Murdock, où es-tu ?
Par Gathine
PG-13 ( Mention de violence et d'enfermement, mais rien de très grave ou de trop explicite.)
Disclaimer : Les personnages de l'Agence Tous Risques ne m'appartiennent pas. Et je ne fais pas d'argent en écrivant cette histoire, c'est pour le simple plaisir.
PROLOGUE
Il avait profité du désintéressement évident du gardien pour la porte d'entrée principale de l'hôpital pour s'enfuir par cette belle journée d'après-midi. En fait, non, il ne s'enfuyait pas, il voulait seulement aller marcher en ville, sortir du terrain limité et ennuyeux que constituait le parc de l'hôpital psychiatrique. Sa fidèle casquette bleue sur la tête et sa veste de cuir sur le dos, les cheveux légèrement au vent et les mains dans les poches, il avançait rapidement sur le trottoir en direction de la route principale.
CHAPITRE 1 : QUESTIONNEMENT
Cela faisait exactement trois semaines. Trois semaines longues, dures et remplies d'inquiétude. Trois semaines que Murdock avait disparu. Et cela avait paru des mois pour les membres de l'Agence Tous Risques.
Futé avait fait des pieds et des mains pour tenter de retrouver son meilleur ami, il s'était promené pendant des jours dans la ville de Los Angeles, questionnant les gens dans la rue et les boutiques, leur demandant si l'un d'entre eux avait aperçu cet homme aux cheveux bruns et à la casquette de base-ball bleue qui apparaissait sur la petite photo qu'il traînait avec lui. Évidemment, personne ne l'avait vu. « Ça aurait été trop facile, » pensait Futé.
Plusieurs personnes lui avait conseillé d'aller voir la police, solution logique que n'importe qui de sensé aurait pensé en premier, mais Futé craignait d'entrer en contact avec la police, lui-même étant considéré comme un fugitif recherché ardemment par la police militaire.
Malgré cela, il gardait espoir que quelqu'un puisse l'avoir aperçu parmi la foule. Après tout, Murdock habitait habituellement dans un hôpital psychiatrique, non pas que c'était un de ces « fous qui n'ont plus aucune chance de s'en sortir » et que tout le monde veut éviter, et il n'était pas non plus un fou dangereux, que tout le monde veut éviter aussi. Disons simplement qu'à certain moments il ne semblait pas avoir toute sa tête et qu'il s'imaginait toute sorte de choses, il semblait aussi voir certaines choses que les autres ne pouvaient pas voir. Par exemple, pendant un certain temps, il s'était inventé un chien imaginaire, invisible aux yeux de tous, qu'il avait nommé Billy. Il aimait aussi s'attacher à des objets inanimés, tels une chaussette, une balle de golf ou une plante, et il les faisait parler, parler et parler, ce qui énervait particulièrement Barracuda. À certain moments, il prenait plaisir à entrer dans la peau de personnages, réels ou fictifs. Bref, lorsque l'agence entrait dans un restaurant quelconque ou se promenait, la majorité des gens remarquait Murdock.
Mais il n'était pas toujours comme ça, quand il fallait être sérieux à un certain moment pendant une mission, Murdock était capable de se tenir calme et de se montrer lucide. C'était un homme intelligent, extraverti, gentil, drôle, qui apportait un brin de folie (Quoique parfois Hannibal semblait être plus fou que lui dans certaines missions) et de bonne humeur à l'équipe. Tout le monde dans l'équipe l'aimait bien et l'appréciait, même Barracuda qui le traitait la majorité du temps comme un imbécile, un idiot et un fou. Murdock le traitait en retour comme un gros homme enragé et boudeur, ce qui n'était pas tout à fait faux. Barracuda n'aimait tout simplement pas les folies passagères de Murdock. En fait il les détestait, mais les deux hommes s'aimaient bien tout de même.
Lorsque Barracuda apprit la nouvelle, par Hannibal, qui l'avait appris de Futé, que Murdock n'était plus à l'hôpital psychiatrique, ça lui avait fait un choc, léger, mais un choc tout de même. Et, comme les autres, plus le temps avançait et qu'aucun d'eux n'obtenait de nouvelles de Murdock, l'inquiétude en lui avait monté.
Les trois amis s'étaient rencontré dans la dernière maison que Futé avait habilement « loué », une grande maison aux murs blancs et aux grandes fenêtres, située dans le nord de la ville, près d'un lac, plutôt à l'abri des regards indiscrets. Cette maison avait une allure particulièrement riche et, entre deux missions, Futé aimait y donner des réceptions, se prenant pour un riche homme d'affaire et ainsi entrer en contact avec la haute société auquelle il avait toujours rêvé de faire partie. Pour les besoins de la cause, il changeait souvent de nom (Le nom « Templeton Peck » le trahirait et la police militaire débarquerait en un rien de temps chez lui!). Son « nom » était donc parfois mentionné dans les journaux de la haute société, mais il évitait le plus possible de se faire prendre en photo. Barracuda pensait que c'était de la folie de la part de Futé de donner des réceptions et se montrer ainsi en public, mais il ne le disait pas, car il ne voulait pas blesser le jeune homme. Hannibal, quant à lui, adorait prendre des risques, alors il ne disait rien, quoiqu'il pensait que Futé se devait de se montrer très prudent, et Futé le savait.
Ils étaient donc tous les trois dans le salon et Futé leur avait expliqué en détails sa visite à l'hôpital, la découverte de la chambre vide de Murdock, la petite chicane qui s'était déclenché entre lui et les infirmiers à propos de la négligence des gardiens de sécurité et qu'il n'avait pas voulu porter plus loin de peur de se faire trop remarquer. En effet, les infirmiers lui avaient dit que Murdock s'était enfui ( Et ça, ils ne savaient ni comment, ni pourquoi), mais étaient quasiment sûrs qu'il reviendrait à l'hôpital, comme à chaque fois. Futé n'aurait jamais osé leur dire que c'était lui qui faisait sortir Murdock de l'hôpital quand une nouvelle mission était confiée à l'agence et que ce n'était pas normal que Murdock se soit échappé par lui-même.
Il s'était finalement résolu à quitter les lieux et de revenir le lendemain, téléphoner à la chambre de Murdock, de revenir le surlendemain et de téléphoner encore, mais personne ne répondait aux appels à l'exception du répondeur et, bientôt, Futé fut certain que Murdock ne reviendrait pas à l'hôpital.
Il téléphona alors à Hannibal, qui agissait en quelque sorte comme le « chef » de l'agence, car c'était souvent lui qui prenait les décisions et contrôlait l'équipe. Et ils avaient décidé de se rencontrer pour en parler.
« C'est peut-être un piège que nous tend l'armée, s'était empressé de rappeler Barracuda.
- Je ne crois pas qu'ils soient si intelligents que ça, avait dit Hannibal sur un ton plutôt détaché, et, s'ils avaient voulu obtenir des informations sur nous, il y aurait eu longtemps qu'ils l'auraient relâché ou bien Murdock se serait enfui. Il est futé notre Murdock, n'est-ce pas Futé?
- Oui, bien sûr.. »
Futé avait légèrement souri, faisant allusion au jeu de mots minable de Hannibal qui se voulait de détendre l'atmosphère tendue qui régnait dans la pièce à ce moment-là.
Ils avaient parler ainsi durant une bonne heure. Ils avaient enlevé de leur chemin plusieurs possibilités, dont celle des « chasseurs de primes » qui auraient depuis longtemps entré en contact avec l'un d'eux.
« Il va revenir, avait finalement conclu Hannibal avant de se lever, si ce n'est pas le cas, il s'agit d'être attentifs aux moindres signes qu'il pourrait nous envoyer. J'espère qu'il n'est pas en danger. »
Voyant la mine basse de Futé et Barracuda, il avait ajouté : « Ne vous inquiétez pas trop pour lui, c'est un grand garçon. »
« D'accord Hannibal », avait finalement soupiré Futé.
Barracuda lui donna une petite tape amicale sur l'épaule et se leva à son tour.
« Je suis désolé de vous l'annoncer dans une situation pareille, déclara Hannibal soudainement, mais je dois quitter Los Angeles.
- QUOI ?! » Futé avait du mal à en croire ses oreilles.
Barracuda regarda simplement Hannibal avec un regard étrange. « Pourquoi donc? demanda-t-il.
- Écoutez, c'est pour mon rôle dans le film d'Aquamaniac. Si je ne me rend pas au lieu de tournage, ils vont en prendre un autre pour faire le monstre et vous savez combien je tiens à ce rôle. »
Futé avait envie de lui répliquer « Et tu ne tiens pas à Murdock ?? », mais il savait que cette remarque aurait été inappropriée et déplacée et qu'il devait se taire. Hannibal aimait tellement ce rôle.
« Je pars dans deux jours, mais je ne serai pas si loin de Los Angeles, vous savez. Jobytown c'est à à peine 90 kilomètres d'ici. Si vous avez du nouveau, appelez moi par téléphone. »
Sur ce, il partit. Barracuda fit de même peu de temps après. Futé ne leur en avait pas trop voulu de le laisser là, tout seul dans sa grande maison, à se questionner sur ce qui était arrivé à Murdock. Après tout, lui aussi était un grand garçon.
À suivre
