Je trouvais intéressant de faire une Edward/Renesmée parce qu'Edward entend les pensées de sa fille... terriblement irritant et gênant, je trouve :D.

La suite est écrite, juste envie de vous faire mariner un peu. Comme ça vous savourerez deux fois plus le moment venu! ;)

Dans ma prochaine fic, les rôles seront quelque peu inversés. Hé oui, ce sera Edward qui dégustera!

Ecrit du point de vue d'Edward


Pensées secrètes

- Renesmée! Nessie!

Un peu partout dans la forêt, les mêmes cris retentissaient, désespérés, inquiets, parfois exaspérés. Toute la famille Cullen s'était unie pour tenter de retrouver ma petite fille fugueuse.

En effet, plus personne ne l'avait aperçue depuis que sa leçon quotidienne avec Carlisle s'était terminée. Il semblerait qu'elle ait été dans le jardin, puis tout à coup, elle ne s'y trouvait plus. Les dons de voyance d'Alice étaient inutilisables, elle était trop loin pour que je puisse entendre ses pensées et ainsi la localiser. De nous tous, le plus utile était sans doute Rosalie, qui remuait ciel et terre avec une rage sans pareille pour retrouver sa petite protégée.

Cette histoire avait un arrière-goût amer de déjà-vu. Ce n'était pas la première fois que Nessie nous faisait faux bond. Du haut de ses 13 ans (enfin, il s'agissait de son âge théorique, comparé aux humains), elle se sentait un besoin de liberté, même si nous lui accordions déjà beaucoup. Elle avait le droit d'aller dans la forêt seule, du moment qu'elle nous prévenait et qu'elle restait à proximité de la maison.

Mais bientôt, cela n'avait pas suffi. La raison de la plupart de ses escapades, c'était Jacob. Imprégné, ce dernier n'avait absolument rien contre ces visites inattendues, mais il avait des responsabilités: l'école, la meute, son père handicapé. Quant à Nessie, à part ses cours privés, il n'y avait pas grand-chose qui l'empêchaient de se sauver au moins une fois par semaine. Elle s'en était tirée avec quelques remontrances et le reste de l'après-midi dans sa chambre. Cette fois-ci, si je me souviens bien, serait la cinquième. Et j'en avais assez, comme tout le monde. Quand je la retrouverai, Renesmée aura affaire à un papa très en colère…Si on la retrouve…

Elle n'était pas à La Push. Elle y avait sûrement fait un saut pour être sûre, mais elle savait qu'aujourd'hui, Jacob était parti visiter un quelconque musée avec sa classe. Carlisle, qui désormais pouvait passer la frontière sans trop de problèmes pour les besoins médicaux des loups-garous, s'était assuré qu'elle ne était pas là à attendre le retour de son bien-aimé (car dans sa tête, le petit ami commençait à remplacer le grand frère).

Donc, nous écumions les bois depuis plus de trois heures. Jamais nous n'avions dû chercher aussi longtemps. Bella venait de s'appuyer contre un arbre, la tête dans les bras, son visage portant cette expression caractéristique du vampire prêt à fondre en larmes. Je m'approchai de ma bien-aimée:

- Ne t'inquiète pas, Bella, on va la retrouver.

Mes mots me semblèrent vides de sens. Moi-même, je ne les croyais qu'à moitié. Je commençais à perdre espoir, mais cela ne signifiait pas que j'allais arrêter de chercher. Je continuerais pour le restant de mes jours s'il le fallait.

Bella secoua la tête, affligée, sentant mon manque de certitude.

- Edward, je la sens!

La vois d'Alice me fit bondir, ainsi que Bella. Je me tournai vers elle, les yeux écarquillés par la surprise et l'émerveillement. Alice. Elle arrivait toujours au bon moment, pour nous soutenir et nous empêcher de tomber dans le désespoir.

- Moi aussi, fit Carlisle, tournant la tête de tous côtés pour tenter de localiser la source de cette odeur ô combien attendue.

Soudain, tous deux levèrent les yeux et pensèrent la même chose: en haut. Je suivis leur regard et l'arôme parfumé de ma fille assailli mes narines. C'est alors que je la vis: perchée tout en haut d'un immense pin, dont la cime ployait légèrement sous son poids. Son rire cristallin emplit mes oreilles, et je soupirai de soulagement, oubliant momentanément mes promesses de sévérité.

Bella n'avait pas attendu. Elle grimpa à toute vitesse, attrapa sa fille et redescendit. Là, elle serra Renesmée dans ses bras. Je sus qu'elle aurait pleuré des larmes de joie si elle l'avait pu.

- 'Man, je vais bien, arrête, protesta doucement la jeune fille, sans cependant tenter de se défaire l'étreinte de sa mère.

Ces mots me ramenèrent à la réalité. Oh non, cela n'allait pas, pas du tout! Je me composai un visage de circonstance et ma voix, sévère:

- Je peux savoir ce que signifie cette fugue, jeune fille?

Renesmée se crispa en entendant ça et leva les yeux vers moi, profitant que sa mère l'ait relâchée. La pensée qu'elle eut lorsqu'elle croisa mon regard me fit presque sourire.

Je suis dans la merde.

Elle déglutit, cherchant les mots qui pourraient m'amadouer. Malheureusement pour elle, il n'en existait aucun. J'attendis patiemment, lui faisant savoir que je voulais une réponse.

- Hem, he bien…

Son cerveau bouillonnait d'explications, qui, elle le savait, ne me satisferaient pas.

Je voulais me promener seule… Je cherchais des fraises de bois… J'ai besoin de liberté… Mais qu'est-ce que je vais bien pouvoir lui dire?!

- Effectivement, aucune de ces excuses ne me paraît acceptable. Tu ne t'en tireras pas facilement, Renesmée.

Je n'aime pas voir papa comme ça…M'en tirer facilement? Qu'est-ce qu'il veut dire? Et puis zut! Il n'y a pas mort d'homme, non plus!

C'en fut trop:

- Tu as fait PLEURER ta mère, Renesmée!

Son expression me fit mal. Ses yeux s'agrandirent, et elle sembla elle aussi sur le point de pleurer. Elle fixa Bella, incapable de dire quoi que ce soit.

Maman? Je l'ai fait pleurer? J'ai été aussi méchante? Maman, pardon…

Bella me lança un coup d'œil, probablement indignée que j'aie fait notre fille se sentir si mal.

- Ce n'est rien, ma chérie, ce n'est pas grave…

Au moins, Renesmée partageait mon opinion sur la question.

Si, c'est grave!

- Renesmée, fis-je pour capter à nouveau son attention.

Elle reposa son regard sur moi, ses yeux remplis d'une douleur non feinte. J'ignorai le reste de la famille qui observait avec attention cette scène:

- Tu vas rentrer immédiatement à la maison, aller dans ta chambre et mettre ton nez au coin, dis-je avec un calme parfait.

Renesmée rougit terriblement, me rappelant le temps où Bella était humaine.

Il était obligé de dire ça?… Mieux vaut obéir.

Ma fille baissa la tête et fonça vers la maison, fuyant les autres, qui prirent le chemin leur maison d'un pas plus posé. Bella me regarda alors que nous retournions vers notre chaumière.

- Qu'est-ce que tu vas faire?

J'attendis de m'être éloigné un peu plus de certaines oreilles indiscrètes avant de répondre:

- Je vais lui donner une fessée.

- Une fessée? Tu ne crois pas qu'elle est trop âgée pour ça?

- Oh que non…répondis-je d'une voix énigmatique.

Bella fronça les sourcils:

- Tu m'expliques?

- Après.

- Bon.