Chapitre 1

Ce matin, en rencontrant mon visage dans le miroir, je ne me suis pas reconnue. Est-ce vraiment moi cette femme au visage fermé, aux yeux éteint? Que suis-je devenue? Un robot. J'agis mécaniquement, évite de penser. Obéit, sans rien dire. Ne me révolte plus. A quoi bon? Parfois je me dis que je devrais mettre fin a ce cauchemar. Le quitter, refaire ma vie... Après tout, je ne suis pas si vieille. Je pourrais... A quoi cela sert-il tout ça? Je ne pourrais jamais partir, jamais. Je le sais. Je suis prisonnière de mon amour. Il ne me reste plus rien de mes rêves de jeune fille. Que quelques éclats de souvenirs brisés, pâles reflets dans les ténèbres où je suis plongée...

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C'est mon tour d'entrer en scène. Le trac me tord le ventre... Il sera là. Je dois être parfaite. Les projecteurs m'éblouissent. Les première note éclatent, comme des bulles de savons. Douces, si douces... Et soudain elles changent, se transforment, deviennent violentes... Je m'envole.La musique m'entraîne, me guide. Je danse comme si après, ma vie devait s'arrêter. Je danse pour Lui, seulement et uniquement pour Lui. Le bonheur que je ressens est intense. Par ma danse, je lui déclare mon amour. Amour brûlant, amour qui me perdra... Mais les dernières notes s'égrènent déjà. Je m'arrête, tremblante, essoufflée. Jamais je ne me suis donnée comme cela, m'abandonnant corps et âme à ma danse. Je relève la tête. Les applaudissements fusent, mais c'est à peine si je les entends. Je tente d'apercevoir son visage par-dessus les projecteurs. Est-il venu?

De retour dans les loges, c'est le triomphe. On me félicite de partout. ça me fait plaisir, bien sûr mais... J'aimerais qu'on me laisse tranquille. Nina doit le comprendre, car elle fait signe à ceux qui restent de dégager. Tout le monde lui obéit ici. C'est la costumière. Je l'adore.
-Tu as été fantastique. La perfection à l'état pur!
Je ne peux m'empêcher de rougir. Autant les compliments des autres danseurs m'ont laissé indifférente, autant celui de Nina me touche. Une bouffé de fierté m'envahit. Avec ses longs cheveux noirs, son corps potelé, ses bras toujours prêt à m'accueillir et son sourire éclatant, Nina est un peu la mère que j'ai toujours voulu avoir.
-Merci... Tu sais, Il était là.
-Je m'en suis doutée. Il va sûrement venir te voir dans la loge...
-Tu crois? Mais... Mais... Je dois m'habiller... Je dois...
Je panique tout d'un coup.
-Cissa? Un jeune homme t'attend. Il dit s'appeler Lucius.

Il est là. Il m'attend. Oh mon dieu qu'il est beau! C'est un crime d'être aussi beau.
-Tu as été magnifique. Je ne t'avais jamais vue comme ça... Une telle beauté, une telle grâce.
-Merci.
J'ai réussit à ne pas rougir, ni ne bégayer!
-Si tu veux, j'ai réservé une table au "lys blanc"... Enfin, peut-être préfère-tu rester avec les autres danseurs?
-Non, non. J'aimerais beaucoup... Dîner avec toi!
Le lys blanc! Il est complètement fou! Ça doit être le restaurant le plus cher de la ville! Il faut dire qu'il n'est pas vraiment démuni mais... Je n'arrive pas à le croire! Ma vie est un conte de fée.

-Narcissa! Dépêche-toi, on va être en retard! Ah les femmes, toujours des heures pour se préparer!
-J'arrive.
Mon fils et mon mari m'attendent en bas. Nous allons à je ne sais quelle réception mondaine donnée par je ne sais quel riche et arrogant personnage. Cela fait longtemps que j'ai cessé de m'y intéresser.
-N'oublie pas, Draco, je veux que t'as conduite soit irréprochable! Que personne ne puisse dire que j'ai mal élevé mon fils! Compris?
-Oui père.
Je ne peux empêcher les larmes de me monter aux yeux. Mon fils est si froid! Si dur! Il marche droit comme un i, la tête haute, les yeux fixés devant lui. Comme son père... Il a réussit à faire de lui un être sans coeur et insensible. Je le revois, petit, me montrant un dessin qu'il avait fait, riant, frappant dans ses petites mains, jouant avec Loraine... Que cette époque me semble lointaine! Parfois je me dis qu'il n'est pas trop tard, que Draco a encore une petite goutte d'humanité en lui... Même si les seules fois où je peux le voir, durant les si courtes vacances, il cherche à être comme son père, exactement comme son père...

-Ah, ma chère Narcissa! Cela fait plaisir de vous revoir. Comment allez-vous?
-Bien merci.
Je souris mécaniquement, serre des mains, rencontre des gens qui prétende me connaître mais dont je n'ai aucun souvenir... Cela me semble tellement futile tout ça! Je vois Draco discuter avec un homme âgé. Sans doute une personnalité importante car Lucius me murmure à l'oreille
-C'est bien, mon fils se fait enfin des relations!

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-Monsieur a fait son choix?
-Deux pâtés de foie gras en entrée, Deux soles meunières et apportez-nous votre meilleur champagne.
-Bien monsieur.
Je suis éblouie. Lucius dégage une telle prestance, un tel charisme! Il est magnifique. Il sait se montrer inflexible et sévère, voire froid, quand cela est nécessaire mais avec moi il est tendre et doux.
-Ma chère, si chère Narcissa... Je ne te le dirai jamais assez, tu étais absolument fantastique ce soir! Et je voulais aussi te dire... Ecoute, je sais que nous ne nous connaissons pas depuis longtemps mais... Dès que je t'aie vue je t'ai trouvée si belle! Ce soir, tu m'as définitivement convaincu: tu es une femme extraordinaire. J'aimerais...
Il a sortit un écrin de la poche de son veston... Il ne va quand même pas...?
-Narcissa, veux-tu m'épouser?
Mon dieu! Il veut m'épouser! Il m'aime! Ce n'est pas possible il est tellement parfait et je suis si ordinaire... Je m'aperçois qu'Eloi attend une réponse...
-Oui...
J'ai répondu dans un souffle.

-Narcissa? Tu es encore dans la lune!
-Oh, excuse-moi... Je repensais à la soirée où tu m'as fait ta demande en mariage. Tu te souviens?
Je suis dans mon lit. La soirée a été éreintante. C'est horrible autant d'hypocrisie! Avant de connaître Lucius, je n'aurai jamais cru possible de voir autant de gens dégoulinant de fiel réuni dans une même pièce et causant comme s'ils étaient tous de grand amis alors qu'ils se détestent cordialement. Même mes parents n'ont jamais réussit à être aussi hypocrite.
-La soirée où je t'ai demandé en mariage? Pourquoi repenses-tu à ça? Ah les femmes! Toujours ces idées ridicules sur le romantisme...
Lucius déteste beaucoup de gens. Les noirs, les arabes, les vieux, les infirmes, les chinois, les jeunes (tous des drogué!), les sang-de-bourbes (surtout!) et les femmes. D'après lui elle ne sont bonnes qu'à faire des enfants.
-Tu m'aimes?
-Oh, Narcissa, il est tard, laisse-moi dormir!
-Bonne nuit.
-Oui, c'est ça.
Lucius se tourne sur le côté, emportant presque toute les couvertures. De toutes façons je n'ai pas sommeil. Je me lève et vais m'asseoir sur l'appui de fenêtre. J'ai toujours aimé regarder les étoiles...

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Dès que je suis rentré chez moi, je me suis ruée sur la poudre de cheminette. J'arrive en plein milieu du salon de Nina quand celle-ci apparaît, en robe de chambre, les cheveux tout ébouriffés.
-Nina!
-Narcissia? Tu sais quelle heure il est?
-Ho pardon...
Je m'aperçois soudainement qu'il est 3 heure du matin. La soirée a passé tellement vite! Il est vrai qu'en compagnie de Lucius...
-Mais c'est très important! Il m'a demandé en mariage! -Nina?
-Et qu'est ce que tu lui as répondu?
-Ben, c'est tout ce que tu me dis? Moi qui pensais que tu allais sauter de joie, me féliciter!
-Oui, bien sûr, je suis contente pour toi mais... Tu sais, ce Lucius, on raconte des drôles de choses sur lui...
-Nina! Tu me déçois! Moi qui pensais que tu ne prêtais aucune importance aux ragots!
Je me sens en colère. Elle me gâche ma joie. Si elle n'approuve pas alors...
-Tu as raison. Désolée Cissa... C'est juste... C'est si soudain! Tu le connais depuis, quoi? Six mois? Et puis, je te connais depuis si longtemps... C'est étrange de te voir grandir.
-C'est rien Nina... Je suis si heureuse... Bon, je te laisse... Encore désolée de t'avoir dérangée. A demain.
-Bonne nuit ma belle.

Je me glisse dans mes draps, des rêves pleins la tête. Lucius et moi, on vivra dans une grande maison, au bord de la mer. On n'aura des enfants, deux ou trois. On restera toujours ensemble, on vieillira ensemble... Je l'aime tant. Est-il possible d'aimer quelqu'un aussi fort? Parfois ça me fait peur. Je me demande jusqu'où je pourrais aller par amour pour lui.

Les jours, les semaine ont passé, toutes semblables. Draco est retourné à Poudlard, pour sa cinquième année, et je me sens encore plus perdue et misérable.

Je me souviens du temps où je croyais encore qu'il m'aimait. Après tout, même maintenant il arrive que l'espoir me reprenne. Oh, si peu de temps... Une seconde, ou moins. Mais ces courts moments sont tellement heureux... Où est passé ma naïveté? Je ne crois plus en rien.

Je n'ai plus d'ami, plus de passe-temps, même la danse, mon métier, ma passion, il me l'a interdite."Une femme de ton rang ne travaille pas! N'as-tu pas tout ce qu'il faut ici?". Pour sûr, la cage est dorée! Je passe mon temps enfermée dans ce manoir ou chez d'imposants personnages de la haute société. Je ne vis plus que pour les quelques fois où je vois mon fils sourire... Oui, je suis convaincue qu'il n'est pas encore trop tard. Draco pourrait être encore heureux... Seulement combien de temps reste il avant qu'il ne soit définitivement prisonnier de son image? J'aimerais avoir la force de l'arracher à cet enfer. Pouvoir partir, loin, avec Draco. Mais comment?

Une étoile filante vient de traverser le ciel. On est censé faire un voeu quand on voit une étoile filante non? Mais qu'est-ce que je souhaite? Je souhaite qu'il m'aime... Comme si cela était possible! Alors... Je veux... Mourir?

Je n'abandonnerai pas mon fils. Je continuerai a vivre pour lui, rien que pour lui. Ne l'ai-je pas juré à sa naissance? N'ai-je pas juré que je le protégerai de tout les chagrins de la vie? Pourquoi dans ce cas suis-je incapable de m'en aller avec lui? Pourquoi... Lucius... Je t'aime... Tellement... Si seulement tu pouvais, une fois, rien qu'une seule fois me dire sincèrement que tu m'aimes. Si seulement tu pouvais m'écouter sans te moquer de mes rêves, de mes idées. Rien qu'une fois.

-Narcissa?
Lucius est là, derrière moi.
-Tu ne dors pas?
-Non...
Sa main sur ma joue... Son souffle dans mon cou...
-Lucius...
Sa bouche, ses mains, sa peau... Dis-moi que tu m'aimes, Lucius! Dis-moi que tu m'aimes... Je t'en supplie!

Il dort, paisible. Il paraît presque innocent et pur dans son sommeil. Presque. Il y a toujours cet air insolent et fier qui transparaît. Je le regarde longuement, longuement... Il est 5 heures du matin. Je ne dormirai plus

Je pense à Draco, là-bas à Poudlard. Il doit être si seul! J'aimerais lui écrire des lettres lui criant que je l'aime, que je pense à lui où qu'il soit, quoi qu'il fasse. Je sais qu'il désapprouverait, qu'il me trouverait faible de dévoiler ainsi mes sentiments. Alors je me tais, n'envoie rien, signe juste les lettres de Lucius par un froid "je t'embrasse et espère que tu te portes bien, mère". J'aimerais qu'il soit près de moi, pour me chanter des chansons de sa voix plus pure que le cristal. La même voix que son père, encore plus belle si c'est possible.

C'est peut-être le seul côté vraiment bon, chez Lucius. Son amour pour la musique. Il joue pas mal du piano. Il écoute Brahms, Chopin, Mozart, Stranvinski... oui, même des compositeurs moldus. Pour la musique il est plutôt ouvert d'esprit. Je le surprends souvent, à des heures avancées de la nuit, dans le salon, écoutant le yeux fermés... C'est la seule fois ou tout air de méchanceté et de mépris disparaît de son visage.

La première fois que je l'ai vu, ou plutôt entendu, il chantait.

Voilà! 1er chapitre! Alors? Vous en pensez quoi? Reviews!!! C'est ma première fic, j'ai besoin d'encouragement! Mais bon, si vous avez trouvé ça totalement nul, dites-le moi aussi pour que je puisse m'amélioré.