Si vous avez été attiré ici par le Crossover plus qu'étrange de cette fic, sachez qu'elle est née d'un pari idiot avec une certaine iSiot de Best. Je te dédicace donc cette fic ma chère Kri !

Pour ceux qui suivent mes autres fics, je sais qu'en commencer une nouvelle alors que j'ai du mal à sortir les autres n'est pas la meilleure de mes idées maiiiis... Trop tard :3

Et pour ceux qui sont encore là, je vous laisse apprécier ce magnifique navet de ma création ! Bonne lecture !


HARRY NUTCRACKER ET LE PAYS DES JOUETS

Acte 1 : Un Noël enchanté.


Drago bouillonnait. Quoi qu'il fasse, malgré tous ses efforts, un rien l'énervait ce soir. Il essayait de ne rien laisser paraître, de garder la tête haute et de faire bonne figure devant les autres invités, mais rien n'y fit. Chaque petit détail lui rappelait trop bien l'affront qu'il subissait.

Comment son père pouvait-il laisser passer ça ? Que faisait sa bonne à rien de mère ? Qui était responsable de cette mascarade ?

Le blond offrit son plus beau sourire à la fille d'un noble notoire avant de prendre congé. Cette pauvre idiote pensait avoir une chance avec lui, quelle blague ! Qu'elle apprenne à ses yeux à regarder dans la même direction et il daignerait peut-être lui laisser une chance !

Vraiment... cette fête pourrie commençait vraiment à lui taper sur le système.

— Drago, l'appela une voix qu'il ne connaissait que trop bien.

En se tournant pour faire face à son père, notre héros de mauvaise humeur ne put s'empêcher de remarquer le sujet de son malheur à quelque pas de son patriarche.

— Va donc tenir compagnie à ta promise, lui ordonna son père en marchant jusqu'à lui. Et tâche d'être près d'elle lorsque la seconde partie de la réception commencera.

Drago ne répondit rien, l'envie de donner un coup à son père le démangeant grandement. Il lui offrit un sourire éclatant de fausseté avant de s'avancer vers la cause de son exécrable bonne humeur.

— Pansy... Ma très chère épouse...

N'importe quelle personne avec un minimum de matière grise aurait capté le ton plus que menaçant derrière ce masque resplendissant, mais il ne fallait pas oublier que l'héritière des Parkinson était plus idiote qu'un chiot attardé.

— Allons Drago, pas si fort ~ commença-t-elle en rougissant et gloussant de la façon la plus énervante qui soit. L'annonce n'est pas pour tout de suite... Mais j'avoue ne pas pouvoir me retenir de sourire, je suis tellement heureuse !

— Je n'en doute pas...

Non, vraiment, Drago n'allait plus tenir longtemps. Ce n'était qu'une question de minutes avant qu'il explose et fasse un scandale si mémorable qu'on en entendrait parler jusque dans les plus petits faubourgs de paysans.

Qui avait eu cette idée ? C'était la chose la plus stupide qu'il ait jamais entendue ! Lui et Pansy ? C'était une blague, ça ne pouvait être que ça ! Mais pourtant, son père semblait parfaitement sérieux.

Comme chaque année à cette période, la famille Noble qu'était les Malfoy organisait une somptueuse réception pour célébrer Noël. Toutes les grandes familles du Royaume-Uni étaient invitées. C'était l'événement de l'année. Drago avait l'habitude d'être traité comme un véritable prince à chacune de ces fêtes. Enfin... en vérité il était TOUJOURS traité comme un prince, mais plus spécialement lors des fêtes de Noël.

Alors, lorsque son père était venu voir Drago pour lui annoncer que la réception aurait lieu pour la première fois au manoir des Parkinson, Drago avait senti le piège.

La famille de Pansy et la sienne avaient toujours entretenu des liens amicaux. Drago avait passé toute sa scolarité avec Pansy à Poudlard, la prestigieuse École pour Enfants Extraordinaires, et ils avaient même été diplômés ensemble. Mais inutile de se leurrer. Les Malfoy possédaient un titre de Duc là où le père de Pansy n'était qu'un simple Baron . Il n'avait d'ailleurs jamais été question de mariage. Le seul moyen qu'auraient eu les Parkinson de se lier aux Malfoy aurait été que Drago tombe amoureux de leur fille.

Aucune chance.

S'il y avait bien une chose dont Drago avait horreur, plus que la laideur ou la pauvreté, c'était l'idiotie. Une personne n'ayant aucune conversation n'avait pas plus d'intérêt qu'un ver de terre à ses yeux.

Seulement, tout avait changé à la mort du Comte Avery. Ce dernier, n'ayant plus aucune descendance, avait vu son héritage revenir à ses plus proches cousins, les Parkinson. Le père de Pansy avait donc obtenu des terres et un nouveau titre. Ils avaient fêté ça, comme quoi une mort peut provoquer le bonheur d'autrui. Drago avait été dégouté de ce comportement. Les Parkinson ne méritaient pas ce titre. Ils n'avaient aucune idée de ce qu'il représentait. Ils étaient ce que beaucoup appellent des Faux Nobles.

La preuve, la première décision du père de Pansy, fut de proposer la main de sa fille ainsi qu'une dote conséquente à la famille du Duc de Malfoy. Dote que Lucius Malfoy s'était empressé d'accepter sans l'accord de son fils.

Voilà comment ils en étaient arrivés là. Cette fête de Noël n'était qu'un prétexte pour que Drago demande Pansy en mariage.

Hors de question. Jamais, au grand jamais, Drago n'épouserait une femme qu'il n'avait pas choisie ! Plutôt mourir.

Une jeune et jolie héritière aux atouts envoûtants et avec une bonne conversation. Voilà ce qu'il voulait. Pas un laideron plat avec autant d'esprit qu'un caillou !

Or, toute la soirée tendait vers le moment fatidique de la demande en mariage. Ses parents et ceux de Pansy avaient tout planifié. Cela aurait lieu durant la remise des cadeaux. Drago devait tout faire pour que la demande n'ait jamais lieu ! Une fois la fête passée, il pourrait s'entretenir avec sa famille pour mettre définitivement fin à cette mascarade. Mais pour le moment, il avait besoin d'une diversion. Quelque chose qui viendrait suffisamment gâcher la bonne ambiance de la soirée pour que son père préfère retarder l'annonce.

Il fallait faire vite.

— Oh, mais je crois qu'il est bientôt l'heure des cadeaux ~ chantonna la mère de Pansy.

Merde...

Déjà, les invités se pressaient vers l'immense sapin et ses montagnes de cadeaux. Des domestiques s'activaient pour placer tout le monde là où il fallait, à savoir, les Parkinson, maître des lieux, le plus proche possible du sapin, puis tout de suite après les Malfoy, plus prestigieuse famille de la salle, et ensuite toutes les autres familles invitées qui n'avaient qu'un statut médiocre par rapport à eux.

Drago prit place en grimaçant. Cela avait toujours été lui le plus proche du sapin, et, même s'il avait passé l'âge de faire des caprices, ce changement de statut le mettait dans une humeur massacrante.

— N'oublie pas, le paquet vert.

Drago fit tous les efforts du monde pour sourire à son père et ne pas lui donner un coup de tête dans le nez quand celui-ci se baissa pour lui rappeler cela. Il n'était pas idiot, on lui avait déjà tout dit il y avait à peine quelques heures ! Le petit paquet vert avec le ruban rose qu'il voyait sur l'une des piles contenait la bague qu'il devrait offrir à Pansy une fois son tour venu... Quoi que Drago décide de faire pour détruire la soirée, il fallait qu'il agisse maintenant !

Une fois tout le monde à sa place, les domestiques entreprirent cette fois de distribuer les cadeaux. Personne ne les ouvrit bien sûr, chacun attendait son tour comme le voulait la coutume. Lorsqu'un des serviteurs aux vêtements tirés à quatre épingles déposa le coffret vert devant Drago, ce dernier dut faire des efforts surhumains pour ne pas le balancer à travers la pièce. La sensation que cette petite boite au ruban rose répugnant le narguait de toutes ses forces. Il se concentra plutôt sur ses autres cadeaux. Bien plus gros l'année précédente, il n'en compta pourtant que trente-six, soit un de moins qu'avant. Une chance, là encore, qu'il ait passé l'âge de faire des caprices en publique.

Drago se sentait mal, assis là où il était, ses mouvements étaient restreints, comment pourrait-il provoquer un scandale dans ces conditions ? Que faire, que faire... Lorsque Pansy aurait fini d'ouvrir ses cadeaux, ce serait à lui ! S'il existait un Dieu dans ce monde, pitié, qu'il se manifeste sur-le-champ !

Bien sûr, Drago ne croyait pas en Dieu. Pas plus qu'il ne croyait au Père Noël ou à la magie. Alors quand l'opportunité se présenta enfin à lui, il préféra remercier sa chance plutôt qu'une quelconque force supérieure.

— Oh, c'est... Magnifique...

Si tout le monde dans l'assemblée avait perçu l'air d'admiration totalement faux de Pansy, personne ne le fit remarquer. Cette dernière venait d'ouvrir l'un de ses présents et était donc tombée sur quelque chose de... Disons, original.

C'était une poupée. Ou plutôt une marionnette de bois vernis. Ses vêtements peints étaient les mêmes que les princes militaires des contes de fées, d'une couleur rouge éclatante rehaussé d'épaulettes dorée et d'autres dorures finement peinte. Mais même malgré les finitions de première qualité, les proportions mêmes de la poupée étaient disgracieuses. Trop carrée, trop raide. Ses bras semblaient pouvoir bouger comme ceux d'un simple lego et sa tête... Sa tête était laide à faire peur. Un cube aux bords légèrement arrondis et une mâchoire qui semblait s'articuler pour s'ouvrir et se fermer. Ajoutez à cela ses grands yeux verts, vides de toute vie, et vous aviez le combo parfait pour provoquer des cauchemars aux plus jeunes.

— Qui donc m'a offert ce présent ? demanda Pansy en regardant l'emballage. Il n'y a pas de nom ?

— Ici, l'aida son père en ramassant la petite carte qui venait de tomber sur le sol. Hum... Albus... Perceval Wulfric Brian Dumbledore ? Qui est-ce ? Nous n'avons invité personne de ce nom !

— Je l'ignore mon chéri, lui répondit sa femme avec inquiétude.

— Il semblerait que quelqu'un se soit invité tout seul, laissa planer Drago en profitant de cette distraction offerte sur un plateau, une idée bien précise en tête.

Le père de Pansy fronça les sourcils avant d'appeler l'un de ses domestiques pour avoir une explication.

Drago en profita donc pour se lever de sa chaise et s'approcher de Pansy et sa marionnette.

— Si c'est une blague, commença sa chère amie avec un regard mauvais pour la poupée, elle n'est pas drôle du tout !

— Moi, je trouve qu'elle te ressemble un peu... commença Drago en pointant la pièce de bois du doigt.

— Quoi ? Tu plaisantes ? Elle est affreuse !

— Mmm... ça doit être ses yeux, continua-t-il sur sa lancée.

— Quoi ? Mais j'ai les yeux noirs ! Pas vert !

Peut-être, mais ils sont tout aussi vide, pensa Drago pour lui-même.

Il se pencha pour attraper la poupée et la porta au niveau de ses yeux pour mieux l'observer.

— Ah ! Elle est cassée, dit-il en remarquant une fissure sur son front.

— Non seulement ce cadeau est moche, mais en plus, il est abîmé ! s'énerva Pansy. Je n'en veux pas ! Qui est celui qui m'a offert cette chose ?

C'était trop facile. Pansy s'était levée au quart de tour et observait la foule des invités avec un air mauvais. Drago connaissait trop bien cette fille, il pouvait la mener par le bout du nez à sa guise.

— On ne dirait pas un objet artisanal, continua l'héritier Malfoy sur sa lancée. Mais il n'y a aucune marque ou numéro de série. À croire que cette chose a été faite par un artiste inconnu.

— Un artiste inconnu sans le moindre talent ! J'exige de savoir qui m'a offert ça ! C'est inadmissible !

— Du calme ma chérie, essaya de l'arrêter sa mère. Ce n'est peut-être qu'une blague...

— Une blague de très mauvais goût alors, commença Drago, ajoutant la dernière pièce à son plan. Et comment se fait-il que quelqu'un que nous ne connaissions pas ait pu approcher suffisamment du sapin pour y déposer un paquet inconnu ? Et si cela avait été un fou ? Ou un tueur ? Imaginez que ce paquet ait contenu une bombe ! C'est comme ça que vous protégez vos maisons ?

— Du... du calme...

Que le Show commence.

— Me calmer ? Moi ? Est-ce un ordre ? Qui êtes-vous pour m'ordonner de me calmer ? Un fou dangereux est entré par effraction dans une maison où je me trouve avec ma famille et a pu déposer un coli parmi nos cadeaux de Noël ! C'est inadmissible !

— Il a raison ! commenta une voix dans la foule. Nous ne sommes pas venus ici pour nous mettre en danger !

— Si la sécurité est si médiocre, je préfère partir ! fit une autre.

Le brouhaha commença à emplir la pièce et bientôt on n'entendit même plus le Comte Parkinson qui cherchait à calmer la foule. Drago avait vraiment du mal à cacher son sourire. Qu'il était amusant de jouer avec les imbéciles.

Mais plus important, ce petit scandale l'avait enfin éloigné de cette stupide demande en mariage. Maintenant, il pouvait profiter pleinement de la zizanie qu'il avait lui-même créée.

Son regard se reposa sur la marionnette de bois qu'il tenait toujours dans ses mains. Il en vint même à vénérer ce bout de bois. Encore un peu, et il l'embrassait ! À peine eut-il pensé cela qu'il remarqua un éclat dans les yeux vert. Intrigué par un détail qu'il semblait avoir raté, il approcha la sculpture de bois de son visage pour mieux l'observer.

Une personne à sa droite le bouscula et il vit que c'était son père. Ce dernier avait un regard extrêmement mécontent sur le visage et regardait son fils comme s'il était responsable de ce chaos. Ce qui était vrai.

Sans un mot, il tira Drago par le bras et l'emmena dans une autre pièce de la maison.

Lorsque la porte se referma sur eux, ils se retrouvèrent dans le silence. Un silence qui n'attendait qu'une autre tempête.

— Qu'est-ce qu'il t'a pris bon sang ?! hurla Lucius.

— Je ne vois pas de quoi tu parles, nia son fils.

— Ne me mens pas Drago ! Tu as clairement jeté de l'huile sur le feu ! Ton rôle aurait été de calmer ce scandale avant même qu'il n'éclate !

— Mon rôle ? Comment ça mon rôle ?

Drago jeta la poupée sur un canapé dans la pièce puis se planta devant son père.

— Mon rôle comme tu dis, est celui d'un invité. Si cette fête avait eu lieu chez nous, jamais ce genre d'incident ne serait arrivé ! Laisser entrer un inconnu sans permission... Non mais quelle blague ! On voit bien que les Parkinson n'ont pas l'habitude de leur nouveau statut !

— Suffit ! Tu avais un rôle des plus importants et tu as tout fait pour l'éviter ! Tu penses que je ne l'ai pas vu ?

— Tu parles du mariage ? Allons père, vous ne pensiez pas vraiment que j'allais accepter ça sans broncher ?

Drago fit un pas de plus vers son père et le regarda droit dans les yeux. Fini le temps où il baissait la tête devant lui et acceptait tous ses ordres sans broncher. Il était maintenant un adulte majeur qui avait fini ses études et commençait à faire son chemin dans le monde professionnel. Il était brillant et charismatique, sans parler qu'il avait eu le temps de se forger ses propres contacts à la cour. Avec ou sans l'aide de son père, Drago savait qu'il se ferait une place parmi les plus grands.

Lucius le savait. Il en était même fier jusqu'à il y a quelques minutes. Mais son fils semblait profiter de ses nouvelles libertés pour lui tenir tête. Et ça, il en était hors de question.

— Lucius ?

Narcissa Malfoy ouvrit la porte et jeta un regard inquiet à son mari et son fils.

— Le Comte demande ton aide...

— J'arrive, lui répondit sèchement son époux.

Il resta un moment à défier son fils du regard sans qu'aucun d'eux ne baisse les yeux puis il lança d'une voix forte.

— Chérie, dit à nos domestiques de garder cette porte. Drago ne se sent pas bien et ne sortira pas de cette pièce. Que personne ne vienne non plus le déranger.

Puis il tourna les talons, laissant ses vêtements voler autour de lui avec panache avant de sortir de la pièce en claquant la porte derrière lui.

Drago bouillonnait. De joie comme de rage. Son idiot de père avait perdu, mais avait quand même voulu le punir comme s'il était un gamin. Interdiction de sortir de la pièce... Même détournée, la punition laissait un goût amer. Drago avait l'impression d'avoir cinq ans. Cela lui donnait envie de hurler et sortir quand même de la pièce.

Mais plusieurs choses le retinrent.

Déjà, cela risquait de donner satisfaction à son père s'il agissait de façon aussi puérile.

Et surtout... Si les domestiques qui se retrouvaient à garder sa porte étaient Crabe ou Goyles, qui avaient accompagné sa famille, il aurait beaucoup de mal à les semer. Ces idiots étaient certes aussi cons que leurs pieds, mais aussi incroyablement tenaces... Inutile de se ridiculiser en courant dans les couloirs avec deux bouledogues aux fesses.

Fulminant de rage, Drago se laissa tomber sur le canapé de la pièce. Tant pis s'il froissait son beau costume de satin vert et argent, il n'était plus à ça prêt.

Son regard se perdit dans les gravures du plafond tandis que son cerveau fleurissait de mille mots doux pour son père et cette soirée pourrie.

Et alors que l'heure avançait et que la fatigue et l'ennui se mêlaient, Drago commença à sombrer dans un sommeil sans rêve.

À ses côtés, abandonné sur le fauteuil quelques minutes plus tôt, les yeux vert émeraude de la marionnette recommencèrent à s'allumer d'une lueur mystérieuse.


À suivre...


Notes : dans la noblesse anglaise, un Marquis est plus important qu'un Comte qui est plus important qu'un Vicomte qui est plus important qu'un baron. Et au dessus de tout ça il y a le Duc. (Malfoy au pouvoir !)