- Sorrento ! SORRENTO !

- Hum... Qu'est-ce qui se passe, Julian, tu m'as l'air bien excité !

- Il y a de quoi, si tu savais ce qui nous tombe dessus...

- Quoi donc, un de tes rafiots est en train de se prendre pour le Titanic ? Bah, tu t'en remettras, tu en as plein d'autres.

- Si ça n'était que ça ! Mais c'est bien pire !

- Saori Kido t'a encore envoyé bouler ?

- Non. Et tu seras gentil de ne pas retourner le couteau dans la plaie à ce sujet, okay ?

- C'est quoi cette grande et affreuse nouvelle ?

- C'est ça, rigole. En attendant, on est dans de beaux draps tous les deux.

- Raconte ?

- J'ose même pas...

- Allez, fais un petit effort.

- Tu connais ?

- Non. C'est quoi ? Un site de rencontres ?

- Appelle-ça comme ça si tu veux. En fait, c'est un site où des gens qui écrivent des fics et les publient. Il y a des trucs plutôt bons, d'ailleurs. Même carrément bons.

- Oh, intéressant.

- C'est ce que tu crois. Attends un peu de savoir la suite. Dans le lot, il y a une Artemisia Solo.

- Solo ? De ta famille ?

- Dieu m'en préserve ! Il n'y a que des gens respectables dans ma famille. Et celle-là, c'est une dingue ! Tu n'as pas lu Grandeur et Déchéance, ça se voit. Si tu savais ce qu'elle fait subir à Kanon en ce moment ! Elle aurait besoin d'un abonnement chez le psy , oui !

- Tant que ça ?

- Tu n'as qu'à lire les horreurs qu'elle écrit, et qu'elle ose publier par-dessus le marché, tu vas vite te faire une idée du personnage.

- Pauvre Freud, dommage qu'il soit mort. Il l'aura loupée... Cela dit, désolé, je n'arrive pas à pleurer sur le sort de ce traître de Kanon. Et toi, ça te fait tant de peine que ça ? Il s'est bien payé payé ta tête, avoue...

- Ferme-la, Sorrento. Ce qui est franchement inquiétant, chez la dingue, c'est son profil.

- Psychologique ?

- Non, sur fanfiction, andouille. Je viens de le lire... et ça m'a fichu les jetons !

- A un grand gars comme toi ? Oh, tu me déçois, mon petit Julian, tu m'avais habitué à plus de cran. Pour une réincarnation de dieu, ça la fiche mal, laisse-moi te le dire tout net. Athéna va se moquer de toi jusqu'à la fin des temps si elle apprend ça. Et quelle est la raison de cette grande frayeur ? Raconte à tonton Sorrento ?

- Tiens, lis ce qu'elle a écrit : « En cours d'écriture : « Jusqu'à ce que la mort nous sépare », fic avec pour persos principaux Julian Solo et Sorrento. Ben oui, on ne les voit guère dans Hadès, ces deux adorables petits chéris ! Je vais donc me pencher sur leur cas, dès que Grandeur et Déchéance sera dans la boîte. »

- Ouh là ! Elle parle de nous, là ?

- Ouais, elle nous a dans son collimateur, on est maaaaaaaaaaaaal !

- De fait. Ca coupe l'envie de rigoler, là. J'en ai même froid dans le dos.

- Ah, qu'est-ce que je disais ?

- Bon, pas de panique. Dis, tu n'aurais pas un ou deux hommes de main à toi, qui seraient libres un de ces quatre pour une petite mission, comme ça, en passant ?

- Tu insinues quoi ?

- Qu'avec le nombre de larbins qui t'entourent, ça doit bien se trouver, deux ou trois avec casier judiciaire bien achalandé de préférence, pour aller lui tricoter des chaussettes en béton et lui faire visiter le port du Pirée par le fond ?

- Tu es malade ? Tu ne trouves pas que MA Méditerranée est déjà assez polluée comme ça ?

- Oh, ne te fâche pas, je disais ça comme ça, moi ! Mais puisque tu répugnes à utiliser la méthode radicale, qui à mon humble avis est la meilleure, alors trouve quelque chose, toi ! Sinon on va y avoir droit ! Dieu seul sait ce qu'elle est capable de nous faire subir !

- Dis, tu as toujours les clés du sanctuaire sous-marin ?

- Dans la commode de la chambre bleue, tiroir du milieu, sous les chaussettes.

- Génial. Allez hop, on file avant qu'elle ne sévisse, cette tarée, et qu'elle ne nous accommode à sa sauce. Direction les flots bleus !

- Mais ?

- Quoi encore ?

- Le Sanctuaire est inondé!

- Oh, tu ne vas pas chipoter pour un peu d'humidité, quand même ?

- 99, 999999 % !

- On éternue un peu au début, puis on s'y fait... Alors, tu viens ?

- Euh ...

- ...Et tu me fais le plaisir de laisser ta flûte ici, je n'ai pas envie que tu me casses les ( auto-censuré par l'auteur ) jusqu'à ce que cette cinglée se soit fait lyncher par son propre public.

- Il y a donc un espoir de s'en débarrasser ?

- Du Capitole à la roche tarpéienne, il n'y a qu'un pas, à ce qu'on dit.

- Qu'est-ce que tu insinues avec ton histoire de caillou ?

- Tu manques de culture générale, je trouve.

- Je n'ai pas eu le bonheur de faire mes études dans un pensionnat en Suisse, moi ! Et sans être miteux, Vienne c'est moins coté que Genève ! Tu m'expliques ou pas ?

- Ca veut dire qu'entre la grandeur ( encore faudrait-il qu'il y ait une quelconque grandeur à pondre de telles âneries ) , et la déchéance, la distance est faible.

- Si tu commences à la plagier, nous voilà bien.

- Ecoute, mon petit Sorrento, je te fais l'immense privilège de t'accorder l'asile chez moi, alors n'abuse pas, hein ? Si tu n'es pas content de ma prose, eh bien va postuler chez l'autre cruche d'Athéna au lieu de te prélasser sur la terrasse de ma villa, tous frais payés.

- Oh noooooon, pitié ! Mais au fait, si tu la trouves si bête, pourquoi l'avoir demandée en mariage ?

- Une flûte de champagne ou deux de trop. Ca m'apprendra à lever le coude quand je fête mon anniversaire, la prochaine fois je tâcherai d'être plus sobre puis ce n'était pas pour la profondeur de sa conversation, si tu veux tout savoir.

- Je suis au courant, on m'a dit que tu n'as pas arrêté de mater celle de son décolleté de la soirée.

- Un moment de faiblesse, que veux-tu.

- Ah les mecs ! Tous les mêmes.

- Dis, tu en es un aussi, jusqu'à preuve du contraire ! Ca m'énerve, j'ai l'impression d'entendre Nell...

- Nell ?

- Une copine à moi. Bon, alors, tu viens ou pas ? Choisis, c'est moi ou la malade mentale. Allez salut !

- QUI EST UNE MALADE MENTALE ?

- C'est quoi, cette voix ? Julian ? Hé, Julian, où es-tu ?

- C'est l'auteur de cette fic qui parle !

- Le ... l'auteur ? Euh ... bonjour Madame.

- Mademoiselle !

- Pardon, Mademoiselle ! Enchanté, Sorrento, pour vous servir.

- Dis donc, mon petit Sorrento, qu'est-ce que vous complotez tous les deux à voix basse dans votre coin, ton acolyte Julian et toi ?

- Nous ... hein ... euh ... rien du tout ! On parlait ... du manque d'étanchéité du sanctuaire sous-marin !

- Vraiment ?

- Oui-oui ! Julian va faire venir un artisan, la plomberie est à refaire, à ce qu'il paraît. Il y a des fuites et c'est un peu humide, du coup.

- Aaaaah ? Rien d'autre ?

- Euh, non, je ne vois pas, chère Fraulein.

- Hum. Sûr ?

- Je suis prêt à le jurer sur la tête de Kanon ! Bon, sur ce, je vous laisse, Madame, pardon, Mademoiselle. Ravi d'avoir fait votre connaissance, mais euh, j'ai à faire. Juliaaaaaaan, attends-moiiiiiiiiiiiiiiiiiii ! Je viens avec toi !