Disclaimer : le monde de Harry Potter est à J.K.R. ; Alistair et ses amis du Dix-Neuvième Parallèle sont à moi.
Rating : K+
Personnages : Alistair, Flûtiau, OC.
Correctrice : Fantomette34.
.
La vie d'une Auteure de Fanfiction n'est pas un long fleuve tranquille
ou
Quand nos créatures n'en font qu'à leur tête.
.
o-O-o
.
Bonjour, je suis Zeugma412.
Mais vous vous en doutiez, vu que je suis l'auteure de cette histoire.
Aujourd'hui ça fait un an tout pile que je publie sur ce site. Alors je me suis dit : il faut fêter ça !
Ah oui, fichue idée...
Donc...
Malgré la chaleur, j'ai quitté mon Midi natal pour rallier Paris, et, bien sûr, le dix-neuvième arrondissement où se trouve le Bar des Louchébems, lieu où passent la plupart de mes héros, à un moment ou à un autre.
J'vais leur faire une visite-surprise ! que j'me suis dit.
Hé hé, j'vous vois venir. Vous vous dites : "Elle n'est pas cap d'aller au Bar des Louchébems puisqu'il n'existe pas ! C'est elle-même qui l'a inventé..."
Exact ! Et c'est pourquoi je PEUX y aller.
L'immense bonheur des auteurs est de pouvoir accéder au monde qu'ils ont créé, aussi modeste soit-il.
De même que Tolkien pouvait se balader dans la Comté des Hobbits, que Hergé visitait le Château de Moulinsart à sa guise, que J.K. Rowling buvait des Biéraubeurres au Chaudron Baveur, moi j'allais, tirant la langue, vers mon bistrot rêvé, espérant un grand verre de jus d'orange.
A défaut de boisson fraîche, j'en ai été pour mes frais,
puisqu'en arrivant sur place un panneau me nargua :
"FERMÉ"
Mais ce n'est pas possible ! Nous sommes samedi, il devrait être ouvert...
Eh ben non, le Bar était vide. Nulle âme en ces lieux, seuls quelques rais de lumière tapissaient le parquet.
.
"Bon, ben je fais quoi maintenant, moi ? chouinai-je... je n'ai pas de solution de rechange."
Et puis la lumière jaillit d'une ampoule basse consommation. (je suis une auteure écolo-responsable.)
"Mais oui, Alistair... Il habite tout près d'ici, je vais aller le voir !"
Et en moins de temps qu'il n'en faut pour taper cette phrase sur le clavier, je me dirigeai vers l'immeuble où mon cher Minotaure avait son appartement.
.
o-O-o
.
Le trajet fut exténuant, la chaleur était vive et je me liquéfiais comme un élève de Poudlard devant son Professeur de Potions. Malgré cela j'arrivai à destination, juste pour me souvenir que...
"Flûte, il habite au quatrième étage sans ascenseur, et comme je n'ai pas mon ordinateur portable, je ne peux pas changer la donne en l'expédiant au rez-de-chaussée !"
Bon, pas le choix, faut grimper...
Huit volées d'escalier plus tard, je touchai au but : une porte avec un discret "Alistair Dutoréador" plaqué dessus m'attendait.
J'appuyai sur la sonnette... aucun résultat.
Je réitérai... Pas mieux !
En désespoir de cause, je frappai du plus fort que je pouvais, ce qui vu mes muscles anémiques n'était pas grand chose... mais cela produisit de l'effet. J'entendis à l'intérieur une porte claquer, un objet tomber au sol et un juron incompréhensible - il valait mieux, d'ailleurs.
Et l'antre de la Bête s'ouvrit...
sur un Minotaure aux yeux injectés de sang, aux paupières coincées à mi-hauteur et au museau barbouillé de substances indéfinies, substances qui se retrouvaient aussi sur les maillot et short de Rugby qu'il portait, aux couleurs de l'équipe d'Angleterre.
"Alistair ?! Mais qu'est-ce qu'il t'est arrivé ? On croirait que tu as sauté à pieds joints dans une cuve de raisins en train de fermenter !
-Hrrrmm... Tiens, Zeugma, la personne que je souhaitais le moins rencontrer en ce moment !
- Quoi ?! Qu'est-ce que j'ai fait ?
- La liste serait trop longue... et pour répondre à ta question, tu es tombée juste : j'étais parti à Naxos rejoindre Dionysos pour faire la Teuf, et à la place on a fait un match de Rugby contre les Ménades. On a perdu et le gage, c'était de fouler le raisin à l'ancienne, avec les pieds.
- Pauvre raisin, il n'a pas mérité ça !
- Moi non plus. Je suis rentré il y a une heure et j'ai eu toutes les peines du monde à tomber dans les bras de mon pote Morphée... et ta venue l'a fait fuir !
- Désolée mais je pensais qu'à dix heures et demie du matin, tu étais réveillé. Mais dis-moi : le Bar des Louchébems est fermé, où sont les autres ?
- Sais-tu quel jour nous sommes ?
- Le samedi 13 août ?
- Ouaip ! ce qui implique que lundi, c'est le quinze août. Les copains font le pont.
- Hein ?! Mais comment je vais faire pour ma prochaine fic' si personne n'est là ? J'ai besoin de certains personnages !
.
Oh . la . phrase . malheureuse !
Alistair, qui jusqu'à présent était dans les vapes, focalisa brusquement.
Et je vous jure que c'est flippant quand c'est sur vous que son attention se fixe. Son regard semblait regretter le fait que j'ai fait de lui un strict végétarien, autrement il m'aurait déjà transformée en casse-dalle.
"Attends, tu veux dire que t'es venue jusqu'ici pour nous enrôler dans tes délires, encore une fois ?!"
- Ben oui, j'y pensais. Après tout, c'est moi qui vous ai créés et qui vous utilise..."
Ma voix mourut à voir la tête d'Alistair : il était bouillonnant de colère, mais une colère froide, comme celles d'un certain Maître des Potions. Les pires qui soient, car elles éclataient par la suite en furie destructrice.
"Zeugmaaaa ?!
- Oui ?" fis-je d'une toute petite voix.
C'est bien connu : quand les Minotaures de deux mètres trente parlent, les auteures d'un mètre soixante-dix les écoutent, et c'est ce que je fis, n'étant pas suicidaire. J'attendis sagement la suite .
Elle vint rapidement :
"Ouvre tout grand les pavillons de tes esgourdes ! Bien que tu nous ai créés, nous ne t'appartenons pas... ou plutôt, nous ne t'appartenons plus. Dès qu'un personnage OC naît dans une histoire, il prend son envol et casse les liens avec son auteur. Nemo, Lydie, Flûtiau et moi-même avons notre vie propre, maintenant. D'ailleurs, nous avons adhéré au SOCF !
- A tes souhaits !
- Hrrmm... le S.O.C.F ! Le Syndicat des OC de Fanfictions, qui vient en aide aux malheureux personnages martyrisés par leurs sadiques créatrices... si tu vois ce que je veux dire."
Pas besoin d'avoir fait Maternelle Supérieure pour comprendre : mes chers enfants de papier avaient pris leur envol, et je ne pourrais les inclure dans une future histoire que s'ils le voulaient bien. Ce qui ne semblait pas être le cas du Minotaure : je crois qu'il ne me pardonnera jamais le fait de l'avoir transformé en taureau dans ma Fiction en cours...
"Oh, Alistair, ne m'en veut pas, s'il te plaît !
- J'vais me gêner !
- Est-ce que je peux faire quelque chose pour que tu me pardonnes ?"
.
La petite lueur qui s'alluma dans ses prunelles aurait dû m'alerter, mais il était trop tard.
"Hmm... il y a bien quelque chose que je n'ai pas eu le temps de faire quand je suis rentré, tout à l'heure... FLÛTIAU !"
Je restais tétanisée, autant par le cri que par le barouf qu'il avait déclenché : un lourd cliquetis roula ses échos dans le couloir,
et je le vis.
Non pas le mignon Féli-Dragon nouveau-né, mais un jeune adulte tout en muscles et affichant soixante centimètres au garrot.
Au moins semblait-il heureux de me voir, lui.
Je le regrettais la seconde d'après, quand il me sauta dessus. Je ne sais ce qui craqua le plus : le mur derrière moi ou mes vertèbres.
"Il n'a pas fait sa tournée-pipi habituelle, poursuivit le Minotaure narquois en me tendant une laisse, accompagne-le !
- Mais... mais, sous cette forme de Dragon il va provoquer une émeute !
- Pas de problème, un Glamour va régler ça. Assamémèr !"
Et l'Hybride Féli-Dragon se transforma en chien : moitié Labrador pour la taille et moitié Caniche bigoudisé pour l'apparence.
"Allez, faites le trajet jusqu'au Grand Canal de la Villette et retour, ça devrait suffire. Bon trip à vous deux !"
J'eus à peine le temps de percuter que la laisse atterrit dans ma main et que je fus entraînée à grande vitesse dans l'escalier, dont les dernières volées furent faites à plat ventre.
Je n'en revenais pas : mes propres Créatures m'en faisaient voir de toutes les couleurs.
...
..
.
Quand je raconterai cela à ma chère Fantômette, elle ne va jamais me croire...
