CHAPITRE 1 : Une course sans fin...

Désert du tartare, quelques années auparavant

Une énième fois la guerre avait fait rage dans ces contrées hostiles. Chaque génération connaissait ce conflit, deux clans divins se faisaient face et cela finissait toujours dans un bain de sang.

Au milieu de cette plaine ravagée, les Dieux réunis tenaient en respect un de leurs congénères tandis que le Roi des Dieux se trouvait face à un guerrier agenouillé. Il était apparemment le seul mortel rescapé de cette boucherie. Zeus s'adressa à lui :

« -Pour ton geste chevalier je te laisse la vie sauve et je serai ton débiteur. Sache néanmoins que ton attitude ne demeurera pas impunie. Tu as osé lever la main sur un Dieu, aussi traître qu'il soit, tu en subiras les conséquences. Arès aura la lourde tâche de t'apposer la marque infamante des traîtres. Cette marque bloquera ton cosmos qui te deviendra dès lors inutile. De plus, tu seras banni de l'Olympe et du tartare à tout jamais. Ne cherches pas à entrer en contact avec ton maître, tu mourras sur l'instant si tu t'y tentes. As-tu quoi que ce soit à réclamer ? »

Le guerrier se releva et planta son regard bleu-vert dans celui du Dieu tout en maintenant les mâchoires fermement closes. Zeus se retourna vers son fils et celui-ci se dirigea vers le chevalier, lui saisit le poignet et apposa le tison sur son avant bras. Un long cri retenti et déchira les enfers.

Rome, de nos jours.

Une jeune femme se dirigea vers un petit immeuble. Elle avait passé une nuit épouvantable à courir aux quatre coins de la ville. Elle était crevée et ne souhaitait qu'une chose : aller se coucher. Arrivée sur le palier de son petit appartement, elle trouva un jeune homme vêtu d'un costume sombre, ultra chic et prétentieux, sûrement pour ses voisins et non pour elle. Ses relations n'avaient pas ce genre de goûts vestimentaires. Lorsqu'elle se plaça devant sa porte, le jeune homme se redressa et dit : « Miss Sirellie ? » La jeune femme se retourna « C'est moi. Qu'est-ce que vous me voulez ?

- Je me nomme Julian Solo, je viens vous présenter mes condoléances pour la mort de votre frère.

La femme afficha sa surprise. Elle se souvint cette douleur foudroyante qu'elle avait ressentie quelques semaines auparavant. Oui, son frère était mort, elle ne savait pas où ni comment mais elle le ressentait au plus profond d'elle. Après ce reflux de souvenirs douloureux, les interrogations affluèrent. Comment cet homme savait pour son frère ? Il faisait parti d'un des plus grands secrets au monde, au même titre qu'elle ; le secret qui entourait le monde des Dieux. « Qui êtes-vous ?

- Je vous l'ai dit je me nomme Ju…

- Arrêtez votre baratin ! Comment vous vous appelez ? Et comment vous savez pour mon frère ? dit la jeune femme violemment

- Bien, rentrons dans le vif du sujet immédiatement alors… Je suis Poséidon, Dieu des océans et j'ai un marché à vous proposer. L'homme avait dit cela d'une manière posée

- Désolée mais je ne veux plus rien avoir à faire avec les Dieux de l'Olympe. Je pense avoir déjà assez donné.

- Même si ces Dieux vous donnent la possibilité de ramener votre frère à la vie.

L'intérêt de la jeune femme fut immédiatement capté. Elle ouvrit la porte de son appartement et fit signe au Dieu des Océans de rentrer. Le garde du corps qui accompagnait Solo fit mine de faire un pas en avant mais il fut immédiatement stoppé par la maîtresse des lieux : « Vous seulement. Je ne veux pas de lui ». Poséidon opina de la tête et pénétra dans le salon. « Sordide, remarqua-t-il

- Je ne vous ai pas fait entrer pour que vous critiquiez mon intérieur. Allez droit au but. Vous avez dit pouvoir ramener mon frère des Enfers. Je ne vois pas comment à moins de passer une alliance avec Hadès ce qui reviendrait à vous abaissez, ce qui n'est pas dans l'habitude des Dieux.

- Une alliance avec Hadès est impossible mais pas parce que je ne veux pas, le problème vient du fait qu'il est un peu mort… c'est d'ailleurs Athéna et ses chevaliers qui l'ont exécuté dans sa forme originelle. Votre frère est mort en se sacrifiant pour ouvrir une brèche dans le mur des lamentations, vous savez ce mur qui…

- Je sais ce que c'est merci !

Poséidon vit nettement l'étonnement mêlé à la colère se peindre sur le visage de la jeune femme. Soudain cette dernière se mit à rire, un rire nerveux de toute évidence.

- Vous êtes en train de me dire qu'ils se sont sacrifiés pour tuer la seule personne capable de les ramener à la vie. C'est idiot, totalement idiot. Une stupidité purement olympienne !

- Vous parlez de stupidité alors que vous êtes la seule survivante de votre clan, que dis-je de la race des Chtoniens toute entière. Vous n'êtes pas bien placée pour nous critiquer. Poséidon avait dit cela avec une telle froideur dans la voix que la jeune femme ne su pas quoi répliquer.

- Si on commence par se balancer des insultes à la figure on a pas fini. Venez-en au fait. Pourquoi vous êtes là? Je ne comprend pas.
- Je vous l'ai dit j'ai un marché à vous proposer.
- je ne vois pas en quoi un simple mortel peut vous être utile

- Au contraire vous m'êtes bien plus utile que ce que vous pensez. Chaque Dieu aimerait vous avoir à ses côtés, comme un joker qu'il sortirait de sa poche au meilleur moment!
La jeune femme haussa un sourcil d'étonnement.

- merci pour la comparaison mais je ne vois pas où vous voulez en venir. Je n'ai plus rien, ils m'ont tout pris. Je lèverai le petit doigt contre eux et je serai pulvérisée dans la seconde.

- Non, vous possédez la chose la plus précieuse au monde : Zeus a une dette envers vous
Soudain elle comprit ce que Poséidon voulait dire. Ainsi c'était cela qu'il était venu chercher. Cette fameuse dette que le roi des Dieux lui avait contracté envers elle.

- Allez-y expliquez moi tout…

Poséidon poussa un soupir de soulagement comme s'il attendait cet instant depuis qu'il avait croisé le regard bleu de la jeune femme : « Je suppose que vous ignorez ce qui se passe en ce moment dans le monde des Dieux. »

La jeune femme acquiesça d'un simple geste de la tête.

« Voilà. Athéna étant enfermée à Elysion, Artémis a pris le contrôle de son sanctuaire et le tribunal olympien a enfermé les âmes des chevaliers d'or, la garde de la déesse, dans une sordide colonne qui trône au centre de ce sanctuaire, pour les punir d'avoir défier les dieux. »

Elle ferma les yeux de douleur et serra les mâchoires. Le châtiment des dieux, elle connaissait mais là ils avaient été loin dans la cruauté, trop loin.

« Le problème c'est que sous l'impulsion d'Artémis et d'Apollon, Zeus a décidé de lancer la nouvelle ère, c'est…

- Il veut éradiquer toute forme de vie sur terre afin de la purifier et de tout recommencer à zéro, le coupa la jeune femme qui se trouvait désormais près de la petite fenêtre du salon, mais je ne vois pas en quoi cela vous concerne, cela peut même vous être utile pour l'avenir des océans.

- C'est là où vous vous trompez. S'il lance la nouvelle ère, cela affectera les océans également. Il m'a déjà demandé de réintégrer l'Olympe.

- Mais le fait de faire revenir Athéna, en quoi cela va-t-il changer quelque chose?

- Seul je n'arriverais à rien contre Apollon et Artémis.

- Vous oubliez Zeus.

Le Dieu des Océans fit non de la tête : « Il ne prendra pas position pour l'un ou l'autre de ses enfants.

- Ce que vous croyez… Enfin en attendant, vous heurtez ma sensibilité, altesse. »
Poséidon leva un sourcil, étonné par ce qu'il venait d'entendre : « et en quoi je vous prie? Dit-il avec un petit sourire en coin

- vous me proposez, à moi, de participer à une probable nouvelle guerre sainte, pour ensuite m'expliquer que ma mission sera simplement d'émettre un souhait envers le roi des dieux. Vous blessez mon âme de chevalier.

- Vous l'avez dit vous-même : vous n'êtes qu'une simple mortelle.

- Je veux plus!

- je pensais que le seul fait de voir revenir votre frère des enfers vous satisferait

- Pour votre information, la dernière fois que j'ai parlé à mon frère, j'avais cinq ans et lui sept! »
A l'expression que pris le visage du dieu, on pouvait aisément se dire qu'il s'attendait à tout sauf à ça

Posément, il dit : « Soit, que voulez-vous?

- Être là, tout simplement, du début jusqu'à la fin. Je veux les voir tomber tous autant qu'ils sont. Ce que je veux, c'est de ne pas être écarté.

- Et bien marché conclu! Vous resterez à mes côtés. Et je vais même rajouter quelque chose… »

Poséidon lui pris délicatement le poignet gauche

« je vais tout faire pour briser ce sceaux infamant et vous rendre votre puissance et votre honneur, Chevalier d'Astéria 11ème titan disciple du dieu Cronos en personne. »