Disclaimer : Les personnages originaux appartiennent à leur créateur M. Leiji Matsumoto. Ils évoluent ici dans l'univers du film de Shinji Aramaki.

Les autres sont à moi

1.

Grid, le Grand Maître du Conseil de Gaïa n'était pas content, et l'Amirale commandant sa flotte en faisait les frais, avec raison cependant.

- Je peux savoir pourquoi vous ne parvenez pas à rallier la Terre ? Ce ne sont qu'une poignée de vaisseaux qui vous barrent la route !

- Ce ne sont pas n'importe quels bâtiments, objecta Mirelmas Rengsdorp qui avait tiré ses cheveux cendrés en une queue de cheval. Quant à l'Arcadia, inutile de refaire sa présentation.

- Je pensais que tu avais tout prévu, ironisa Grid en passant au tutoiement irrespectueux.

- Je me suis débarrassée du lionceau balafré, mais son père n'en est que plus enragé !

- Ce qui était prévisible, grinça le Grand Maître. Ce n'était pas la plus faible des deux menaces qu'il fallait éliminer !

- L'Amiral Ezra a eu ses chances, sans jamais y parvenir, jeta froidement Mirelmas Rengsdorp. Moi, j'ai au moins eu Alphang Skendromme !

- Elément mineur de cette histoire, poursuivit Grid. Et depuis que le halo de brume qui entourait la Terre a disparu, elle a retrouvé toute sa splendeur d'antan. Le moment est donc venu d'y retourner. Et tu nous fais attendre, Amirale Rengsdorp !

Mirelmas retint un soupir agacé, sachant que son interlocuteur pouvait casser sa carrière, et la briser tout court d'un mot !

- Je ne comprends pas d'où Alphang Skendromme a pu sortir ces vaisseaux pour composer sa propre troupe ! Enfin, pour les Deathshadow, il est évident qu'Albator a récupéré les épaves là où elles s'étaient écrasées il y a près de cent vingt-cinq ans. Et il les a restaurés. Ce traître d'Ezra, où qu'il se terre, a sûrement dû l'aider.

- On ne parle plus des indignes à notre Coalition, siffla Grid.

- Mais ces vaisseaux de guerre en forme de dragon, qui parviennent à cracher du feu même dans le vide spatial, ils sortent vraiment de nulle part !

Grid croisa les mains sur le bureau de travail auquel il se tenait dans le plus bel appartement du parlement de Gaïa.

- Peut-être un lien avec cette installation qu'aucun de nos experts n'a pu identifier et où l'Arcadia et les balafrés se sont rendus presque quotidiennement, reprit-il. Si on la détruit, cela devrait nous donner un avantage sur Albator !

- C'est bien mon intention, assura l'Amirale de la flotte de Gaïa. Dès que j'aurai franchi le barrage des alliés des pirates. Et ces vaisseaux sont d'une telle vélocité que même en tenant de les prendre à revers en envoyant des appareils à l'opposé de leurs coordonnées autour de la Terre, ils parviennent à nous faire face sur tous les fronts ! Mais ils ne pourront pas tenir éternellement. Je vais les harceler jusqu'à ce qu'ils s'épuisent !

Le Grand Maître frappa du poing sur la table.

- Tu perds des bâtiments, alors que la partie adverse a son nombre intact ! aboya-t-il en perdant un peu de son flegme habituel ! Nos chantiers navals ont beau en produire de façon régulière, nous ne pouvons nous permettre de nous retrouver sur plusieurs fronts alors que les colonies soi-disant agonisantes commencent à grogner et à se rebeller en contestant notre prétendu abandon ! Il faudra les écraser si elles continuaient de nous défier ! Finis-en vite avec ces raclures de pirates qui auraient dû disparaître bien avant ta propre naissance !

- A vos ordres !

Claquant des talons, Mirelmas salua impeccablement avant de se retirer, rageuse mais aussi déterminée plus que jamais à remplir la mission dont on l'avait chargée !


Bien que bien trois mois se soient écoulés, c'était toujours avec la même appréhension que Doc Zéro était entré dans la salle de stase. Et pour lui, il y avait en sus une impression de Déjà-Vu, sauf qu'à l'époque c'était un autre balafré qui avait reposé dans le caisson.

- Capitaine Albator ? murmura le petit médecin chauve.

- Je crois que c'est une vision trop familière pour ceux de ce bord, chuchota en retour le grand pirate borgne et balafré, comme si tous deux redoutaient de réveiller le dormeur. Mais durant vingt ans, ce fut moi dans ce caisson, et c'est Alphang qui venait me visiter après que Kei lui ait révélé la vérité sur mon sort. Moi, j'ai vécu le sien en direct ! Toujours aucun changement, Doc ?

- Cet étrange froid a figé ses organes. Il a une activité cérébrale minimale, ce qui le maintien en vie. Et comme son corps physique n'a aucune exigence, nul besoin des perfusions et autres injections comme ce fut le cas pour toi. En revanche, ce sont les massages, plusieurs fois par jour, pour entretenir la souplesse de ses muscles, ainsi que les stimulations électriques qui t'ont tant affolé, la première fois que tu l'as visité à ce moment !

- J'ai cru que vous le torturiez avec ce que je prenais pour des électrochocs !

- J'ai constaté, tu n'avais jamais porté la main sur moi !

- Mon sang n'a fait qu'un tour. Je m'en suis déjà excusé, plusieurs fois.

- Et je ne t'en veux pas. Mais pas plus qu'il y a trois mois, je ne peux rien pour ton fils… Son état végétatif glacé ne ressemble à rien de répertorié dans les archives médicales universelles.

Depuis la passerelle, un appel parvint au capitaine Sénior de l'Arcadia.

- Le 999 de Maetel est en approche !

- J'arrive.

Et à grands pas, Albator quitta la salle où son fils semblait dormir paisiblement dormir pour l'éternité, si on omettait ses yeux grands ouverts et reflétant le vide de conscience en lui.