Voilà voilà… Cela faisait un moment que j'avais arrêté d'écrire, du moins, les fanfictions et, franchement, je pensais qu'ODLAU serait la dernière que je publierai (et oui, je sais, il m'en reste quelques unes à finir, c'est en projet) sur le fandom du Hobbit.
En ce moment, j'essaie de reprendre quelques unes de mes fics pour en faire des histoires originales (ODLAU et Koop, pour l'instant) mais ça prend beaucoup de temps, surtout pour le fond et l'univers.
Comme j'avais toujours cette histoire qui me trainait en tête depuis un bon moment et que je suis en période d'examen, donc de procrastination intense (je n'y peux rien, c'est presque maladif, plus les dates importantes se rapprochent, plus je fait des trucs ultraconstructifs (ou pas) qui n'ont rien à voir avec les dates concernées), j'ai donc commencé à l'écrire.
Avertissement :
- Il s'agit d'un UA (encore…) d'Erebor contemporain. J'ai essayé de rester la plus fidèle possible, mais il y a une nette rupture tout de même avec l'univers de Tolkien.
- J'avais envie, pour une fois, d'un Kili/Fili avec un Kili largement dominant sur Fili, sans pour autant avoir un Fili tout faible et tout conciliant. Pour cela, il m'a fallut les séparer en « gommant » leur fraternité pour ne pas avoir la question de l'ainé ou du cadet, des places dans la ligne de succession ou, tout simplement, de la barrière de l'inceste. Niveau des âges, j'ai un peu flouté la différence qu'il y a entre eux.
- Ca se passe plusieurs millénaires après les événements du SDA, les races sont toutes standardisées et, même si, parfois, l'on peut deviner une origine (les elfes ont des oreilles effilées et des capacités au dessus de la moyenne, les nains gardent leur force et leur endurance, les orcs peut-être une dentition un peu originale), personne ne se démarque vraiment des humains.
- C'est une fanfiction, donc les personnages ne sont pas de moi, bien entendu. Mais je me les suis vraiment appropriée. Normalement, j'essaie toujours de rester un peu cohérente par apport aux films ou à ce qu'on a des livres, de la trame originale posée, mais là, je me lâche et je m'émancipe. Donc, il se peut qu'on retrouve pas mal d'OOC, mais le contexte n'aide pas vraiment à garder les personnalités exactes (Thranduil n'est pas roi et n'a même pas la trentaine, par exemple, donc pas tout puissant)
- Smaug aura peut-être des traits communs avec Bénédicte Cumberbach ou Sherlock, mais c'est parce que je me suis inspiré de l'acteur pour le dragon sous forme humaine.
- Je ne sais pas combien il y aura de chapitre, j'ai arrêté de faire des prognostics à ce sujet dans la mesure où mes fics partent à chaque fois en live sans que je ne contrôle quoi que ce soit. J'en ai écrit 5 pour l'instant, et ils sont tous très courts (la moitié de mes chapitres habituels)
Sur ce, je vous souhaite une bonne année 2018
Chapitre 1
— Nom ?
— Durïn. Fili Durïn.
Haussement de sourcil sec et, immobile face au comptoir, Fili fit mine de regarder la carte d'Erebor accrochée au mur pour ne pas voir le regard perspicace de l'officier qui lui tendit le papier et un stylo.
— Vous êtes de la famille de…
Le regard gris de Fili revint immédiatement sur l'officier sans exprimer la moindre émotion, grave, mais intimidant et la voix mourut sans rien ajouter. Droit, il s'empara du stylo qu'il fit tourner autour de son doigt d'un geste souple, trahissant une dextérité hors norme que l'autre ne manqua pas.
— La famille de… ?
D'une voix neutre, il le relança en signant le bas du papier tandis que l'officier se raclait la gorge pour parler d'un ton plus bas :
— Ce type qui est arrivé la semaine dernière… Celui qui a… Hem… vous savez…
— Non, je ne sais pas.
Il s'amusait, mais il ne le montra pas et, patiemment, il rendit la feuille à l'agent impeccablement cintré dans son costume militaire qui détourna le regard en approfondissant, chuchotant presque :
— Oropher en personne a ordonné qu'il ait sa place au conseil de l'Agence… Cela ne fait même pas sept jours qu'il est là, et il a déjà les plus hautes responsabilités, même au sein de la faction Valarienne, il a été nommé troisième grade directement… Ce type ne sort de nulle part mais tout le monde dit qu'il est issu d'une lignée très ancienne, gérante, voire même carrément monarque, de jadis…
— Ho… Ce type là ? C'est mon oncle. Je suis arrivé en même temps que lui et je prends mon service dans la faction Valarienne aujourd'hui. J'étais attendu, il me semble.
Il n'ajouta rien et l'officier garda un silence choqué quelques secondes, avant de se mettre immédiatement en branle. Rapidement, il rangea les formulaires qu'il venait de faire signer au jeune blond dont le maintient impeccable clamait une solide éducation et, rapidement, il fouilla sur son ordinateur, avant d'écarquiller les yeux et de se dresser au garde à vous.
— Monsieur. Je suis navré, je n'avais pas été prévenu de votre arrivée. Suivez-moi, je vais vous montrer immédiatement vos bureaux, lieutenant Durïn.
— Merci, mais j'aimerai d'abord avoir un entretien avec Dwalin. Je veux dire… Monsieur Cleastorn.
Un tic nerveux agita la paupière de l'officier qui secoua la tête de gauche à droite :
— Lieutenant Durïn, monsieur le directeur est actuellement en conférence et il n'accorde pas de rendez-vous sans de très bonnes rais-
— Merci. Je me contenterai de lui envoyer un SMS pour le prévenir de mon arrivée… Mon bureau ?
— Par ici.
Il lui fit un rapide tour du bâtiment de la faction Valarienne, les forces spéciales de l'Agence impliquées dans la protection et la sauvegarde du peuple libre d'Erebor.
La Terre du Milieu était en paix, actuellement, et il en allait de même pour l'ancienne cité minière naine, aujourd'hui mégalopole gigantesque et richissime. Cité-état à elle toute seule.
Toutefois, cette absence de conflit entre les différentes nations n'était qu'une sérénité de façade et aucune ville n'était vraiment à l'abri des guildes des ténèbres, clans orcs ou bien adorateurs de Morgoth qui semblaient, même après de si longs millénaires, gangréner aussi bien la plèbe des bas-fonds que les dirigeants les plus haut placés. Sans oublier les nouveaux fléaux de ce monde moderne : la corruption, les familles, organismes spécialisées dans le racket, la violence et la terreur, les trafics de drogues ou d'humain…
Personne ne pouvait dire officiellement quelle était la situation à Erebor, mais Fili savait déjà que, en tant que lieutenant du département des forces lupines, spécialiste des actions audacieuses sur le terrain ou des enquêtes les plus délicates, il n'allait pas s'ennuyer tous les jours.
— Si vous avez besoin de quelque chose, lieutenant…
— Merci, vous pouvez disposer.
A peine installé dans son nouveau bureau, dont il apprécia la grande baie vitrée qui offrait une vue sur la ville qui s'étendait en contrebas, il congédia l'officier qui rompit et qui, à ceux qui lui demandèrent comment il trouvait le nouveau lieutenant, il répondit simplement en grimaçant : « Gamin arrogant et insolent… Pistonné… Il ne tiendra pas trois jours… Surtout au vu de la première affaire qui l'attend. »
oOo
— Les Sang-Dêchoirements ?
— Une Famille bien ancrée à Erebor depuis une centaine d'années maintenant, elle a jurée ma mort… Ils trempent dans le pas net, l'illégal et des pratiques peu morales, mais sont insaisissables.
Dans un ricanement léger, le vieux conseiller fit glisser la photo d'un imposant homme à la barbe rousse qui lançait un regard dur à l'objectif. Une belle main aux longs doigts agiles s'empara du papier et la voix grave commenta distraitement :
— Daïn Aceped…
— Ho… vous connaissez déjà notre homme, monsieur Durïn ?
Thorïn reposa la photo en haussant les épaules pour justifier simplement :
— De réputation, simplement. Certains disent qu'il désire rétablir la monarchie à Erebor… Tant qu'il est sur le trône…
— Marrant, j'en connais un autre, comme ça.
La voix qui venait de claquer d'un ton narquois était belle, mais dure et acérée. Immédiatement, Thorin leva les yeux pour accrocher le regard indéchiffrable de Thranduil, assis face à lui. Plus jeune que lui, ses longs cheveux pâles lui tombant sur les épaules, il semblait à peine approcher de la trentaine, peut-être même moins, mais mieux fallait ne pas se fier à son jeune âge. Son corps svelte et ses gestes pétries de souplesse et d'agilités trahissaient une grande science du combat tandis que ses yeux, eux, témoignaient d'une vie déjà bien marquée d'épreuves, de détermination et d'enseignements.
Un gars qui n'avait pas l'air de partager beaucoup de moment avec ses proches, s'il en avait.
Thorin le trouvait désagréable et, face à la pique mesquine, il gronda en réponse :
— A la différence que moi, je suis légitime.
— Légitime ? Vous n'avez de légitime que le nom… Cela ne fait que sept jours que vous êtes arrivés dans cette ville. Je ne donne pas non plus ma voix à Aceped, mais lui, au moins, avait déjà le mérite d'y être impliqué, à sa manière, certes, durant toutes ces décennies.
La remarque incisive du sylvestre apporta un petit silence, mais le vieux conseiller se racla la gorge et passa à autre chose en sortant d'autres photos :
— Daïn est, pour l'instant, la plus grosse menace pour la sécurité d'Erebor. Il possède un réseau gigantesque que nous n'avons pas encore identifié dans son intégralité et nous savons qu'il a plusieurs aristocrates, hommes d'affaires ou acteurs conséquents à sa botte. Surtout, il est très riche, même si, légitimement, l'argent qu'il possède devrait, en réalité, vous revenir de droit, Thorin.
Le brun fronça un sourcil en se tournant vers le plus vieux qui lui offrit une grimace désolée :
— Il s'agit de l'héritage de la famille royale d'Erebor.
— Cela fait un moment que je ne compte plus sur le moindre héritage… Et, jusqu'à maintenant, je m'en suis très bien sorti. Je n'ai besoin de rien pour arriver à mes fins.
— Jusqu'à maintenant…
Se levant avec grâce, Thranduil contourna la table pour se poster derrière Thorin et étudier les photos éparpillées sur la table.
— Chacun de ces hommes ne feraient qu'une bouchée de vous… Nous ne sommes plus dans les ports de plaisance de Norgrod, Durïn. Et vous êtes ici en territoire inconnu pour vous. Un peu plus d'humilité ne vous ferait pas de mal.
— Je vous retourne le conseil, Greenleaf.
L'autre ne répondit pas. Il se contenta de se redresser avant de tourner les talons et, sans ajouter un mot, il sortit de la salle. Thorin ne s'en formula pas et il commenta simplement :
— Ce type me déteste.
— Et comment. A peine arrivé, et vous êtes déjà un troisième grade. Or, vous savez qu'ici, chaque place se gagne à la sueur de son front. Cela fait des années que Thranduil gravit les échelons un à un. Tout le monde sait qu'il convoite un deuxième grade et il était favori pour les prochaines élections, mais, maintenant que vous êtes là, son égal hiérarchique, il se rend compte qu'il y a de très grandes chances que vous preniez cette place avant lui… D'ailleurs, il n'est pas le seul à ne pas voir votre arrivée d'un très bon œil… Les autres troisièmes grades ne sont pas plus ravis.
Le brun haussa les épaules, peu intéressé, mais il posa un avant-bras sur la table pour lancer un regard curieux au vieil homme à la longue barbe blanche et aux sourcils broussailleux :
— Et vous, Gandalf ? Cela fait combien de temps que vous êtes un quatrième grade ? Ne m'en voulez-vous pas d'avoir pris une place qui aurait pu vous revenir ?
L'autre eut un sourire malicieux et il haussa les épaules :
— Non. Trop de responsabilités et pas assez de fun…
— L'on m'a toujours dit de me méfier des personnes peu ambitieuses.
Il avait parlé sur le ton de la conversation et Gandalf répondit de même :
— Je vois que vous savez vous méfier des bonnes personnes.
— Je ne me méfie pas de vous.
— Mais de Thranduil, si.
Thorin lui envoya un simple regard, puis il mit le doigt sur une photo en fronçant les sourcils :
— Qui est-ce ?
L'autre lui prit le papier en commenta d'une voix forte :
— Ha ! Celui-là… Gueule d'ange mais âme de démon… Il est le bras droit de Daïn, son fils en quelque sorte… Kili… Méfiez-vous de lui, surtout, il en a mangé des plus coriaces que vous.
— C'est un meurtrier ?
— Comment savoir ? Comme son père, il ne laisse aucune trace derrière lui. Nous avons beaucoup de suspicions le concernant, mais rien d'assez tangible pour le trainer devant la justice… Il continue de s'afficher en public et de pavaner dans les boites de nuit et casinos… C'est un habitué des gardes à vue, mais nous n'avons jamais rien pour le retenir… Nous attendons qu'il fasse une faute.
Thorin hocha simplement la tête et Gandalf s'installa plus confortablement pour expliquer clairement :
— Fili a hérité du dossier. Son prédécesseur, le lieutenant Krigor, a disparu depuis maintenant trop longtemps pour que l'on puisse espérer le retrouver vivant… Votre neveu a le mérite d'être encore un inconnu dans cette ville. Les Sang-Dêchoirements ne le connaissent pas, cela lui permettra de pouvoir jouer en finesse…
— Ce n'est pas son seul atout.
— Je me doute bien. Ce jeune homme est une recrue de premier choix. Nous ne voulions pas le mettre sur une affaire aussi difficile et dangereuse aussi tôt, mais il pourra ainsi user de son anonymat pour aborder les Sang-Dêchoirements sans éveiller les soupçons. D'ailleurs, je suis ravi qu'il ait accepté de changer son patronyme pendant un temps, mieux vaut que personne ne fasse de lien entre vous deux pour l'instant. Tout ce qu'il nous faut, ce sont simplement assez de données et de preuves pour les trainer devant la justice.
Thorin fit la moue, en étudiant la photo de Kili, beau brun à la peau pâle et au regard de braise et il concéda simplement :
— Pari plutôt osé… Nous savons que Daïn possède des informateurs bien placés au sein même de la faction alvarienne. Je doute que cet anonymat que vous louez soit la plus grande chance de Fili et il ne devrait pas compter uniquement là-dessus… Il aura à jouer bien plus finement que ça.
— Certes. Mais il n'est pas le seul.
Thorin haussa un sourcil lorsque Gandalf récupéra les photos en continuant d'expliquer calmement :
— Si vous voulez retrouver l'Arkenstone avant qu'Acepede ne mette la main dessus, il vous faudra mettre les bouchés doubles car je ne doute pas qu'il ait une grande avance sur vous.
— Il n'est pas légitime. Il ne lui est pas autorisé de prendre le joyau.
— Il deviendra légitime s'il s'en empare avant vous… Cela fait si longtemps qu'aucun roi ne s'est manifesté, l'arkenstone reconnaitra la première personne qui se présentera à lui. Et ce sera irrémédiable.
Thorin détourna les yeux et, gravement, Gandalf se pencha sur lui pour capter son regard :
— Thorin… Ce n'est pas pour rien qu'Oropher vous a rappelé à Erebor aujourd'hui… Malgré tout ce que vous pensez de cette ville, elle vaut mieux que ce qui s'annonce et vous êtes notre meilleur espoir…
Le brun garda un silence quelques secondes et, pensivement, il serra le poing pour annoncer froidement :
— Oropher… C'est lui le véritable gouverneur d'Erebor, n'est-ce pas ?
L'autre eut un rire et il assura sans malice :
— Vous comprenez vite… Balïn Claestorn, notre premier grade actuel, que vous connaissez bien il me semble, a effectivement des comptes à rendre à Oropher qui, parfois, préside les conseils les plus stratégiques…
— Qui est-il ? Vraiment ? Ce n'est pas à sa convocation que j'ai répondu en venant ici, je l'ai fait de mon plein gré, mais, même s'il est très discret et que personne dans cette ville ne connaît son nom, il ne semble pas être… insignifiant…
— Il ne l'est pas… Richissime, gorgé de pouvoir, impliqué aussi bien à Erebor que dans d'autres nations… Je vous ai préparé une entrevue avec lui. Vous le rencontrerez demain, chez lui. Vous pourrez vous faire une idée de l'homme.
— Est-il dangereux ?
— Cela dépend pour qui… Mais, pour vous, je pense que ça devrait aller. Il vous aime bien. Il a suivi votre évolution de près et il est le genre de personne qui ne respecte que les gens qu'il estime digne de cela. Cela devrait aller pour vous.
Thorin laissa glisser sans relever et il suivit Gandalf des yeux lorsque celui-ci se leva pour ranger les photos.
— Que veut-il ?
L'autre haussa les épaules :
— C'est un empereur des temps modernes. Je pense que, comme toutes les personnes riches au delà de la décence et qui possèdent un pouvoir aussi grand, il désire, avant tout, amasser plus encore et préserver son héritage…
—L'Arkenstone ne l'intéresse pas ?
— Régner ne l'intéresse pas. Erebor non plus. Il est plutôt homme de l'ombre et je pense que vos intérêts peuvent servir les siens. C'est la raison la plus probable pour laquelle il vous aurait fait venir ici.
— Je vous répète que ce n'est pas sur sa convocation que je suis revenu.
— Bien sur que si. Vous êtes simplement trop fier pour l'affirmer.
S'éloignant, Gandalf n'ajouta rien et Thorin se retint de le retenir pour se justifier. Mais il resta muet le temps que l'autre passe la porte.
Il récupéra ensuite l'enveloppe que le vieillard avait laissée en évidence sur son bureau pour en sortir, à nouveau, les photos des membres de la famille Sang-Dêchoirement et s'imprégner de chaque profil. Bard Batelier, Oïn et Gloïn Ydrian,Tauriel Fayenna, Kili Aceped et Daïn Aceped… Une sacrée coalition de personnes puissantes et déterminées, pour ne cité que ceux dont la faction Alvarienne avait le nom. Thorin savait qu'il y en avait bien plus, disséminés dans toute la ville, de tout rang et de tout profil. Une famille qui avait juré la destruction de l'Agence afin de prendre sa place.
