Coucou ! Alors, oui, j'avais déjà fait une nouvelle version. Donc pour ceux qui l'ont déjà lu une deuxième fois, il n'y a presque rien qui a changé. Juste des très petits détails, le surnom d'Hinata et des fautes que j'ai supprimé (pas toutes encore, j'attends le passage de cette OS devant les yeux d'une correctrice).

Cependant, si l'envie vous reprend de le lire, il n'y a aucun souci ^^

Quant aux nouveau lecteurs, j'espère que vous prendrez plaisir à le lire !


CROIS-MOI, T'ES PAS FAITE POUR ÇA

La jeune femme aux longs cheveux bruns ne peut plus reculer. Une fois ses portes franchies, son destin sera scellé. Les regards des hommes sur son corps la répugnent. Ils lui sourient, l'appellent. Elles les ignorent, va voir une hôtesse du bar et lui demande où se trouve le patron. La femme, d'une taille similaire à la sienne lui sourit tristement avant de la mener au bureau de celui que les filles appellent Boss. Arrivées à destination, la femme lui dit un mot d'encouragement avant de la laisser et de retourner à sa tâche. Elle remercie intérieurement l'hôtesse, Karin d'après ce qu'elle a pu lire, avant d'inspirer bruyamment et de toquer à la porte. La brune se remémore la raison pour laquelle elle est aujourd'hui là.

Elle revenait de son emploi à mi-temps à la boutique du quartier. Fatiguée d'avoir porté des cartons durant cinq heures, Hinata avait décidé de prendre cette fois l'ascenseur pour atteindre son appartement au cinquième étage. Quand les portes de l'ascenseur s'ouvrirent sur le palier, elle entendit des cris et des bruits de casse. Elle se demanda de chez quel voisin cela pouvait bien provenir mais comprit bien assez vite que cela venait de son appartement. Hinata s'approcha alors rapidement et colla son oreille à la porte. C'était la voix de sa petite sœur. Elle pleurait et criait.

« Ne cassez rien ! Ma sœur n'y est pour rien. Ne lui faites pas de mal, je vous en prie ! Je ferai tout pour vous rembourser ! »

Hinata se dépêcha d'ouvrir la porte et d'entrer dans leur appartement. Le salon était dévasté. Les canapés, les fauteuils, les tables étaient retournés sur le sol. Des verres et des vases avaient été jetés et recouvraient le sol d'éclats tranchants. Au milieu de ce désastre se trouvait sa petite sœur, Hanabi, agenouillée au sol, ses cheveux tenus par un homme cagoulé. À la vue de la nouvelle arrivante, il pointa son arme à feu sur Hanabi et demanda à son partenaire, également cagoulé, de la tenir. Hinata se retrouva alors en quelques secondes la tête contre le sol et les mains dans le dos. Elle ne comprenait rien à la situation, que leur voulaient-ils ?

« Bon, t'es qui toi ? lui demanda celui qui maintenait Hanabi.
- Sa grande sœur. Et vous, qui êtes-vous ? » demanda-t-elle en relevant la tête.

Elle n'eut comme réponse qu'une gifle de son agresseur.

« On pose les questions, tu réponds et tu la fermes. Ok ? »

Hinata ne répondit rien. Il la gifla une nouvelle fois, plus fortement.

« J'ai dit, on pose des questions, tu réponds et tu la fermes. OK ?
- Oui.
» opina-t-elle.

Hanabi s'était remise à pleurer. Elle suppliait d'arrêter de faire du mal à Hinata, disant qu'elle n'y était pour rien. La grande sœur n'y comprenait rien. Celui qui semblait être le chef sembla percevoir ses questionnements intérieurs car, tout en tirant les cheveux d'Hanabi, il s'assit sur le bord du canapé retourné et commença à tout expliquer.

« Tu t'appelles comment, la grande ?
- Hinata, Hyûga Hinata.
- T'es donc bien sa grande sœur. T'as pas menti, c'est bien. »

Il ordonna à Hanabi de venir s'asseoir à ses pieds et continua.

« Et bien sache que ta chère sœur est une de nos fidèle cliente. »

Une de leur cliente ? Hinata eut l'éclaircissement bien rapidement.

« Et oui, elle prend de la drogue, ça te surprend ?
- ...oui. » répondit Hinata après un certain temps de réflexion.

Elle se doutait que quelque chose chez n'allait pas très bien chez sa sœur depuis quelques mois mais elle ne savait pas quoi exactement. Elle était à présent au courant.

« Qui dit consommation de drogue dit achat, n'est-ce pas ?
- Oui.
- Et qui dit achat dit argent ?
- Oui.
- Mais qui dit pas de tune, dit quoi ? »

Hinata, ne répondit pas. Hanabi s'empressa alors de répondre à la place de sa sœur.

« Remboursement.
- C'est cela, Hanabi, tu finis par comprendre. Remboursement, un si joli mot. Mais j'ai cru comprendre que vous ne rouliez pas sur l'or, alors comment vas-tu faire, chère Hanabi, pour rembourser l'équivalent de cinq millions de yens
(1) ? »

À l'entente de ce chiffre, Hinata eut les yeux ronds. Elle avait déjà du mal à payer le loyer de l'appartement avec son misérable salaire, elle ne pourrait donc jamais donner cette somme. Dans quelle galère sa sœur les avait mise ? Hinata entendit alors une horreur sortir de la bouche de sa petite sœur ?

« En me prostituant dans votre réseau jusqu'à remboursement, comme vous me l'avez… demandé.
- NON ! Elle ne peut pas !
hurla alors Hinata.
- Ah oui ? Et comment vous allez faire dans ce cas, car moi, j'ai une autre solution. On vous tue toutes les deux, on vend vos organes et on roule sur l'or. Mais je suis pas sûr que ça vous convienne, je me trompe ? »

Hinata réfléchissait à toute allure. Elle savait qu'ils en étaient capables et elle ne pouvait faire appel à aucune aide extérieure.

« Écoutez, j'ai une meilleure idée.
- Ah ouais ?
dit-il, narquois.
- Oui. Hanabi a dix-sept ans, elle est encore mineure, ça risque d'être plus difficile que vous ne le croyez. J'ai vingt-trois ans et plus d'expérience qu'elle dans la vie. Je me vendrai et je rembourserai ses dettes.
- Hinata, tu ne peux pas...
- TAIS-TOI Hanabi ! Tu as déjà fait assez de bêtises comme ça. »

C'est ainsi que son enfer débuta.

On ouvre la porte. Hinata revient à la réalité. L'homme qui lui ouvre semble la reconnaître. Elle ne le connaît pourtant pas et se souviendrait d'un homme à la peau aussi noire que le charbon possédant des yeux jaunis par la consommation de drogue.

« Tu es finalement venue ? Ta petite sœur peut enfin retrouver son quotidien de lycéenne. »

Cette voix. Il s'agit de l'homme qui l'a maintenue et giflée dans l'appartement. Il lui demande de le suivre et la présente devant un homme qui semble avoir subi des liftings à répétitions tant sa peau est tirée, lisse et pâle. Ses yeux possèdent quelques choses de reptiliens.

« Alors, c'est toi la fameuse fille qui va rembourser les dettes de sa sœur adorée. Présente toi. Racontes-moi ton histoire, décris-moi ton caractère. Je veux tout savoir pour t'inventer un personnage qui te conviendra. »

Hinata ne trouve pas qu'il est un monstre, il lui paraît presque compatissant. Il s'enrichît de façon atroce mais il essaye de comprendre ce qui peut pousser les femmes à entrer dans le domaine de la prostitution. Elle lui en est reconnaissant et décide de se confier, même s'en veut d'être naïve.

« Je m'appelle Hinata Hyûga. Le jour de mes dix-huit ans, mes parents décédèrent dans un incendie de notre demeure, me laissant en charge de ma petite sœur qui n'avait alors que douze ans. Je ne pouvais continuer les études, l'argent manquait. Avec ce qu'on reçu des assurances et des différentes aides, je ne pus que louer un appartement décent pour moi et ma sœur. Heureusement, j'avais déjà mon bac ce qui me permit de trouver un travail assez rapidement. »

Elle s'arrête, pensant qu'il va bientôt l'interrompre et lui dire d'allez à l'essentiel mais ce n'est pas le cas.

« Continuez, dit-il accompagné d'un geste de main.
- Je pense que ma sœur a eut beaucoup de mal à vivre normalement suite à cet accident. Elle n'était plus une ado normale, elle se faisait élevé par sa grande sœur qui n'était là que tard le soir car elle enchaînait des petits boulots toute la journée. J'ai appris il y a quelques jours qu'elle consommait de la drogue, je crois qu'elle a commencé à en prendre en rentrant au lycée. Et puis, elle s'est endettée et dois maintenant rembourser. Je ne veux pas qu'elle ruine son avenir alors qu'elle n'a que dix-sept ans. Je prends sa place et je vous rembourserai en me prostituant.
- Vos convictions sont belles. Seulement, êtes-vous certaines de pouvoir entrer dans cette voie ?
demanda-t-il en souriant.
- Je n'ai pas le choix de toute façon.
- Bien. Dans ce cas, parlez-moi de votre caractère.
- Je vais être brève. Je n'aime pas me faire remarquer, je suis plutôt discrète, assez timide mais je veux réussir. Je voulais réussir. »

Ces derniers propos semblent plaire à l'homme. Il claque des doigts et dit en même temps à Hinata qu'elle doit se mettre en sous-vêtement. Elle refuse mais il lui dit qu'il doit être au courant de ses possibilités. Hinata s'exécute. Elle imagine être seule pour ne pas trembler devant les yeux reptiliens du patron et de l'homme à ses côtés et puis surtout, elle ne regarde pas leurs yeux. Elle sait qu'ils parcourent son corps avec envie et cela la répugne.

« À présent, laisse-toi faire. Zetsu. »

Elle regarde celui que tout le monde appelle le boss en s'interrogeant et comprend très rapidement pourquoi il lui ordonné cela. L'autre homme s'est mis à tâter son corps en commençant par les jambes. Il remonte ensuite lentement, souillant toute les parties de son corps. Il veut lui enlever ses sous-vêtements mais Hinata l'en empêche.

« Ne te débat pas, prend ça comme un baptême du métier. »

Elle arrête alors tout geste, ferme les yeux et se laisse faire. Les larmes coulent sur son visage. Elle se sait à présent nue. On la touche, on teste la fermeté, la douceur de sa peau et elle ne sait trop quoi d'autre sur elle. Elle pense alors qu'elle a eut raison de prendre la place de sa petite sœur.

• • •

À présent dans un petit bistrot se situant en face du lycée de sa sœur, Hinata attend. Habituellement, à cette heure, elle travaille dans une épicerie mais Orochimaru lui a demandé de démissionner de tous ses emplois, elle n'en avait plus besoin car il est certain qu'elle rencontrera du succès.

Elle boit son cappuccino. Elle a toutes les prédispositions pour servir des clients fortunés : discrète, une peau lisse et douce, des formes généreuses naturelles, un visage de douceur et non vulgaire. Ces clients pourront même l'emmener lors de leur voyage sans que les autres personnes ne se doutent qu'elle soit une prostituée.

Elle voit des jeunes sortir du lycée. Sa sœur ne va pas tarder à la rejoindre. Orochimaru lui a dit qu'elle commencera dans deux mois, le temps qu'elle apprenne les ficelles du métier auprès de Victoria, une belle femme blonde et svelte qui était habituée à ce genre de clients.

Sa sœur l'a vu à travers la vitre et se met à courir pour la rejoindre. Hinata décide de remplacer sa figure désespérée par une expression chaleureuse.

« Hinata !
- Hanabi, pas besoin de hurler. Des personnes te regardent.
- Oh, c'est rien,
lui répond-elle en s'installant sur la chaise d'en face. Pas besoin de paraître heureuse pour moi, je me sens déjà assez mal comme ça.
- Ok. Tu as réfléchi à ce que je t'aie proposé ?
- Un peu, mais je ne suis pas sûre.
- Écoutes, tu n'as pas à réfléchir et tu y vas.
- Mais je ne vais pas te laisser seule dans cette situation alors que tout est de ma faute !
- Hanabi, si tu te sors de cette dépendance, on ne risquera plus jamais de pareille situation, par contre, si tu continue à en avoir besoin, je ne sais pas ce qui nous arrivera.
- Hina...
- Neji est d'accord pour te prendre en charge chez lui. Tu prends l'avion et tu le rejoins dès demain. Tu suis là-bas une cure, je rembourse tes dettes et on se rejoint une fois tout ça terminé.
- Mais cette cure coûte une fortune, on doit utiliser toutes nos économies alors qu'on aurait pu les utiliser pour rembourser un peu.
- Ce n'est rien. Le boss m'a dit que je rencontrerai le succès donc il n'y a pas de problème. »

Hanabi se sent très mal à l'aise lorsqu'elle lui dit rencontrer le succès, Hinata le voit. Elle veut rester avec elle pendant cette période, la soutenir, mais voilà que dès le lendemain, elle sera loin de leur ville natale Kagoshima (2), loin de sa sœur, elle sera à Aomori (3). Elle voit qu'Hanabi a envie de pleurer. Hinata lui tend un bout de carton, une carte de visite.

« Tiens, tu as mes coordonnées dessus. Je risque de ne plus être souvent à la maison.
- Yuzuki
?
- Ce sera mon nom. Ça signifie...
- Lune douce.
- Oui. »

Hanabi laisse alors couler ses larmes. Sa sœur le remarque, se lève de sa chaise et vient la serrer dans ses bras. Ce sera une période bien sombre dans leur famille.


Hinata est épuisée. Elle a du mal à marcher à cause de son entraînement quotidien. Elle doit s'assouplir mais aussi se muscler un minimum pour être capable d'effectuer de belle démonstration à la pole dance. Ses douleurs aux cuisses la font un peu marcher comme un canard ; elle le remarque quand elle se regarde dans le reflet d'une vitrine. Elle soupire fortement, son ascenseur est en panne.

« Hey ! C'est toi, Hinata ? »

Cette voix qui l'interpelle lui rappelle vaguement quelque chose. Elle se retourne et reconnaît de suite Hidan, une de ses connaissances de lycée.

« Hidan ?
- Oui, c'est bien moi. Ça faisait un bail. Alors, qu'est-ce que tu deviens ? »

Hinata ne sait pas quoi lui répondre. Elle ne peut pas lui dire qu'elle est strip-teaseuse depuis deux semaines en attendant le début d'une fabuleuse carrière de prostituée. Elle trouve alors une alternative à la vérité.

« Hum, devine.
- Je dois deviner ? Tu étais plutôt douée en cours. Je te vois bien être devenue... avocate ?
- T'es tombé juste.
- Sérieusement ? Remercie Jashin pour cette grâce. »

Hinata soupire. Elle se rappelle que lorsqu'il était en terminal, Hidan avait développé une drôle de croyance. Et à l'entendre, il semble toujours être un fervent de cette religion. Si elle le rend heureux, tant mieux pour lui. Elle relance la conversation pour qu'il ne s'attarde pas sur elle :

« Et toi, tu fais quoi ?
- Je suis dans la police.
- Ah, je ne t'imaginais pas là-dedans.
- Et moi, je n'aurais jamais imaginé te rencontrer dans un tel endroit. Et que tu mentes aussi. »

Ces dires font froncer les sourcils d'Hinata. Elle n'arrive pas à discerner le message qui se cache derrière ses propos. Hidan se penche vers son oreille et lui chuchote, taquin :

« Je t'ai vu au club, t'es une strip-teaseuse, pas une avocate. »

Hinata semble soudain intéressée par les murs des maisons et des boutiques qui l'entourent. La pollution les a rendus grisonnants. Ressemblera-t-elle à ses murs une fois la dette remboursée ? Une forme étrange lui passe devant les yeux. Elle est de couleur mat et possède cinq membres allongés. C'est une main.

« Eh, Hinata, tu m'entends ? »

La brune revient doucement à la réalité. Elle se rappelle qu'Hidan l'a vu à l'œuvre dans le club et blêmit avant d'avoir des vertiges.

« Je... je crois que je vais rentrer.
- Non, non, pas dans cet état. T'es livide Hinata, on dirait que tu vas t'évanouir. Viens, je t'emmène prendre un café. »

Il lui prend la main et commence à avancer vers le café le plus proche, se situant à une dizaine de mètres d'eux. Hinata se laisse emmener. Elle n'a pas la force de résister, et puis Hidan ne lui veut pas de mal.

Il l'a emmenée dans un café à l'ambiance chaleureuse. On y sent la bonne odeur de la boisson parcourir l'endroit. Les murs en bois clair sont assortis aux tables et contrastent avec le sol foncé. Les clients semblent heureux et reposés ici. Hidan tire une chaise, pose ses mains sur les épaules de la brune et l'assoit avant de repousser la chaise sous la table. Il s'installe ensuite en face, pose ses coudes sur la table et la regarde.

« Hinata, qu'est-ce que tu foutais là-bas ? »

Elle a le regard vide. Quelqu'un a découvert son secret. Que peut-elle lui répondre ? Voir ces gens heureux autour d'elle la réconforte assez et elle se dit que sa sœur vit certainement ainsi avec Neji.

« Qu'est-ce que tu faisais là-bas, toi, fervent d'une religion ?
- Oh, moi, ça n'a pas d'importance. On va dire que Jashin nous empêche d'avoir des relations sexuelles avant le mariage. Je viens donc me renseigner un peu de temps en temps. »

Elle l'a écouté, mais d'une oreille.

« Hinata, tu peux tout me dire. Ça restera entre nous. » lui promet Hidan. Il paraît si sincère.

Elle lui raconte alors tout, sans rien omettre, n'oubliant aucun détail de ce qu'il s'est passé. Elle lui décrit comment elle s'est sentie, nue devant ce Zetsu, son agresseur, nue devant le boss, salie avant même d'avoir commencé. Elle lui confie avoir peur de ne plus être la même en en ressortant de cet enfer. Hidan se passe la main sur le visage.

« Hinata, tu aurais dû avertir la police. On t'aurait sorti de là.
- Et ma sœur ! Elle a participé au commerce de la drogue, elle en a caché chez moi quand j'étais absente à cause du travail. Elle était complice. Tu penses que la police l'aurait laissé s'en sortir sans rien ? »

Hinata retient ses larmes alors qu'Hidan lui prend la main.

« Tu peux te relâcher, ça fait du bien, je te promets.
- Non, c'est bon. »

Elle ne laisse aucune de ses larmes couler. Elle dit à Hidan qu'elle doit rentrer et se lève. Hidan la retient et lui dit dans un soufflement :

« T'en sortiras jamais Hinata. Et crois-moi, t'es pas faite pour çà.
- Qu'est-ce que t'en sais,
lui dit-elle en le fusillant du regard.
- C'est simple. Si je te demande maintenant de m'offrir tes services, tu le ferais ?
- Ce n'est pas en contradiction avec ta religion ?
essaye-t-elle d'esquiver.
- De quoi ?
- Les rapports sexuels, avant le mariage ?
- Pas si j'agis en aidant une personne dans le besoin,
lui répond-il avec un sourire. Alors, tu le ferais ou pas ? »

Hinata commence à trembler. C'est ce qui l'attend au bout du compte. Elle secoue son bras pour qu'Hidan lui lâche la main et répond après une inspiration.

« Oui.
- Vraiment ?
répond-il, surpris. On va où dans ce cas ?
- Nulle part. Je dois d'abords en parler avec le boss.
- T'es en train de trouver une excuse là.
- Non, la prochaine fois qu'on se verra, tu me paieras.
- Très bien. Je te dis à demain, j'ai mon dimanche. On se retrouve dans le petit parc, proche de la mer. »

Hinata lui répond oui d'un signe de tête et part le plus vite possible. Les tremblements de son corps ne se sont pas arrêtés. Pourquoi a-t-elle accepté ? Mais pourquoi a-t-il fallu qu'il la voie ? Elle commence à courir sur le trottoir, au milieu de la foule. Elle a l'impression que toutes les conversations se rapportent à elle, à sa déchéance, sa descente en enfer. Elle se dépêche, elle ne supporte plus leur voix, elle a peur des conversations qu'elle n'arrive pas à entendre. Elle voit son immeuble datant des années 1970 se rapprocher. Elle accélère, elle va bientôt être à l'abri des regards. Mais elle s'arrête brusquement, à cinq mètres de l'entrée. Devant la porte, un homme au teint cadavérique l'attend, un sourire sadique dévoilant des dents aiguisées. Il ressemble paradoxalement à Zetsu, cet homme aussi noir que le charbon.

« Le boss m'a demander de te donner ça. »

Cette voix, c'est celle de l'homme qui tenait sa sœur par les cheveux. Hinata fait un pas en arrière, par pur réflexe, avant de se ressaisir et d'avancer, prendre la clé USB que lui tend l'homme livide.

« C'est ce que tu dois savoir sur tes potentiels clients. Et il y a aussi quelques vidéos mettant en scène ta tutrice, pour que tu voies un peu à quoi ressemble le métier. Alors, apprend bien. »

Elle regarde la clé et se sent dégoutée. Comment un si petit objet peut contenir autant d'horreurs ? L'homme part mais s'arrête au niveau de son oreille. Elle retient sa respiration, prête à prendre la fuite à tout moment.

« Moi, c'est Zetsu. Je te contacterai quand je serai devenu riche, Yuzuki. »

Hinata s'éloigne d'un pas sur le côté de cet homme qui reprend sa marche dans un rire cruel. Elle sent les larmes remonter mais elle les retient, encore. Elle ne pleura pas. La jeune femme pénétra dans l'immeuble et continua son chemin jusqu'à la porte de son appartement. Elle prend ses clés et les dirige vers la serrure de sa porte. Mais elle n'arrive pas à les faire entrer. Sa main tremble et sa vision est floue. La gorge nouée, elle ravale le sanglot qui allait sortir et essaye une nouvelle fois de faire entrer la clé. Elle ouvre la porte, elle a réussit. Elle avance afin d'allumer la lumière et se met soudain à crier. Elle a revu sa sœur, la tête sur le sol, les cheveux maintenus par Zetsu, le blanc. Hinata porte la main à sa bouche bientôt couverte de ses larmes. Elle ferme les yeux, tout ça n'est qu'une hallucination.

Elle se dirige vers sa salle de bain afin de prendre un calmant, essayant d'ignorer l'autre Zetsu qui lui tourne autour. Elle se remet à crier, elle voit cette fois le boss, avec ses yeux de serpents, assis sur sa baignoire. Il lui montre son armoire à pharmacie. Hinata courre jusqu'à elle, l'ouvre brutalement et saisie la boîte à calmant. Elle l'ouvre et avale un médicament après avoir fait tomber la moitié du contenu de la boîte par ses mains tremblantes. Son corps s'affaisse de lui-même contre les carreaux de la salle de bain. Ses hallucinations ne sont plus aussi nettes, elles disparaissent, laissant Hinata reprendre sa respiration, ses yeux perlant de larmes, posés dans le vide, sa main gauche refermée sur la clé USB.


Elle est assise sur un banc du parc sous le ciel se teintant de nuances orangées, vêtue d'une jupe patineuse noire arrivant à ses genoux et d'un bustier gris. Elle se masse le bas du dos, la nuit qu'elle a passée sur le carrelage de sa salle de bain lui a donné de nombreuses courbatures en plus de celle de son entraînement. Mais ses pensées ne sont pas portées sur la nuit d'hier, mais sur les deux heures qu'elle vient de passer avec Hidan. Elle est désespérée, elle a échoué.

Il était là, à attendre qu'elle débute les avances. Il s'est rapproché, l'a emmené à une table qui donnait vu sur la mer et elle n'a encore rien tenté. Il lui a pris la main, la portée à ses lèvres. Elle a juste rougi, retiré sa main de la sienne et elle a regardé ses jambes. Elle n'a rien osé, rien suggéré. Et il est parti, soupirant mais satisfait. Il avait raison, elle lui avait montré qu'elle n'arrivera jamais à faire ce métier. Et ça la désespère aussi bien que ça la rend folle de rage. Elle doit rembourser la dette de sa sœur qui est maintenant sienne et on lui a donné l'occasion de se faire beaucoup d'argent en ne faisant qu'une seule et unique chose, se vendre. Ce n'est pas compliqué mais pourquoi elle ne réussit pas ? Pourquoi elle n'a rien tenté avec Hidan ? Il a presque son âge, il est assez plaisant à regarder et il est même sympathique. Si elle n'y arrive pas avec lui, comment réussirait-elle avec les hommes qui figurent sur la clé USB ?

Hinata se lève et décide d'arrêter de se poser seulement des questions et d'agir. Elle ne sait seulement pas où elle devait commencer pour changer et réussir. Hinata sort son téléphone de son sac et compose le numéro de Victoria, sa belle tutrice aux yeux bleus. Après toutes les heures passées à ses côtés, Hinata en est venue à la considérer comme une amie. Elles ont le même âge mais une histoire bien différente. Victoria la lui a raconté après qu'Hinata se soit confié.

Elle s'appelle Ino Yamanaka et n'a pas toujours été prostitué. Elle a fui sa famille et est devenue strip-teaseuse à l'âge de dix-sept ans, pour subvenir à ses besoins. Puis à ses vingt ans, un homme d'affaire l'a remarqué et il a demandé à ce qu'elle lui soit attribuée. Elle a accepté, à une condition, pouvoir choisir les hommes qu'elle satisferait. Et le boss à accepter. Elle s'est alors nommé Victoria, prénom d'une reine. Et Hinata trouve que ce prénom lui sied parfaitement, elle fait parti du peu de prostituées qui ne côtoient seulement des clients d'une catégorie élevé et elle est la seule à pouvoir choisir ses propres clients, une véritable reine dans ce monde. Hinata sait qu'Ino sera de bons conseils.


Hidan a envie de rigoler. Ce doit être la dixième fois qu'Hinata lui donne rendez-vous pour qu'elle lui vende ses services mais elle semble, comme les autres fois, être en train de chercher une excuse pour partir. Il veut lui laisser faire le premier pas mais elle ne le fait jamais. Et somme à chaque fois, il la trouve mignonne à passer d'une expression à une autre.

Au début, elle est souriante, s'assoit en face de lui avec grâce et met ses formes en valeurs en se redressant bien. Ce n'était pas le cas au début, où elle se repliait sur elle même. Elle a dû apprendre depuis. Ensuite, elle débute une conversation et lui fait les yeux doux. Puis, une fois qu'ils n'ont plus rien à se dire, elle semble désemparée. Normalement, elle doit commencer à le séduire, lui faire comprendre pourquoi elle est là mais au lieu, il décèle sur son visage successivement différentes émotions : un brin de détermination suivie d'une peur croissante qui se termine sur une intense concentration. L'excuse trouvée, elle part.

En ce moment, ses sourcils légèrement froncés indiquent qu'elle est dans cette dernière phase. Malgré toute sa retenue, Hidan laisse son rire s'échapper fortement, ce qui a pour effet de déconcentrer la belle brune. Elle lui demande :

« Qu'est-ce qui te fait rire ?
- Tu vas encore t'enfuir, n'est-ce pas ?
- Non, non je ne m'enfuirai pas !
lui rétorque-t-elle en essayant de lui cacher ses rougissements.
- Bon, aujourd'hui, je t'aide dans ta tâche. »

Hinata ne semble pas comprendre ce qu'il veut dire. Ils sont cette fois debout dans un parc où le vent, annonçant l'arrivée de l'été, caresse les branches des arbres aux jeunes feuilles tendres. Hidan se rapproche d'Hinata jusqu'à se tenir à moins de cinq centimètres de son visage. Elle ne bouge pas et le fixe de ses grands yeux blancs. Il pose sa main dans son dos, remonte jusqu'à sa joue et lui touche la lèvre inférieure avant de lui chuchoter dans un souffle chaud, effleurant le visage de la brune :

« Ne me remercie pas. »

Il pose ses lèvres sur les siennes et l'embrasse. Il sent la surprise d'Hinata. Celle-ci ne fait pourtant aucun geste et se laisse faire, immobile. Il la croit paralysée mais il se trompe et s'en rend vite compte. Elle pose ses mais dans sa nuque et approfondit le baiser. Il ne s'attendait pas à ce qu'elle sache bien embrasser et il se surprend à se demander qui est le salop qui lui a permit d'acquérir tant d'expérience. Cette réflexion le fait mettre fin au baiser.

« Tu as progressé, Hinata. On poursuivra une prochaine fois. »

Hidan décide de partir et la laisse en plant. Sa dernière pensée l'a déstabilisé et remet en doute les véritables raisons pour lesquelles il aide Hinata. Un verre ne lui ferait pas de mal.

De son côté, Hinata n'a pas bougé. Elle a juste posé ses doigts sur ses lèvres et a regardé Hidan partir. Son cœur s'agite dans sa poitrine.

« Oh non. »

Elle ne doit rien ressentir, cette réaction n'est pas normale. Ino lui a dit que quand elle est Victoria, elle agit comme si elle jouait une scène. Hinata a embrassé Hidan en tant que Yuzuki, n'est-ce pas ? Elle n'en est pas certaine et se met en marche. Elle s'empresse de rentrer chez elle, une bonne douche froide lui ferait un grand bien.

La brune est à présent sous ses couvertures. Elle s'agite sous ses draps car elle n'arrive pas à trouver le sommeil. La douche n'a eu aucun effet et elle a eu besoin de se confier à Ino, elle l'a donc appelé. Quand elle lui a raconté qu'elle ne savait pas si elle avait embrassé Hidan en tant que Yuzuki ou en tant qu'Hinata, Ino lui a répondu après un long soupir qu'elle avait certainement été Hinata, et non Yuzuki. Si elle considère Hidan comme un client, elle ne douterait pas.

Hinata change encore de côté dans son lit. Elle se sent désespérée, une fois de plus. Que va-t-elle bien pouvoir faire ? Elle n'a pas progressé, elle est juste amoureuse. Mais lui, il la considère comme Yuzuki, la prostituée ou Hinata, la simple femme ? Toutes ses tergiversations lui rappellent que dans moins de trois semaines, elle va avoir son premier client. Hinata décide d'aller prendre un somnifère pour enfin trouver le sommeil, elle ne réussira pas à répondre à ses questions cette nuit.


Hinata vient de terminer son show et s'apprête à rentrer chez elle. Le boss a raison, elle rencontre du succès mais cela ne la réjouit pas. Elle pense plutôt à ce qui s'est passé la veille et est arrivée à une réponse. Son comportement gêné qu'elle a eut lors des dernières rencontres manifeste qu'elle lui porte un intérêt certain Si elle n'a rien pu tenter, c'est parce qu'elle ne pouvait se résoudre à être juste Yuzuki, elle voulait agir en tant qu'Hinata, mais elle ne s'en aperçoit que maintenant. Elle se rappelle qu'elle a alors commencé à oser quelques gestes de séductions et puis ce baiser a confirmé ce qu'elle ressent réellement. Le début d'un désir, amoureux.

« Yuzuki ? Le boss m'a demandé de te dire que tu viendras une heure plus tôt demain. On te veut de plus en plus en salle. »

Victoria lui annonce cette nouvelle dans l'accolure de la porte de sa loge. Elle est vêtue d'une robe de satin pourpre fendue sur sa cuisse gauche et coiffée d'une haute queue de cheval. Maquillée de façon à ce qu'on voit ses traits de loin, elle est prête pour la scène. Hinata lui répond d'un simple signe de tête pendant qu'elle enlève ses bas de résille.

« Hinata, t'as besoin de parler ? lui demande la blonde en entrant dans la loge.
- Non, ça va. C'est juste que… »

Hinata ne veut pas avouer mais, Ino devine pour elle.

« C'est Hidan, c'est ça ?
- Je sais même pas qui je suis pour lui, Ino ! Comment il me voit ! Moi, ou l'actrice ?
- Hinata, calme-toi, ça ira. »

La brune se laisse aller dans les bras accueillant d'Ino. Elle lui avoue dans un murmure presqu'inaudible qu'elle commence à tomber amoureuse de cette homme.

« Ne sois pas comme ça, Hinata. Ce n'est pas une faute, c'est plutôt normal. Tu t'es confié entièrement à lui, il t'a écouté et soutenu. Il veut même t'aider.
- Mais pourquoi ?
demanda Hinata en s'éloignant d'Ino.
- T'as appris à le connaître, vous avez certainement parlez des petits problèmes quotidiens, j'ai raison ?
- Oui. Je me surprenais même à parler avec lui de choses que je n'aurais raconté qu'à de vieux amis.
- Ça amène la confiance, ça. Et crois-moi, je m'y connais,
déclara Ino suivit d'un clin d'œil. Et puis Hidan n'a pas l'air si méchant.
- Merci Ino.
- On doit s'aider dans le domaine, Yuzuki. Et puis, je t'aime bien. On est amie maintenant, hein, Hinata ?
- Oui, on est amie Ino,
dit Hinata avec un sourire.
- Rien ne t'empêche de tenter quelque chose avec lui. Et s'il s'avère qu'il a juste profité, et bien on lui fera payé bien plus cher, car il y avait aussi tes sentiments. Bon je te laisse, c'est au tour de la belle, de l'élégante, de la sublime Victoria de faire son show ! »

Hinata entend juste après ces mêmes paroles dans les hauts parleurs. Elle rigole et fait signe à Ino d'y aller. Elle lui a dit qu'elle pourrait essayer, avec Hidan. Mais Hinata n'est pas sûre, elle a trop peur qu'il ne ressente pas ce qu'elle ressent. Elle doit cependant reconnaître qu'Hidan l'amuse et la réconforte bien souvent quand elle a des pensées assez tristes, comme en ce moment.

Des mains sur son ventre la sortent de ses pensées.

« C'est moi. »

Le cœur d'Hinata s'agite quand elle reconnaît la voix d'Hidan. Il est collé à elle dans son dos, ses mains allant de son ventre à ses cuisses. Elle est embarrassée dans sa tenue, un ensemble guêpière blanc mais elle ne bouge pas, elle se sent bien contre lui et ses caresses sont douces. Il embrasse sa nuque pour arriver jusqu'à son oreille et lui dire dans un souffle :

« Que dis-tu de maintenant ? »

Hinata penche sa tête sur le côté pour lui offrir plus de peau à parsemer de baisers. Hidan prend cela comme un oui et entame avec elle une danse langoureuse et sensuelle qui les amène à s'endormir l'un contre l'autre dans cette loge, profitant chacun de la chaleur du corps nu de l'autre.(4)


Depuis cette soirée, la relation entre Hinata et Hidan est assez particulière. Ils continuent de se voir presque que tous les jours, se racontant leur journée et dorment de temps à autre chez l'une ou chez l'autre. Quand ils se baladent dans la rue, ils passent pour un couple mais eux-mêmes ne savent pas s'ils le sont réellement. Hinata ne sait pas si Hidan la prend pour Yuzuki mais elle profite simplement de sa présence. Il prend soin d'elle et elle l'aime de plus en plus. Comme lui avait dit Ino un soir, rien ne l'empêchait de tenter quelque chose.

Elle va justement rejoindre Hidan. Elle l'avait vu dans la salle alors qu'elle tournait autour de la barre. Elle enfile rapidement un débardeur vert et un bas de jogging puis sort de sa loge. Dans le couloir, elle salut les filles qui vont danser une toute nouvelle chorégraphie. Elle arrive enfin dans la salle et se dirige vers la table où se trouve Hidan et, bizarrement, un autre homme. De dos, elle ne le reconnaît pas tout de suite et c'est uniquement quand elle se retrouve aux côtés d'Hidan qu'elle identifie cet homme.

« Boss ?
- Bonsoir Yuzuki. Je te félicite pour ta performance ce soir.
- Merci, boss.
- Prend donc une chaise et rejoint-nous. Je suis en train de parler affaire avec… Votre prénom déjà ?
- Hidan.
- Merci. Oui avec Hidan. J'ai remarqué qu'il était souvent là ces derniers temps, particulièrement quand c'était toi qui dansais. Yuzuki vous plaît, Hidan ?
- Oui, elle me plaît assez. »
répondit Hidan.

Hinata est perdue au milieu de cette conversation à sens unique. Le boss parle affaire, avec Hidan. Ça voulait dire quoi ? Elle devait être Yuzuki, à présent ? Hidan l'avait toujours considérée comme tel ? Hinata sent son cœur se serrer. Elle a froid et elle ne peut plus parler. Elle n'a jamais été Hinata pour lui.


1 : Cinq millions de yens est à peu près équivalent à 34000 euros.
2 : Kagoshima se situe au nord ouest de l'île de Kyushu, celle qui est toute au nord à l'ouest du Japon.
3 : Aomori se situe quant à elle au sud est du Japon, sur l'île principale. Ces deux villes sont donc complètement opposées.
4 : Ou comment éviter un lemon.


Et voilà ! Il y aura donc une suite, posté je ne sais pas quand ^^ J'espère que cette nouvelle version vous plaît !