Une nouvelle fic Haitsu... Je ne sais pas exactement combien, mais je pense m'embarquer pour pas mal de chapitres . D'où le fait que je prenne mon temps... Ce premier chapitre va juste poser les bases :)
L'histoire ? Et bien... Disons simplement, comment s'est construite une amitié fusionnelle, et comment deux personnalités complexes refusent que ça change et d'y voir autre chose... (vous aussi, vous trouvez que c'est pas clair ? XD)...
Ca fait combien de temps qu'il est là, assis sur ce pouf dans lequel il s'enfonce ? Il fait chaud ici... Tout le monde rit, s'amuse... Ken-chan est encore partit loin dans l'un de ses délires. Et il voit Yukki qui s'en amuse beaucoup, glissant deux ou trois termes monosyllabiques par moments, se contentant de sourire voire même franchement rire, souvent. Ils ont bien travaillé aujourd'hui. La répétition fut intense, les laissant tous sur les genoux. Sauf Ken, qui a toujours de la ressource. Et maintenant, voilà que même après avoir passé la journée ensemble, sans compter toutes les précédentes, ils ne songent même pas à se quitter... Au contraire, ils passent encore la soirée ensemble avec certaines personnes de l'équipe, histoire de décompresser. Les vapeurs de l'alcool l'anesthésient complètement. Il entend le bruit de plus en plus loin. Personne ne fait attention à lui... Il déteste cet état. Celui où tout va bien dans sa vie et où il se sent mal quand même. Il a ce qu'il faut : famille, argent, amis... Et il se sent pourtant complètement vide et fatigué. C'est capricieux, il devrait se réjouir de ce qu'il a, mais... Quelquefois il se met à déprimer sans raison. Ce soir, voilà, c'est le cas. Et devant lui, avachit dans un pouf également, Tetsu végète en bloquant sur le fond de son verre. Il n'a pas l'air bien, lui non plus. A tel point que même les autres ont fini par le remarquer. Ce qui est déjà plus rare. Il irait bien lui demander ce qui ne va pas, mais il ne s'en sent pas le courage. Il n'est pas en forme et il n'a pas envie de parler. Et puis quand il est comme ça, Tetsu aime qu'on le laisse tranquille. Le premier des deux qui récupèrera ira réconforter l'autre. C'est comme ça que ça marche. Tet-chan... Comment se sont-ils rencontrés ?... A quel moment tout ceci a-t-il échappé à son contrôle ? Pourquoi a -t-il fallu que les choses changent ?... Pourquoi Tetsu fait-il semblant de ne pas le voir ? Semblant d'être indifférent ? Semblant de sourire ? Peut-être qu'il ne souffre vraiment plus, lui... Peut-être que Hyde se fait son film tout seul... Il devient fou. Ce mot lui fait peur, mais pourtant... Il n'en voit pas d'autre. Le bassiste n'a jamais fait un geste équivoque ni un pas de travers. Jamais. Au tout début, du moins. C'est ça, le problème ! C'est lui. C'est Hyde qui a tout compliqué. C'est lui qui l'a cherché... En attendant, il boit une gorgée et s'enfonce un peu plus entre les coussins, perdu dans la ronde de ses souvenirs...
Rien d'extraordinaire dans sa vie d'enfant unique choyé par ses parents. Enfin par son père, surtout. Longtemps, sa mère lui fit comprendre qu'elle aurait aimé avoir une fille. Elle aurait adoré ça, sa mère. Mais elle n'a eu que lui. Alors par dépit, elle l'habillait de robes et de la couleur rouge, habituellement réservée à ces dames. Son père l'appelait 'prince' et sa mère 'princesse'. Elle aimait le traiter comme la fille qu'elle n'a jamais eu... Qu'a-t-il pu la haïr pour ça ! Combien de fois a-t-il étouffé sa rage sous les couvertures, le soir, en la traitant de tous les noms ! Il avait déjà un physique particulier, et elle en rajoutait ! A cause d'elle, il est devenu fragile, pleurnichard, délicat... Les filles l'aimaient bien, mais les garçons se moquaient de lui. Et devenu adolescent, les filles le voyaient comme le bon copain. Jamais comme un homme. Parce que sa mère voulait une fille, il n'aurait peut-être pas dû naître ? Parce qu'il est petit et qu'il a les traits fins, il n'est pas digne d'être un homme ? Il a fini par y croire. Quand on vous répète quelque chose toute votre vie, vous ne voyez pas d'autre vérité, pas vrai ? Pas vraiment, non... Au fond de lui, quelque chose crevait d'envie de montrer à tout le monde -même s'ils s'en foutaient- qu'il valait quelque chose. Qu'iln'était pas ce qu'on croyait.
Assez tôt, il eut le goût des choses artistiques. Peinture, dessin, travaux manuels de toutes sortes... Il aimait ça. Ca n'a pas contribué à lui faire des amis d'ailleurs. Ca ne fait pas 'homme', de rester toute la récréation à griffonner sur son carnet à dessin, paraît-il... Il a tenté de les comprendre, alors il s'est inscrit au club de foot du lycée... Il y est resté 3 jours. Son truc à lui, ce n'était pas de courir avec une dizaine d'autres imbéciles ni de se faire hurler dessus parce qu'il a tapé à côté. Lui, il voulait s'assoir dans l'herbe et paresser toute la journée, rentrer chez lui la tête pleine d'images et les reproduire sur ses feuilles... Alors tout naturellement, quand sa mère lui demanda à la fin du lycée 'dans quelle fac veux-tu aller ?', il lui répondit 'une fac d'art'. Il réussit le concours et y entra. Il était un peu plus dans son élément, déjà. Au milieu de ces artistes en herbe et autres rêveurs, il avait moins l'air de débarquer d'une autre planète. Mais il était toujours pétri de complexes liés à sa taille et à son physique... Sa timidité atteignait des sommets vertigineux. Il était incapable de rester plus de 5 minutes seul avec un inconnu. Il avait peur de tout. Et même avec les gens qu'il connaissait, il arrivait toujours un moment où il voulait être ailleurs. Peut de lui-même, des autres, de tout... Il se souviens qu'une fois, il s'était enfermé dans les toilettes parce qu'il avait peur d'une grosse brute en section de sculpture... Et Masao, un gars de première année, le seul qui lui parlait un peu, était venu le retrouver :
Sors de là, Hideto-kun...
Non ! J'ai pas envie de me retrouver face à ce géant !
Il est pas si grand, c'est toi qui... Bon, passons. Sors, je te dis ! Tu vas passer pour une tapette !
M'en fous !
Sa vie, c'était ça. Dessiner, peindre, éviter les autres au maximum, perdre tous ses moyens quand on lui parlait... Ca prenait des proportions inquiétantes. A cette époque douloureuse, la seule personne qui crut en lui fut un vieux professeur, Tanaka-sensei, qui lui enseigna la technique de la peinture à l'huile au second semestre. Il l'avait eu au début de l'année, et il était content de lui. Hyde était son chouchou. Le petit androgyne l'aimait beaucoup, pour ses précieux conseils et sa façon de lui remonter le moral l'air de rien... Il fut la première personne en qui Hyde eut un tant soit peu confiance, toutes proportions gardées du fait de leurs rapports maître-élève. Pourtant quand il lui enseigna la peinture, et ce dès le premier cours, il le sentit bizarre. Il semblait soucieux. Il le reprenait, alors qu'il pensait faire bien... Et il voyait ses camarades un peu étonnés... Et un jour, ce professeur qu'il aimait tant brisa son premier rêve sans prévenir. Le premier choc de sa vie. Il lui annonça un peu maladroitement qu'il avait un problème, qu'il devrait voir un médecin parce qu'il peignait 'bizarrement'. Il savait qu'il avait un peu de mal pour peindre. Comme pour colorier, d'ailleurs. Mais s'il pouvait s'en sortir à l'école, ce n'était plus le cas ici, entouré d'amateurs compétents et de professionnels... Le mot tomba comme un couperet sur le cou d'un condamné : daltonien. Il le savait, bien sûr. Il avait appris que l'herbe était verte, le soleil jaune et le ciel bleu, comme un automatisme. Il savait à quoi correspondait les couleurs. Mais il ne les voyait pas. Il l'a caché tant qu'il a pu, mais on n'échappe pas aux mots. Il aurait pu continuer l'art. Mais il aurait été limité dans ses moyens tôt ou tard, à cause de ce handicap. Et il ne voulait pas de ça. A quoi sert de faire de l'art si notre créativité est dès le départ brimée ? Même s'il n'avait rien à côté, il ne voulait pas de ça. Il quitta la fac.
Hyde, encore Hideto, est devenu professeur de batterie pour des étudiants, dans le club de son ancien lycée. Il aidait les week end et soirs ses parents au pub, en s'étant fixé jusqu'à l'été pour trouver une autre fac ou au moins un projet. Il avait aussi appris à jouer de la guitare depuis tout gamin et il aimait ça. A cette époque, Hyde jouait souvent dans le pub de ses parents, pour dépanner. Et quand vint ce creux dans sa jeune vie, il s'est suis dit qu'il pourrait peut-être en faire son métier. Il a alors fondé un premier groupe, avec des habitués du pub qui devinrent... disons des 'amis'. Il aimait ça, la guitare. Etrangement, sur scène, sa timidité semblait s'évaporer. Il se sentait à ma place, et plus vivant que jamais. Dès qu'il remettait le pied au sol évidemment, il redevenait ce gars effacé et maladroit qui renversait les verres des clients ou rougissait dès qu'on lui parlait. Mais sur scène, bon sang ! Qu'il se sentait bien ! Il avait une assurance grisante et une confiance en lui certes limitées, mais au moins elles existaient, alors qu'elles avaient été jusqu'ici totalement absente de sa vie. Bien sûr, il n'était pas celui qu'il est aujourd'hui. Il restait figé à ma place et se forçait à sourire. Mais il adorait ça.
Le second choc de sa courte existence eut lieu un soir d'été. Leur chanteur, Jero, avait la grippe. Alors il lui proposa d'assurer le chant pour une soirée. Hyde s'était exercé comme un fou pour faire de son mieux, mais enfin... Chanter, oui comme tout le monde. Chez lui, au karaoké, pour faire plaisir à sa mère qui aimait sa voix... A part ça... Ok ce n'était pas leTokyo Dome, juste un cabaret de quelques dizaines de personnes, mais enfin... S'il chantait mal, ça allait s'entendre. Le soir dit, Hyde était mal. Sans sa guitare pour occuper ses mains, il se sentait complètement crétin sur scène. Pero à sa batterie l'encourageait, mais enfin... Aidé par un saké fort bon, il eut le courage nécessaire pour interpréter les chansons prévues... Non sans avoir les joues en feu et la gorge sèche... Et quand les lumières s'éteignirent, les applaudissements fusèrent, les 'bravo' aussi... Et lui... il aurait bien été en peine de décrire ses sentiments à ce moment. Une sensation d'avoir trouvé sa place, ce pour quoi on est fait. Jamais jouer de la guitare n'avait pu le rendre à moitié heureux de ce qu'il venait d'éprouver en chantant. C'était comme si quelque chose s'était éveillé en lui. Il ne savait pas quoi, mais il était étrangement heureux. La peur de l'autre revenant avec la lumière, il se précipita en coulisses, tremblant et soulagé que le moment soit passé. Mais que lui arrivait-il ?... Ca avait été... Le moment le plus intense qu'il ait vécu jusqu'ici... Pero le suivit et l'enlassa sans prévenir. Ne supportant pas le contact des autres, Hyde lui fit comprendre qu'il devait le lâcher, ce qu'il fit :
Excuse-moi Hideto-kun, je me suis emballé... Tu... Pourquoi tu m'as jamais dit que tu savais chanter ?!
Je sais pas chanter, c'est juste... bafouilla-t-il.
Hideto-kun, mon vieux, ça t'ouvre de nouvelles perspectives...
Tu es fou ? Rétorqua Hyde aussitôt. Je remplaçais Jero, point à la ligne. Fin de l'histoire. Je suis guitariste, moi.
Alors qu'ils continuaient à marcher dans le couloir lumineux, Pero l'interpella une seconde fois avec surprise :
Hé mais... Mais tu as les larmes aux yeux !
Effectivement, Hyde ne s'en était pas rendu compte, mais de discrètes larmes coulaient sur ses joues. Pero sourit avec affection et lui dit avec sérieux :
Tu devrais sérieusement y penser, Hideto-kun... Je sais que tu es un émotif, mais tout de même...
Un peu gêné qu'il l'ait vu et troublé de le sentir aussi bizarre, il lança aux autres qu'il ne les suivrait pas ce soir. Ils voulaient terminer la soirée chez l'un d'eux, et Hyde savait qu'il serait vite gêné, enfermé dans un petit appartement avec des inconnus -pourtant censés être ses amis-. Il préférait rentrer chez lui. Mais auparavant... Un verre lui ferait du bien. Il se débarbouilla le visage et retourna dans la salle, allant demander un verre à la serveuse. En attendant sa commande, il tapotait nerveusement le bar du bout des doigts, l'air songeur. Ce Pero et ses remarques stupides... Hyde était timide, c'est un fait. Mais il était un cas où il pouvait se faire violence et montrer que quelque part en lui, se cachait un caractère pas si facile... C'était quand on le dévisageait. Il avait l'impression qu'on le passait au crible, qu'on voulait tout connaître de lui, et lui ne voulait pas qu'on le connaîsse ! Ca le mettait mal à l'aise, ça l'énervait, et dans ces cas-là, il savait s'affirmer. Et il le sentait, ce regard. On le dévisageait ! Merde, mais quel était l'insupportable fille ou garçon qui le regardait comme ça ? C'est qu'il yavait tant de monde ici... Ca le brûlait... Encore quelqu'un qui se moquait, non ? Bientôt, on allait s'approcher et l'appeler 'mademoiselle', encore ? Celui ou celle-là paierait pour les autres, il était trop troublé ce soir pour se montrer conciliant... Un peu en l'air et à l'adresse de personne, il posa bruyamment son verre en fixant le fond, et lança :
C'est pour quoi ?! Je ne suis pas intéressé...
Euh... Ca tombe bien, moi non plus... Enfin, pas comme tu as l'air de le croire... Je suppose que c'est à moi que tu t'adresses ?
Hyde tourna la tête. Ca venait de la personne juste à côté de lui. La personne en question, un jeune homme, était habillé d'une saloppette bleu pâle, sur laquelle tombaient de longs cheveux roux, retenus par des lunettes de soleil. Il sirotait un cocktail en souriant légèrement. Bon. Et qui c'était encore, celui-là ? Un pervers qui croyait être tombé sur une nana, encore ? Le côté arrangeant de sa personnalité lui pria de se détendre un peu. Tout de même, il n'avait pas été agressé ! C'est que le type en question avait un air calme et détendu, le genre d'air qui vous met les nerfs en pelote quand on est soi-même à fleur de peau... Faisant un effort, il parla plus calmement :
Excuse-moi, ce n'était pas très poli.
Y a aucun problème... murmura l'homme aux cheveux roux en pressant doucement son bras en signe de paix.
Vivement, Hyde dégagea son bras, fixant la main de cet autre qui l'avait touché sans crier gare.
Me touche pas !
Excuse-moi, répondit le jeune homme un peu surpris, je n'avais pas l'intention de te gêner...
Et c'est quoi, tes intentions ?
Tu es toujours sur la défensive comme ça ?
C'est moi qui t'ait posé une question... grommela Hyde en serrant les poings, commençant à se sentir nerveux.
Ah oui, c'est vrai... Et bien dans un premier temps, pourrai-je te demander ton nom ? Fit l'autre en souriant.
Je... Hideto. Takarai Hideto.
Et bien Takarai Hideto-san, tu ne payes pas de mine, mais tu ne t'en laisses pas compter... Ou peut-être que ce n'est pas le bon soir pour te parler ?
Hyde baissa la tête. Tout juste. Il avait été trop agressif. Il faut dire qu'en ce moment, ça n'allait pas fort... Avec son groupe, rien ne décollait, d'ailleurs il ne sentait pas ses camarades motivés... Et puis il vivait toujours chez ses parents et ça commençait à lui peser... Sans compter ses rapports avec le genre humain, qui ne s'arrangeaient pas... Et pour finir, cette envie irrationnelle de chanter encore...
Dans ce cas, je repasserai... lança le jeune homme en finissant son verre.
Sur ces mots, il laissa quelques pièces de monnaie, se leva, pris son manteau et fit volte-face après un sourire. Jamais encore, Hyde n'avait retenu qui que ce soit. Au contraire, il était soulagé quand on le laissait tranquille. Pourtant, avant même d'y réfléchir, sa bouche s'ouvrit toute seule :
Attends ! Et toi, c'est quoi ton nom ?
Le jeune homme, sortant ses longs cheveux de son manteau avant de le fermer, lui sourit avec chaleur avant de répondre simplement :
Tetsu, c'est comme ça que mes amis m'appellent. Ogawa Tetsuya. Ravi de te rencontrer, Hideto-kun... On se reverra, je pense.
Ok, ok... C'est pas trop réel pour ne serait-ce que le look de Tetsu sans parler du reste... Mais bon ce n'est pas le but ici. Chapitre deux : la 'vraie' rencontre XD
