il est plus de quatre heures du matin et je ne dors toujours pas..
Quelle importance.
J'appuie mon front brûlant sur le chambranle de la fenêtre. Le froid de la pierre s'insinue lentement en moi, glissant le long de mes muscles, à l'intérieur de mes veines, glaçant mon sang.
Non.
Il n'y a rien à glacer.
Il n'y a rien en moi.
Mon regard mort se pose sur les Bois de shoikan avec son habituelle morne indifférence.
Je m'en fiche.
Rien de tout ce qui se passe en ce moment n'a la moindre importance à mes yeux.
Quelque chose, un jour, a-t-il eut une quelconque importance de toute façon ?
Je ne parviens pas à m'en souvenir.
J'ai parfois l'impression d'être comme ces acteurs de théâtre portant un masque blanc dont les émotions peintes à la commande sont la seule expression.
Ce masque me sied depuis si longtemps.
Il épouse si étroitement mon visage en une parodie de sentiments.
Plaisanterie.
Ma vie elle-même n'est qu'une sombre mascarade.
Je suis ici, appuyé contre la pierre glacée à contempler l'extérieur, sans rien y voir, sans rien y chercher. sans rien du tout.
Mes yeux se ferment a moitié, je suis si fatigué.
Je tremble d'un froid tout intérieur.
Qu'elle importance.
Qui s'en soucie de toute façon..
Certainement pas toi.
Toi pour qui j'aurais pu éprouver quelque chose. Peut-être.
J'entends des bruits de draps froissés, de toux d'hiver et quelque gémissements de cauchemars monter des chambres des apprentis.
J'ai froid.
Je frissonne en songeant que demain, dans quelques heures maintenant, il me faudra faire encore une fois bonne figure, passer encore un jour supplémentaire à exposer au monde un sourire de circonstance, tellement utilisé et usé qu'il en vient à glisser sur mon visage avec une telle aisance qu'il est tout ce que je puis encore montrer.
Je ne suis plus que ça.
Ce mensonge sans cesse répété sans que quiconque ne songe une seconde qu'il puisse en être un.
Ce masque imperturbable et infranchissable qui me protège de l'extérieur depuis si longtemps que je ne parvient même plus à l'abattre pour m'en libérer.
J'ai voulu jouer un rôle.
Et à trop jouer, j'ai fini par m'y perdre.
Il est cinq heures.
Dehors, une mince aube blafarde ne va pas tarder à titiller de ses rayons jaunis le sommet de la Tour et le Clocher du Temple.
Un sourire sans âme monte à mes lèvres.
Il n'exprime rien.
Ni amusement, ni dérision.
Il n'est que mécanique.
Comme moi.
Je ne vis que par habitude, pas paresse de m'en aller.
Puis-je espérer par craindre de blesser quelque uns ?
Possible.
Non. Je ne crois pas. Après tout. Je ne suis. Qu'un mage noir. Je ne serai pas regretté. Mon pouvoir, peut-être, moi, certainement pas.
Mon sourire disparaît lentement, imprimant son malaise dans les pierres de ma chambre.
Juste un reflet malsain et mort d'un geste autrefois emplis de douceur et de plaisir.
Si autrefois il y a eu.
Quand suis donc devenu si froid et détaché ?
Quand donc ai-je perdu cette capacité à m'émouvoir et à ressentir autre chose que de la peur et de l'angoisse ?
J 'ai peur.
J'ai beau chercher, je ne parviens pas à me souvenir de mon dernier véritable rire, de la dernière fois où mon âme c'est réellement réchauffé à la flamme d'un autre, partageant, un instant, son bonheur et son plaisir de vivre.
Je suis si embrouillé.
J'ai froid.
Je ferme la fenêtre et me roule en boule sur mon lit glacé, dans un nid de couvertures.
Aussi froid et vide que mon âme.
Puis-je espérer que sous les couches de glace palpite encore un faible c?ur chaud et doux ? sensible et tendre, n'attendant qu'une chaise, que veuille bien fondre la glace qui le recouvre pour se nourrir de son eau et croître vers la lumière de cette chaleur ?
Ha. comme il est parfois doux de rêver. pour aussi ridicule et stupide que soit un tel espoir.
Un éclat de voix éclate dans les étages inférieur. Un des couples d'apprentis qui se dispute encore. Je n'aime pas ça. je n'aime pas entendre leur cris. Je n'en ai que trop entendus. Je ne les ai que trop redoutés.
Je frémis.
La température dans la pièce a encore quelque peu chuté.
Je ne parvint même pas à m'y intéresser suffisamment pour me lever et faire partir le feu dans ma cheminée.
Mes yeux se ferment tout seuls.
J'ai froid. un froid intérieur qui me transit sans espoir qu'un jour il puisse relâcher son étreinte sur moi.
Je me sens mal. Oppressé.
Qu'elle est donc cette sensation qui me parcourt.
J'ai l'impression de mourir.
Une sensation que je connais si bien.
L'impression de n'être rien, juste une ombre qui n'affecte personne, juste une souffle dont la disparition ne serait pas ressentit par qui que ce soit.
Seul.
Si seul.
Je rêvais, autrefois.
J'espérais.
Il y a. Si longtemps ?
Je ricane.
Le son de ma voix résonne métallique à mes oreilles, sans vie..
Sans rien.
Je me lève et arpente la pièce, pieds nus.
Les tapis de moutons sont doux sous mes pas.
Voilà bien la seule douceur que je reçois. La simple caresse de tissus glissant sur ma peau.
Que ne donnerais-je pour encore ressentir, pour encore avoir quelque chose en moi.
Pour avoir qu'un près de moi..
Je fixe un point droit devant moi sans le voir.
Il n'a aucun intérêt.
Il n'est rien.
Il n'est là que parce que je le regarde en cette seconde.
Il ne doit son existence à cet instant que par ce que je lui donne une raison d'exister en le fixant sans fin.
Je suis comme ce bout de mur taché de suie.
Immobile, froid.
Sans rien pour qu'on le remarque.
Sans rien pour qu'on l'apprécie.
Je dis une bêtise.
Les rares fois où l'on se rend compte de son existence, ne gagne d'intérêt que quelque instants de moquerie et de dédain, vite éliminé comme on tourne la page blanche d'un livre à l'histoire ridicule.
Peut-être devrais-je faire un effort pour rappeler à moi l'attention des autres. Quelle importance. Je ne suis qu'un agréable jouet que l'on utilise lorsque l'on n'a rien d'autre sous la main avant de l'oublier derechef dans un coin tandis que de petits camarades viennent se joindre à leur tour à la ronde .
Quand ai-je pu me mêler à la ronde pour la dernière fois.
Je lâche un rire grinçant.
J'ai beau chercher, je ne parviens pas à me souvenir avoir été accueilli dans les jeux des autres une seule fois, sinon comme souffre douleur.
Allons, qu'ai je à me plaindre, c'est déjà quelque chose n'est ce pas ? Etre un jouet pour des petits monstres sans scrupules qui prennent leur plaisir à voir souffrir celui qui n'a pas la place dans leur catégorie.
Combien de fois ai-je rêvé de pourvoir utiliser ma magie ainsi.
Combien de fois ai-je rêvé de pouvoir être l'un des leur.
Combien de fois ai-je rêvé d'être. Plus humain ???
Non, ce n'est pas le terme non plus.
Quoique.
Est-ce humain mon manque de sentiments pour qui que ce soit à part un seul être ?
Est-ce humain ce besoin de solitude ?
Est-ce humain cette recherche perpétuelle de protection dans l'anonymat ?
Ho, par les dieux. Je ne sais même plus ce que je dis et encore moins ce que je ressens.
Pourquoi suis-je en train de me plaindre de quelque chose que j'ai recherché toute ma vie.
Ce que j'ai cherché.
Ou ce que l'on m'a poussé à choisir.
Ai-je eu le choix ?
La solitude ou la folie.
La tristesse ou le désespoir.
L'envie ou la souffrance.
Est-ce un choix ?
Ce fut pourtant ma vie.
Dit moi, Paladine. Toi qui t'enorgueillis de ton équité, quand donc aurais- je le droit à ma part de bonheur, quand donc aurais-je le droit à un peu de chaleur ?
Dis-moi. Juste un peu.
Juste.
J'ai froid.
Juste un peu de chaleur en fait.
J'ai froid.
Si protecteur.
Si froid.
Je ne sens plus rien.
Je m'embrouille encore un peu plus.
Quelle importance. ?
Qui s'en soucie. ?
Juste un peu de chaleur.
Juste une étreinte.
Une caresse.
Juste.
L'impression d'exister.
L'impression d'être soi.
Juste. toi.
Paladine, s'il te plais. donne moi juste une chance.
Juste une.
Juste pour que je puisse vivre un instant.
Vivre une fois.
Juste.
Etre humain.
S'il te plait.
***
Takhisis repoussa du bout de la patte le corps du mage recroquevillé à ses pieds.
Il était vivant pourtant, même si ses yeux étaient vides de toute intelligence.
Un mince filet de salive coulait au coin de sa bouche sans qu'il fasse mine de l'essuyer.
Elle lâcha un petit bruit de dégoût et le jeta à terre.
La robe tachée de rouge sur jeune homme, collée à ses plaies, endiguait quelque peu la perte de sang. Juste assez pour rendre son agonie plus longue et plus douloureuse.
La déesse lui jeta un petit regard attristé.
Son plus beau jouet mourant à ses pieds.
Quelle tristesse.
Paladine soupira.
Juste une fois, Raistlin.
Être humain juste une fois.
Il avait fait de son mieux pour soulager le trop lourd fardeau qu'ils avaient placé sur les épaules frêles du jeune homme.
Mais il l'avait brisé.
Juste une peu de chaleur.
Le dieu attendit le départ de sa s?ur puis vient prendre le corps torturé dans ses bras.
Le corps contre le sien était frêle comme celui d'un enfançon, fragile, délicat et abandonné à tout.Résigné.
Sa gorge se serra.
Gentiment, il se releva, lui caressant les cheveux avec douceur.
"- Dort mon, enfant, dort. A ton réveil, je serais là.
A suivre
Base: Lancedragon
Genre : POV / angst
Couple : Raistlin/Paladine ; Raistlin + Nuitari
1 Entropie
2 Chapitre 1 : Vide
La douleur explose dans mon cerveau une seconde.
Je ne sais plus où je suis.
Mon bureau ?
Comment .
***
Vide..
Néant d'une existence.
La nuit recouvre Palanthas comme un noir linceul que rien ne semble pouvoir déchirer un jour.
Il est plus de quatre heures du matin et je ne dors toujours pas..
Quelle importance.
J'appuie mon front brûlant sur le chambranle de la fenêtre. Le froid de la pierre s'insinue lentement en moi, glissant le long de mes muscles, à l'intérieur de mes veines, glaçant mon sang.
Non.
Il n'y a rien à glacer.
Il n'y a rien en moi.
Mon regard mort se pose sur les Bois de shoikan avec son habituelle morne indifférence.
Je m'en fiche.
Rien de tout ce qui se passe en ce moment n'a la moindre importance à mes yeux.
Quelque chose, un jour, a-t-il eut une quelconque importance de toute façon ?
Je ne parviens pas à m'en souvenir.
J'ai parfois l'impression d'être comme ces acteurs de théâtre portant un masque blanc dont les émotions peintes à la commande sont la seule expression.
Ce masque me sied depuis si longtemps.
Il épouse si étroitement mon visage en une parodie de sentiments.
Plaisanterie.
Ma vie elle-même n'est qu'une sombre mascarade.
Je suis ici, appuyé contre la pierre glacée à contempler l'extérieur, sans rien y voir, sans rien y chercher. sans rien du tout.
Mes yeux se ferment a moitié, je suis si fatigué.
Je tremble d'un froid tout intérieur.
Qu'elle importance.
Qui s'en soucie de toute façon..
Certainement pas toi.
Toi pour qui j'aurais pu éprouver quelque chose. Peut-être.
J'entends des bruits de draps froissés, de toux d'hiver et quelque gémissements de cauchemars monter des chambres des apprentis.
J'ai froid.
Je frissonne en songeant que demain, dans quelques heures maintenant, il me faudra faire encore une fois bonne figure, passer encore un jour supplémentaire à exposer au monde un sourire de circonstance, tellement utilisé et usé qu'il en vient à glisser sur mon visage avec une telle aisance qu'il est tout ce que je puis encore montrer.
Je ne suis plus que ça.
Ce mensonge sans cesse répété sans que quiconque ne songe une seconde qu'il puisse en être un.
Ce masque imperturbable et infranchissable qui me protège de l'extérieur depuis si longtemps que je ne parvient même plus à l'abattre pour m'en libérer.
J'ai voulu jouer un rôle.
Et à trop jouer, j'ai fini par m'y perdre.
Il est cinq heures.
Dehors, une mince aube blafarde ne va pas tarder à titiller de ses rayons jaunis le sommet de la Tour et le Clocher du Temple.
Un sourire sans âme monte à mes lèvres.
Il n'exprime rien.
Ni amusement, ni dérision.
Il n'est que mécanique.
Comme moi.
Je ne vis que par habitude, pas paresse de m'en aller.
Puis-je espérer par craindre de blesser quelque uns ?
Possible.
Non. Je ne crois pas. Après tout. Je ne suis. Qu'un mage noir. Je ne serai pas regretté. Mon pouvoir, peut-être, moi, certainement pas.
Mon sourire disparaît lentement, imprimant son malaise dans les pierres de ma chambre.
Juste un reflet malsain et mort d'un geste autrefois emplis de douceur et de plaisir.
Si autrefois il y a eu.
Quand suis donc devenu si froid et détaché ?
Quand donc ai-je perdu cette capacité à m'émouvoir et à ressentir autre chose que de la peur et de l'angoisse ?
J 'ai peur.
J'ai beau chercher, je ne parviens pas à me souvenir de mon dernier véritable rire, de la dernière fois où mon âme c'est réellement réchauffé à la flamme d'un autre, partageant, un instant, son bonheur et son plaisir de vivre.
Je suis si embrouillé.
J'ai froid.
Je ferme la fenêtre et me roule en boule sur mon lit glacé, dans un nid de couvertures.
Aussi froid et vide que mon âme.
Puis-je espérer que sous les couches de glace palpite encore un faible c?ur chaud et doux ? sensible et tendre, n'attendant qu'une chaise, que veuille bien fondre la glace qui le recouvre pour se nourrir de son eau et croître vers la lumière de cette chaleur ?
Ha. comme il est parfois doux de rêver. pour aussi ridicule et stupide que soit un tel espoir.
Un éclat de voix éclate dans les étages inférieur. Un des couples d'apprentis qui se dispute encore. Je n'aime pas ça. je n'aime pas entendre leur cris. Je n'en ai que trop entendus. Je ne les ai que trop redoutés.
Je frémis.
La température dans la pièce a encore quelque peu chuté.
Je ne parvint même pas à m'y intéresser suffisamment pour me lever et faire partir le feu dans ma cheminée.
Mes yeux se ferment tout seuls.
J'ai froid. un froid intérieur qui me transit sans espoir qu'un jour il puisse relâcher son étreinte sur moi.
Je me sens mal. Oppressé.
Qu'elle est donc cette sensation qui me parcourt.
J'ai l'impression de mourir.
Une sensation que je connais si bien.
L'impression de n'être rien, juste une ombre qui n'affecte personne, juste une souffle dont la disparition ne serait pas ressentit par qui que ce soit.
Seul.
Si seul.
Je rêvais, autrefois.
J'espérais.
Il y a. Si longtemps ?
Je ricane.
Le son de ma voix résonne métallique à mes oreilles, sans vie..
Sans rien.
Je me lève et arpente la pièce, pieds nus.
Les tapis de moutons sont doux sous mes pas.
Voilà bien la seule douceur que je reçois. La simple caresse de tissus glissant sur ma peau.
Que ne donnerais-je pour encore ressentir, pour encore avoir quelque chose en moi.
Pour avoir qu'un près de moi..
Je fixe un point droit devant moi sans le voir.
Il n'a aucun intérêt.
Il n'est rien.
Il n'est là que parce que je le regarde en cette seconde.
Il ne doit son existence à cet instant que par ce que je lui donne une raison d'exister en le fixant sans fin.
Je suis comme ce bout de mur taché de suie.
Immobile, froid.
Sans rien pour qu'on le remarque.
Sans rien pour qu'on l'apprécie.
Je dis une bêtise.
Les rares fois où l'on se rend compte de son existence, ne gagne d'intérêt que quelque instants de moquerie et de dédain, vite éliminé comme on tourne la page blanche d'un livre à l'histoire ridicule.
Peut-être devrais-je faire un effort pour rappeler à moi l'attention des autres. Quelle importance. Je ne suis qu'un agréable jouet que l'on utilise lorsque l'on n'a rien d'autre sous la main avant de l'oublier derechef dans un coin tandis que de petits camarades viennent se joindre à leur tour à la ronde .
Quand ai-je pu me mêler à la ronde pour la dernière fois.
Je lâche un rire grinçant.
J'ai beau chercher, je ne parviens pas à me souvenir avoir été accueilli dans les jeux des autres une seule fois, sinon comme souffre douleur.
Allons, qu'ai je à me plaindre, c'est déjà quelque chose n'est ce pas ? Etre un jouet pour des petits monstres sans scrupules qui prennent leur plaisir à voir souffrir celui qui n'a pas la place dans leur catégorie.
Combien de fois ai-je rêvé de pourvoir utiliser ma magie ainsi.
Combien de fois ai-je rêvé de pouvoir être l'un des leur.
Combien de fois ai-je rêvé d'être. Plus humain ???
Non, ce n'est pas le terme non plus.
Quoique.
Est-ce humain mon manque de sentiments pour qui que ce soit à part un seul être ?
Est-ce humain ce besoin de solitude ?
Est-ce humain cette recherche perpétuelle de protection dans l'anonymat ?
Ho, par les dieux. Je ne sais même plus ce que je dis et encore moins ce que je ressens.
Pourquoi suis-je en train de me plaindre de quelque chose que j'ai recherché toute ma vie.
Ce que j'ai cherché.
Ou ce que l'on m'a poussé à choisir.
Ai-je eu le choix ?
La solitude ou la folie.
La tristesse ou le désespoir.
L'envie ou la souffrance.
Est-ce un choix ?
Ce fut pourtant ma vie.
Dit moi, Paladine. Toi qui t'enorgueillis de ton équité, quand donc aurais- je le droit à ma part de bonheur, quand donc aurais-je le droit à un peu de chaleur ?
Dis-moi. Juste un peu.
Juste.
J'ai froid.
Juste un peu de chaleur en fait.
J'ai froid.
Si protecteur.
Si froid.
Je ne sens plus rien.
Je m'embrouille encore un peu plus.
Quelle importance. ?
Qui s'en soucie. ?
Juste un peu de chaleur.
Juste une étreinte.
Une caresse.
Juste.
L'impression d'exister.
L'impression d'être soi.
Juste. toi.
Paladine, s'il te plais. donne moi juste une chance.
Juste une.
Juste pour que je puisse vivre un instant.
Vivre une fois.
Juste.
Etre humain.
S'il te plait.
***
Takhisis repoussa du bout de la patte le corps du mage recroquevillé à ses pieds.
Il était vivant pourtant, même si ses yeux étaient vides de toute intelligence.
Un mince filet de salive coulait au coin de sa bouche sans qu'il fasse mine de l'essuyer.
Elle lâcha un petit bruit de dégoût et le jeta à terre.
La robe tachée de rouge sur jeune homme, collée à ses plaies, endiguait quelque peu la perte de sang. Juste assez pour rendre son agonie plus longue et plus douloureuse.
La déesse lui jeta un petit regard attristé.
Son plus beau jouet mourant à ses pieds.
Quelle tristesse.
Paladine soupira.
Juste une fois, Raistlin.
Être humain juste une fois.
Il avait fait de son mieux pour soulager le trop lourd fardeau qu'ils avaient placé sur les épaules frêles du jeune homme.
Mais il l'avait brisé.
Juste une peu de chaleur.
Le dieu attendit le départ de sa s?ur puis vient prendre le corps torturé dans ses bras.
Le corps contre le sien était frêle comme celui d'un enfançon, fragile, délicat et abandonné à tout.Résigné.
Sa gorge se serra.
Gentiment, il se releva, lui caressant les cheveux avec douceur.
"- Dort mon, enfant, dort. A ton réveil, je serais là.
A suivre
