Titre : Cinq fois ou Alec Lightwood fût sur le point d'exploser.

Auteure : CacheCoeur

Rating : K+

Disclaimer : Je ne possède pas l'univers de "Shadowhunter". Les personnages ne m'appartiennent pas.

Notes : Ce petit recueil sera divisé en cinq chapitres, publiés le dimanche ! En espérant qu'il vous plaise ! Il a été écrit dans le cadre de l'échange de cadeau de la Gazette, un topic du forum "La Gazette des bonbons aux citrons" (le lien est sur mon profil), qui propose des défis écritures et qui rassemble une assez grande communauté de fanfictionneurs. Donc, cet écrit est entièrement dédié à la personne pour laquelle je devais écrire, soit, Neko Kirei. J'espère que cette lecture te sera agréable, et que tu l'apprécieras.


Alexander Lightwood regardait toujours les gens avec attention. En réalité, il les observait, et parfois même, il les épiait. Surtout quand il les aimait. Les rares personnes faisant parties de son cercle, ceux qui pouvaient pénétrer dans sa bulle d'intimité, savaient qu'elles pouvaient trouver en Alec, un fils valeureux, un frère loyal et un ami de confiance. Pourtant, l'aîné des Ligtwood était tout sauf valeureux, loyal ou une personne de confiance en ce moment.

L'amour chez les shadowhunters, c'était particulier. C'était un homme, une femme, deux enfants, une belle maison à Idriss et des armes parfaitement affutées dans le placard familial. Alec avait toujours voulu se fondre dans la masse, correspondre point par point à ce que l'on attendait de lui, un héritier des Lightwood et des Trueblood. Il s'était toujours contenté de rester dans le moule, d'être l'exact reflet de l'image du shadowhunter fort, qui savait diriger ses hommes. Et tout le monde y croyait. Alors pourquoi pas lui ?

Il continuait d'observer la scène devant lui. Jace était torse nu, couvert de sueur, et son adversaire était en bien mauvaise posture. Alec essaya de l'examiner, de façon scientifique, objective. Il avait de beaux cheveux blonds, une mâchoire carrée, un sourire ravageur, des yeux toujours chaleureux et amicaux. Une chaleur s'était emparée du corps d'Alec : il n'était jamais très longtemps objectif quand il s'agissait de Jace.

- Bah alors Alec ? On rêvasse ? le taquina son parabatai.

Alec s'esclaffa discrètement, suivant Jace à travers l'institut. Son cœur tambourinait presque aussi vite que les pas de Jace martelaient le sol de l'institution de New-York. Pourquoi ? Pourquoi lui ? Pourquoi Jace ? Les parabatais n'avaient pas le droit de tomber amoureux de l'un de l'autre, pour commencer. Mais en plus de ça, Alec était un homme, tout comme Jace.

Il songea à la belle maison de plain-pied à Idris, au coucher de soleil qu'il pourrait y voir, tard le soir sur son balcon. Il pouvait presque entendre ses enfants chahuter joyeusement au pied de l'escalier. Mais à ses côtés, il ne voyait pas une femme. Il voyait Jace et un lit défait juste derrière eux.

Des sueurs froides chassèrent la chaleur qui animait jusque là le corps d'Alec. Aimer un homme, quand on en était un, ce n'était pas bien vu dans la communauté Shadowhunter. Ce n'était pas un crime, ce n'était pas punissable, mais à chaque fois, la personne concernée était reniée par toute sa famille, par tous ses amis. Alec trouvait ce prix bien trop cher à payer, pour aimer librement qui il voulait. Alors il avait essayé de bâillonner son cœur, de boucher toutes les aortes… Les shadowhunters ne croyaient en aucune religion. Alec ne croyait même pas aux anges. Mais il priait tous les dieux pour se réveiller et ne plus penser ce qu'il pensait, pour ne plus aimer comme il aimait. Ce n'était pas normal. Ce n'était pas convenable. Alec se torturait tous les jours, bouche cousue, yeux fermés, et poings serrés. Il avait peur.

- Ça ne va pas bien Alec ? S'inquiéta soucieusement Jace en posant sa main sur l'épaule d'Alec.

Ce dernier s'en dégagea, trop rapidement, comme s'il avait été brûlé par ce simple contact. Alec ne pouvait pas aimer Jace. Il ne pouvait pas aimer son parabatai. Il ne pouvait pas aimer un homme. Il voulait que ça change, tout de suite et maintenant, avant que quelqu'un d'autre que lui ne s'en aperçoive.

Alec desserra les poings, ses jointures blanches. Il afficha un faux sourire et il repensa au prix que coûterait son amour, si son homosexualité venait à se savoir. Il renfila son masque de sérénité apparente, pour jouer son meilleur rôle : celui du parfait shadowhunter hétérosexuel, celui du fils Lightwood qui répondait à toutes les attentes parentales. Et il laissa se noyer celui qu'il était réellement, avec cette impression de suffoquer, sous le poids de ses mensonges.

Il était sur le point d'imploser. Trop de sentiments, trop de questions. Il n'y avait qu'un amas d'émotions gluantes et visqueuses au creux de son ventre. Il entendait presque la bombe en lui, tic tac, tic tac, tic tac…

- J'aime mieux quand tu souris, s'approcha Isabelle en lui collant une bise sur la joue.

Il fît semblant de la rejeter, mais il savait que sa petite sœur venait de le désamorcer pour l'empêcher de hurler. Il la remercia sans rien dire, sans remarquer les yeux noirs d'Isabelle inquiets et soucieux pour son frère, qu'elle aimerait toujours, qu'importe le reste.