Bonjour à tous, voila une nouvelle fanfiction sur fond de piraterie XVIIIème siècle. Les chapitres seront courts (2000 mots en moyenne) mais les updates rapides. Sinon, comme d'habitude Mai Hime ne m'appartient pas, Rating T pour langage cru et quelques scènes violentes. Et j'espère que vous m'excuserez du manque d'originalité du titre.

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" Je regrette de vous voir dans un tel état, mais si vous vous étiez battu comme un homme, vous n'auriez pas à mourir comme un chien" Anne Bonny lors de la capture de Jack Rackham.

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Printemps 1718, aux abords de la province de Kyūshū, Japon.

A cette heure de la nuit, la mer n'était qu'un horizon de ténèbres surplombé d'un ciel clair et constellé. Le vent venait par intervalle régulier ourler la surface de l'eau et cette sérénité n'était troublée que par une frêle embarcation, à peine perceptible, qui fendait l'obscurité.

Et le chapelet d'insulte qui s'y élevait.

« Ferme-la maintenant ! »

L'ordre claqua comme un coup de fouet et durant quelques instants le silence fut total. Avant de reprendre :

« P'tain d'merde, fait chier, c'est toujours pour ma gueule cet'corvée.

— Tais-toi donc ! »

Mais malgré le ton pressant, Nao Zhang n'avait guère envie de se taire. Elle avait dû ramer sur près d'un mille et jurer lui donnait la force nécessaire pour parcourir les dernières distances. Ca et l'appât du gain.

Face à elle, sur la digue, se profilait un village de pêcheur, fief d'un quelconque vassal. Devant l'estuaire, une barque y était amarrée. Et dans celle-ci, une rançon pour que le Hime accorde sa miséricorde à la bourgade. Nao le savait.

C'était une des méthodes préférée du capitaine pour s'en mettre plein les poches sans rien risquer.

La combine était simple : elles harcelaient durant quelques jours le port, attaquant pécheurs et navires marchands, avant d'envoyer un survivant quérir une rançon auprès du seigneur local. Si le seigneur ne consentait pas à payer, le Hime rasait le débarcadère et mettait à sac les villages des alentours. Mais depuis qu'elle avait rejoint l'équipage, il y avait de ca presque deux ans maintenant, jamais elles n'avaient rencontré de résistance.

Le Hime était un fameux brigantin, un navire certes pas très gros, mais d'une rapidité folle et fort de dix canons. Mais surtout, son équipage était constitué de pirates, aguerris dans l'art du pillage. Face à eux, il n'y avait que quelques jonques de pêcheurs, pour la plupart désarmées.

Et la légende du capitaine, démon aux yeux de sang, précédait généralement sa venue. De quoi couper l'envie à certain de se battre.

« Ok, Miyu, je me tais mais toi, sois gentille et chante moi donc une p'tite chanson.» plaisanta la jeune femme. C'est à peine si sa comparse prit la peine de lui répondre. Miyu était connue pour sa dextérité, sa maitrise des armes, son sang froid à toute épreuve mais pas vraiment pour sa gentillesse. Dommage. Une chanson aurait égayé la nuit et allégé son labeur. Ravalant un soupir, Nao continua de ramer, sifflotant l'air approximatif de 'Leave her, Johnny' et lança un regard en arrière pour vérifier la position du Hime. Au cas où la situation dégénérerait. Mais cela ne se produirait pas, Nao le savait, le plan était rodé et avait fait ses preuves. Et quand bien même : cela leur ferait un peu d'exercice.

L'hiver, dans la mer du Japon, était davantage propice aux razzias qu'aux abordages et à la longue, Nao trouvait ca lassant.

« On s'arrête là, ordonna la deuxième matelot. Rejoins l'embarcation à la nage, arrime-la et après je vous halerai jusqu'ici.

—Fais le toi-même, marre que ca soit toujours à moi d'm'y coller ! »

Avec un sourire en coin, la femme tapota le mousquet qu'elle tenait callé contre elle :

« Toi tu sais nager, moi je sais tirer : à chacun ses talents, alors ne complique pas l'affaire, d'accord ? » Elle argua et défaite, Nao ôta son veston avant de nouer à sa taille une longue corde. Coinçant son coutelas entre ses dents, elle entra dans l'eau fraiche. Et il ne lui fallut que quelques brasses pour rejoindre la barque et l'attacher. Ca, c'était pour la partie facile du plan. Le plus risqué était à venir et c'était pour ca qu'elle pestait autant.

Maintenant, il lui fallait grimper à bord de l'embarcation et vérifier ce qui s'y trouvait. De L'or, des bijoux. Une canaille prête à lui faire sauter la cervelle d'un coup de pistolet. Ou pire : des explosifs.

Prenant appui sur le rebord vermoulu de la coque, elle se laissa glisser à l'intérieur. Un paquet gisait sur le fond et vu sa taille, Nao flaira les emmerdes.

D'une main, elle arma son couteau, avança sur la pointe des pieds, et puis, d'un geste brusque souleva le tissu.

« Bordel d'merde ! »

Elle rabattit immédiatement le sac sur le "butin". Regarda autours d'elle. Elles ne s'étaient pourtant pas trompées d'endroit. Elle jura une nouvelle fois, pour la forme, puis fit signe à son acolyte de les ramener. Après tout, elle n'était que mousse sur le vaisseau et ce n'était pas à elle de juger si la prise était bonne ou pas.

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« Ce n'est pas ce qui était convenu,» nota avec laconisme la deuxième pirate. Nao haussa les épaules :

« Bon sang, on va en faire quoi ? L'jeter à la mer ou bien ? »

Les deux femmes s'échangèrent un regard. Puis la plus âgée décida :

« Allez, on rentre sur le Hime, après tout la décision n'appartient qu'au capitaine. »

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Comme la majorité de cette fiction se déroule sur un navire, je vous donne quelques définitions. Pour d'avantage d'information je vous conseille le site "Pirates & Corsaires, Ecumeurs des Sept Mer !":

Galion : Grand bâtiment de commerce (3 à 4 mâts), armé d'une soixantaine de canon.

Frégate : bâtiment de guerre très rapide et de taille moyenne (2 mâts à 3 mâts).

Sloop : petit navire à un mât, utile pour les escarmouches.

Brigantin : petit bâtiment qui peut être propulsé avec des rames en plus des voiles. Très prisé par les pirates pour sa maniabilité et sa rapidité. Sa composition :

Pont : plate forme du navire. Elle est rehaussée à l'avant et à l'arrière par deux structures : les gaillards ou château. La rambarde/garde-corps qui entoure le pont se nomme « bastingage » « muraille » ou encore « pavois » elle fait office de protection lors des affrontements. Sur le pont, en plus de tout l'accastillage (cabestan, amarres…etc.), des bordées de canons sur chaque cotés et des canots, on y retrouve ses deux mâts : le grand mât au centre et le mat de misaine à l'avant. Le mât de beauprés (sorte de mât oblique) y est également monté à la proue du navire, permettant d'ajouter trois petites voiles triangulaires : foc, clinfoc et trinquette. Ce mât sert également de support à tous les étais (câbles) servant d'attache aux deux autres mâts du navire c'est ce que appelle la clef de mâture. Tout cette ensemble (voile, mât, cordage…etc.) se nomme gréement. La plateforme, le guet, en haut du mât s'appelle quant à lui le nid de pie.

Faux-pont/entrepont : partie à couvert intermédiaire entre le pont et la calle, où l'on retrouve la cambuse (sellier), les cuisines, la cabine du capitaine(sous le gaillard arrière), le logement des marins…c'est la partie à vivre du bâtiment.

Calle: sous l'entrepont, zone de stockage.

Au niveau des armes :

Saya : fourreau en bois laquée pour un katana.

Tromblon : mousquet au canon évasé qui permet de tirer des projectiles multiples.

Mousquet : ancêtre du fusil.

Gargousse : charge de poudre contenu dans du papier ou du tissus qu'on place dans le canon.

Boite à mitraille : cylindre rempli de balles de plomb que l'artilleur glisse dans le fût du canon à la place d'un boulet (la version tromblon du canon).

Et je crois que c'est tout.