Voici une nouvelle fiction, il s'agit d'un Two Shot, dont je vous mets aujourd'hui la première partie. Je l'ai écrit suite à un défi, celui de transposer les aventures de Peter Pan dans le monde de Castle.

j'espère que vous aimerez cette fiction. Bonne lecture à tous et n'hésitez pas à laisser vos avis.


Toute cette histoire commença un vendredi soir, après une semaine d'enquête difficile. Mais le dossier était bouclé et toute l'équipe s'était retrouvée au « Old Haunt ». Castle avait fait faire des travaux dans une pièce qui servait de débarras. Elle était maintenant transformée en salle de jeu privée. Le sol était recouvert d'une épaisse moquette verte bouteille, les murs étaient lambrissés et des photos de tripots clandestins ainsi que de salles de jeux y étaient accrochées. Sauf sur un côté où l'on avait installé un bar. Mais, la pièce maîtresse était la table de poker qui trônait au milieu de l'ancien débarras.

Ryan retourna la cinquième carte et la posa sur la table. Il regarda les deux joueurs encore en lisse, Castle et Beckett. Leurs gains étaient à peu près équivalents avec une légère avance pour l'écrivain. De ce fait s'il décidait de dire « tapis » il était certain de l'emporter. Tout le monde le vit sourire lorsque sa main s'approcha des piles de jetons. Kate resta imperturbable et le laissa faire. Les gars eux ne purent retenir un petit cri de joie en voyant miser Rick.

- Voyons voir lieutenant, si j'égalise la mise et que je relance de 20, je dirai que je vous laisse la chance de…. voir ou…. de vous coucher. Dit-il l'air goguenard.

- Ne soyez pas trop sûr de vous Monsieur l'écrivain. Commente Kate toujours imperturbable, je suis et je relance de….

- Avec quoi ? Vous n'avez plus rien et défense d'emprunter à un autre joueur. Alors détective, que proposez-vous…votre corps ?

- Presque, elle voit Castle froncer les sourcils de curiosité, les gars aussi. Un baiser ! Si je perds je vous donne un baiser !

- Hum !... d'accord, dans ce cas je vois avec un repas en tête à tête !

- Ok ! Elle retourne ses deux cartes.

- Wow mec ça va être dur à battre ça ! Lance Esposito en voyant le full de Kate.

- Tu es bon pour lui payer un resto. Enchérit Ryan….Adieu le baiser.

- Votre manque de foi en la force me désespère, jeunes padawans. Il pose à son tour ses cartes.

Les garçons émirent des sifflements d'appréciation et d'admiration. Car, il faut bien l'avouer, Castle a joué serré. Il gagnait en ayant gardé une petite paire de 2. La première carte du flop lui apportant le brelan et la dernière carte le carré. Les cartes en deuxième et quatrième position étant une paire de 5, qui faisait le brelan de Kate et la dernière carte une dame, complétée son jeu lui donnant une paire plus élevée. Il s'en était vraiment fallu de peu qu'elle ne gagnât la partie. Tout en ramassant ses gains il regardait Kate droit dans les yeux. Dans lesquels brillait une lueur particulière. Un sourire victorieux se dessina sur ses lèvres, tout à la joie de ce qu'il allait recevoir de la part de sa muse. Et là, pas question qu'elle se désistât, elle avait parié devant témoins. Deux policiers dûment assermentés et qui avaient énormément de mal à cacher leur impatience. L'écrivain se leva et s'approcha de Kate tendant la main pour l'inviter à se lever.

Elle prit la main offerte et se leva, s'avança, se collant presque à Castle. Les gars n'avaient d'yeux que pour les deux visages qui se rapprochaient l'un de l'autre, inexorablement, comme aimantés. Rick lui ne pouvait quitter du regard les deux lèvres de la femme de ses rêves qui, bientôt, toucheraient les siennes. Seulement ce qui suivit ne fut pas ce à quoi ils s'attendaient. Kate dévia ses lèvres au dernier moment, les amenant à l'oreille de l'écrivain. Dans le même temps elle dégagea sa main de celle de Rick. La maintenant ouverte et, déposa dans la paume de cette dernière, un jeton de Poker en lui murmurant.

- Je vous ai dit que je vous donnerais un baiser Castle, je n'ai pas dit de quel genre de baiser il s'agissait…dommage que je n'aie eu un dé à coudre.

Elle s'écarta de lui avec un grand sourire, heureuse d'avoir joué cette farce à Rick. Devant l'air totalement abasourdi de son partenaire, elle commença à rire. Bientôt suivie par les gars, qui se moquèrent gentiment de lui. Mais Rick ne faisait pas vraiment attention à eux, il fixait ce petit cercle de plastique posé dans le creux de sa main. D'abord, surpris et incrédule, il apprécia à sa juste valeur la facétie de sa Muse. Il relava les yeux et tout en mettant le jeton dans la poche de son pantalon, il se mit lui aussi à rire.

- Vous ne perdait rien pour attendre, lieutenant ! Ma vengeance sera terrible !

- Oh oui Rick, menacez-moi ! J'ai peur…tout en riant elle part en courant se réfugier derrière le bar.

- Dites les gars, je rêve ou elle se fout de moi là ? Devant leur silence. Ok je vois, merci pour votre soutien les mecs.

- Allez Castle, arrêtez de faire la tête comme un gosse, lance Kate se relevant. Qui veut une dernière bière ?

- Pas pour moi, Nous partons chez les parents de Jenny ce weekend. Je vous laisse, à lundi !

- Salut Ryan ! s'exclame-t-il en cœur.

- Et toi Javier ? Demande Rick, curieux de savoir si une certaine personne l'attend.

- Je suis partant pour une dernière bière !

Ils discutèrent encore pendant une demi-heure avant de quitter le « Old Haunt », ils se séparèrent, chacun allant à sa voiture et prenant des routes différentes. Kate arriva chez elle tout à fait détendue par cette agréable soirée et du tour qu'elle avait joué à son écrivain. Elle verrouilla sa porte et jeta son blouson sur le canapé, ce dernier atterrit sur un sac et glissa au sol. La détective alla le ramasser.

Elle sourit en voyant le paquet du magasin Toys 'R' Us oublié par Castle, l'éternel gamin. Avant qu'elle ne se rende au bar de l'écrivain, celui-ci était arrivé surexcité comme un gosse le jour de Noël en disant qu'il venait de trouver un jouet super cool. Risquant d'être en retard, il avait dû remettre sa démonstration à une autre fois, oubliant son jouet chez elle. Elle alla se coucher en se disant qu'il viendrait bien le récupérer le lendemain.

De son côté Castle s'apprêtait à pénétrer dans son parking sous-terrain lorsqu'il reçut un appel. Il fut surpris, non pas par l'identité de la personne mais plutôt de l'heure à laquelle elle appelait. 1h43, même pour elle ça faisait tard. Malgré le système Bluetooth de la voiture, il gara celle-ci.

- Lily ?

- Richard ! Dieu merci tu es là ! La voix est empressée.

- Que se passe-t-il, Lily ? Tu as l'air bouleversée.

- J'ai besoin de toi Richard, je ne sais plus quoi faire ! Il continue et cette fois c'est terrible !

- Qui ça ? Et que t'arrive-t-il ?

- Mon Dieu que va-t-on faire ? Que vont devenir tous ces enfants ? Continue la femme sans répondre à la question de Rick.

- Je suis en voiture, j'arrive, je suis là dans dix minutes !

- Oh merci Ricky ! Je savais que je pouvais compter sur toi.

- Toujours Lily, tu le sais bien.

Une fois que sa correspondante eut raccroché, Castle fit faire demi-tour à sa voiture. Direction le nord de l'île de Manhattan. Il conduisit rapidement, il était inquiet, connaissant bien Lily il savait que quoiqu'il arrivait cela devait être vraiment grave pour la mettre dans un tel état émotionnel. De plus elle avait fait allusion aux enfants, il contracta la mâchoire à l'idée qu'il ait pu leur arriver quelque chose.

Lorsque Rick arriva devant le vieux bâtiment de briques rouges noircies par le temps et la pollution, la vision des camions de pompiers fit monter son angoisse d'un cran. Il ragea sa voiture contre le trottoir, descendit rapidement et se dirigea à grands pas vers la bâtisse. Il repéra facilement Lily au milieu des combattants du feu. Elle discutait avec leur chef, Castle s'approcha tout en restant en retrait, écoutant la conversation.

- Vous en êtes certain capitaine ?

- Oui, la chaudière était vieille mais parfaitement entretenue. Cela ne fait pas de doute, il s'agit bien d'un acte de sabotage. Je vais faire mon rapport en conséquence et une enquête sera ouverte.

- Merci, mon fils.

- Je vous en pris ma Mère. Si jamais vous aviez des soucis avec le groupe électrogène et les appareils de chauffages. Appelez la brigade, mes gars seront là très vite.

- Promis. Bonsoir.

- Bonsoir.

La Mère supérieure Lily Teegs se tourna alors vers Castle, ouvrant les bras. Il s'avança vers elle et ils s'étreignirent mutuellement. Castle se redressa enfin, posant ses mains rassurantes sur les épaules de la religieuse.

- Ricky, merci d'être venu si vite.

- Ton incohérence au téléphone a été plus efficace que n'importe quelle prière.

- C'est terrible…terrible, répète-t-elle.

Devant le trouble de son amie, Castle passa son bras protecteur autour de ses épaules et tout en la tenant contre lui, prit la direction de l'entrée.

- Allez viens, je crois que ta moitié anglaise appréciera une bonne tasse de thé.

- Que Dieu me pardonne mais, mon autre moitié préférerait de loin un double Whisky ! Réplique-t-elle en poussant la double porte.

Kate mit quelques secondes à réaliser que les tintements de clochettes qu'elle entendait, était en fait la sonnerie de son téléphone. La tête toujours enfuie sous son oreiller, elle tendit le bras et tâtonna pour l'attraper. Elle décrocha tout en ayant entraperçut, l'heure indiquée par les chiffres lumineux de son réveil, 5h18.

- Beckett, soupire-t-elle.

- Nous avons un mort encore chaud qui nous attend en ce début de semaine !

- Bon sang Espo, j'ai l'impression d'entendre Castle ! Je bosse avec de vrai gamin, pense-t-elle.

- C'est à Harlem, dans les locaux d'une association de quartier. Il lui donne l'adresse.

- Je vous y rejoins au plus vite.

Elle se redressa et s'assit sur le bord du lit. Kate composa le numéro de Rick mais tomba sur sa messagerie. Elle laissa l'adresse, lui demandant de la rejoindre là-bas. Puis, elle fila sous la douche et se prépara. Juste avant de quitter son appartement, elle tenta de joindre de nouveau l'écrivain sans plus de succès, même au loft ça ne répondait pas. Elle pensa qu'il avait dû passer son weekend à écrire et qu'il devait certainement dormir.

Avant de sortir, elle vit le paquet oublié par Rick. Kate s'en saisit au passage, elle lui donnera dans la journée. Arrivée à sa voiture, elle le plaça dans le coffre. Dix minutes plus tard, elle était sur le lieu du crime. Beckett prit quelques instants pour étudier l'endroit où elle se trouvait. Les uniformes avaient délimité les lieux à l'aide de la bande jaune. Derrière celle-ci s'agglutinaient les curieux, mélange de blacks et de latinos.

Un détail la frappa, ils avaient plus l'air en colère que curieux, elle en prit note mentalement. Ensuite, la détective détailla le quartier. C'était une suite continue de vieux immeubles, de sept étages pour les plus hauts. Au rez-de-chaussée de la plupart d'entre eux, il y avait de nombreuses boutiques. Dont certaines devaient être fermées depuis longtemps comme le dénotaient les planches pourries, clouées pour protéger les devantures.

Elle descendit enfin de voiture et se dirigea vers ce qu'il semblait être une ancienne épicerie. La première chose qui la frappa en entrant c'est le silence qui régnait dans le local. D'habitude il y avait toujours des paroles échangées en plus des bruits des appareils photos. Mais là rien, elle observa autour d'elle. Les membres de la police scientifique faisaient leur travail, la mine grave. Esposito était debout derrière un vieux comptoir en bois, il prenait des notes. Il avait la tête baissée, Beckett en déduisit que Lanie et le corps devaient se trouver derrière. Ryan lui, discutait avec un vieil homme, un noir aux cheveux blancs. Il pleurait et cela ne semblait pas le gêner de montrer ainsi sa tristesse. Les gars aussi lui apparaissaient plus « touchés » qu'à l'ordinaire.

La détective s'avança vers Esposito tout en notant la situation des lieux. Les rayons avaient depuis longtemps disparus. Une trentaine de chaises métalliques pliantes étaient appuyées contre le mur de gauche. Contre celui du fond, il y avait un vieux distributeur de boissons et de confiserie et une armoire réfrigérée. A droite la vitrine et la porte d'entrée avaient été obstruées pour empêcher de voir ce qu'il se passait à l'intérieur. Devant elle se trouvait donc le comptoir avec à l'une de ses extrémités une caisse enregistreuse d'une autre époque. Dans le mur, un peu en décalé sur la gauche, une porte était ouverte.

Le lieutenant Kate Beckett se prépara au pire et contourna le meuble. A la vue de la victime elle comprit enfin la morosité ambiante. Il s'agissait d'une religieuse, sa cornette était imbibée de son sang. Quelqu'un lui avait défoncé le crâne et, de toute évidence, avec le tuyau en plomb qui était sur le sol juste à ses côtés.

- Bonjour Lanie, alors que peux-tu me dire ?

- Je crois ne pas trop m'avancer en disant que sa mort est due aux coups qu'elle a reçus sur l'arrière de sa tête. Pour l'heure du décès je ne peux te donner qu'une approximation. Je dirais entre 23h30, heure à laquelle s'est terminée une réunion, et 4h40, heure à laquelle le corps à été découvert.

- C'est l'arme du crime ? Kate montre le tuyau.

- D'après la forme des blessures je dirais que oui.

- On sait de qui il s'agit ?

- Sœur Marie-Clarence, 53 ans. Elle vivait dans un couvent, qui est en fait un foyer, pas très loin d'ici. J'ai envoyé un uniforme prévenir la Mère Supérieure. Intervint Javier.

- Qu'y a-t-il derrière cette porte ?

- Une pièce, certainement l'ancienne réserve du magasin, dont un espace a été aménagé en coin cuisine. Il y a une porte qui mène à l'extérieur, de l'autre côté de l'immeuble. La scientifique a relevé des traces de sang, sur le sol et la poignée.

- Quoi d'autre ? Ryan ? Demande-t-elle à l'irlandais qui les a rejoints.

- Mr Abraham Lincoln, devant l'air suspicieux de ses collègues, hé ! C'est son nom, me regardez pas comme ça ! Donc, c'est lui qui a découvert la sœur à 4h35. Il venait pour faire le ménage suite à la réunion de hier soir, qui a commencé à 18h30 et s'est terminée à 23h30. Il y a eu beaucoup de sandwiches et de café de faits. C'est en voulant se rendre dans la cuisine qu'il a vu le corps.

- On sait de quoi parl….

Kate ne termina pas sa phrase, restant bouche-bée après avoir reconnue l'une des personnes qui venaient de pénétrer dans l'ancienne épicerie. Esposito et Ryan se retournèrent dans un accord parfait en voyant la stupéfaction sur le visage de leur collègue. Eux aussi furent surpris par ce qu'ils virent.

La Mère Supérieure, les yeux rougis, la mine défaite s'avançait vers eux, soutenue par un Richard Castle méconnaissable. Il avait les traits tirés, une barbe de deux jours et, il portait ce qui devait certainement être une tenue de prêtre. Il ne lui manquait que le col blanc. Il murmura quelque chose à l'oreille de la religieuse qui secoua la tête en signe d'assentiment. Alors il enleva son bras d'autour d'elle, la laissant aller vers Beckett, tout en restant près d'elle.

- Castle ? Qu'est-ce-que…

- C'est une longue histoire….pour plus tard. Je vous présente la Mère Supérieure Elysabeth Teegs.

Kate allait lui répondre mais la religieuse l'interrompit.

- Vous devez être le lieutenant Kate Beckett, n'est-ce pas ? Et vous deux, vous devez êtes Javier Esposito et Kevin Ryan. Ricky m'a beaucoup parlé de vous ce weekend. Quant à vous vous êtes le Dr Parish, je présume. Dit-elle à la légiste qui venait de se relever prenant toujours des notes.

- C'est exacte ma Mère, elle aperçut l'écrivain à ses côtés. Oh bon sang ! Castle ?

Il y eut comme un léger moment de flottement où personne ne savait ce qu'il devait faire ou dire. C'est donc Beckett qui reprit la parole.

- Ma Mère, on nous a dit que sœur Marie-Clarence, notre…victime, faisait partie de votre communauté ?

- Oui, elle était à mes côtés depuis onze ans maintenant… pourrais-je voir le corps, s'il vous plait ma fille ?

- …. Bien sûr.

Beckett s'écarta pour la laisser passer. La Mère Supérieure s'approcha du corps, accompagnée par Castle. Il avait voulu se tenir en retrait mais elle lui avait saisi le bras, prenant ainsi appui sur lui et l'amenant à sa suite. La détective ne pouvait s'empêcher de penser que cette scène était surréaliste. Toutes les personnes présentes dans le local stoppèrent leur activité. Ils se joignirent en une prière silencieuse à celle de la Mère Supérieure.

Kate avait noté dès le début, la tendresse des gestes de Rick envers la religieuse. Il était vraiment attentionné, la soutenant de part sa présence. Elle découvrait une autre partie de la personnalité de son écrivain et cela l'émut, même les gars semblaient impressionnés. L'espace de quelques secondes l'écrivain et sa muse croisèrent leur regard. Castle lui fit alors un petit sourire furtif. Une fois qu'elle eut terminé, la femme d'église s'adressa à Beckett.

- Lieutenant je sais que vous avez de nombreuses questions à me poser, c'est pourquoi je vous propose de venir avec nous au foyer St Nicolas. Nous y serons mieux pour discuter, cela vous convient-il ?

- Le foyer St Nicolas, dites-vous ? Il n'y a pas eu un début d'incendie à cause de l'explosion de la chaudière dû à un disfonctionnement ?

- Pas un disfonctionnement Kate. Un sabotage, une enquête est déjà en cours. Précisa Rick d'un air grave.

- Ok, les gars vous continuez. Si vous trouvez quelques choses vous savez où me trouver. Puis, d'une voix plus douce, allons-y Ma Mère, je vous suis.

Elle suivit la voiture de Castle et ils arrivèrent bientôt devant le foyer St Nicolas. Il s'agissait d'un ancien hôpital cédé par le Maire de N.Y, quinze ans plus tôt au diocèse, pour y établir un couvent. Mais, avec le temps s'était aussi devenu un foyer d'hébergement, normalement temporaire, pour tous les enfants en difficultés. Ça avait été et c'était toujours le dernier refuge pour les enfants perdus, leur dernière chance. N'ayant nulle part où aller parce que personne d'autre ne pouvait ou ne voulait s'occuper d'eux, la plupart d'entre eux ne quittaient cet endroit qu'à leur majorité.

Lorsqu'ils arrivèrent une berline allemande était stationnée devant la bâtisse. Beckett nota tout de suite le changement de comportement chez son partenaire. Elle le connaissait maintenant assez bien pour voir qu'il était en colère et qu'il s'était placé automatiquement devant son amie pour la protéger dès qu'ils étaient descendus de voiture. Cette dernière paraissait inquiète, mais plus par l'attitude de Rick que par la présence de la voiture. Kate alla le plus naturellement possible, prendre place près de Castle.

A ce moment là, un homme sortit de la Mercedes et se dirigea droit vers eux. C'était un blanc, la quarantaine, vêtu d'un costume italien hors de prix avec les chaussures assorties. De la même corpulence que l'écrivain il avait une démarche souple et assurée. Il déplut immédiatement à Kate qui remarqua de suite son arrogance. Certainement issu d'un milieu défavorisé, il avait réussi et le faisait savoir. Il était certainement le genre d'homme qui n'acceptait aucun refus et qui imposait, par la force si nécessaire, ses décisions. Un requin, l'homme d'affaire impitoyable par excellence. Alors qu'elle s'attendait à ce que ce dernier parle en premier c'est Castle qui intervint et de façon assez virulente.

- Fous-le camp d'ici HOOK ! Il avance d'un pas, poings serrés.

- Allons, allons…est-ce des façons de saluer un vieil ami RODGERS ? Répliqua-t-il d'un air narquois avec un fort accent texan.

- Tu n'as jamais fait parti de mes amis ! Tires-toi d'ici !

- Ah oui…c'est vrai, il marque un pause, pour cela il aurait déjà fallu que tu en ais.

- La ferme ! Il fait un autre pas en avant.

- Calme-toi Richard, intervint la religieuse en posant sa main sur son bras. Et toi James, que viens-tu faire ici ? Vérifier que ton œuvre avance ?

- Et bien Lily, je constate que malgré l'habit que tu portes, tu as toujours la langue aussi acérée. Tu devrais savoir que l'on n'accuse pas les gens sans preuves. En tant que citoyen responsable et ancien résident de ce quartier, je venais juste apporter mon soutien dans les épreuves qui vous frappent toi et les habitants.

- Je crois que Lily, les enfants et les habitants de cet endroit peuvent se passer de ton aide et de ton hypocrisie. Dit Castle d'une voix froide. Maintenant remonte dans ta voiture et fous-le camp.

- Sinon quoi ? Hein Ricky ? Tu veux te battre ?

- Pourquoi pas ? Je ne vois pas tes gorilles, ils en ont eu marre de prendre les coups à ta place ? Ils sont partis ?

- Je n'ai pas besoin d'eux pour te mettre une raclée. Par contre toi, toujours à te planquer derrière les jupes des filles ? Elles sont même deux aujourd'hui. Peut-être qu'elles se battraient mieux que toi ? Termine-t-il dans un rire.

- Ça suffit James, je te prie de partir maintenant. Tu n'y arriveras pas, tu ne pourras pas faire partir ces gens. Et j'espère pour ton salut que tu n'es en rien responsable de la mort de Sœur Marie-Clarence. Dit la mère supérieure d'une voix douce mais ferme.

- Hé la ! Je n'ai tué personne, je ne suis pas un assassin ! Le ton est monté, il perd son self-control. Laisse-moi deviner, c'est ce bâtard de fils de pu….

- Castle ! Ricky NON ! Hurle en même temps les deux femmes.

Il n'a pas eu le temps de finir sa phrase que Castle s'était jeté sur lui avec une telle force qu'il l'avait projeté au sol. Il lui envoya plusieurs coups à la figure avant que Hook ne se ressaisisse, ripostant à son tour. Mais Rick encaissa les coups sans broncher puis, brusquement des cris d'encouragement lui parvinrent. C'étaient les enfants, certains étaient aux fenêtres, d'autres étaient sortis et se tenaient près des deux femmes. Il n'en fallut pas plus à l'écrivain pour continuer à se battre.

Kate voulut intervenir mais à son grand étonnement la Mère Supérieure la retint. Au bout de quelques minutes les deux hommes qui commençaient à s'épuiser devinrent moins violents. Castle réussit à envoyer avec toute l'énergie qui lui restait, un direct dans l'estomac de son adversaire qui s'écroula sur le capot de sa voiture. Rick tituba jusqu'au mur du bâtiment avant de se laisser glisser contre ce dernier. Les enfants poussaient des cris de joie alors que Kate se précipitait vers lui. Elle l'aida à se relever, le soutenant pour le faire entrer à l'intérieur du foyer. C'est alors que dans leurs dos, Hook qui venait de reprendre ses esprits, menaça.

- T'es foutu Rodgers ! Je vais porter plainte pour coups et blessures, mes avocats vont te massacrer !

- Kate se retourna et, prenant son insigne de sa main libre le brandit devant elle.

- Dans ce cas Monsieur Hook il y aura un officier de police pour certifier que Monsieur Rodgers a été obligé de se défendre. Maintenant montez dans votre véhicule et quittez ces lieux.

- Vous allez me le payer, persiste-t-il. Tous les deux ! Et vous, il regarde Kate avec haine, vous allez vous retrouver à classer la paperasse ! Le Maire est un ami, il…

- Dans ce cas lorsque vous le verrez, passez-lui nos amitiés. Et dites à Bob qu'il me doit toujours les deux cent dollars de la dernière partie de Poker que l'on a faite chez Rick !

Sans lui laisser le temps de réagir, elle reporta son attention sur Castle qui lui fit un grand sourire et dont le regard pétillait, amusé par sa magnifique tirade. Tous les gamins, garçons et filles, grands et petits applaudirent Rick sur son passage. Au plus grand plaisir de ce dernier. C'est que depuis le samedi, il était devenu leur « Héros » le grand frère venant les défendre.

Ils furent bientôt au calme dans le bureau de la Mère Supérieure. Une sœur leur apporta de quoi soigner Castle dont le visage et les mains avaient souffert de la bagarre avec le texan. Kate s'assit dans un des fauteuils et attendit que la religieuse panse les plaies et les bosses de son partenaire. Qui n'arrêtait pas de gigoter et de rouspéter « parce que ça piquait ». Beckett avait du mal à retenir un petit rire moqueur devant les simagrées de l'écrivain. Railleries que la religieuse ne cachait pas elle, le traitant carrément de fillette, ce qu'il lui valut une protestation digne d'un gosse de dix ans. Elle en profita pour les observer tous les deux, la none et l'écrivain. Cela ne faisait aucun doute dans son esprit qu'ils se connaissaient de longue date, ainsi que ce Hook apparemment.

Lorsqu'elle eut terminé Lily alla s'installer dans un fauteuil, face à Kate. Ses grands yeux noirs, la fixant sans détour. Elle poussa un léger soupir et déclara.

- Je crois qu'il est temps que vous fassiez votre travail lieutenant. Que voulez-vous savoir ?

- Et bien, commençons par sœur Marie-Clarence. Lui connaissiez-vous des ennemis ? Avait-elle eu des ennuis avec une des personnes habitant ce quartier ou … un des enfants ?

- Oh non ! Rien de tout cela, elle était aimée et elle… l'émotion la submerge. Richard s'il te plait, tu veux bien lui raconter ?

- D'accord Lily… tu devrais te reposer un peu, tu es épuisée.

- Mais non, pas plus que toi. Elle lui sourit avec tendresse, cesse de t'inquiéter pour moi, ça va aller.

- Bien comme tu veux, il fixe Kate, qui n'a rien raté de l'échange. C'est long et compliqué, la mort de Sœur Marie-Clarence est une conséquence de tous les évènements qui ont eu lieu depuis quelques mois.

- J'ai tout mon temps Castle … et des tas de questions, mais elles attendront que vous ayez fini de m'exposer la situation.

- En ce qui me concerne je ne suis au courant de ce qu'il se passe que depuis samedi matin. Après vous avoir quittés vous et les gars, j'ai reçu un appel de Lily. Je suis venu ici le plus vite possible. En arrivant j'ai entendu le capitaine des pompiers dire qu'il s'agissait d'un sabotage. Je …

Il est interrompu par la sonnerie du téléphone de Kate. Cette dernière répond tout en s'excusant.

- Beckett !

- ….

- Bien, je vais leurs demander.

- ….

- D'accord et restez sur vos gardes, on ne sait jamais.

- ….

- Ah, je voudrais aussi que vous me fassiez des recherches sur un certain James Hook.

- ….

- Non Ryan, ce n'est pas une plaisanterie, c'est bien son véritable nom.

- ….

- Et il n'a pas de crochet à la place de la main, soupire-t-elle. On se retrouve plus tard.

Elle range son téléphone, regarde tour à tour Castle et la Mère Supérieure.

- L'un de vous connait-il une certaine Cloé Bellmont et un certain Tonio Puggati ?

- Oui, répondent-ils de concert.

- Cloé est l'une de nos anciennes pensionnaires. Cela fait maintenant trois ans qu'elle est partie.

- Vous avez gardez les dossiers des enfants qui ont quitté ce foyer ?

- Oui naturellement. Nous essayons de « garder un œil » sur eux, après. La majorité d'entre eux s'en sortent très bien, ils ont souvent appris un métier et ils trouvent généralement un travail. Mais pas Cloé, finit-elle dans un soupire de déception.

- Vous ne voyez aucun inconvénient à me procurer une copie de son dossier ?

- Non, je vous en donnerai une.

- Merci, et que pouvez-vous me dire sur ce Tonio Puggati ?

- Tonio le «marteau-pilon», c'est un des gorilles dont je parlais tout à l'heure. Petit, trapu, tout en muscles avec des bras et des poings plus gros que la normale….valait mieux pas tomber dans ses pattes ! Le plus fidèle homme de main de James Hook.

- Il est toujours, c'est étrange d'ailleurs qu'il n'ait pas été là tout à l'heure. C'est à la fois le chauffeur et le garde du corps de James.

- Je pense que Kate va nous donner la réponse Lily, n'est-ce pas ?

- Oh mon Dieu Ricky, tu ne veux pas dire qu'ils ont quelque chose à voir avec la mort de Sœur Marie-Clarence ?

- J'en ai bien peur ma Mère. Ce sont nos principaux suspects, pour le moment. Des témoins ont dit avoir vu Cloé se disputait violement avec la sœur hier en fin d'après midi, un peu avant la réunion. Puis, plus tard elle a été vue montant dans une voiture. Le chauffeur, Tonio Puggati a été lui aussi formellement reconnu par les témoins. La voiture n'était pas stationnée bien loin de la rue qui donne à l'arrière de l'immeuble. Mes collègues essaient de les trouver pour les ramener au commissariat.

- Non, c'est impossible, murmure la religieuse, pas Cloé, elle ne peut pas avoir fait ça. Sa voix est légèrement tremblante et elle se tourne vers Rick.

- Ne te sens pas responsable Lily, il prend la main qu'elle lui a tendu dans la sienne. Elle pouvait choisir une autre voie, elle ne l'a pas fait. Tu n'y peux rien.

- Vous pouvez reprendre votre récit Castle, j'aimerai comprendre le lien entre la sœur, la réunion et le sabotage de cette chaudière.

- James Hook est un promoteur, il voudrait racheter cet ancien hôpital, ainsi que les immeubles du quartier pour les raser et construire à la place un complexe commercial et deux tours d'habitations. Depuis la politique de revalorisation de certains quartiers comme Harlem les magouilles en tout genre continuent malgré de véritables réhabilitations. Ce quartier à plus de la moitié de ses immeubles de vides depuis bien longtemps. A l'époque on avait promis beaucoup à ceux qui voulaient partir, ce qui explique aussi les boutiques vides. Au début tout avait parfaitement commencé, mais des politiciens, entrepreneurs et autres ont débuté des affaires louches. Ça était découvert et tout s'est arrêté. Le quartier a été oublié, du moins un certain temps. Mais un nouveau promoteur est venu trouver les habitants leur proposant de les reloger et aussi, pour ceux qui travaillaient encore ici, de les aider à retrouver un emploi. Même pour le foyer une solution avait été prévue.

- Je suppose que ce promoteur a abandonné le projet et que ce Hook est apparu ?

- Oui, le premier s'étant noyé accidentellement dans sa piscine de sa propriété aux Hampton's. Voyant le visage de Kate, il précise. Il y a eu enquête, elle a conclu à une noyade par accident suite à une hydrocution. Donc James est arrivé, enfin Hook. Il a fait de nouvelles propositions mais beaucoup intéressantes. Au lieu d'un nouveau logement et un éventuel emploi, il veut donner un chèque. Naturellement c'est assez alléchant, mais ce n'est valable qu'à court terme. La plupart des habitants ont refusé. D'autres moins nombreux ont accepté, les plus jeunes, sans famille à charge. Depuis huit mois il essaie de faire partir les habitants. Oh bien sûr rien ne l'accuse directement, il n'est pas aussi bête. Mais sa réputation le précède, je suis certain que Ryan va trouver des trucs fascinant.

- Comment s'y prend-il ?

- Des types plus ou moins louches qui traînent près des parcs de jeux pour les gosses, devant les écoles. Des vitres cassées par des jets de pierre, un des immeubles a eu sa conduite d'eau percée à plusieurs endroits. Ce genre de désagréments devient de plus en plus fréquent. Samedi c'est la chaudière du foyer qui a explosé, déclenchant un début d'incendie. Hier soir il y a eu une réunion que j'appellerais « d'urgence ». Nous y avons appris que deux des habitants ont été brutalisés. Une mère de 2 enfants qui rentrait de son travail, a été accostée par deux hommes à la sortie du métro. C'est un autre voisin qui avait pris le même métro qui lui est venu en aide. Le deuxième est Abraham, le vieil homme qui a trouvé le…sœur Marie-Clarence, a été chahuté par une bande de jeunes alors qu'il revenait chez lui avec son sac de courses.

- Hé bien je crois que nous allons inviter Monsieur Hook dans nos locaux, je suis certaines qu'il appréciera la décoration. J'espère que les gars auront trouvé cette Cloé et ce Puggati.

- Je viens avec vous au commissariat Beckett. Il se lève, je vais aller me changer, il montre ses vêtements tâchés et déchirés par endroits. Je pense que mes vêtements doivent être propres. A tout de suite.

La Mère Supérieure et Kate suivent Castle des yeux, toutes les deux ont le sourire. La religieuse se lève et se dirige à son bureau. Elle dit à Beckett qu'elle lui fait une copie du dossier de Cloé Bellmont. Puis en attendant qu'il imprime, elle retourne s'asseoir face à la jeune femme et l'observe un moment. C'est avec un grand sourire qu'elle rompt le silence.

- Pourquoi ne posez-vous pas la question Kate ?

- ….

- Celle qui demande comment nous nous sommes connus.

- J'estimais que c'était soit à vous, soit à Castle de choisir de me le dire ou pas. Mais je suppose que cela remonte à pas mal de temps.

- Effectivement un peu plus de trente ans. Nous avions tous les deux neuf ans et l'on débarquait dans une école élémentaire privée. A l'époque il arrivait de L.A, sa mère ayant obtenu un rôle dans une pièce, ils étaient revenus s'installer à new York. Moi, mes parents avaient choisi la meilleur école parce qu'ils pouvaient se le permettre. C'est difficile à croire mais à l'époque s'était un garçon timide et réservé.

- Effectivement. Sourit Kate en imaginant Rick enfant.

- Je me rappellerai toujours notre premier jour de classe, il ne restait qu'une place, celle à côté de moi. Il m'a regardé avec ses beaux yeux bleus et son petit sourire, et m'a très poliment demandé la permission de s'asseoir près de moi. Nous sommes devenus les meilleurs amis du monde. Tout se passait bien pour nous, enfin jusqu'à l'arrivée de James l'année suivante, il avait deux ans de plus que nous. Ses parents des texans étaient venus à New York parce que le père avait trouvé un travail dans le bâtiment et sa mère a eu la chance d'en trouver un aussi. Ses parents ont fait de gros sacrifices pour l'envoyer dans cette école. Aucun des enfants ne s'en souciait, mais lui se sentait différent.

- Je crois pouvoir dire sans me tromper qu'il a immédiatement pris Rick en grippe. Leur échange de tout à l'heure étant plus qu'explicite.

- Oui, on peut dire ça comme ça. Tous les prétextes étaient bons pour s'en prendre à lui. Naturellement ils faisaient ça en douce, pour que les adultes ne s'en mêlent pas. Peu à peu tous les amis de Rick le laissèrent, ayant trop peur de James et de ses deux comparses. Je suis la seule à être resté, on s'est même disputé car il avait peur que James s'en prenne à moi. Déjà qu'il me traitait de sang mêlés car je suis anglaise pas ma mère et algonquines par mon père. Les deux années suivantes ont été très dur pour Rick. Et puis sa mère l'a envoyé dans un pensionnat car elle partait en tournée. Il est venu me voir chez moi, enfin plus exactement il a fugué de chez lui pour venir me voir. Mes parents on fait comme s'ils ne l'avaient pas vu, mais ont appelé sa mère. Nous avons passé la nuit à discuter, et on s'est solennellement juré de toujours être là l'un pour l'autre et de ne pas laisser les années nous séparer.

- J'en conclus par sa présence à vos côté aujourd'hui, que cette promesse a été tenue avec succès.

- Oui, bien au-delà de nos espérances. Nous avons toujours partagé les bons, comme les mauvais moments. La première fois qu'il a été publié, dans le journal de son école, son premier refus de la part d'un éditeur, son premier amour, et sa première peine de cœur, son premier succés, le départ de Kyra, son premier mariage, la naissance d'Alexis, entre autre. La Mère Supérieure marque une pause et fixe Kate plus intensément avant de poursuivre. La dernière fois qu'il est venu me trouver c'est après que vous ayez été blessée. Il a fini d'écrire son dernier roman ici.

- Je…enfin j'ai….Kate ne sait quoi dire, elle est impressionnée par le regard noir qui la fixe, pourtant elle n'y voit aucun animosité.

- N'ayez pas d'inquiétude, je ne vous juge pas. Les histoires d'amour sont compliquées, la plupart du temps. Mais je crois que vous êtes tous les deux sur la bonne voix. Ricky, passe nous voir régulièrement et je le trouve beaucoup plus souriant.

- Merci, c'est tout ce que Kate trouve à dire.

La Mère Supérieure lui sourit et abandonne son fauteuil retournant vers son bureau. Alors qu'elle met les feuilles imprimées dans un dossier, Castle entre dans la pièce. Kate note tout de suite qu'il porte les mêmes vêtements que le soir de leur partie de poker. Ce qui veut dire qu'il n'a pas quitté le foyer du weekend. Il se plante au milieu du bureau et demande.

- Prête lieutenant ?

- Oui, nous pouvons y aller, elle se lève à son tour. Merci pour tout ma mère, elle prend le dossier. Nous vous tiendrons informée.

- Soyez prudente lieutenant Beckett et que Dieu vous bénisse. Elle s'approche de son ami d'enfance. Quant à toi Ricky, elle lui prend les mains, ne les pas tes émotions de dominer dans cette affaire. Ce n'est jamais bon mais, parfois une exception ne fait pas de mal. tu lui as mis une de ces raclées ! S'exclame-t-elle en riant.

- Aux conséquences quelque peu douloureuses, mais ça soulage ! Mais dis-moi Lily ne serais-tu pas en train de commettre un péché, souligne l'écrivain en arquant un sourcil.

- Certainement pas ! Elle tapote la poitrine de Rick du plat de la main et cite, « Dieu punit les méchants, ses châtiments égalent sa miséricorde et il juge l'homme selon ses œuvres. » Toi aussi sois prudent.

- Promis Lily, redevenant sérieux, je vois Weldon cette après midi, je te tiens au courant. Ça va aller, nous trouverons une solution.

- J'ai confiance en toi Ricky. Au revoir.

Castle se baisse un peu et l'embrasse sur la joue avant de l'étreindre. Puis, se redressant, il invite Kate à passer devant. Cinq minutes plus tard, ils prenaient, chacun dans leur voiture, la direction du commissariat.

Dans l'appartement terrasse du building qui abritait les bureaux de sa société, Hook ne décolérait pas.

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