Bon ben voilà, je commence la fific de mon AU. Ce n'est que le prologue, mais j'espère que ça va vous titiller! J'en dirai plus au prochain chapitre.
Je précise que le passage du présent au passé est totalement volontaire, et risque de se produire de temps en temps. L'usage du "on" réfère au genre neutre de Frisk (entre autres.) J'ai l'intention de porter une attention particulière à la grammaire ici, mais ne vous en faites pas, ça ne sera rien de lourd.
Enjoy!
O*O*O*O*O*O*O*O*O
Ça commence toujours de la même manière. Enfin, pas toujours, mais la plupart du temps c'est comme ça: l'enfant tombe dans la montagne, au milieu des fleurs, et lui vient à l'esprit le nom de celui qui est tombé. Et hop, on finit par se relever, on est déterminé, ce ne sont pas quelques égratignures, un genou qui pisse le sang et l'obscurité qui vont arrêter cet enfant-là. De toute façon, si on ne bougeait pas, il ne se passerait rien, il n'y aurait pas d'histoire.
Mais on veut tous une histoire, n'est-ce pas? Vous qui lisez ces lignes, moi qui les écrit, et cet enfant qui les vit.
Oui, ça commence de la même manière que d'habitude. Vous le reconnaissez tous. D'ailleurs, pour la peine, c'est le même Frisk que d'habitude. Les cheveux en bataille, le pull rayé bleu et rose, le teint jaunâtre. Le décor est sensiblement le même, aussi: des colonnes à moitié effondrées, des pierres éboulées, et ce petit lit de fleurs dorées baignées d'un mince rayon de soleil.
C'est un endroit où le temps semble figé. Même la poussière semble immobile dans l'air, brillant dans le mince rayon de lumière. Une porte comme une bouche noire, béante, s'ouvre devant l'enfant, qui sait qu'il devra suivre ce chemin. La remontée est impossible. Et il n'y aurait pas d'histoire ainsi. L'enfant tâte par terre, ramasse son bâton de marche, et se redresse, fin prêt.
Qu'est-ce qui l'attend cette fois-ci?
L'enfant attend la première rencontre. On ne tombe pas par accident dans le Mont Ebott. On choisit son destin, même si on sait qu'on n'en reviendra probablement jamais. Mais quand on se dit que les humains sont pires que les monstres des légendes, on se dit que ce sera peut-être mieux auprès de ceux-ci. Faut être un peu pas mal désespéré, quand même.
-hHOOooooiiiiIIII!111!1!
Frisk sursauta, et baissa les yeux. Son regard croisa celui d'une petite créature souriante, ressemblant à la fois à un chien et un chat, portant un t-shirt rayé.
-MoI cé TemMiE! tEMMie-chAN la TeMmIe!1 G jaMÈ vu kELkuN kOM TOUah isSi, té NouVO dANs lE COIn?
On répondit par l'affirmative. L'enfant était un peu surpris par… "l'accent" de la créature devant lui, elle était un peu difficile à suivre. Mais elle ne semblait pas méchante, au moins. C'était un certain soulagement.
-TÉ miGNOn, Ès-Se ke JE pEU te FAIr 1 caLIN?
Et soudainement la petite créature au regard innocent s'approcha, et elle semblait enfler comme si elle allait remplir tout l'espace. Par pur réflexe, l'enfant s'écarta de sa trajectoire.
-Mé pOURkoi tU veUX PAS me fAIr 1 CALin?
Et Temmie se rapprocha à nouveau, enflant de plus en plus jusqu'à ce que Frisk ait à peine l'espace nécessaire pour se rouler en boule dans un coin du couloir… est-ce qu'on allait finir écrasé sous les calins d'une créature aussi étrange?! C'est bien trop tôt pour finir cette histoire, mais cette chose est tellement absurde, tellement inhumaine…
-Mais qu'est-ce que tu fais encore là, toi?
Des boules de glace vinrent s'écraser sur Temmie-chan, dont la taille se réduisit aussitôt. Elle partit en pleurnichant, et Frisk ne put s'empêcher de ressentir un peu de pitié en la voyant partir ainsi. Elle ne voulait pas vraiment de mal après tout! Mais c'était malgré tout un soulagement de la voir s'éloigner, et Frisk se tourna vers la personne qui l'avait sauvée.
Elle était plutôt grande et un peu ronde, et surtout couverte de fourrure mauve pâle. Des oreilles semblables à celles d'un lapin se dressaient sur sa tête, traversant un joli chapeau rond décoré de fleurs en tissu. Elle était vêtue d'une longue robe violette brodée d'un blason ailé blanc. Frisk se sentit aussitôt rassuré en la voyant lui tendre la main pour l'aider à se relever. Elle n'enflait pas bizarrement, elle ne vibrait pas, et elle parlait normalement. Et en plus elle lui souriait d'un air maternel.
-Tu n'es pas blessé, j'espère? demanda-t-elle d'un ton bourru.
Frisk montra son genou ensanglanté depuis sa chute dans la montagne. Ce n'était pas si grave, mais puisqu'elle le demandait si gentiment, pourquoi ne pas en profiter?
-Oh non, pauvre petit, tu coules de là! Ce n'est pas vraiment normal, non? Attends, je crois que j'ai quelque chose pour ça…
Et elle sortit un diachylon de ses poches, qu'elle appliqua sur la blessure. Aussitôt, il semblait que la plaie se refermait sous le bandage! C'était tellement étrange… comme de la magie! Mais Frisk n'était qu'un enfant, et ne s'étonnait pas outre mesure de voir de la véritable magie s'effectuer sous ses yeux. Un chat-chien qui décuplait sa taille, des boules de glace magique, une guérison instantanée… c'était bel et bien le monde des monstres. On y avait toujours cru, on avait voulu y croire, et on avait escaladé cette montagne parce qu'on le savait.
C'était réel.
Les monstres magiques des légendes étaient réels.
Frisk sourit béatement alors que la dame-lapine lui prenait la main et l'entraînait derrière elle en lui expliquant qu'il y avait toutes sortes de puzzles par ici et qu'il faudrait s'y habituer. Bien sûr qu'on s'y habituerait. L'histoire ne faisait que commencer.
