Disclaimer : tous les personnages sont à l'auteur japonais qui les a créés, mais apparemment, il ne s'offusque pas que je les emprunte pour leur faire dire et faire n'importe quoi ! Donc, je continue.


Bonjour les gens !

Ravie de vous retrouver après cette pause estivale sous un soleil qu'on a tous bien mérités ! Je remercie vivement tous ceux et celles qui ont mis un petit commentaire sur le dernier chapitre du précédent acte.

Pour ceux qui m'ont suivi jusque-là, vous connaissez la chanson : ceci est une suite de la suite de la suite… etc… L'histoire reprend pendant la clôture de la fête des cerisiers en fleur, un peu avant qu'Isshin et Izuru s'enfuient pour conclure. Et ce sera le cas pour chaque chapitre, qui verra un couple différent être mis sur le devant de la scène (ou du lit si vous préférez).

Pour ceux qui débarquent, je leur conseille de lire les fictions précédentes (Acte I à IV) pour espérer suivre un tantinet. Sur ce, bonne lecture à vous !


Chapitre 1 : ne jamais réveiller un fauve qui sommeille

Couple: Shûhei x Jûshirô


Soul Society, Parc des cerisiers, pendant le défilé des chars

La fête bat son plein depuis maintenant une demi-heure. Le bonheur de revoir les chars fleuris se lit sur la plupart des visages. Paradoxal quand on sait qu'ils ne vont pas tarder à être brûlés. Des heures à fixer les fleurs, un travail de minutie pour réaliser les plus petits détails et tout ça pour finir dans un brasier. Mais la tradition est la tradition et chacun s'accorde à penser que cette célébration fait partie des repères dont un peuple a besoin après des temps difficiles. Et de ce côté-là, la guerre d'Hiver en fût un.

- « Je trouve dommage que ces merveilles partent en fumée. »

- « C'est vrai, Orihime. Mais c'est l'usage. Vois ça comme un éternel recommencement », explique Kira.

- « Oui mais, un feu, c'est pas un peu extrême ? »

- « Au contraire, le feu est un purificateur, Tatsuki », renchérit Isane.

- « Ouais, pis ça va servir à cuire la bouffe ! »

- « Tu perds pas le nord, Grimmjow. »

- « Qu'est-ce t'as Poil de carotte ? Tu vas pas m'dire qu't'as pas la dalle ! On va quand même pas bouffer des fleurs ! »

- « Oh non, Grimmjow. Ce soir, c'est viande et poisson grillés. C'est toujours ça, hein Shunsui ? »

- « En effet, Isshin. Un grand assortiment de viande rouge et blanche, sans oublier du poisson. »

Le bleuté se lèche littéralement les lèvres. Sa nature profonde de félin ressort à l'écoute des mets (de la bouffe), qui va glisser sous ses dents (sous ses crocs).

- « T'as vu Kenny Kenny, Minou, il se lèche les babines. »

Le regard féroce que jette Grimmjow à Yachiru est à des années lumières de celui d'un chat. Nullement impressionnée, la petite peste continue sur sa lancée : « Les chats aiment bien le poisson, hein Kenny Kenny ? »

- « Yachiru, tu nous les brise avec tes histoires de chat ! »

- « Mais Kenny Kenny, on a un chat ! Faut qu'on s'en occupe de Minou ! »

Autour des deux concernés, la plupart de gens se réjouissent de la mise en boite de Grimmjow, sauf l'intéressé dont la colère vient de monter d'un cran, en même temps que son reiatsu. En une seconde, les rires cessent, les sourires s'effacent, remplacés par l'inquiétude que tout dégénère. Uryû vient poser une main sur l'épaule de son amant.

- « Grimm, calme-toi. »

- « Nan, j'vais lui montrer que j'suis pas un chat, mais une panthère ! Et les panthères s'apprivoisent pas », crache Grimmjow sur un ton rageur.

- « T'as rien à montrer ! », Zaraki vient de s'interposer. Lui aussi vient d'augmenter son énergie spirituelle et il est absolument ravi. « Un peu d'sport, ça va m'changer ! »

- « Grimm, je t'en prie, arrête. Tu sais ce que tu risques si tu attaques un shinigami. »

- « Uryû a raison, Grimmjow. Ça n'en vaut pas la peine », tente Ichigo, sachant bien que c'est peine perdue. Le bleuté est trop en colère pour écouter qui que ce soit. Alertés, Neliel et Stark viennent d'arriver. Malheureusement, ils ne sont pas les seuls.

- « Que se passe-t-il ici ? », demande la voix forte de Yamamoto.

- « Rien commandant. Juste un petit malentendu », intervient Isshin avec un sourire un peu forcé.

N'étant pas convaincu lui-même, il peut difficilement convaincre le vieux retors. Ce d'autant que Grimmjow et Zaraki sont toujours en position de combat, prêt à s'élancer au moindre mouvement de l'un ou de l'autre.

- « Grimmjow, tu ne dois pas te battre », conseille calmement Stark.

A son tour, Neliel pose une main sur son bras, mais d'un coup d'épaule, il écarte sa main, ainsi que celle d'Uryû.

- « Je ne tolèrerai aucune esclandre ce soir ! », tonne le vieux Yama.

Inconsciente du bordel qu'elle a provoqué, la petite rose affiche un sourire ravi et en rajoute une couche : « Kenny, Kenny va se battre avec Minou, ouais ! »

Alors que Grimmjow pousse un grognement significatif, Uryû jette un regard désespéré autour de lui, cherchant un soutien quel qu'il soit. Et il finit par le trouver.

- « ÇA SUFFIT ! » Ryuken vient de s'interposer entre les deux brutes et fixe un regard assassin sur Zaraki. « Ken, tu te calmes ! Il est hors question que tu te battes avec le petit ami de mon fils. Me suis-je bien fait comprendre ? »

Zaraki grogne mais, n'étant pas fou, il finit par baisser son énergie spirituelle. Ce n'est pas qu'il craint son Quincy mais plutôt qu'il ne veut pas le perdre. Lui, Kenpachi Zaraki, grand capitaine de la onzième division, est mordu jusqu'au trognon de cet homme calme et froid. Quoique là tout de suite, le médecin n'est pas vraiment calme.

- « Mais maman, Kenny Kenny voulait se battre avec Minou ! »

- « Toi aussi Yachiru, ça suffit ! »

La petite rose se fige. Ses yeux se remplissent de larmes. Toujours mécontent, Ryuken s'agenouille près de celle qu'il considère depuis un moment comme sa propre fille. « Yachiru, tu ne peux pas continuer à donner des surnoms aux gens. »

- « Mais pourquoi maman ? C'est mignon, Minou. »

- « Non Yachiru. C'est insultant de comparer un être humain à un animal. » Grimmjow se détend immédiatement. Entendre ces mots, lui fait du bien. Son beau-père voit en lui un humain et cela signifie énormément pour lui. Uryû l'a senti et vient se fondre dans ses bras. « Yachiru, je voudrais aussi que tu cesses de considérer que se battre est une bonne chose. »

- « Kenny Kenny adore se battre. »

- « Oui mais pas avec ses amis ou avec sa famille. » Ryuken lance un coup d'œil au géant qui se met à grommeler un 'ouais, j'ai saisi' dans sa barbe. Tout le monde peut enfin respirer, prêt à retourner à l'ambiance festive du défilé qui s'est interrompu. Bah oui, l'énergie spirituelle de ces deux monstres a quelque peu intoxiqué les participants.

Cependant, Ryuken veut enfoncer le clou. « Yachiru, quand on se bat, on risque de mourir. Tu te souviens de la guerre contre Aizen et de ceux qui sont morts. »

- « Oui, Maki Maki a été tué. Et puis, il y a eu Rukia. Je l'aimais bien moi, Rukia. »

L'évocation de la petite brune ramène le souvenir d'une perte irremplaçable et d'un deuil pas encore cicatrisé. Orihime a les larmes aux yeux et vient se réfugier dans les bras d'Ichigo que la tristesse a aussi gagné. Les yeux dans le vide, Renji cherche à tâtons la main de Byakuya. Celui-ci vient la lui saisir, lui transmettant un peu de sa force. C'est ce qui leur a permis de tenir jusque-là.

- « Tu ne voudrais pas perdre Ken ou Grimmjow ? »

- « Oh non ! Kenny Kenny c'est mon papa. Pis Grimmjow, c'est mon grand frère, comme Yumi Yumi. » La petite vice-capitaine semble avoir compris la leçon. Elle s'approche du bleuté qui enlace toujours Uryû. « Tu me pardonnes Grimm Grimm ? »

Uryû s'écarte, permettant à Grimmjow de s'accroupir pour être à la hauteur de la gamine. « D'accord, mais t'avises pas d'recommencer ! »

- « Promis Grimm Grimm ! », répond la fillette en se jetant à son cou et en faisant claquer un bisou sur sa joue. « Tu vas me donner des bonbons ? »

L'audace enfantine provoque l'hilarité générale. Le défilé recommence à se mouvoir après un signe de la main de Yamamoto. Manque de pot, Ryuken a toujours le visage fermé. « Yachiru, je ne pense pas que tu mérites des bonbons, ce soir. »

- « D'accord maman », fait la petite en baissant les yeux.

Uryû lui prend la main. « Viens Yachiru, allons voir les chars. »

Ukitake s'approche de Ryuken. « Vous avez été un peu dur avec elle. »

- « Non, Ukitake-san », répond sèchement le Quincy. « Elle doit comprendre que ce qu'elle dit ou fait a des conséquences. Nous avons frôlé une catastrophe ce soir. »

- « Catastrophe que vous avez parfaitement évitée, Ishida-san. Et je vous en remercie. Je me demande si je ne devrais pas vous garder à la Soul Society et vous nommer vice-capitaine de la onzième ! », lance en riant le vieux barbu. Le rire s'efface peu à peu face au manque évident de réaction du Quincy. « Je m'attendais au moins à un accueil plus virulent de votre part, Ishida-san. »

- « Eh bien non, commandant Yamamoto », soupire Ryuken. « Je crois que je vous aurais pris au mot si Uryû n'était pas encore si jeune. Si vous voulez bien m'excuser. »

Tandis que le Quincy rejoint sa 'famille', le vieux commandant marmonne pour lui-même. « Intéressant. »

L'interruption aura eu le mérite de rebooster le moral des gens, faisant de ce défilé l'un des plus festifs que la Soul Society ait connu depuis bien longtemps.

- « Oh, regarde Grimm Grimm, le char tout jaune. »

- « Ouais, ouais j'vois. J'suis pas aveugle ! » Grimmjow est content que la petite ne l'appelle plus Minou et qu'elle le considère comme son grand frère. Mais là, elle s'est intercalée entre lui et son chéri, et ça, ça lui plait moyennement.

Du côté des couples, Rangiku est quasiment collée à Yamada, sautillant et faisant des grands gestes avec ses bras à chaque fois qu'un char passe devant eux. Elle a définitivement oublié les leçons d'Urahara, laissant son caractère jovial reprendre le dessus. À ses côtés, le petit médecin sourit à chaque éclat de sa bruyante compagne, tout émerveillé qu'il est de partager cet instant avec la si belle jeune femme.

Repérant de loin la cour assidue et hors norme que se font ces deux-là, Shunsui se tourne vers Isane. Avant il aurait déprimé de la comparer avec la plantureuse blonde.

Mais c'était avant.

Certes, la transformation d'Isane n'est pas aussi importante que celle de Kira. Aucune coupe de cheveux, aucun changement de caractère. C'est toujours la même, si ce n'est qu'elle porte des vêtements inattendus, qui révèlent des atouts insoupçonnés : de longues jambes fines et musclées, des épaules délicates, une peau légèrement dorée et de petits seins, qu'il devine fermes sous le chemisier blousant. Il la savait grande et supposait qu'elle était gauche. Quelle erreur !

Sentant qu'on la regarde, la jeune femme se tourne vers lui et lui offre son plus beau sourire. Comme attiré, il fait quelques pas et vient se serrer contre elle. Elle rougit sous le regard brûlant qu'il lui décoche, mais ne détourne pas les yeux de cet homme qui la tente irrémédiablement. Pourtant, il est différent. Débarrassé de son air nonchalant et de ses attributs vestimentaires habituels, il a cette attitude sérieuse qui n'est pas pour lui déplaire. Bien au contraire. Isane n'aime que peu l'oisiveté et la frivolité. Comme Kira, elle attend un minimum d'engagement de la part d'un partenaire. Pas le mariage, mais au moins la fidélité. Et Kyôraku avait la réputation de papillonner d'une fleur à l'autre. Ce soir, il n'a d'yeux que pour elle, ce qui la flatte. En même temps, quelle femme ne le serait pas ?

Rasséréné par le regard clair de la jeune femme, Shunsui pousse son avantage jusqu'à poser sa main sur sa taille, la faisant glisser de sorte que son bras s'y enroule délicatement. Il avance ensuite d'un pas pour les positionner tous les deux, ainsi collés, face au défilé qui se termine.

- « Me ferez-vous l'honneur, lieutenant Kotetsu, de rester en ma compagnie ce soir ? », murmure-t-il à son oreille.

La demande est à double sens, prouvant que Kyôraku n'agit pas à la légère. Isane est bien consciente que, de sa réponse, dépendra peut-être la suite de leur relation. Comme elle refuse de subir les attaques séductrices sans répliquer, elle lui fait une réponse qui traditionnellement est donnée lors d'une cérémonie bien particulière.

- « Oui. Je le veux. »

Un petit sourire de satisfaction apparait sur les lèvres du brun qui raffermit sa prise sur la taille menue.

Plusieurs personnes ont discrètement observé la scène. Ichigo a lancé un regard entendu à Uryû qui a semblé heureux que ses talents pour la couture aient permis à deux personnes que rien ne prédestinaient l'une à l'autre, de se trouver.

De son côté, Jûshirô Ukitake arbore un sourire attendri. Depuis le temps qu'il désespère que Shunsui devienne sérieux et se mette en couple. Qui sait si Isane ne sera pas l'élue. A bien y réfléchir, elle est parfaite pour lui. Elle va lui mettre un peu de plomb dans la tête. Et dieu sait qu'il en a besoin !

Un peu plus loin, Retsu a élargi le sourire qu'elle a constamment placardé sur le visage.

Des applaudissements sonnent le glas du défilé, et déjà les torches arrivent dans le soir qui commence à tomber. Les chars ont été regroupés dans des endroits distincts du parc. La deuxième partie de la soirée va débuter. La foule commence à se disperser pour rejoindre les quatre feux.

- « T'as vu Grimm Grimm, il est beau ce feu ? »

- « Ouais, ouais… »

La gamine ne lâche plus son grand frère. Leur donnant la main, elle est le trait d'union entre Grimmjow et Uryû, au grand désarroi du bleuté qui aimerait bien se frotter contre le Quincy de son cœur. Amusé par la situation, Uryû lui lance des regards pour tenter de calmer l'énervement de son compagnon. Après la montée d'adrénaline de tout à l'heure, il voudrait que la soirée se déroule plus calmement, quitte à supporter sa petite sœur entre eux.

- « Super, on va manger de la viande grillée Grimm Grimm ! »

- « J'croyais qu't'aimais qu'les bonbons ? »

- « Grimm ! »

- « Bah quoi ! »

- « Mais on peut pas faire griller les bonbons, Grimm Grimm ! Et pis, maman a puni Yachiru, tu sais. »

- « Bah, pour une fois, tu mangeras d'la viande ! »

- « Tu sais, c'est bien de manger de la viande pour grandir, Yachiru », lui dit Orihime.

- « Les bonbons aussi ça fait grandir ? »

- « Non, ça fait grossir. »

- « Ichi ! »

- « Bah c'est vrai, si elle ne mange que des bonbons, elle va devenir comme Ômaeda. En plus, elle aura des carries. »

- « C'est quoi des carries, Ichigo ? », demande la gamine.

- « Des trous dans les dents. »

La gamine le regarde horrifiée. Tout à coup, elle se met à courir à la recherche de Ryuken en hurlant : « Maman, maman, j'vais être grosse avec des trous partout. Maman, j'veux pas avoir des trous partout… »

- « Ichi, si ça se trouve, tu l'as traumatisée ! », le sermonne Orihime.

- « Tu fais vraiment dans la délicatesse, Ichigo ! »

- « Non, laisse bébé. L'a eu raison, Poil de carotte. C'est pas bien qu'elle bouffe ces cochonneries. »

- « Grimm, dis plutôt que t'es content d'en être débarrassé ! »

- « Ouais », répond le bleuté avec un sourire carnassier.

Entre les deux feux, le groupe dans lequel se trouve Isshin, Rose et Shunsui voit passer une petite bouille rose, courant comme si elle avait un menos grande aux fesses. Craignant que la soirée ne soit encore interrompue par cette insupportable gamine, ils s'arrêtent tous instantanément.

- « Allons bon, qu'est-ce qui se passe encore ? », demande Shunsui.

- « Je crois qu'elle parlait de trous partout… »

- « De trous ? » Interloqué, Isshin se tourne vers le blond. « T'es sûr Izuru ? » Celui-ci acquiesce.

- « Oui, c'est aussi ce que j'ai entendu », renchérit Rose.

Regardant le feu plus loin d'où venait la petite, Isshin voit son fils le regarder et hausser les épaules en tendant les bras en signe d'impuissance.

- « Ça doit encore être Grimmjow qui a fait des siennes. »

- « Oui, il aura dû se venger pour ce qu'elle lui a dit. Je trouve que ton ami Ryuken est une maman idéale pour Yachiru. Une figure maternelle, c'est ce dont elle a besoin. »

- « Shunsui, un petit conseil. Ne dis surtout pas ce genre de choses devant Ryuken, si tu ne veux pas te faire trouer la peau par des flèches. »

- « La gamine l'appelle bien maman et il ne dit rien ! »

- « Capitaine Kyôraku, j'ai entendu pas plus tard qu'hier Ishida-san menacer le capitaine Zaraki s'il lui prenait l'envie de l'affubler de ce doux nom. Il ne le tolère que de Yachiru », explique Kira.

- « Tu devrais peut-être l'écouter, Shunsui. Tu as vu comment il a géré la situation. Il a damé le pion au vieux quand même ! », s'exclame Rose.

- « Mm, c'est vrai. C'est un battant et un homme à poigne. Faut lui reconnaitre ces qualités-là. Bon, si on allait manger parce qu'au cas où vous n'auriez pas remarqué, il y quatre barbecue, mais trois sont déjà occupés par les carnivores de service. Grimmjow à droite, Kensei à gauche et Zaraki et sa clique au fond là-bas. »

- « Il ne reste donc que celui derrière nous. Allons-y ! » Isane prend la main de Shunsui et commence à le tirer doucement. Il n'en faut pas plus pour que le brun lui emboite le pas.

- « Je crois bien que Shunsui a définitivement oublié Rangiku », lance Isshin tout content de lui.

- « Qui a eu l'idée de l'habiller ainsi ? Car je ne peux pas croire un instant qu'elle l'ait fait d'elle-même. »

- « C'est une idée de ma future belle-fille. Elle est intelligente, n'est-ce pas ? Et dire que mon fiston l'a choisi. Tout le bon sens de son père ! »

Pile au moment où Isshin bombe le torse, Shinji et Stark passe à côté de lui pour rejoindre le barbecue à gauche de leur position.

- « C'est pas vrai qu't'es encore en train d't'envoyer des fleurs ! Tu changeras jamais, Isshin : pathétique tu es, pathétique tu resteras ! »

- « Shinji, tu es jaloux et amère ! » répond Isshin tandis qu'Izuru pouffe de rire.

- « Mon pauvre Kira, tu sais pas dans quoi tu t'embarques avec ce guignol ! »

- « Je sais très bien ce que je fais, capitaine Hirako. Isshin a de nombreuses qualités et moi, j'aime sa joie de vivre, » répond le lieutenant en posant un regard énamouré dans les yeux sombres du père d'Ichigo.

- « Parce que t'appelle ça d'la joie de vivre ? »

- « Shinji, tu peux bien parler toi ! Tu n'es pas un modèle de sagesse, que je sache ? », intervient Rose.

- « Ouais, c'est ça. Allez viens Lobo, éloignons-nous. Kensei m'a déjà refilé sa curiosité ! J'voudrais pas être en plus atteint de crétinisme avancé ! »

Les deux hommes s'éloignent mais Kurosaki père est toujours en train de s'offusquer. « Mais quel crétin lui-même ! »

- « Allez viens Isshin, rejoignons les autres. Moi je meurs de faim, pas vous ? »

- « Oui, moi aussi capitaine. »

En quelques pas, les trois hommes arrivent près de Kyôraku et Isane qui discutent déjà avec Ukitake, pendant que Hisagi s'entretient avec Emiko, l'épouse de Rose. Shunsui ne lâche pas d'une semelle la jeune Kotetsu. Il lui apporte nourriture et boisson. Bref, l'homme est aux petits soins pour sa belle.

Après quelques temps, celle-ci réussit à échapper à la possessivité de Kyôraku et rejoindre ses deux collègues, Hisagi et Kira, ainsi que la douce Emiko.

- « Isane, tu es magnifique dans cette tenue. »

- « Merci Shûhei. »

- « C'est vrai que ce style assez original vous sied à merveille et il fait mouche. Surtout quand on observe le comportement de Kyôraku-san. Il est littéralement métamorphosé. Et c'est vous qui lui faites cet effet-là », explique Emiko.

- « Vous croyez ? »

- « Oh oui ! Et ce ne sont pas ces messieurs qui prétendront le contraire, n'est-ce pas ? »

- « Non, en effet. Il parait charmé par toi Isane. »

- « Charmé ? Non mais tu veux rire, Shûhei! Elle le tient par les couilles, oui ! »

A peine a-t-il terminé sa phrase que Kira devient aussi rouge que les coquelicots en pleine floraison. Pas choquées, les deux jeunes femmes éclatent de rire, sous le regard de reproche d'Hisagi. « Izuru, il faut vraiment que tu cesses d'écouter Rangiku et de fréquenter Grimmjow ! »

- « Oui, tu as raison. Je me suis laissé emporter. Veuillez m'excuser mesdames », répond-il un peu piteux.

- « Mais non, mais non. En plus, vous avez parfaitement saisi la situation », réplique Emiko qui décidément, s'amuse toujours follement avec ces deux-là.

- « Elle a raison. » Dans un même élan, les deux vices-capitaines se tournent vers Isane qui semble un peu gênée. « Enfin, je veux dire…, je ne suis pas aussi à l'aise que Rangiku avec ces… choses-là, mais… je ne compte pas le laisser m'échapper. » La mine est rougissante mais le ton est sans appel.

- « BIEN DIT ! », se met à hurler Emiko.

Le cri n'est pas passé inaperçu. Les compagnons de nos jeunes gens accourent assez vite.

- « Emiko, qu'est-ce qui se passe ? », demande Rose à son exubérante épouse.

- « Oh rien. Juste une petite conversation entre jeunes gens passionnés. »

- « Passionnés ? »

- « Oui, capitaine Ukitake. Nous venons de nous apercevoir que nous avons un point commun. » Emiko affiche la mine d'un enfant qui aurait préparé un coup en douce. Et ça inquiète légèrement ses compagnons de jeu. Jusqu'à quel point la jeune madame Ootoribashi est-elle capable d'aller ?

- « Ah bon ! Et c'est quoi alors ? », demande Isshin en se tournant vers Izuru.

Craignant une nouvelle crise de franchise aigue de la part de son meilleur ami, Shûhei préfère répondre à sa place : « Eh bien…, déjà nous sommes jeunes… »

- « Nous sommes plutôt bien foutus », poursuit sans se démonter Izuru.

Pour ne pas être en reste, Isane complète : « …et, disons-le, intelligents. »

Les quatre hommes sont pris d'un fou rire inextinguible, devant la prétention dont font preuve leur cher et tendre. Toutefois, Emiko n'est que partiellement satisfaite, et son côté j'adore-lâcher-des-bombes-et-me-mêler-de-tout-ce-q ui-ne-me-regarde-pas doit être assouvi.

- « Mes chers amis, vous avez oublié le principal de nos points communs. » Les trois lieutenants sont atterrés, elle ne va quand même pas oser ! « Nous sommes tous épris de personnes beaucoup plus âgées que nous. » Et ben si, elle a osé.

- « Emiko, tu vas commencer à vraiment nous vexer à toujours insister sur notre âge ! », lui lance son époux. La jeune femme vient se blottir dans ses bras pour lui donner un langoureux baiser.

- « Mon pauvre Rose, après tout, elle n'a pas tort. Je suis beaucoup plus vieux que Shûhei, toi qu'Emiko, Isshin qu… »

- « EH ! Dis-donc Jûshirô, je suis un père de famille quarantenaire, moi ! En plus, avec le nouveau look que m'a fait mon fils, je parais au moins quinze ans de moins ! »

- « Mais bien sûr, Isshin ! A t'écouter, dans cinq minutes, mon lieutenant sera ton ainé ! »

Shunsui est le seul à ne pas avoir relevé l'ineptie de Kurosaki, trop occupé à peser la signification de ce nouveau point commun. De toute façon, débiter des âneries est une seconde nature chez Isshin.

- « Et si nous buvions à notre bonne chance ? », propose Isshin.

- « Oui, pour une fois que tu dis quelque chose de censé ! »

- « Mais qu'est-ce que je vous ai fait pour subir vos moqueries ! »

- « Rien, si ce n'est que tu ouvres la bouche. »

- « Très bien, alors je vais occuper ma bouche à autre chose ! » Vexé, Isshin se dirige vers le buffet.

- « Oui, reprend donc encore une brochette », lance Ukitake sur un ton taquin.

- « Mais fais quand même attention à ta ligne de jeunot », renchérit Shunsui.

- « Oserais-tu me traiter de gros, Shunsui ? »

Il semblerait que ce soit la saint Isshin car tout le monde est amusé de l'air faussement misérable de Kurosaki. Enfin, pas tout le monde. Izuru ne se moque pas. Il s'est juste rapproché de son brun, se ralliant à sa cause désespérée. « Vous exagérez ! Moi, je ne le trouve pas gros. Il est parfait. »

Ragaillardi par ses douces paroles, Isshin enroule son bras autour de la taille du lieutenant et déclare sans honte aucune « Et puis, je connais bien d'autres façons d'utiliser ma bouche », avant d'embrasser avec voracité le blond, pas effarouché pour le coup.

Le baiser s'éternise et c'est Shunsui qui lance aux deux hommes : « Il y a des chambres pour faire ça ! »

- « Bien, dans ce cas, nous allons y aller. »

Prenant la main d'Izuru, Isshin amorce un départ bien rapide.

- « Eh mais vous n'allez pas partir maintenant ? », s'exclame Emiko.

- « Voyez-vous ma chère Emiko, je suis pris d'une faim subite d'un tout autre genre que celle que pourraient tarir les plats de ces tables. Et tarir cette faim-là devrait me faire perdre des kilos plutôt que de m'en faire prendre. C'est donc une bonne chose pour le gros que je suis », lance-t-il en direction de ses amis.

- « Et tu ne demandes pas son avis à mon lieutenant ? »

- « Ton lieutenant est mon petit ami, Rose. Et bien sûr qu'il a le droit de donner son avis. Je ne suis pas un tyran ! »

Rouge jusqu'aux oreilles, Kira répond cependant clairement : « Non, ça ne me dérange pas. La soirée est déjà bien avancée. » 'Et si vous saviez comme j'ai envie de ce corps qui se frotte au mien', ajoute-t-il mentalement.

Ukitake lance alors un « Bien, bonsoir à vous deux », suivi par « Bonsoir Izuru » de la part d'Hisagi, dont le visage reflète l'étonnement. Il faut avouer que ça ressemble tellement peu à Izuru de se donner en spectacle. Bon, il parait amoureux, mais quand même ! Lui n'a pas changé depuis qu'il est avec Ukitake. Est-ce un tort ? Il se demande s'il ne lui manque pas un peu de la passion d'un Kira ou d'une Rangiku. Quoique elle, ce n'est pas de la passion, c'est un truc mille fois plus puissant qui la tient. « Kira a raison. Il est plus tard que je ne le pensais », reprend-il, sans vraiment avoir réfléchi.

- « Tu veux rentrer, Shûhei? »

- « Eh bien, je ne voudrais pas t'empêcher de poursuivre cette soirée… »

- « Non, et il est vrai que je suis un peu fatigué. » S'adressant à ses amis, le capitaine prend aussitôt congés. « Nous allons y aller. Je vous souhaite de bien finir cette soirée. » Il s'incline face à Emiko et Isane « Mesdames, bonne soirée. »

Après de rapides salutations, Hisagi et lui se mettent en marche vers l'entrée principal du parc.


Maison de Jûshirô Ukitake

Depuis le moment où ils sont rentrés et qu'ils se sont installés sur la terrasse couverte pour déguster un thé avant de clore cette magnifique soirée, Ukitake affiche un air épanoui, tandis qu'Hisagi l'observe, ébahi par la plénitude que reflète le visage de son amant. Au bout de quelques temps, Jûshirô réalise le manège du plus jeune. « Pourquoi me regardes-tu comme ça ? »

- « Je ne t'ai jamais vu aussi heureux. »

- « Tout simplement parce que je crois ne jamais l'avoir été avant. »

Le brun continue d'admirer Jûshirô, s'interrogeant de façon muette sur le pourquoi d'un tel air serein. Alerté par l'imperceptible froncement de sourcils, Ukitake se voit obligé d'expliquer pourquoi précisément ce soir, il se sent tellement bien. « C'est Shunsui. »

- « C'est Shunsui qui te rend heureux ? Devrais-je m'inquiéter ? », demande un rien agacé le brun.

- « Ne te méprend pas, Shûhei. Je suis heureux de ne plus avoir à me faire du souci pour lui. Tu sais, j'étais inquiet ces derniers jours. »

- « Et maintenant, tu es rassuré ? »

- « Oui complètement. Si, si, tu peux me croire. La jeune Orihime a eu du flair en choisissant Isane pour lui. »

- « C'est vrai que ce soir, ils allaient bien ensembles. »

- « Tu as remarqué aussi ? » Hisagi acquiesce d'un hochement de tête. « Je les observés toute la soirée, et je pense que, cette fois, c'est la bonne. »

- « Ça, pour les avoir observer, tu les as observés ! Je m'en suis aperçu puisque tu m'as laissé comme une vieille chaussette dans mon coin. Heureusement qu'il y a eu Izuru et Emiko, sinon j'aurais fait tapisserie ! »

- « Oh Shû, je suis désolé. » Ukitake tend la main vers le jeune homme et la pose délicatement sur sa joue. « Et je peux t'assurer que tu n'as rien d'une vieille chaussette, mon amour. » Shûhei saisit la main dans la sienne, puis la retourne pour en embrasser la paume. « Je te promets de ne plus te négliger. »

- « Tu dis ça et quand un nouveau couple va pointer le bout de son nez… »

- « Non, non, mon amour. Je te fais solennellement la promesse de ne me mêler que d'une histoire. » Surpris, le brun se tend instantanément. « La nôtre. » Un sourire vient éclairer le beau visage du brun. « De toute façon, il n'y a vraiment plus beaucoup de monde à caser. »

- « Arrête, je croirais entendre mon capitaine ! », ronchonne Hisagi alors que Jûshirô éclate de rire.

- « C'est vrai que je n'aurais jamais pensé qu'il soit aussi curieux. Peut-être que c'est une déformation professionnel, après tout, il a en charge la publication du journal et … »

- « EH ! Je te signale que je m'en occupe depuis pas mal d'années et je ne fourre pas mon nez dans la vie privée des gens pour autant. »

- « C'est vrai, mais tu es unique, toi. Sérieux et droit. »

Plongeant dans ses pensées, Hisagi se met à froncer les sourcils. 'J'en ai marre qu'ils pensent tous que je suis sérieux ! Même Jûshirô, s'y met ! Tu vas voir, je vais lui montrer si je suis sérieux !'

Avec un air résolu, le brun pose sa tasse sur la petite table et vient prendre celle du blanc alors qu'il s'apprêtait à la porter à ses lèvres. « Mais que… ? » Hisagi fait taire Ukitake d'un baiser léger, puis le repousse gentiment sur les coussins derrière eux. Le regard qui le fixe rappelle à Jûshirô un prédateur qui aurait enfin coincé sa proie. Alors qu'il lève ses deux mains pour prendre le visage de son jeune amant en coupe, celui-ci lui enserre les poignets et vient les coller avec force au-dessus de sa tête. La protestation de Jûshirô meurt dans la bouche qui s'est emparée de la sienne. Contrairement au premier, ce baiser-ci est presque brutal. Hisagi a déjà inséré sa langue dans la bouche de l'autre et les deux langues commencent un combat très virulent.

Certes, Ukitake apprécie que le brun prenne les choses en mains. Cependant, il n'en demeure pas moins un homme beaucoup plus expérimenté et sa fierté est en jeu. Il n'est pas contre un peu de piment dans leur relation, mais là, c'est un peu trop violent pour lui. Il essaye de contrer, et n'y parvient pas. Il tente ensuite de suivre le mouvement mais, une fois de plus, il est largement dominé par l'aisance d'Hisagi. Alors, d'un gémissement, il se soumet. Hisagi n'attendait que ça pour casser le baiser. Il jette un rapide coup d'œil à l'air échevelé de l'homme sous lui, et satisfait, fond dans le cou qui s'offre à lui. Il le parsème d'une multitude de baisers papillons, de haut en bas, puis de bas en haut en remontant vers le lobe de l'oreille. Là, il change de tactique en léchant la peau très fine sous le lobe, provoquant un concert de gémissements de la part de Jûshirô. Il saisit gentiment entre ses dents le morceau de peau, le malmenant pour ensuite sucer la peau afin d'en calmer l'irritation.

- « Shû… »

A nouveau, la bouche d'Hisagi recouvre celle d'Ukitake, l'emportant dans un baiser étourdissant. Le plus fin et diplomate des capitaines du Gotei 13 a compris le message. Ce soir, il doit ressentir et surtout, se soumettre, chose dont il a peu l'habitude. Bien sûr, lors de leurs précédents ébats, il était en–dessous car c'est la position qu'il préfère. Toutefois, à chaque fois, c'est lui qui prenait la direction des opérations. Ukitake est un uké mais en aucun cas, un passif ou un soumis. Il est passionné et sait le revendiquer !

Hisagi libère à nouveau la bouche du plus vieux, s'attaquant maintenant à sa mâchoire. Il la grignote avec gourmandise, n'omettant aucune parcelle de peau. De temps en temps, il plonge ses yeux en fusion dans les yeux bruns de son partenaire, juste pour savoir si ce dernier est bien. Un peu comme si les gémissements incessants pouvaient laisser penser le contraire. Et à chaque fois, un regard enfiévré l'accueille et le rassure. Il est sur la bonne voie, celle conduisant à donner un plaisir incommensurable à l'homme qu'il aime. Un autre baiser et il peut relâcher les deux poignets qu'il maintenait au-dessus de la tête de Jûshirô. Celui-ci ne les bouge pas pour autant. Il a décidé de ne pas combattre, de se laisser faire. Après tout, il a souvent souhaité que son compagnon se réveille. Et même s'il a le sentiment que c'est un véritable fauve qui est face à lui, il subit de bonne grâce les attouchements de Shûhei.

Les mains libres, Hisagi peut enfin étendre la surface de peau qu'il a décidé de marquer ce soir. Il commence par enlever avec douceur le polo d'Ukitake. Descendant le long du cou d'Ukitake, il continue à lécher avec application. Du bout de la langue, il trace un trait sinueux jusqu'au nombril, dont il mouille les contours en faisant plusieurs fois le tour. Il lève la tête pour voir Ukitake. Celui-ci ne le lâche pas des yeux et les agrandit lorsque le jeune homme, avec un sourire lubrique, se met à mimer l'acte sexuel en enfonçant puis en retirant sa langue de son petit trou ventral. Ukitake a chaud, très chaud même. Sans qu'il parvienne à l'empêcher, son corps oscille langoureusement au gré des mouvements de la langue impudique.

Shûhei n'est pourtant pas satisfait. Les gémissements qu'il entend le ravissent, mais il veut plus. Il veut faire crier Jûshirô. Et quoi de mieux que de se relever, de frotter son sexe tendu contre l'aine du plus vieux en dévorant du regard, le corps tremblant. « Aaah ! »

Oui, c'est beaucoup mieux.

La chaleur devenant écrasante, Shûhei profite de cet instant où il domine de toute sa taille le capitaine de la treizième, pour ôter son T-shirt. Se faisant, il révèle son corps musclé à un Jûshirô qui se mord les lèvres. Le brun est tellement sexy dans cette pause. Et ce regard affamé qu'il porte sur lui ! Fier de lui, Shûhei a ce sourire si cher à Grimmjow et Zaraki. Un sourire de vainqueur dirait ce dernier, un sourire de dominant dirait le premier.

Il reprend sa tâche, visant maintenant les tétons roses et dressés de son chéri. Un coup de langue et sa récompense est un gémissement contenu. Un coup de dent et il obtient un petit cri qui n'a rien de masculin. Alors il s'acharne sur le bout de chair, appliquant sa bouche autour comme une ventouse, à l'intérieur de laquelle il fait tournoyer sa langue. Et les Mm et les Aah sont au rendez-vous.

Il suspend l'opération, permettant à Jûshirô de reprendre son souffle, et l'embrasse, parce que…, bah parce que ça faisait longtemps !

Puis, comme le corps sous lui est toujours soumis, il se jette sur le second téton et recommence sa douce torture. Et parce qu'il est un jeune homme pas seulement jeune et beau, mais aussi intelligent, de ses mains il défait le bouton et abaisse la fermeture du pantalon, qu'il fait glisser lentement. Le boxer subit un sort identique. Le sexe dressé vient taper contre le bas ventre du brun, lui arrachant à lui aussi un gémissement. Il effectue de lents vas-et-viens le long de la hampe, qu'il rejoint lorsque le téton de gauche est aussi rougi que celui de droite.

Face au sexe long, dur et légèrement rose, Shûhei ne peut s'empêcher de déglutir. Il n'a jamais fait de fellation à Jûshirô, et c'est timidement qu'il vient goûter du bout de la langue, la tête de laquelle s'écoule un peu de liquide blanchâtre. Rassuré par le goût amer mais pas écœurant, et surtout par la crispation qui s'est emparée du corps d'Ukitake, il passe sa langue de haut en bas, en appuyant très fort. La réaction ne se fait pas attendre et le « Oui ! » crié est le meilleur encouragement qu'il pouvait recevoir. Il réitère son action, heureux comme un gamin de voir le corps du blanc être pris de frissons. Pour finir, il enserre entre ses lèvres le gland, et descend toute la longueur, l'avalant dans sa bouche.

Ukitake s'y attendait mais la sensation est telle qu'il pousse un cri plus fort que les autres et qu'il descend enfin ses mains pour les glisser dans les cheveux couleur corbeau de Shûhei. Ce geste lui permet autant de s'accrocher à quelque chose qu'à accompagner les mouvements du jeune homme sur son sexe.

- « Tellement bon… Aaah ! »

Hisagi vient de griffer de ses dents la verge gonflée. Il n'est pas encore prêt à entendre des mots de la part de son amant et lui fait savoir. Il veut soumettre Jûshirô. Pas l'avilir, non, mais le soumettre quand même. Les seuls sons qu'il lui autorise pour le moment, sont des gémissements, des cris ou tout autre borborygme doux à son oreille. Il accélère la cadence de la succion, ne laissant aucun répit au pauvre Ukitake. Et celui-ci finit par rendre les armes en libérant sa semence dans la bouche chaude de son amant, tout ça dans un hurlement de plaisir rarement atteint.

Après avoir avalé le sperme et lécher les quelques éclaboussures, Hisagi se penche au-dessus de lui et le regarde avec un sourire tendre. Il lui donne un baiser et lui pose une étrange question : « Tu es toujours avec moi, mon ange ? »

Le regard du brun est pénétrant et la voix rauque autant que le petit nom surprennent Ukitake, qui, pendant un court instant, reste sans voix. Au moment où il va parler, il est coupé par le brun. « Hoche la tête, si c'est le cas. »

Complètement sous le pouvoir des yeux noirs, il s'exécute lentement.

- « Bien. Passons alors aux choses sérieuses. »

Nouveau baiser. Cette fois empreint de rage. Le plus jeune souffle le chaud et le froid, laissant le plus vieux complètement perdu, moment idéal dont le premier profite pour se relever et se débarrasser des vêtements qui le masquent encore une partie de son corps. Une partie ô combien intéressante. Face au sexe bandé du brun, l'ange blanc retient son souffle et sent le sien se tendre à nouveau.

Toujours en parfaite maîtrise de la situation, Shûhei enduit généreusement de salive trois de ses doigts, introduisant et ressortant la langue de sa bouche. Face à lui, Jûshirô est effaré par la provocation dont fait preuve son petit ami. Pourtant, cela ne l'empêche pas de suivre les doigts sans en rater une miette, et surtout d'écarter instinctivement les jambes. Du moins suffisamment pour faciliter l'accès à Hisagi qui le remercie d'un sourire carnassier et se place entre les deux jambes. A l'aide de ses deux mains, il caresse l'intérieur des cuisses, effleurant les bourses sous le sexe tendu, qu'il délaisse ayant trouvé plus plaisant à faire. Les mains sournoises glissent plus bas, vers l'endroit caché, source ultime du plaisir et synonyme de nirvana.

Un premier doigt inquisiteur force le passage de l'anus, pénétrant sans brutalité mais sans douceur non plus. Ukitake serre les dents, le premier doigt est toujours désagréable.

Un autre doigt fait son entrée, rejoignant son complice pour étirer les parois. Ukitake le supporte, ses chairs se préparent.

Un troisième doigt s'invite à la fête, permettant à Hisagi de toucher la prostate. Ukitake lâche un cri, il est prêt et impatient d'être pris.

Après quelques touchers supplémentaires faisant se tortiller Ukitake, Hisagi vient ramper le long du corps essoufflé pour l'embrasser avec volupté. « Alors, que veux-tu mon ange ? Dis-le moi… »

- « … que tu me prennes… »

Hisagi redouble d'efforts pour s'empêcher d'obéir et d'enculer le cul magnifique de son partenaire. Déposant des baisers papillons sur la joue, le nez, la mâchoire de Jûshirô, il insiste : « A quel point, mon ange, veux-tu que je te prenne ? »

- « … Shû… j'en peux plus là… s'il te plait… »

- « Puisque tu me supplies si gentiment, mon ange. »

Ni une, ni deux, le brun tatoué vient s'enfoncer jusqu'à la garde dans les chairs d'Ukitake qui hurle son plaisir. L'attente aura été longue, partagée entre une félicité inhabituelle pour l'un et une torture délicieuse pour l'autre. En aucun cas, elle n'aura été vaine. Après quelques secondes d'ajustement, les coups de butoir s'enchainent pour le bien-être des deux hommes. Unis dans un seul mouvement, l'un donne et l'autre reçoit. Hisagi pilonne l'antre, augmentant son plaisir comme il ne l'a jamais fait. Il sait qu'à partir de ce soir, leurs ébats seront différents. Et du côté d'Ukitake, il a rarement été aussi comblé. Les gémissements se mêlent les uns aux autres, jusqu'à un cri commun, expression bruyante de l'orgasme qui vient de les faucher simultanément.

A bout de force, Hisagi tombe sur Ukitake qui l'accueille au creux de ses bras. Ensembles, serrés l'un contre l'autre, ils tentent d'apaiser les battements de leur cœur, et de reprendre leur souffle. Ukitake se met à caresser le dos du brun, avec douceur, les yeux rêveurs. « Tu sais, je ne suis pas mécontent de faire la connaissance de ton autre toi. »

- « Et…, il ne t'a pas trop déçu cet autre moi ? »

- « Bien au contraire. »

Hisagi se redresse et plante son regard sombre dans les yeux tendres : « Tant mieux, parce que figure-toi qu'il aime être dans tes bras cet autre moi. Alors, il ne risque pas de s'en aller. Tu vas devoir t'y faire, mon ange. »

- « Oh, que de promesses ! », sourit Jûshirô. « En plus, j'aime ce petit nom, et ta façon de le dire. »

- « Tant mieux. Je t'aime mon ange. »

- « Je t'aime aussi mon grand fauve. »

Quand il entend le sien de surnom, Shûhei écarquille les yeux puis il affiche un grand sourire. « Et que dirais-tu d'aller ronronner de plaisir sous la douche avec le fauve ? »

Sans attendre de réponse, il se lèvre prestement puis prend dans ses bras un Ukitake qui semble aussi léger qu'une plume.

- « Mon dieu, j'ai créé un monstre ! », fait Jûshirô dans un éclat de rire.


Alors les gens, me suis-je rouillée pendant ces vacances ? Dîtes-moi pour que je m'améliore, hein !