Bonsoir à tous, il se trouve que je ne peux résister au désir de vous faire partager cette petite chose (qui me titille depuis un moment) avant d'avoir terminé mon autre histoire.
Vous êtes nombreux à aimer les flashback des mnémotropes alors... Voilà une fiction sur l'enfance, ou plutôt l'adolescence d'Helen avec son lot d'aventures, de perversités, de coups de foudre, de drames, etc. Elle débute avant Oxford et les 5 mais nous viendrons à eux très bientôt.
Mon défi est de vous faire EXPLOSER mon compteur de reviews pour celle-ci. Je peux compter sur vous ?
CHAPITRE 1
Elle lui avait dit qu'il y aurait deux semaines de battement au moins avant la reprise normale des activités du Sacntuaire et qu'il n'avait qu'à se faire un peu au lieu, en attendant, prendre ses repères, et tout ça.
Et il était convaincu que ce moment de calme bénit, maintenant qu'il s'était fin installé dans ses quartiers et avait visité l'essentiel du nouveau sanctuaire serait parfait pour découvrir le petit trésor qu'elle lui avait offert. Henry, de toute façon était occupé à s'approprier le nouveau système informatique, secondé par Tesla qu'on n'avait jamais vu plus enthousiaste que ces derniers jours. Plus inquiétant: à la question « quelle mouche vous a piqué Dracula ? » Il avait répondu « Helen Magnus »... Et Magnus justement, quant à elle, refusait catégoriquement qu'on l'aide et courait dans tous les sens avec trois téléphones en main pour coordonner les dernières arrivées de phénomènes, mettre en route les derniers systèmes, accueillir les vieux amis: Declan, Kate, Erika et ce qui se cachait dans le ventre gonflé, etc, bref Magnus, fidèle à elle-même en somme.
Il se sentait étrangement heureux, malgré toutes les horreurs des derniers mois, comme si les parois si claires et l'éclat chatoyant de sa chambre, le chant lointain des chutes d'eau, le sifflement docile d'une navette qui filait de temps à autre sur ses rails à une dizaine de mètres de sa fenêtre lui dictaient son humeur. Comme s'il avait, en retrouvant Helen Magnus, plus vivante, plus elle-même et plus irradiante que jamais, croqué dans un fruit élyséen, cueillit le trèfle à quatre feuille du jardin d'Eden, posé un pied fatigué dans le sable fluide sur l'île de la béatitude, bref il était heureux, en somme.
C'était donc avec une douceur d'âme particulière qu'il dénoua le lien de la somptueuse boîte rouge, confiée par son mentor à son arrivée, et si son contenu le dérouta en premier lieu. Il le combla de joie et de gratitude par la suite.
Il y avait dans la boîte une petite carte où son écriture légendaire disait :
« Je les ai nommées :
Confessions d'Helen Magnus.
Parce que le temps manquera toujours pour vous les conter de vive voix, vous trouverez là à peu près tout ce que vous avez toujours voulu savoir sur moi mais n'avez jamais osé demander.
A mon tendre partenaire et ami infaillible, Will Zimmerman,
Avec toute ma reconnaissance et toute mon affection.
Helen. »
En dessous, de la carte, une douzaine de flacons de mémoire soigneusement numérotés. Will déboucha le premier, et, comme il l'avait vu faire de nombreuses fois, avala le contenu gazeux d'une traite. La sensation lui fut insupportable tout d'abord, le tordit comme si on tentait de l'écarteler puis vint le coup de marteau dans son crâne et l'impression de sortir de ... de sortir de... Une porte en bois peint, il cligna des yeux plusieurs fois, c'était étrange, perturbant, il vivait une autre scène dès qu'il les refermait...
Une porte en bois peint. Une jeune femme, sans doute une servante, à travers un trou de serrure, une petite main sur la poignée de la porte.
La jeune servante, assise au bord de la baignoire blanche, les pieds plongés dans une bassine de fer remplie d'eau savonneuse et fumante à la surface trouble et qui frotte, courbée au-dessus de ses genoux, la peau frissonnante de ses jambes, se retourna d'un bond au son du cliquetis bruyant du loquet. Elle roula les yeux en voyant qui entrait.
_ Miss Magnus? Qu'est-ce que vous faites ici?
_ Quoi, je n'ai plus le droit de venir? C'est nouveau!
_ Vous n'êtes plus une enfant maintenant, vous ne pouvez plus faire ce genre de choses, comportez-vous en demoiselle et sortez, s'il vous plait.
_ Foutaises, souffla Helen. Comme si j'avais brusquement changé depuis la semaine dernière.
_ Oui vous avez changé, c'est un grand tournant pour vous.
_ C'est ridicule.
_ Mais c'est ainsi. Sortez maintenant.
Mais Helen attrapa un des petits œufs de pierre décoratifs qui trônait dans une coupe de porcelaine sur la maquilleuse et se mit à jongler avec en s'adossant au meuble. Elle la regardait, moqueuse.
_ Tu sais, j'aimerais être comme toi plus tard, Clarisse, tu es jolie même quand tu ne fais pas exprès.
_ Et pudique, comme il se doit, et en face de vous aussi Helen, dorénavant, alors ne me faites pas me fâcher et sortez.
_ Très bien, très bien, mâchonna Helen. Laissez-moi simplement prendre mon collier, je ne veux pas partir chez les Collins sans. Tu sais, tu pourrais prendre un vrai bain plutôt, Père ne serait pas contre, si jamais au grand jamais il s'en apercevait.
_ Ah, alors vous partez finalement?
_ Père refuse de m'amener en Inde avec lui cette fois-ci et il ne veut pas que je reste ici toute seule, alors...
_ Ce qui est bien normal !
_ Dans quelle humeur tu es ce matin! Olalah! Enfin, j'espère que comtesse vieille peau ne sera pas chez eux, elle en a toujours après moi. Fit Helen sans cacher sa petite moue dépréciative.
_ Mais non, vous êtes seulement un peu vive à son goût. Allez, ouste, laissez-moi terminer ma toilette en paix.
_ Mais Clarisse...
_ Dehors!
_ Viendras-tu me voir au moins?
_ Oui, si Lady Collins le veut bien, et ne sortez pas sans votre chapeau et vos gants.
_ Oui, oui. Soupira Helen en claquant la porte un peu plus fort qu'elle ne l'avait voulu derrière elle.
Bien évidemment, elle laissa le chapeau et les gants sur la commode avant de dévaler quatre à quatre les escaliers, faisant craquer lourdement le bois sous ses bottines. Elle courut en traversant le jardin. Si elle allait chez les Collins, il fallait absolument qu'elle remplisse son sac de ses souvenirs d'Afrique qu'elle avait entassé dans son antre sous le grand saule. Les garçons ouvriraient de grands yeux et il y aurait de quoi jouer pendant tout le mois. Elle enfourna les masques, les fléchettes et les pots de couleur dans la malle, se coupa le bout du pouce contre une petite lance qui refusait, même en diagonale, dans n'importe quel angle, de se caser dans la valise, mit le doigt à la bouche en gémissant et jura en entendant la voix de son père l'appeler depuis la fenêtre du salon.
Elle ferma les boucles de la malle et s'apprêta à traverser les feuillages mais à travers leur longues lianes touffues, les rayons du soleil opéraient une étrange diffraction de lumière qui attira son attention. Elle avait lu tant de livres obscurs, de vieux journaux d'explorateurs, tant de publications dénigrées que... Oh seigneur, elle allait oublier le plus importants, l'olifant.
_ Helen ?!
Une vraie corne de musique, une vraie ! Arrachée à la bête encore vivante par le plus valeureux des chasseurs de la tribu, et il lui avait offert à elle !
_ Helen !
Et la dague, il fallait absolument amener la dague au manche d'ivoire et les osselets magiques ! Elle glissa le petit poignard dans sa bottine comme elle avait vu si souvent son père le faire et rouvrit la malle en hâte. Mais avant de pouvoir y déposer le petit sac d'osselets, elle l'échappa et les petites pièces blanches se répandirent sur la terre foulée. Elle s'accroupit pour les ramasser, tendit les doigts pour atteindre le premier mais se figea aussitôt. Son regard s'attarda sur le sol, elle examina la forme que les petits os y dessinaient. Etrange, un triangle, un triangle parfaitement isocèle même, précisa-t-elle. Elle le sommet le plus aigu s'étirait pile entre les deux pointes de ses bottines lacées, semblait pointer juste derrière elle. Le flot d'argumentations qui jaillit dans sa matière grise après cette déduction ne dura qu'une fraction de seconde mais consistait à peu près en ceci : Etre rationnelle, oui mais à quoi bon devant l'évidence d'un mystère incompréhensible, c'est un hasard, non ça a du sens, c'est un symbole, papa dit toujours que 'l'homme est une espèce jeune et ignorante du monde, patati tata', mais nulle découverte ne peut ignorer la logique, certaines choses sont impossibles, l'inanimé ne peut s'animer, improbable seulement dirait papa puisque si ça se trouve tout est possible, absolument tout, on se sait pas encore comment, voilà tout.
_ Helen, mon ange ?!
Dans tous les cas, un tel phénomène méritait investigation ! Elle suivit des yeux le triangle qui désignait quelque chose, quelque chose juste derrière elle, retint son souffle et se redressa en se retournant d'un seul mouvement brusque; aussitôt elle sentit plus qu'elle n'entendit quelque chose craquer puis se rompre sèchement. Noir.
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Murs, meubles et parquet en mouvement, décors comme secoué par des vagues.
Elle se réveilla en position fœtale, portée par les bras solides de son père, l'oreille plaquée contre son gros cœur battant. La lumière intérieure brulait un peu sa vue endolorie et quand elle porta la main à ses yeux pour protéger ses pupilles elle toucha son front, tout gonflé de pulsations palpitantes.
En quelques secondes, son dos fut allongé sur le velours souple du canapé du salon. Elle battit des paupières le temps d'apercevoir la silhouette fugitive du gant glacial qui vint s'étaler sur son crâne. Elle gémit en fronçant les sourcils, ce qui la fit gémir d'autant plus.
_ Clarisse, pillez moi encore un peu de glaçons, s'il vous plait. Sonna la voix rocheuse du docteur Magnus dans le lointain.
_ Tout de suite, monsieur.
Puis la forme délicate de la jeune domestique sortit et réapparut un moment après.
_ Comment va-t-elle ?
_ C'est un mauvais coup, rassura le docteur, rien de trop méchant. A part une belle bosse et quelques migraines, elle ira très bien.
_ Dieu merci. Soupira Clarisse.
Les doigts légèrement rugueux de son père glissèrent sur son front, y appliquant un onguent gluant à l'odeur fraiche et entêtante. Il insista pour qu'elle demeure allongée, le temps de dégourdir ses sens de leur étourdissement. On pourrait toujours prendre le train de 15 heures, rassura-t-il dans une caresse.
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_ Grégory ! Et Miss Magnus ! S'exclama Lady Collins. Nous commencions à nous demander si vous finiriez par arriver ? Le voyage n'a pas été trop éprouvant ?
_ Toutes nos excuses ma chère, nous avons eu un petit contre temps ce matin. Fit le docteur avec un clin d'œil à sa fille.
_ Ce n'est rien, ce n'est rien, vous êtes les bienvenus à n'importe quelle heure, vous le savez bien. Répondit-elle, charmante.
_ David, Damien ! Ils sont là ! Cria la voix enfantine d'un petit garçon qui sortit de nulle part et vint s'écraser dans les bras du docteur.
_ Bonjour Dorian. Fit Helen en caressant la touffe de cheveux roux. Puis Lady Collins s'approcha d'elle et lui colla une bise sur chaque joue en disant :
_ Vous avez tellement grandi ma fille ...
Mais Helen n'écouta plus la suite parce que deux autres garçons venaient de sauter les dernières marches des grands escaliers : Le vaillant prince David au toupet chahuteur et l'ainé, le roi Damien le rusé. Ou du moins, telles étaient leurs épithètes la dernière fois, avant l'Afrique. Tous les deux souriaient à pleine dent, surtout Damien qui fit mime d'ôter sa casquette, n'ayant même pas pris le temps de poser son livre qu'il maintenait entrouvert à sa page avec son index, alors elle fonça vers eux et les attrapèrent chacun par le cou.
Damien Collins, individu d'apparence relativement ordinaire, de sexe masculin, si ce n'est asexué, âgé de bientôt 13 ans, soit exactement d'un an, deux mois, trois semaines et quatre jours de plus qu'elle. Coïncidence étrange, n'est-ce pas ? Ordinaire parce qu'il se montrait comme un garçon calme, pensif et responsable, saint d'esprit, quoi que d'un tempérament un peu trop solitaire que sa mère lui reprochait assez souvent, le nez toujours dans un livre, un journal, une brochure ou une partition de piano. Parfois, quand il ne lisait pas, il errait les mains dans les poches dans la grande villa familiale où il était né, écoutait d'une oreille distraite les chamailleries de ses frères et sœurs, les discussions de sa mère et ses courges d'amies dans le petit salon, attendait son fabuleux père, se tournait les pouces, se prenait à rêver de traverser l'Afrique lui aussi, errait, errait en trainant ses jolis soulier ici et là, s'ennuyait. Voilà ce qu'il était d'ordinaire. D'ordinaire, c'est-à-dire, lorsque dame Helen l'intrépide ne se trouvait pas en sa très noble présence.
_ C'est vrai que c'est une belle plante que tu as là, l'ami ! Comment vas-tu depuis le temps ? Demanda Lord Collins, déboulant de son bureau pour serrer la main du docteur.
_ Bien, fort bien même, et je constate que toi aussi.
_ On ne peut mieux ! Je viens justement de recevoir un télégramme de Bombay, les affaires battent leur plein, mon frère nous attends avec beaucoup d'enthousiasme. Ahhh Helen, Helen, ma petite, mais regardez-moi comme vous êtes sublime, un vrai joyau, l'air africain vous a réussi semble-t-il.
Elle sourit, on ne pouvait ne pas sourire devant l'entrain formidable de Lord Collins, néanmoins, elle grimaça quand il déposa un baiser protecteur sur son arcade droite comme il faisait toujours.
_ Vous êtes blessée ? Comprit-il
_ Je me suis cognée à une branche en jouant dans un arbre. Enfin, je crois. Expliqua-t-elle d'une voix humble.
_ Jouer dans un arbre ! Pouffa une voix de fille. Quelle fille joue dans un arbre ?
_ Tu te prenais pour quoi cette fois-ci, un singe ? Railla une autre voix semblable, en parfait écho de la première.
Helen leva les yeux et mitrailla les jumelles qui observaient la scène du haut de la balustrade, en bonnes gamines perfides qu'elles étaient. Il y avait une autre fille brune qu'Helen ne connaissait pas avec elles, mais sa robe bien ajustée, son éventail et son museau de fouine ne lui disaient rien qui vaille. Les trois coquettes descendirent lentement les marches, soulevant d'une main habile leurs longues robes ornées de rubans flottants.
_ Juliet ! Lucy ! Qu'est-ce que c'est que ces manières ? Gronda Lady Collins. Voudriez-vous être insultées par voshôtes si vous étiez invitées ?
_ Ne les disputez pas, Mrs Collins, Pria Helen. En rien ne devrais-je me sentir insultée, mieux vaut être un singe qu'une cigogne, au moins, le singe est intelligent. Damien et Dorian approuvèrent d'un gloussement et le petit David tira la langue à ses sœurs. La fille brune fixa Helen d'un œil indéchiffrable.
_ Prenez-en de la graine mes petites cigognes. Fit Lord Collins à l'adresse de ses filles. Grégory, il ne faudra pas que nous tardions trop, le cocher est déjà à la porte.
_ Allons Anthony, laisse-le donc au moins s'asseoir une minute, c'est l'heure du thé, et mes sœurs sont là et seraient ravies de le rencontrer. Protesta sa femme.
Mauvaise idée, songea Helen, papa a toujours beaucoup de succès avec les femmes.
_ Très bien, mais ne le laisse pas commencer à raconter son voyage, sinon nous ne serons pas partis avant la nuit.
Grégory se mit à rire.
_ Allez les enfants, retournez jouer. Charles, pouvez-vous monter les affaires de Miss Magnus dans la deuxième chambre d'amis?
Le majordome qui passait par là acquiesça et attrapa les valises. Helen commença à se réjouir et à suivre les garçons dans la cours.
_ Non, non, pas vous Miss Magnus, venez d'abord que je vous présente à tout le monde avec votre père. Rappela la dame de maison en voyant Helen tenter de s'éclipser pas si discrètement.
Et c'est ainsi qu'elle fut entrainée jusqu'au petit salon tandis que les garçons marmonnaient leur protestation. Elle s'assit dans un silence poli à côté de son père quand il eut fini de déposer des bises sur les mains des femmes et des serrer celles des hommes, s'empêcha de balancer les pieds et prétendit s'intéresser à la conversation. Mais en vérité, elle les jaugeait tous, les invités, les uns après les autres, méthodiquement et son esprit commença sa dissection habituelle : deux hommes d'armes, l'un général d'après l'épée à la taille et l'air de supériorité qu'il prenait sur l'autre, tous deux très laids, surtout le dégarni, et un autre magistrat peut être, il portait des lunettes et sa grande bouche parlait comme celle d'un rhéteur, ou plutôt un érudit, parce que visiblement très intéressé par papa, un professeur, c'est cela, professeur, il l'a dit, et deux grandes dames de la vieille aristocratie, elle le devinait, pas tant au costume mais à leur façon de parler d'elle, la fille du docteur, à la troisième personne alors qu'elle se trouvait dans la même pièce qu'elles, typiquement aristocratique. Voilà donc les fameuses sœurs de Lady Collins, la môme aux cheveux noirs doit être la fille de celle de droite cependant aucun des hommes n'est leur maris, certes ils sont de bonne condition, mais pas assez.
_ Qu'elle âge a-t-elle ?
_ Onze ans et demi.
Helen reçut un regard réprobateur des deux pies pour s'être aventurée à prendre la parole. « Children must be seen, not heard » se souvint-elle et elle se sentit une vague d'agacement. Cependant, les hommes, eux, avaient tous levé un sourcil surpris mais aimable et plutôt doux.
_ Ah, bientôt une jeune femme alors !
On lui tendit une tasse de thé au lait sucré qu'elle se retint de refuser. Son père attrapa son regard et échangea très discrètement sa tasse avec la sienne : un thé pur, sans lait ni sucre. Elle se régala de la première gorgée en le remerciant d'un sourire complice et replongea un moment dans sa rêverie.
_ Vous avez amené la jeune fille avec vous ? Demanda une voix de femme un peu bouchée.
_ Bien sur, j'aurais aimé qu'elle puisse voir l'Inde aussi, mais c'est un voyage d'affaire, je n'aurais que très peu de temps libre.
_ Je ne sais pas si j'oserais prendre le risque de conduire une enfant dans un tel périple. Ca a dû être épuisant pour elle.
_ Au contraire, je n'ai jamais aussi bien dormi que là-bas, loin de Londres, des réverbères, des gares, des tapageurs, des accidents de fiacres à 3 heures du matin. La civilisation ne dort pas, jamais, mais les lions et les cafards, si. Fit Helen d'un ton qui se voulait détaché.
Tout le monde se tut un instant et le docteur Magnus lui lança ce regard qui voulait dire « tu ne peux pas t'en empêcher n'est-ce pas ? » Elle se sentit mal à l'aise et demanda poliment qu'on lui accorde la permission de rejoindre les autres. En quittant la salle, elle entendit.
_ Seigneur, elle a presque réussi à m'effrayer. (Une dame.)
_ Et bien cette petite sait comment avoir l'attention. (Un des hommes.)
_ Ah oui, notre Helen, quelle petite chipie ! Ca surprend toujours la première fois. (Lady Collins)
_ Ta fille est très spirituelle Grégory, je l'ai toujours dit. (Lord Anthony Collins.)
(Love to you all)
