Disclaimer : A mon grand désarroi, je ne suis toujours pas détentrice des personnages crées par JKR

Titre : Aller-simple

Cette histoire est un slash mettant en scène de jeunes hommes entre eux.

Si vous n'appréciez pas, ne lisez pas ! Cliquez en haut à droite. A bon entendeur…

Si vous poursuivez et que vous appréciez mon histoire, sachez que je serai ravie de lire vos commentaires : alors à vos reviews !

Couple : Le couple principal est inédit pour moi, il s'agit d'un Sirius Harry.

D'autres couples seront cependant évoqués tout au long de cette intrigue (en particulier un Drarry qui sera très présent pour mon intrigue à venir… Il y en aura d'autres…)

Rating : m…. un grand M… donc pas pour les enfants si vous n'avez pas compris… (Ce rating sera valable très, très rapidement, ce qui changera énormément de certaines de mes histoires en cours, je pense en particulier à « La quête des temps nouveaux »…)

Cette fiction est un UA (univers alternatif), sans magie, mais vous retrouverez les personnages propres au monde d'Harry Potter.

J'ai cette histoire en tête depuis tellement longtemps que je suis heureuse de pouvoir enfin la livrer, j'attendais d'avoir fini « l'enfant maudit » pour me lancer dans cette nouvelle intrigue. Je n'ai aucune idée de sa longueur même si je sais exactement comment elle se terminera…

Résumé : U.A. Le brun était adossé contre le mur froid du hall de gare où les voyageurs s'entassaient avant l'embarquement immédiat pour Londres lorsque son attention se porta vers cet inconnu… Slash SBHP / DMHP.

Aller simple

Chapitre 1 : Prélude en gare du Nord

Le brun était adossé contre le mur froid du hall de gare où les voyageurs s'entassaient avant l'embarquement immédiat pour Londres dans l'Eurostar. Les magasins free-lance avaient été pris d'assaut par les élèves de sa classe et il faisait figure de mouton noir en se tenant à l'écart. Malgré la voix féminine préenregistrée qui ne cessait de rappeler par les haut-parleurs les interdictions de fumer dans la zone d'attente, Harry tira nerveusement une nouvelle bouffée de sa cigarette. Il s'attira les foudres d'un vieux couple qui le fixait avec désapprobation. Les autres passagers allaient et venaient rapidement, traînant des valises lourdes. Son regard émeraude scrutait attentivement tous ces visages éphémères dont il ne se souviendrait probablement plus dans une heure.

Il fut sorti de ses pensées par une voix hautaine :

« Qu'est-ce que tu fais ?

- Je fume.

- Toujours d'humeur charmante.

- Ferme-la. Tu me fatigues. »

C'était une fin de non recevoir mais l'importun ne s'en laissa pas compter. Le garçon blond était beaucoup plus grand qu'Harry, plus fort également. Son corps était une parfaite ébauche de statue grecque, il arborait une musculature fine et athlétique. Son visage quoiqu'un peu anguleux n'en était pas moins harmonieux. Il dégageait grâce et masculinité. Drago s'approcha davantage de son ami. Il afficha un sourire particulièrement satisfait lorsque le brun grogna de sa proximité.

« Dégage.

- Tu ne disais pas ça cette nuit. »

Comme pour prouver ses paroles, le blond plaqua son corps contre celui du plus petit, le bloquant complètement contre le mur et sans lui laisser le temps de rétorquer, il se pencha vers son visage pour ravir ses lèvres. Le baiser n'avait rien de tendre, ni de romantique et témoignait d'un rapport de domination. Harry y répondait avec empressement, son corps se pressant instinctivement contre celui de l'autre garçon. Au bout de quelques instants, Drago se détacha, bien qu'à regret :

« Tu boudes toujours.

- Oui. »

Harry tira une nouvelle fois sur sa cigarette, presque entièrement consumée et expira la fumée au visage de son ami qui ricana :

« Tu sais que ça se paiera.

- Des promesses… »

Le ton était lourd de sous entendus et pour toute réponse, Drago posa ses mains sur les hanches de son ami et l'attira avec brutalité jusqu'à lui avant de l'embrasser une seconde fois. Sa langue fouillait dans la bouche de celui qu'il avait un jour considéré comme un rival. C'était dans un autre temps, avant qu'ils ne découvrent d'autres combats bien plus stimulants. Un gémissement de gorge de son partenaire lui prouva qu'il n'était pas seul à aimer, il en profita pour chercher davantage et d'un mouvement de genou, il écarta les jambes du brun pour atteindre son entrejambe. Après quelques instants, Drago se recula, observant les yeux émeraude qui s'étaient assombris de désir. Ils se regardèrent une seconde comme s'ils étaient seuls au monde. Ce furent les commentaires outrés d'une dame tirant son jeune fils vers les magasins qui les sortirent de leur contemplation muette.

« Satisfait, je présume.

- Effectivement. »

Le brun tira une dernière fois sur sa cigarette avant de jeter négligemment le mégot au sol. Drago se cala contre le mur, à la droite de son ami et laissa le silence s'installer entre eux. Après tout, il était habitué aux moments de spleen d'Harry. Dans ces cas-là, ce dernier tombait dans une sorte de mutisme buté, il savait qu'il ne servait à rien de lutter. Pendant de longues minutes, Drago observa son amant tandis que le regard émeraude se perdait une nouvelle fois sur les allers-retours précipités des passagers entre les toilettes, les magasins free-lance et les guichets d'accueil pour obtenir quelques renseignements sur les perturbations du trafic. Harry trouvait cela vain. Tous les trains avaient été annoncés avec plus de deux heures de retard en raison d'un incident technique à l'intérieur du tunnel sous la manche, alors il ne comprenait pas cette agitation frénétique et ridicule.

Son attention se porta sur un homme à quelques mètres d'eux, adossé à une des parois de verre. Il était différent… Un peu comme lui. Il scrutait le hall de gare. Sans paraître agacé, il attendait, il observait. Il n'agitait pas comme tous les autres un portable. Il ne cherchait pas à joindre à tout prix un proche pour le prévenir de son retard plus que prévisible. Il ne courait pas. Il était là. Ce constat dérangea Harry. L'homme devait approcher de la quarantaine. Son costume sombre parfaitement coupé témoignait de sa position sociale, il l'imagina directeur d'une grande multinationale ou peut-être un de ces golden-boys qui jouait avec la bourse comme lui jouait à l'adolescent blasé. Les cheveux noirs, légèrement ondulés, tombaient avec élégance sur ses épaules ce qui trahissait une forme de rébellion qui plut aussitôt à Harry. Ce fut précisément à cet instant que son regard croisa celui de l'inconnu et pour l'une des toutes premières fois de sa vie, il fut gêné, intimidé, comme s'il avait en quelque sorte violé l'intimité de cet homme en l'observant à son insu pendant de longues minutes.

Harry se retourna brusquement vers Drago qui sursauta :

« Ca ne va pas, beau brun ?

- Si… Si… Tout va bien. Je pensais que tu voulais dévaliser ce magasin de parfum français.

- Dis-le franchement si tu veux rester seul.

- C'est le cas mais je doute que cela change grand-chose pour toi. »

Au lieu de formuler une réponse, Drago plaqua ses lèvres sur celles du petit brun. Harry se laissa gentiment faire et très vite, le baiser devint plus avide, plus passionné. Il aimait pourtant cette langue audacieuse qui fouillait sa bouche sans concession. Les mains du blond n'étaient pas en reste, elles caressaient indécemment ses fesses, rapprochant inexorablement leurs deux corps, de sorte qu'Harry devinait l'excitation de son amant à travers le tissu de son jean. Il ne put s'empêcher de gémir profondément alors que ses doigts se perdaient dans la chevelure blonde. Après presque un an, Drago savait exactement comment le provoquer, comment le faire réagir. Lorsqu'enfin il le libéra, Harry était un peu fébrile, haletant, ce qui lui valut un sourire hautain.

« Je crois que je vais rejoindre Blaise. Je ne voudrais pas choquer davantage tous ces braves gens en leur offrant un spectacle digne du meilleur porno gay et de toute façon, je dérange visiblement. »

Le ton était faussement neutre et détaché. Harry savait parfaitement qu'il avait encore blessé Drago mais il ne prit même pas la peine de lui répondre. Il le regarda simplement s'éloigner. Le blond le laissait finalement seul. Tant mieux. Il n'avait aucune envie de faire semblant aujourd'hui. Il s'en voulut aussitôt de cette pensée franchement mesquine. Il ne se reconnaissait plus lui-même, il avait été odieux et impitoyable une nouvelle fois. Il ne comprenait pas cette rage féroce qui lui tordait littéralement le ventre dès qu'il pensait à Drago et à leur histoire depuis quelques temps. Pourquoi se comportait-il avec lui comme la pire des pourritures ?

Peut-être parce que de plus en plus, leur liaison apparaissait au brun comme un non-sens. Ils s'étaient détestés farouchement au commencement et ce fut au cours d'une soirée très arrosée chez Blaise qu'ils avaient baisé ensemble la première fois. Harry se refusait à penser qu'ils avaient fait l'amour ce soir-là car il n'y avait pas de réels sentiments entre eux, enfin pas de sentiments en dehors d'une frustration sexuelle évidente. Les semaines passant, il avait appris à connaître son ancien rival. Il aimait tout particulièrement sa fausse nonchalance, son esprit acerbe, son insupportable arrogance. Le blond pouvait être irrésistible, amusant, un ami de confiance et c'était bien ce qu'il était à ses yeux : son ami. Le problème était qu'il ne serait jamais davantage. Harry l'avait compris dès leur toute première fois. Ce n'était pas le cas de Drago.

S'il avait été réellement honnête avec lui-même, Harry aurait simplement admis qu'il était tout bonnement effrayé par les sentiments du blond à son encontre. Drago changeait progressivement les règles du jeu et ça, Harry le refusait catégoriquement. Les premiers mois, il n'était question que de sexe passionné, sans tabou, sans limite ce qui convenait parfaitement à Harry, mais, à plusieurs reprises lors de ces dernières semaines, il avait surpris son regard gris l'observer avec tendresse alors qu'il le croyait encore endormi. Drago s'inquiétait de son bien-être, redoublant d'attentions charmantes qui ne laissaient guère de doute à Harry. Paradoxalement, chaque parole un peu trop douce le poussait inexorablement dans une colère noire et en réponse, Drago se montrait encore plus prévenant, encore plus proche. Un cercle sans fin. Le brun avait l'impression d'être pris au piège. Il se sentait minable, coupable de mentir à son amant en ne lui avouant pas ce qui le tourmentait, en ne mettant pas fin à leur histoire avant de le faire souffrir inévitablement, avant de perdre son amitié précieuse.

Quand il avait expliqué ses sentiments troublants à Hermione, sa meilleure amie, elle avait souri en lui répondant qu'il commençait enfin à grandir. Il était temps, il avait dix-sept ans. Hermione pouvait être une sacrée garce quand elle le voulait. Il le lui avait dit et elle ne lui avait pas adressé la parole depuis.

La voix féminine préenregistrée résonna une nouvelle fois dans les haut-parleurs. Harry n'y prêta cependant pas attention, il tourna légèrement la tête, juste pour voir si l'inconnu était toujours là. L'homme n'avait pas bougé et le fixait, absolument impassible. Le petit brun se concentra alors sur ses converses, ses joues le brûlaient. Après quelques secondes de doute, il osa relever la tête. Sans gêne, sans fausse pudeur, Harry soutint le regard mystérieux même si son cœur battait à un rythme effréné. Il se sentait mis à nu. Ils restèrent un long moment à se dévisager, faisant abstraction de l'agitation frénétique. Il fut sorti de sa contemplation par une voix amusée :

« Hé, Beau brun… Le train est à quai, on y va. »

Harry tourna son visage vers Blaise. Le métis lui adressa un sourire lumineux avant de murmurer :

« Dray est d'une humeur massacrante, il s'est encore passé quelque chose…

- Rien qui ne te concerne Zabini.

- Tu veux que je te dise, tu emmerdes tout le monde avec tes sautes d'humeur. Alors va te faire mettre. Je ne suis pas Dray et je ne supporterai pas que tu me parles comme si je n'étais qu'une merde. »

Surpris par l'emportement inhabituel du métis, Harry le dévisagea avant de murmurer, d'un air contrit :

« C'est bon, Blaise. Pas la peine de devenir désagréable...

- Comme toi, tu veux dire… »

Son ami lui adressa alors un sourire sincère et complice qui soulagea grandement Harry. Blaise en profita pour ébouriffer avec tendresse ses cheveux, il attrapa ensuite la lourde valise du petit brun. Harry passa autour de son épaule la bride en cuir de son petit sac où il avait glissé deux livres pour le voyage, son portefeuille, ses papiers d'identité et une bouteille d'eau. Alors que Blaise s'éloignait déjà, son regard se reporta instinctivement vers l'inconnu mais il n'était plus là. Il en fut curieusement déçu. Sans parler, il suivit le métis dans le dédale des passages, empruntant l'escalator qui les amena jusqu'au train tant espéré. Les deux garçons rejoignirent leur classe. Dray le fixa sans s'approcher cette fois. Harry ignora volontairement son air profondément blessé et monta enfin dans le wagon.

A suivre…