Me revoilà, avec une nouvelle histoire pour alimenter la folie du Mystrade. Je trouve que ces 2 là seraient parfais ensemble, donc j'ai décidé de les aider un peu ;) C'est normalement un POV de Lestrade, mais il se trouve que parfois, on voit aussi un peu ce que pense Mycroft... Mais il me semble que tout reste assez clair :)
A la base cet histoire était un OS... Mais un OS de plus de 8000 mots, ça fais un peu long, donc j'ai fini par le fragmenter en 3 chapitres ^^ J'espère que l'histoire vous plaira, j'attends avec plaisir vos reviews :)
Décidément cette semaine avait été catastrophique... Apocalyptique même. Notre pauvre inspecteur ne savait même plus quand cela avais commencé à devenir aussi délirant. Il resserra autour de lui l'immonde couverture orange que l'ambulancier avait posé autoritairement sur ses épaules malgré ses vagues protestations, après avoir soigné sommairement sa joue. Qui commençait par ailleurs à lui faire sacrement mal. Il soupira, repensant à quoi, ou plutôt à qui, il devait cette superbe ecchymose qui se dessinait sans doute en ce moment même sur sa joue gauche.
Quatre jours plus tôt – mon dieu déjà quatre – il avais été appelé sur une scène de crime horriblement atypique, de celle qu'on espère me jamais voir, de celle que l'on imagine même jamais voir. Un sombre cinglé qui kidnappait des fillettes de 12 ans, et semblait prendre un plaisir malsain à les écorcher vives jusqu'à ce que mort s'en suive... Rien que d'y repenser la nausée le repris, et il ne pu s'empêcher de frissonner. Bien sur il avait fais appel à Sherlock, et pour une fois personne n'avais rien trouvé à y redire, pas même Anderson, qui avait paru plutôt heureux que Sherlock le vire de son enquête. Ils avaient poursuivit ce fou pendant quatre jours et autant de nuits, suivant les indices macabres qu'il ne manquait pas de leur laisser à leur intention, ou plutôt à celle Sherlock, tout heureux d'avoir trouvé un nouveau camarade de jeu. L'inspecteur avait bien tenté de coller le plus possible au détective, afin d'éviter d'avoir de nouveau des blessés sur les bras, mais celui ci avait, comme à son habitude, trouvé intelligent de devancer tout le monde à la poursuite du tortionnaire, avec comme résultat un méchant arrêté et une myriade de bleus et de bosses. Dont faisais partie la pommette de l'inspecteur, ainsi qu'un beau trauma crânien pour le bon John et une magnifique estafilade au bras pour notre cher détective, rien de bien grave somme toute, même si l'inspecteur continuait de penser que Sherlock finirait par tous les tuer... Et ce n'étais certainement pas John qui viendrais dire le contraire !
Il s'ébroua, se leva de l'ambulance laissant la rassurante couverture orange derrière lui et se dirigea vers Donovan qui était sur le point de repartir.
"Sally, vous rentrez chez vous ?"
"Non, pas encore, le haut commissaire veut qu'on interroge l'autre fou... Il a dis qu'il voulait un rapport avec des aveux le plus vite possible pour la presse." Le découragement pointais dans sa voix.
"Bon dieu, c'est pas vrai. La presse, mais qu'est ce qu'on peut s'en foutre de la presse." Soupira-t-il "Bon allez y, je vous rejoins le plus vite possible. Je vais pas vous laisser toute seule avec ce cinglé sur les bras" Fini-t-il avec un sourire fatigué.
Il ne lui laissa pas le temps de protester et repartit rapidement vers les ambulances, déterminé à passer un petit savon à Sherlock pour son attitude de la soirée, non que cela affecte le détective outre mesure, disons que c'était plus pour sa conscience. Alors qu'il arrivais à la hauteurs des ambulances, il aperçut une voiture noire, non pas une voiture noire, une de ses satanées grosses berlines qui avait pris pour habitude de le suivre depuis quelque temps... Depuis qu'il avait commencé à voir Mycroft Holmes plus régulièrement en dehors de son travail d'ailleurs. Il savait bien que cela n'avais rien d'une coïncidence, et il aurait probablement laissé coulé s'il n'avait pas passé une aussi mauvaise semaine, si cette foutue voiture n'avait pas été du mauvais côté de sa ligne jaune, ah et aussi s'il ne s'était disputé justement à ce sujet avec le plus vieux des Holmes en début de semaine ! Dispute qui s'était clos de manière plutôt théâtrale, voire inattendue... Oui, être embrassé soudainement par le gouvernement britannique en plein désaccord, et surtout voir celui ci disparaître en courant sans explication dans la minute qui suit, c'était pour le moins inattendu. Bref, cette équipe de surveillance était sans aucun doute au mauvais endroit, au mauvais moment, d'où le fait qu'il frappa à une de leur foutue vitre teintée, avant de les menacer en haussant un peu, sans doute trop, la voix "Vous n'avez strictement rien à faire ici, allez dire à votre patron d'aller espionner ailleurs, et sortez de mon périmètre sécurisé avant que je ne vous arrête pour refus d'obtempérer et harcèlement !" avant de repartir dignement vers sa destination première.
Lorsqu'il arriva à hauteur de l'ambulance dans laquelle John était étendu, Sherlock l'apostropha d'une voix railleuse :
"Alors inspecteur on se rebelle contre l'autorité suprême ? Pas peur des représailles ?"
"Ne commencez pas Holmes, je suis pas d'humeur. D'ailleurs tant qu'on est dans les choses désagréables, on pourrait parler du bordel que vous avez encore foutu en partant tout seul ! Ça vous aurais tué d'avertir quelqu'un bon sang !?"
Commença alors une de ces interminables joutes verbales complètement futile car, non seulement Sherlock était bien plus doué que lui à ce jeu là, mais il était peine perdue d'essayer de lui faire comprendre qu'on pouvait s'inquiéter pour lui. Le ton monta bien sur, mais les deux hommes furent bien vite interrompus par la voix trainante de John, provenant du fond de l'ambulance :
"Les garçons s'il vous plait, vous pourriez pas baisser le volume, j'aimerais bien pouvoir agoniser en paix, merci"
Cette intervention stoppa immédiatement Sherlock, qui lança un regard inquiet vers son colocataire favori. Grégory demanda alors à voix basse si le docteur allait bien, ce à quoi Sherlock répondis d'une air faussement méprisant, dans lequel on percevait surtout de l'inquiétude "Aussi bien qu'on le peut avec une bonne commotion cérébrale !"
"Vous avez intérêt à vous occuper de lui ces prochains jours Holmes, vous lui devez bien ça" Conclu l'inspecteur, avant de s'éloigner en direction de sa voiture en soupirant. La nuit allait encore être longue, et il n'était pas sur d'avoir vraiment envie d'écouter ce que le cinglé qu'ils avaient arrêté plus tôt avais à lui dire.
Sur le chemin le ramenant au Yard, il ne put empêcher ses pensées repartir vers Mycroft. Il ne savait pas quand exactement leur relation avait divergé à ce point du simple contact professionnel. Certes il se connaissaient depuis quelques années déjà, mais auparavant leurs contacts se limitaient à la surveillance et l'encadrement de Sherlock. Depuis quelque temps, en fait depuis son divorce, il se voyait de plus en plus, d'abord soit disant par hasard, bien que Grégory doutait que le hasard puisse encore exister lorsque que l'on s'approchait de Mycroft Holmes. Puis ensuite à l'extérieur, le plus souvent dans des bars, pour partager un verre ou deux, ou manger un morceau, et Grégory ne pouvais pas nier qu'il appréciait la présence de l'agent du gouvernement, qu'il trouvait rassurante. Celui ci était plutôt réservé, mais ils s'étaient trouvés de nombreux points communs qui ne cessais d'alimenter leur conversations, et puis c'était un homme qui, bien que de très bonne compagnie, savait apprécier également le silence, ce qui n'était pas pour déplaire à l'inspecteur. Ils avaient fini par devenir assez proches, voir même très proches... Mais de là à se faire embrasser, il n'aurait jamais pensé... Enfin si il avait déjà pensé à ce que cela pourrait être, d'embrasser Mycroft, mais que ça lui arrive vraiment... Surtout pour disparaître juste après, et ne plus donner signe de vie pendant des jours, sous prétexte que "Tu comprend, on a vraiment un gros problème avec la Corée du nord là." Quoique sur ce point, ce qu'il avait entendu sur la BBC sur le sujet semblait effectivement corroborer la version selon laquelle Mycroft ai une presque guerre nucléaire sur les bras. D'ailleurs il avait lui aussi eu un gros problème sur les bras ces jours ci, et il avait du reléguer au second plan ses histoires de surveillance, de baiser, et de relation... Avaient-ils une relation d'ailleurs, non parce qu'on embrasse pas les gens juste pour les faire taire... Si ? En arrivant au Yard, notre D.I préféré était encore perdu dans ses pensées, de plus en plus confuses.
En arrivant, il eu la surprise de trouver le sergent Donovan faisant les cents pas devant son bureau. "Sally! Qu'est ce que vous faites là, je pensais que vous deviez vous occuper de l'interrogatoire ?"
"Il semblerais que vous ayez tapé dans l'œil du taré, il vous réclame et refuse de parler à quelqu'un d'autre que vous. Il prétend avoir un petit jeu pour vous" soupira-t-elle
"Voilà autre chose... Qu'est ce que j'ai bien pu faire pour mériter ça ?"
"Je sais pas, mais vous avez dû le chercher" plaisanta-t-elle sombrement en réponse tout en commença à se diriger vers la salle d'interrogatoire.
Il avait longuement étudier le dossier du dépeceur, comme se plaisait à l'appeler la presse, un homme dans la force de l'âge, une formation en médecine, de très nombreux séjours à l'étranger, une liste de domicile connu longue comme le bras, et une fâcheuse tendance à découper des jeunes filles. Celui ci avait un physique quelconque, pas vraiment de signe particulier, une voix basse et calme, des expressions parfaitement maitrisées et seul quelques éclairs de folie passant de temps en temps dans ses yeux permettait d'apercevoir le monstre caché sous le masque. Avant d'entrer dans la salle d'interrogatoire, il pris une grande inspiration le temps de recomposer son masque de Détective Inspecteur, qui avait été quelque peu mis à mal plus tôt dans la soirée. Puis ouvrir rapidement la porte, entra dans la petite pièce, pris la chaise de droite laissant l'autre au sergent qui le suivait. Posant calmement ses mains sur la table, il pris la parole d'une voix ferme : "Maintenant que je suis là, pourrions nous commencer ?"
"Mais avec grand plaisir Détective Inspecteur Lestrade, rien ne m'enchanterait plus." Lui répondis l'homme avec un sourire très engageant. "Vous savez inspecteur, la passion de l'écorchage, Ce n'est pas quelque chose de vraiment nouveau pour moi. Au contraire il m'as fallut des années pour arriver à maitriser suffisamment cet art pour confectionner de belles œuvres comme celles que je vous ai laissée voir. De nombreuses années..."
"Vous voulez dire qu'il y aurait d'autres victimes ?" demanda l'inspecteur avec horreur.
"Oui... Beaucoup d'autres. Beaucoup de petits corps, et autant de familles qui recherchent sans doute encore leurs chères petites têtes blondes. Bien sur je pourrais vous permettre de les retrouver. Toutes. Je sais exactement où est enterré chacun des corps, je tiens d'ailleurs un magnifique carnet de bord à ce sujet. Un superbe livre manuscrit, avec des dates, des noms, des souvenirs de chaque œuvre..." Son regard commença à devenir vague, comme s'il se perdait dans des souvenirs.
"Je suppose que vous voulez quelque chose en échange ?"
"Effectivement, oh rien de très extravagant. Juste raconter mon histoire. Vous savez je sacrifie des jeunes filles à mon art depuis plus de 20 ans, mais c'est un peu frustrant de ne pas partager mon expérience. Tellement frustrant tant de gens vous croisent dans la rue, mais que personne ne sache."
"Vous aurez tout le temps d'écrire un livre dessus en prison." siffla Sally
"Sergent ! Contre quoi seriez vous prêt à nous laisser le livre ?"
"Disons un dernier petit jeu, avec vous cette fois, détective inspecteur. Rien de bien compliqué, vous restez assis là en face de moi, et si vous m'écoutez raconter mon histoire jusque au bout sans m'interrompre, je vous dirais où se trouve toutes les informations dont vous avez besoin."
"Tout cela semble bien trop simple, où es le piège ?" demanda Sally soudainement méfiante.
"Il n'y en a aucun sergent Donnovan. Sherlock m'as battu, mais ce fut incroyablement distrayant et je ne suis pas mauvais joueur, je ne cherche pas à me venger. Je veux juste un oreille attentive" répondit-il calmement avec un sourire prédateur.
"Bon, d'accord, comme vous voulez, mais n'essayez pas de me faire perdre mon temps, ma patience à des limites" répliqua l'inspecteur, pressé d'en finir avec cette soirée décidément interminable.
L'homme commença alors son histoire, d'une voix calme et basse, parfaitement maitrisée, avec des mots soigneusement choisis il pris le temps d'expliquer les raisons de sa passion, d'expliquer la frustration, le plaisir. Comment il avait commencé, il y a plus de 20 ans, juste pour essayer, comment il avait perfectionné sa technique. Il expliqua très patiemment, comment découper la peau, comment la soulever pour qu'elle ne se brise pas, comment la conserver et la travailler pour qu'elle fasse le plus beau des cuirs. Il expliqua comment soigner les blessures pour que la peau repousse plus vite, car c'était la peau jeune, tout juste cicatrisée qui était la plus douce. Il raconta les cris des fillettes, leurs pleurs, leurs douleurs, leurs sang, la folie qui les prenait peu à peu. Il décrit leur suppliques, leur résignation, et son plaisir souverain, celui d'être plus que Dieu, celui d'avoir droit de vie, de mort, celui de distribuer comme bon lui semblait la douleur. A un moment Grégory senti Sally partir, ce n'était pas grave, ce n'était pas avec elle que le dépeceur jouait, mais avec lui. La haine et le dégout qu'il ressentait envers l'homme en face de lui, lui permettait de tenir, et il tiendrais, il ne le laisserais pas l'emporter. Mais ce fou avait un talent d'orateur certain et lorsqu'il parlait l'inspecteur pouvait presque entendre les cris, sentir l'odeur du cuir humain tanné, le grain de leur peau sous ses doigts, des images envahissaient son esprit, si précises qu'il avait l'impression de les avoir vécues. Il commençait à se sentir nauséeux et il lui semblait que ses poumons refusaient de se remplir d'air. "Vous devriez respirer, inspecteur, si vous vous évanouissez le jeu est fini" Susurra l'homme avec un sourire, avant de reprendre détaillant encore et encore des horreurs dont le DI aurait préféré ne jamais soupçonner l'existence. Ce petit jeu sordide dura une trentaine de minutes, qui lui parurent des heures avant que le monstre en face de lui ne soit à court de mots pour décrire son œuvre. Il daigna alors donner l'emplacement de son livre souvenir, et avant que des agents ne reviennent pour le mettre en cellule, l'inspecteur lui posa la question qui lui brulait les lèvres :
"Pourquoi vous montrer ? On ne vous jamais retrouvé si vous ne nous aviez pas donné matière à vous poursuivre..."
"L'ennui. J'ai finis par me lasser de mon loisir préféré, c'était devenu trop... Banal pour moi. Alors je suis venu jouer avec quelqu'un qui semblait s'ennuyer autant que moi."
"Sherlock... Mais alors pourquoi me demander pour l'interrogatoire ? Vous auriez pu avoir Holmes si vous l'aviez demandé. "
Le dépeceur eu un sourire sombre "Mais voyons nous savons bien tout les deux que mes mots ne l'auraient absolument pas touché, nous sommes presque pareil lui et moi... Non, pour ce dernier petit jeu, il me fallait quelqu'un à briser." Conclu-t-il en riant avant que les agents ne l'empoignent.
Lorsqu'il fut enfin parti, l'inspecteur se leva lentement s'appuyant sur la table, ses jambes semblaient vouloir lui faire défaut. Il sorti de la petite salle, qu'il commençait à trouver étouffante, en claquant la porte, pour s'en éloigner le plus vite possible. Il se sentais nauséeux, faible, et les images horribles qui passait devant ses yeux ne l'aidait en rien. Son esprit confus et accablé par la faim le manque de sommeil confondait ce que lui avait raconté le tortionnaire et ce qu'il avait vu des corps des victimes. Épuisé, il s'appuya contre un mur, se forçant à respirer calmement. Son corps qui avait jusque là plutôt bien subit le stress, le manque de sommeil et de nutriments, était en train de se rappeler à sa conscience. Il n'avais aucune envie de rentrer chez lui, de retrouver son petit appartement vide et impersonnel, aucune envie d'être seul. Il avait cruellement besoin de chaleur humaine, de bienveillance, besoin d'être réconforté, d'oublier toute cette foutue histoire. Envie d'une cigarette, d'un verre, de Mycroft... Comment ça de Mycroft ? N'importe quoi... En fait si, c'était exactement de ça dont il avait besoin, un des silences complices qu'ils partageaient tout les deux, et puis un peu de sa prévenance, de sa gentillesse et peut être même d'un autre baiser... Oui, oui et oui ! Il pris son téléphone, le regardant longuement, hésitant, ne sachant pas s'il pouvait décemment demander au gouvernement britannique de passer la soirée avec lui alors que la troisième guerre mondiale était peut être sur le point d'éclater. Avant de se décider à faire preuve d'un peu d'égoïsme.
Besoin de toi. GL
Il se sentis immédiatement pathétique, le sens de son message désespéré était tellement vague qu'il n'y avait aucune chance que Mycroft y comprenne quoique ce soit, et encore moins qu'il lui réponde. D'autant plus qu'il était déjà 2h du matin...
Il y a une voiture pour toi devant le Yard. MH
