This is Christmas

Résumé : Dean et Castiel profitent de leur nouvelle relation mais Sam se sent un peu délaissé. C'est sans compter sur l'intérêt altruiste de Gabriel qui va prendre à cœur de s'occuper de lui. Peut être lu comme une suite de « This is Halloween ».

Disclamer : les personnages de Supernatural ne m'appartiennent pas.

Ma ficlette pour Noël a pris du retard (préparation des cadeaux de Noël et cuisine sont passés en priorité). Je vous propose du coup une histoire qui se passe entre Noël et le jour de l'an.

J'espère que vous avez toutes été gâtées. Je vous embrasse.


Dean, en tee-shirt et bas de survêtement, était face à la commode de sa chambre. Ses cheveux encore en bataille, partant dans tous les sens sur son crâne, son pantalon de survêtement tombant sur ses hanches. Il caressa du bout des doigts l'arme posée sur la commode et la soupesa. Légère, plus légère que celles qu'il avait l'habitude d'utiliser. Ce n'était pas étonnant, ce n'était qu'un jouet.

Il repensa à cette soirée d'Halloween, où Castiel et lui s'étaient enfin rapprochés. Dean se mordilla la lèvre inférieure à ce souvenir, un sourire relevant doucement les commissures. Quand il s'était réveillé à ses côtés après leur première nuit ensemble, il avait eu peur de tout perdre. Son amitié et le type d'amour qu'il lui portait mais Castiel ne l'avait pas laissé faire. Il l'avait empêché de tout gâcher, il l'avait retenu contre lui et il s'était enfin parlé.

Il avait pourtant essayé de le repousser, de lui faire comprendre qu'entre eux c'était impossible. Mais Castiel était resté sourd à ses hésitations. Il lui avait avoué son amour et lui avait fait comprendre qu'il serait prêt à tout pour lui. Prêt à rester muet sur leur relation pour qu'il n'en soit pas gêné.

Dean avait utilisé cette idée comme une excuse, pour que Castiel se mette en colère contre lui et l'abandonne, ça aurait été plus simple. Pas courageux mais plus simple. Castiel lui avait même proposé de changer de corps pour que ce soit plus facile pour lui.

Dean avait été en colère qu'il accepte sa condition aussi facilement et qu'il puisse être prêt à changer d'hôte pour lui. Il ne méritait pas que Castiel lui porte autant d'attention et il l'aimait tel qu'il était. Pendant longtemps il avait redouté le regard des autres face à la relation qu'il entretenait avec son ami et quand il avait dépassé cette peur, il était resté silencieux sur ses sentiments car il ne s'estimait pas à la hauteur de cet ange.

Il déglutit, il avait encore honte de ce qu'il lui avait dit et il profitait de chaque moment passé ensemble maintenant pour se faire pardonner ce qu'il lui avait fait et dit dans le passé. Il l'avait repoussé pendant longtemps en étant dur avec lui. la situation avait changé grâce à son frère et ses amis.

Après qu'ils se soient parlé, Dean avait cédé. Castiel lui avait fait accepter l'amour qu'il lui portait et il s'offrit une nouvelle fois à cet homme qui pouvait obtenir tout de lui. Et ça n'avait été que le début. Un sourire s'épanouit sur ses lèvres fines.

Ils étaient restés enlacés toute la nuit. Dean perdu dans la découverte de son corps et de cet amour. Au chaud sous les draps, à l'abri de ses bras, il s'était laissé aller. Il avait oublié pendant un moment leur mission et les dangers qu'ils affrontaient quotidiennement.

La tête posée sur le torse de Castiel, une main posée sur son flanc. Il avait pu profiter de son contact sans affronter son regard. Le lendemain Dean avait eu du mal à le regarder, trop gêné par ce qu'ils avaient fait, trop gêné par ses sentiments et enfin trop gêné par ce qu'il lui avait fait endurer jusque-là.

Il allait lui falloir du temps pour qu'il le regarde sans ressentir toute la honte et le sentiment de culpabilité qui refaisait surface par moment. Il n'y avait que lui qui se sentait aussi embarrassé, de son côté, Castiel ne lui tenait aucune rigueur de tout ce qu'il se reprochait.

Ils avaient finis par se séparer ce matin-là, Castiel avait été appelé par la Paradis et lui, devait bien sortir de sa chambre un jour ou l'autre. Ils s'étaient habillés chacun de leur côté, se lançant des regards rapides, des sourires perdus sur leurs lèvres. Ils s'étaient ensuite rapprochés pour s'embrasser chastement avant de se séparer pendant ils ne savaient combien de temps mais Castiel lui avait promis de revenir le plus vite possible. Il avait serré sa main dans la sienne et Castiel avait penché la tête sur le côté pour chercher son regard.

Dean avait acquiescé et lui avait donné un baiser rapide avant de lui expliquer qu'il avait besoin de temps pour annoncer leur rapprochement à son frère et il préférait que Charlie et Kevin ne soient plus là. Castiel avait hoché la tête, il était d'accord, c'était à lui de choisir quand parler. Dean l'avait laissé partir et Castiel avait fini par s'envoler. Sa main s'était resserrée sur le vide et il avait laissé échapper un soupir. Leur séparation allait peser sur sa journée.

Il avait senti immédiatement son estomac se contracter, il s'était retrouvé seul pour faire face à ses amis. Il aurait peut-être pu sortir de sa chambre main dans la main avec Castiel ou l'embrasser devant tout le monde. Ils n'auraient pas été soumis à des regards suspicieux ou des plaisanteries pleines de sous-entendues. Il secoua la tête, il n'aurait jamais été capable de faire ça aussi naturellement. Il s'en était voulu immédiatement à cette pensée. Il allait devoir être plus courageux s'il voulait être heureux avec Castiel.

Il avait tourné en rond dans sa chambre pendant un moment. Le plan était de dire qu'il ne se souvenait de rien et qu'il n'avait pas vu Castiel depuis la veille au soir. Il pouvait l'avoir raccompagné dans sa chambre et partir immédiatement. Il prit une profonde inspiration, posa la main sur la poignée et la tourna.

Il avait passé la tête dans le couloir qui était vide, aucun bruit. Il s'était frotté le visage énergiquement avec espoir que la tension qui marquait son visage disparaisse. Il avait pris la direction de la cuisine et sur le chemin, il avait entendu les voix de ses amis s'élever. Il avait alors sentit ses mains se mettre à trembler, il avait serré les poings et les mâchoires et était entré dans la cuisine en regardant ses pieds.

Il avait foncé vers la cafetière, sans tourner la tête. Il avait attrapé une tasse et s'était servi. Il commençait à se détendre, personne ne semblait tenir compte de sa présence. Il avait fini par froncer les sourcils tout à coup. Par contre ce n'était pas normal ce silence. Il avait resserré ses doigts autour de la tasse et s'était retourné vers la table comme si de rien était. Il avait levé les yeux doucement en portant la tasse à sa bouche.

Sam était attablé devant une tasse de café et le regardait sans rien dire. Charlie, habillée d'un bas de pyjama rose avec un teeshirt noir orné d'un lion (surement une de ces séries qu'elle aimait) à sa droite, remuait son chocolat dans son bol, assise en tailleur sur sa chaise. Elle avait encore les cheveux décoiffés de sa nuit trop courte. Elle n'avait pas assez dormi mais son regard était joueur. Kevin, de l'autre côté de la table, et déjà habillé, le regardait amicalement, aucune lueur dans son regard s'amusant de son malaise.

- Ça va Dean ?, demanda Sam d'une voix calme.

Dean avait cru déceler une moquerie sans vraiment en être sûr.

- Gueule de bois, avait-il répondu en plongeant son regard de nouveau dans sa tasse et en avalant une gorgée amère.

Le rire à peine contenu de Charlie lui avait fait relever la tête.

- Oui, heureusement que Castiel t'a ramené dans ta chambre, avait répondu Sam. Tu ne tenais plus debout.

- D'ailleurs on ne l'a pas revu après ça, avait complété Charlie, son sourire s'élargissant.

Pas de rire mais un sous-entendu tellement évident que Dean n'avait pas su comment répondre. Il adorait Charlie mais sa tendance à l'enquiquiner aussi facilement le déstabilisait.

- Des trucs à gérer au Paradis, marmonna-t-il mal à l'aise, en regardant Kevin.

Il n'aimait pas mentir à son frère mais face à eux trois, il ne pouvait pas faire autrement. S'il avait commencé à parler, ça ne se serait pas limité à un « vous êtes ensemble, c'est super ». Charlie aurait voulu connaitre tous les détails. Comment ils s'étaient rapprochés ? S'il était amoureux de Castiel et depuis combien de temps ? Comment il embrassait ? Comment il…

Dean avait interrompu le fil de sa pensée, il ne devait pas perdre le contrôle. Il avait pensé à Sam, il ne lui mentait pas vraiment, le détail, passé sous silence, résidait dans le moment où Castiel était parti.

- Il y a des problèmes là-haut ?, demanda Sam sans tenir compte de la gêne de son frère.

- Je … je sais pas, non…me souviens pas. Gueule de bois, en indiqua sa tête de son indexe.

Il avait fait un pas en direction de la table, avait posé sa tasse, pris une inspiration et il avait ouvert la bouche pour parler. Il aurait pu inventer un petit mensonge pour être tranquille.

Sam, Charlie et Kevin, assis, sans bouger, l'avaient regardé prêts à entendre ce qu'il s'apprêtait à leur avouer. Car vu la tête qu'il faisait il était bien prêt à avouer un secret. Dean avait posé sa main sur sa bouche puis l'avait fait glisser jusqu'à son menton. Il avait jeté un regard à Sam et avait renoncé à lui mentir. Il pouvait cacher une partie de la vérité mais il n'aimait pas lui mentir alors qu'il pouvait simplement ne rien dire.

Sam l'avait regardé avec attention, il avait pu voir toute sa gentillesse dans son regard et une pointe de tristesse en s'apercevant qu'il ne parvenait pas à lui parler car il savait (ou il suspectait quelque chose), il en était sûr.

- Je vais me recoucher, finit-il par dire et il s'enfuit de la cuisine.

Il aurait aimé pouvoir parler à son frère. Il était au courant de tout ce qui lui arrivait d'important, ils partageaient tout ensemble, depuis toujours, mais ce qui concernait Castiel c'était différent. Ça avait été une plaisanterie au début, une façon pour Gabriel, Balthazar et Crowley de le faire sortir de ses gongs et maintenant c'était beaucoup plus.

C'était complètement différent et il avait voulu avoir les idées claires pour en parler à Sam. Même s'ils avaient passé la nuit ensemble, Dean avait voulu prendre le temps de réfléchir à ce qu'il venait de leur arriver.

Il était attiré par Castiel depuis longtemps. Son amitié s'était transformée en amour en le voyant vivre à leurs côtés. Il lui avait toujours porté une grande attention, il lui avait sauvé la vie à de nombreuses reprises et il avait sauvé son âme des Enfers. Depuis, il y avait un lien indestructible entre eux qui avait pris de plus en plus de force au fil du temps.

Il connaissait et ressentait la force de ce lien et ce n'était que beaucoup plus tard qu'il s'était rendu compte de son attirance physique. Castiel avait presque toujours eu un comportement qu'il avait considéré jusque-là comme naïf mais il commençait à croire qu'il voulait lui faire comprendre son attirance et réveiller la sienne. Il s'était posé la question avant de repousser cette idée, trouvant toujours des excuses pour ne pas prendre le comportement de Castiel au sérieux.

Dean sourit en pensant à cette idée. Sa façon de se matérialiser toujours trop proche de lui, ses regards directs et pénétrant, ses remarques qui avaient toujours une connotation sexuelle que lui seul ne semblait pas comprendre. Il devrait lui demander s'il avait calculé tout ça pour lui ouvrir les yeux sans lui faire peur. Il senti un pincement au cœur. Castiel avait pu penser que lui avouer ses sentiments aurait pu lui faire peur. Il n'avait pas voulu lui parler, de peur de sa réaction.

C'était normal après le temps qu'il avait passé à le repousser et lui crier dessus pour étouffer son attirance. Heureusement que leurs amis les avaient aidés. Sam était resté relativement discret jusqu'à leur soirée d'Halloween. Gabriel, lui, s'était amusé de leur attirance inavouée depuis qu'il s'était rendu compte des regards de Castiel et prenait un plaisir évidant de les mettre mal à l'aise. A cause de Gabriel, il avait encore plus repoussé Castiel, en tout cas quand l'archange était dans les parages.

Il avait perdu son sourire en pensant que Castiel avait attendu cette nuit depuis longtemps, peut-être plus longtemps que lui. S'il n'avait pas été aussi con et aveugle, s'il ne s'était pas barricadé derrière son air de macho détaché de tout, il aurait pu vivre tout ça depuis un moment et être heureux.

A cet instant, le « tout ça » se résumait à une nuit de sexe et de confidences mais ça n'avait été que le début. Il avait senti son cœur se gonfler de bonheur en se disant qu'ils allaient être heureux ensemble. Il avait refermé la porte de sa chambre derrière lui et s'était couché dans les draps froids.

Il s'était tourné vers la place qu'avait occupée Castiel durant la nuit, il avait inspiré et retrouvé avec plaisir son odeur. Il était resté ainsi à penser à lui et à ce qui allait se passer entre eux. Il avait été impatient de le revoir mais, au fil de la journée, il avait senti une inquiétude s'immiscer dans son esprit petit à petit.

Castiel pouvait penser à lui à ce moment même et se dire qu'il avait fait une bêtise et qu'ils n'auraient jamais dû passer la nuit ensemble. Ou bien, il avait pu avoir des problèmes au Paradis. Il était prêt à tout pour lui, s'il lui demandait, ils redeviendraient amis. Ça aurait été difficile mais il l'aurait fait. Il préférait encore se priver de son amour que de son amitié et de sa présence avec eux.

Dean était finalement ressorti de sa chambre dans la matinée pour profiter de Charlie et Kevin avant qu'ils ne repartent. Ils avaient discuté de leurs projets, Charlie comptait aider des chasseurs grâce à ses compétences de recherche et Kevin préférait rester loin de tous ces problèmes. Il avait pu éloigner Castiel de ses pensées pendant un moment et il s'était calmé.

Dean était en train de dire au revoir à Charlie quand Castiel était apparu dans le bunker au moment où elle l'avait mentionné. Elle l'avait regardé avec de grands yeux admiratifs, l'avait pris dans ses bras et l'avait embrassé bruyamment sur les joues. Celui-ci rougit légèrement des marques d'affections dont il faisait preuve. Puis Kevin l'avait prit aussi dans ses bras pour le saluer.

Au moment où Dean avait posé son regard sur lui, il avait senti une sensation puissante au creux de son ventre. Il avait pensé à lui presque toute la journée, il lui avait manqué, mais son inquiétude avait refait surface en le voyant. Il voulait passer le plus de temps possible avec lui mais Castiel pouvait ne pas ressentir la même chose. Il s'était peut-être rendu compte que ce n'était pas ce qu'il attendait. Il lui avait dit qu'il l'aimait mais c'était hier et aujourd'hui, à la lumière du jour, tout pouvait avoir changé.

Sam, lui, n'avait pas quitté Dean des yeux. Son frère s'était éloigné dès que Castiel était apparu et chose qu'il voyait pour la première fois, l'ange n'était pas apparu près de Dean mais bien à un mètre de distance. Autant dire que pour Castiel c'est comme s'il était apparu de l'autre côté de la pièce. Ils avaient voulu cacher leur rapprochement et s'étaient éloignés le plus possible ce qui rendait encore tout ça plus suspect et révélait leur secret à ceux qui savaient observer.

Dean avait toujours caché l'attirance qu'il ressentait pour Castiel mais celui-ci ne l'avait jamais fait. Il avait suivi les accolades en focalisant son regard sur Castiel. Sam avait vu un amour profond dans les yeux de son frère mais il avait caché tout ça rapidement quand Charlie lui avait sauté dessus à nouveau.

- Accompagne nous dehors, Dean.

Elle l'avait attrapé par la main et ne lui avait pas laissé le loisir de répondre. Elle l'avait entrainé dehors en devançant Kevin et les autres. Ils s'étaient retrouvé seuls, tous les deux devant le bunker dans l'air frais de la fin d'après-midi, pendant quelques instants. Elle en avait profité pour le prendre dans ses bras en se hissant sur la pointe des pieds et le serrer fortement contre elle.

- Tu prendras soin de lui ?, lui avait-elle demandé dans le creux de l'oreille.

- Sam est grand…

Il s'était interrompu en sentant un coup de poing s'enfoncer dans ses côtes.

- De quoi…, il avait froncé les sourcils et s'était raidi.

- S'il te plait, Dean. Je ne te demande pas que tu m'en parles. Je veux que tu sois heureux, ce que tu seras forcément avec lui.

Charlie n'avait pas desserré son étreinte et Dean s'était confié timidement.

- Je ne sais pas… je ne sais pas vraiment ce qu'il y a entre nous…

- Ne te pose pas la question, tu as déjà la réponse. Et fait lui confiance, tu l'as toujours fait jusque-là et il ne t'a jamais déçu.

Dean n'avait pas su s'il préférait que Charlie continue à le serrer dans ses bras pour éviter son regard ou qu'elle le libère pour éviter de l'entendre parler de Castiel. Il avait resserré ses bras autour d'elle en sentant sa gorge se nouer. Il n'avait pas pu pas lui promettre de prendre soin de Castiel sans se laisser envahir par ses émotions mais il lui avait fait comprendre avec ses gestes.

Le soir même, une fois enfermé dans sa chambre Dean s'était assis sur son lit, Castiel était apparu quelques minutes plus tard. Il était resté à une distance respectable de lui, comme s'il avait senti qu'il n'était pas sûr de savoir ce qu'il voulait. Dean, les jambes recroquevillées contre lui, avait gardé la tête baissée.

Il avait senti que Castiel commençait à s'inquiéter de le voir immobile. Il avait pris les commandes la veille mais aujourd'hui, il lui avait semblé aussi perdu que lui. Il avait relevé la tête, Castiel l'avait regardé sans rien dire. Il avait évité au maximum son regard et Dean s'était senti ému et troublé en le voyant aussi mal. Il avait eu envie de le prendre dans ses bras pour le réconforter.

Mais à la place, il avait tapoté le matelas devant lui pour faire signe à Castiel de se rapprocher. Celui-ci s'était approché doucement et s'était assis sur le bord du lit en se tournant vers lui. Dean avait eu peur mais c'était à lui de prendre les choses en main. Il avait inspiré profondément, avait déglutit et s'était lancé.

- Cas'… je … je comprendrais si tu avais des doutes.

Il s'était assis en tailleur et s'était penché en avant. Il avait eu envie de lui prendre la main mais il s'était retenu. Castiel ne l'avait pas regardé de la journée et il s'était tenu à distance de lui. Il en avait conclu qu'il n'était peut-être plus sûr des sentiments qu'il lui avait affirmés la veille.

- On n'est pas obligé… de changer. Je veux que tu restes avec nous et si tu ne veux pas qu'on soit plus que des amis… je suis d'accord.

A ces mots, Dean avait détourné le regard, son cœur s'était contracté. Il avait serré les dents pour contenir ses émotions et pouvoir garder le contrôle.

- Tu ne veux pas… ?, lui avait demandé Castiel sans parvenir à finir sa phrase et en fronçant les sourcils.

Il avait posé sa main sur le bord du matelas sans oser toucher Dean. Celui-ci l'avait regardé à nouveau, son regard glissant de sa main à son visage peiné. Il voulait être sûr des sentiments de Castiel et de ce qu'il voulait réellement. Il avait tu ses sentiments pendant longtemps et si leur relation changeait, il voulait être sûr que Castiel voulait la même chose.

- Non, je veux…enfin je veux dire, hier on n'était peut-être pas dans notre état normal. J'avais beaucoup bu et je n'ai pas fait attention à ce que tu voulais.

- C'est toi que je voulais, … que je veux. Mais tu n'as pas l'air d'être sûr…, lui avait-il répondu tristement, un espoir ténu dans le regard.

Dean lui avait attrapé la main sans chercher à réfléchir. Il avait eu peur à cet instant que Castiel fasse marche arrière.

- Cas', c'est un grand changement pour nous. Tu as dit que tu m'aimais mais tu as peut-être changé d'avis.

- J'ai fait quelque chose que je n'aurais pas dû ?... Je suis désolé.

Dean avait serré sa main dans les siennes et l'avait porté à sa bouche pour y déposer un baiser. Il s'en était voulu de l'inquiéter autant mais il voulait être sûr que c'était ce que Castiel voulait.

- Non, tu n'as rien fait. Mais je veux être certain…

- Je ne veux pas te perdre Dean.

Castiel avait posé sa main libre sur le côté de la tête de cet humain qui représentait tout pour lui avant de la faire glisser sur sa joue et de reprendre.

- Ce que je t'ai dit hier, je le pense toujours. Je t'aime et je ne t'abandonnerai pas. Mais tu dois me dire s'il y a des choses que je fais mal, ajouta-t-il d'une petite voix.

Dean, qui avait fermé les yeux pour profiter du contact de sa main contre sa joue, les avait ouverts en souriant, touché par le peu de confiance dont il faisait preuve aujourd'hui alors que la veille, il ne lui avait pas laissé le loisir de refuser ses sentiments.

- Tu n'as pas de soucis à te faire.

Castiel n'avait pas osé le regarder en disant cela. Il avait relevé la tête et glissé sa main dans son cou pour l'approcher de lui et l'embrasser.

Les jours suivants, Castiel avait gardé un comportement distant quand Sam ou des étrangers étaient présents. Ça semblait facile pour lui, sa voix ne tremblait pas, il ne rougissait pas et ne perdait pas le fil de ses pensées quand ils étaient près l'un de l'autre. Dean de son côté avait essayé de cacher toutes ses émotions ce qui le faisait apparaître encore plus bizarre.

Ils avaient passé presque toutes leurs nuits ensemble et Dean s'y était habitué rapidement. Il sentait presque le froid l'envahir quand il se retrouvait seul dans son lit après s'être habitué à la chaleur qu'ils partageaient sous les draps.

Un jour, alors que Dean était installé au salon, perdu dans ses pensées, Castiel était apparu à côté de lui. Il s'était installé sur le bras du canapé près du fauteuil où il s'était assis pour réfléchir. Castiel s'était penché en avant et avait caressé ses cheveux. Dean avait marqué un geste de retrait en lui attrapant la main.

Castiel l'avait regardé sans animosité, leurs mains toujours en contact. Dean avait lancé un regarda derrière lui en direction de la bibliothèque où Sam faisait des recherches.

- Qu'est-ce que tu fais ?, lui avait demandé Dean en chuchotant.

- Ne t'inquiète pas tant pour Sam.

- Comment tu sais… ? Tu lis dans mes pensées maintenant, en fronçant les sourcils un léger ton de remontrance surjoué.

- Non, je ne le fais pas, tu me l'as interdit. Et je n'en ai pas besoin. Il n'y a que pour Sam que tu te fais autant de soucis.

- Tu m'en veux ?

- Non. Je suis heureux, je suis amoureux de toi. Et je sais que tu l'es aussi de moi, avait-il ajouté dans un sourire.

Dean avait caressé sa main de son pouce alors que Castiel le couvait d'un regard tendre.

- Tu lui diras quand tu seras prêt, avait repris Castiel.

- - Tu l'as dit à Gabriel ?, lui avait demandé Dean inquiet.

- - Non, je sais qu'il est incapable de garder un secret.

Il avait souri et s'était levé en regardant rapidement derrière lui. Il avait attrapé Castiel par le col de sa chemise et l'avait embrassé rapidement.

Castiel avait passé plus de temps encore avec eux sans que Sam sache, selon Dean, qu'il passait ses nuits avec lui. Il avait essayé plusieurs fois de parler à son frère mais il avait eu du mal à aborder la question. Sam n'avait posé aucune question de son côté, il n'avait pas voulu mettre son frère mal à l'aise et lui avait laissé le temps de se faire à l'idée de son amour pour un homme ou pour Castiel. Il ne savait pas vraiment où le problème se situait pour Dean.

Sam lui avait laissé presque quinze jours avant de lui parler directement. Ils étaient tous les deux dans la cuisine, Sam assis à table. Dean était debout, silencieux. Il passait de cet état à une logorrhée sans fin, ne sachant pas dans quel état il se sentait le moins anxieux.

Castiel était apparu loin de Dean, selon sa nouvelle habitude et ça avait été le détail de trop.

- Un problème Castiel ?, lui demanda Sam sentant une légère irritation de voir son frère tourner en rond sans oser lui parler.

- Non.

Il avait levé les yeux vers Dean et les avait reposés sur Sam.

- Je venais voir comment vous alliez.

Castiel s'était dirigé vers Dean, il l'avait dépassé et dans son dos, s'était servie une tasse de café.

Le froid avait envahi la région, on était à un mois de Noël et Sam voulait profiter des fêtes de fin d'année. Il avait espéré qu'avec Castiel, qui trainait plus dans le coin, Dean serait plus enclin à profiter de la saison. Il avait donc choisi de les mettre face à la vérité pour pouvoir ensuite préparer le réveillon de Noël avec eux, sans que Dean et Castiel lui mentent.

- Vous pouvez vous rapprocher si vous voulez.

La voix de Sam n'était pas assurée, il avait voulu mettre Dean à l'aise pour qu'il se permette d'être proche de Castiel, même devant lui. Il avait posé ses mains sur la table et avait regardé son frère, embarrassé et soucieux, sans baisser les yeux. Celui-ci était devenu rouge écarlate en une fraction de secondes. Dean avait relevé rapidement la tête pour le regarder et voir s'il comprenait bien ce qu'il lui disait.

- Qu'est-ce que tu veux dire ?

- Si vous voulez vous embrasser devant moi, ça ne me gêne pas. Je n'ai rien contre…

Dean allait protester quand il avait senti la main de Castiel se refermer sur la sienne et l'attirer. La force du geste l'avait fait se retourner vers lui, il n'avait pas eu le temps de protester que Castiel l'avait embrassé tendrement.

Il s'était mis à trembler en sentant la main de son amant sur la sienne devant son frère et fut tout à coup rassuré par la douceur qui s'était répandu dans son corps. En un instant, il avait oublié le regard de son frère et toutes ses peurs qui le retenaient. Il avait senti la main droite de Castiel dans son cou et son pouce glisser sur sa peau alors que leurs lèvres se caressaient.

Il n'avait pas eu peur du jugement de Sam mais il avait toujours eu du mal à parler de ses sentiments et comment lui expliquer qu'il était tombé amoureux de Castiel alors qu'il était leur ami depuis si longtemps.

Dean avait repris conscience de ce qui se passait autour de lui et de l'endroit où il était quand les lèvres de Castiel s'étaient séparées des siennes. Il avait eu envie de se glisser contre lui et de se cacher dans son cou mais il n'allait pas se laisser aller à ce genre de mièvrerie devant Sam.

Castiel avait caressé sa main qu'il tenait encore pour lui donner confiance. Il avait cherché le regard de Dean et celui-ci s'était perdu dans le sien quelques secondes, le temps de trouver du courage pour faire demi-tour. Son cœur s'était accéléré sous l'effet de l'angoisse qui avait repris place dans son torse.

Il s'était retourné sans réfléchir pour affronter le regard de son frère mais c'était un grand sourire qu'il avait vu. Pas un sourire moqueur mais un sourire doux comme celui qu'il avait toujours quand il était heureux pour lui.

Sam s'était levé sans attendre et avait pris Dean dans ses bras et il avait fait la même chose avec Castiel.

- Je ne te dis pas bienvenu dans la famille puisque je te considérais déjà comme tel. Je suis heureux pour vous.

Castiel l'avait remercié et Dean était resté silencieux. Il n'aurait pas pu parler de toute manière avec la gorge serrée. Mais il avait fait ce qui avait le plus de poids pour lui, il avait attrapé la main de Castiel devant Sam et ne l'avait plus relâché.

Et depuis, ils ne s'étaient plus quitté. Ça le gênait toujours un peu d'être trop démonstratif devant Sam mais il ne s'éloignait plus de Castiel. Ils se prenaient la main ou s'embrassaient tendrement quand ils en ressentaient le besoin et l'envie. Le moindre moment de libre, ils le passaient ensemble.


Dean, qui jouait toujours avec l'arme factice posée sur sa commode, senti un léger picotement sur sa peau, une chair de poule naissante recouvrit son corps. La pression s'intensifia au fil des secondes jusqu'à sentir réellement le corps de Castiel contre le sien.

Il était apparu en passant ses bras autour de lui, ses mains sur son ventre et le reste de leur corps en contact. Dean frissonna en sentant la fraicheur de ses vêtements contre lui et se senti soudainement réchauffé dans tous les sens du terme.

- Tu pensais à moi, lui chuchota Castiel dans le creux de l'oreille.

Ils étaient de plus en plus à l'aise pour se montrer leur amour. Dean pencha la tête sur la gauche pour le laisser se glisser au plus près de sa peau et Castiel parsema son cou de légers baisers. Dean posa ses mains sur les siennes et se laissa découvrir par son amant.

- Je pense toujours à toi.

Il aurait très bien pu sortir ce genre de phrase dans le passé pour obtenir ce qu'il voulait mais là c'était la stricte vérité. Quand ils n'étaient pas ensemble, il y avait toujours une partie de son esprit tournée vers Castiel.

Il n'avait jamais pensé qu'il aurait pu être aussi romantique, voir mièvre, mais il se fichait maintenant de l'image qu'il renvoyait à Castiel. Il savait qu'il connaissait tout de lui, il n'avait pas besoin de jouer un jeu. Il le voyait tel qu'il était vraiment. Il aurait perdu du temps en continuant à mentir et ça l'aurait éloigné de lui sans raison.

Castiel se resserra un peu plus contre lui et Dean sourit. Il aimait sentir le désir de Castiel pour lui et il n'aurait jamais pensé qu'il soit aussi insatiable. Il ne s'en plaignait pas au contraire. Ils avaient toujours un plaisir et une envie de se retrouver.

Il posa ses mains sur le dessus de la commode pour se retenir. Castiel avait glissé une main sous son teeshirt et explorait sa peau du bout des doigts, faisant naître une série de nouveaux frissons.

- Tu dois repartir quand ?

- Rien d'urgent là-haut. J'ai tout mon temps.

Sa voix était devenue plus rauque et traînante. Dean leva une main qu'il plaça sur la nuque de son amant pour qu'il reprenne ses baisers.

- Tant mieux.

Castiel se recula légèrement et Dean senti son tee-shirt glisser sur sa peau avant que Castiel ne lui retire. Puis il senti ses lèvres déposer des baisers sur sa nuque, ses épaules. Ses mains quittèrent son ventre pour venir caresser sa colonne vertébrale avant de glisser de son dos à ses flancs. L'une de ses mains s'attarda sur sa marque et Dean gémit. C'était un des endroits les plus sensibles de son corps quand Castiel le caressait.

Dean prenait toujours du plaisir quand Castiel posait les mains sur lui. Un acte naturel car ils s'aimaient depuis longtemps et leur plaisir physique les avait aidés à s'épanouir.

Castiel attrapa son épaule pour le faire se retourner. Une fois face à face il se serra contre lui, ses mains caressant son torse. Dean, en apnée, la bouche entrouverte, ses lèvres attendant le contact des siennes, son souffle saccadé.

Il sentit le visage de Castiel dans son cou, sa bouche s'approchant de la sienne, aspirant par goulées, l'air qu'ils partageaient. Son souffle s'étrangla dans sa gorge quand les gestes de Castiel se firent encore plus intimes sous son regard amoureux et concupiscent.


Gabriel n'est pas encore là mais il va se rattraper dans la suite. A bientôt pour la suite. Bises