Disclaimer : Cette histoire est la traduction de la fiction "Friends With Benefits ? Not So Much" de musicprincess1990. Merci à elle pour m'avoir autorisé à traduire son texte.
Note de la traductrice : J'ai décidé de traduire ce texte parce que je suis vraiment déçue par la plupart des fictions à pairing Harry/Hermione que je peux lire ici et sur les autres sites de fictions HP d'une manière générale. Il y a autant d'obstacles à mon sens entre eux qu'entre Drago et Hermione, mais très peu de personnes semblent vouloir relever le défi. C'est ma première expérience de traduction, aussi j'espère que vous serez satisfaits, et tout autant charmés que je l'ai été par cette histoire. Bonne lecture. Merci à Ju' pour sa correction.
Laissez-moi commencer en disant simplement que je ne suis pas une traînée.
Personnellement, je pense que ce terme est hideux et ridicule, quelle que soit l'approche qu'on adopte. Il n'existe rien de pareil à une traînée. Il y a les femmes avec une morale discutable, il y a aussi les filles qui aiment porter des vêtements à la limite du scandale, et il y a celles qui ont simplement une vie amoureuse active. Mais « traînée » est un mot dégoûtant qui ne devrait pas être utilisé.
Dans tous les cas, je ne suis pas une de ces femmes.
Ou du moins, je ne l'étais pas… jusqu'à ce que je sorte diplômée de Poudlard.
C'était exactement un an après la grande Bataille, dans laquelle mon meilleur ami, Harry Potter, tua Voldemort, et sauva le monde magique. Après la bataille – oui bon… durant la bataille aussi, en quelque sorte – j'ai commencé à courtiser Ron Weasley, mon autre meilleur ami. Nous avions combattu nos sentiments pour notre bien la moitié des sept années précédentes, avec une relation classique à la « je t'aime – moi non plus ». Finalement, on s'est donné une chance. Et ça a été bien, pour la majorité de notre seconde septième année.
Pendant les vacances de Pâques, cependant, Ron est tombé amoureux de Luna Lovegood. Je n'ai pas pu l'en blâmer ; elle était belle, étrange, et visiblement, extrêmement captivante. Elle était plutôt intelligente, en dépit de sa… bizarrerie. Et elle était résolument une amie loyale.
Ron, merci à lui, s'est montré suffisamment chevaleresque et a eu assez de présence d'esprit pour au moins essayer d'ignorer son attraction grandissante pour la blonde. Malheureusement, le dernier jour des vacances, il a réalisé que ses sentiments ne pouvaient pas être étouffés. Il m'a rendu visite, m'a assuré qu'il y avait cru tant qu'il avait pu, mais qu'il ne ressentait plus cette étincelle entre nous qui avait été présente durant ces sept années. Je ressentais la même chose, et nous nous sommes séparés avec un grand respect et de l'estime l'un pour l'autre.
Le « Trio d'Or », comme nous découvrîmes qu'on nous surnommait, reçut son diplôme avec les honneurs, et je fus major de ma promotion. On nous demanda à Harry et moi de faire un petit discours lors de la cérémonie. Le mien ne fut… et bien, pas vraiment bref. J'avais pas mal de choses à dire à propos de tout ce que j'avais appris, des amis que je m'étais faits, et des professeurs avec lesquels j'avais eu le privilège d'être associée. Cela me prit à peu près une quinzaine de minutes au total. Celui de Harry le fut vraiment, bref et bien plus émouvant. Il se tint simplement debout sur le podium, regarda ses camarades diplômés pendant quelques secondes, puis parla de la façon dont Poudlard avait été sa première vraie maison. Il ne pleura pas, bien qu'il me sembla voir quelques larmes s'échapper de son regard émeraude. L'audience l'acclama alors qu'il retournait à sa place à côté de moi.
Puis les élèves de Poudlard Promotion 1999 jetèrent leur chapeau pointu dans les airs, célébrant la fin des sept plus belles années de leur vie.
Plus tard cette nuit-là, une fête colossale fut organisée dans le Grand Hall pour les diplômés - les autres élèves étaient rentrés chez eux juste après la cérémonie. Les Bizarr' Sisters jouèrent quelques minutes puis Seamus Finnigan et Dean Thomas nous montrèrent leurs talents musicaux. Il y avait de la nourriture, des jeux, de la danse, et nombre d'activités… illicites. La moitié de notre classe avait exagéré sur la consommation d'alcool ou se bécotait, voire les deux. Je surpris même Ginny Weasley très proche d'un certain Drago Malefoy – je n'étais pas sûre que Ron ait remarqué ce fait, mais pour le bien-être de Ginny, je décidai de ne pas l'en informer.
Il ne me fallut pas longtemps pour m'ennuyer à cette fête. Après une vingtaine de minutes, je me dirigeai vers la Salle sur Demande.
Sur le chemin, cependant, j'entendis un « Psst ! » assourdi alors que je passais devant une rangée d'armures. Prudemment, je regardai la statue. « Euh… vous me parlez Messire Lancelot ? »
Un moment plus tard, la tête de Harry apparut à l'intérieur du casque. « Très drôle », me jeta-t-il blasé. « Tu vas où comme ça ? »
« Dans la Salle sur Demande », répondis-je. « Pourquoi es-tu déguisé en chevalier ? »
Il me regarda. « Je ne me déguise pas. Je me cache. »
J'arquai un sourcil. « Je peux demander de quoi ? »
« De mes groupies. »
Soupirant, j'acquiesçai de la tête pour marquer ma compréhension. Harry avait toujours eu une poignée de fans féminines qui voulaient devenir plus proches de lui, uniquement pour sa célébrité. Et ce nombre avait exponentiellement augmenté avec la défaite de Voldemort – par sa main. Harry pouvait tout juste quitter le dortoir le matin sans être bombardé par une douzaine, loin s'en fallait, de filles qui couinaient, d'âge compris entre treize et dix-sept ans, essayant désespérément d'obtenir quelque chose de lui.
« Pauvre chou », le taquinai-je puis je souris. « Tu sais, tu pourrais venir avec moi. Je peux être de bonne compagnie, et je suis sûre que tu ne serais pas contre le fait que les petites bimbos aient plus de mal à te trouver. »
Il m'offrit un large sourire. « Merci, Hermione ! Tu es géniale, comme toujours. »
Se recouvrant lui-même avec la capuche de sa cape, Harry disparut de la vue, et la seule preuve même qu'il était en train de me suivre, était le son de ses pas juste derrière moi. Je souris cordialement et saluai même vocalement quelques élèves, mais aucun d'entre eux ne s'arrêta plus que le temps de dire « Bonjour ». Ils étaient tous pressés de rejoindre la fête que nous venions de quitter.
En peu de temps, nous arrivâmes au septième étage, qui était, heureusement, désert.
Harry retira sa cape tandis que j'accomplissais le rituel nécessaire. La porte familière apparut, et il l'ouvrit pour moi, me faisant entrer à l'intérieur.
La pièce était simple et pittoresque, je savais ce dont nous avions besoin. C'était une configuration similaire au salon de ma propre maison, mais plus large, avec des couleurs plus claires et davantage d'ameublement. Il y avait un large canapé ocre, fait de microfibre à ce qu'il me semblait, et quatre chaises assorties, placées symétriquement de chaque côté du canapé. Une table basse en chêne sombre se tenait au centre, et à l'opposé du canapé se trouvait une grande cheminée. Enfin il y avait, couvrant la majeure partie du sol de pierre, un magnifique tapis persan.
Harry laissa échapper un faible sifflement. « T'es plutôt douée, 'Mione », dit-il avec un sourire, « c'est bien mieux que tout ce que j'aurais pu invoquer. »
Je souris. « Merci Harry. Et si on s'asseyait ? »
Les heures passèrent agréablement alors que Harry et moi discutions, nous plongeant ainsi dans nos souvenirs. Quand il commença à faire froid, j'allumai un feu, et Harry invoqua par la pensée un large plaid sous lequel nous nous blottîmes. Plus tard, alors qu'une chaleur cotonneuse se diffusait, notre conversation mourut et nous restâmes simplement assis sur le canapé, étreints sous la couverture, à regarder les flammes tremblotantes.
« On est bien », dit subitement Harry. « Merci, Hermione. »
Je lui répondis par un sourire. « Tout le plaisir est pour moi. »
Le coin droit de ses lèvres se retroussa en un demi-sourire, le rendant incroyablement séduisant dans la faible lumière des braises agonisantes. Je fus soudain hyper-consciente de la proximité de nos visages, et de la courbure de ses lèvres.
« Hermione ? » murmura-t-il, et ma bouche devint sèche. Je déglutis péniblement, et me forçai à quitter ses lèvres du regard pour plonger dans ses yeux. Ils étaient légèrement vitreux, comme s'il était troublé par quelque chose. Était-il en train d'expérimenter la même chose que moi ? Était-il envahi par les mêmes émotions étranges ?
« Oui, Harry ? »
Il humidifia ses lèvres, puis dit à voix basse : « Je, euh… depuis quelque temps maintenant, je… je me demande… comment ce serait de… t'embrasser. »
Je haletai. « M'embrasser ? Moi ? »
« Ben… ouais. C'est juste… une chose qui m'intrigue depuis un moment, et… j'aimerais bien essayer. Mais seulement si toi tu veux évidemment », ajouta-t-il précipitamment. « Je ne suis pas en train de te faire des avances et je n'ai pas l'intention de te forcer à quoi que ce soit. C'est juste… que j'aimerais essayer. Juste une fois. Pour voir comment ce serait. » Il mordit sa lèvre. « Alors ? »
Ma raison se vrillait sous l'énormité de ce qu'il suggérait. Il voulait flirter. Il voulait flirter avec moi. Il voulait m'embrasser, juste une fois, pour voir ce qu'il allait ressentir, et ne plus jamais recommencer après. Une part de moi voulait se fâcher, voire même s'offenser quelque peu, mais je savais que Harry ne voulait pas me blesser. Il était simplement curieux, un adolescent soumis à ses hormones, qui voulait tester quelque chose de nouveau. Et il était aussi mon meilleur ami. Alors quel mal pouvait-il me faire ?
« Je suppose… qu'on pourrait essayer », murmurai-je. « Juste cette fois. »
Les yeux de Harry pétillèrent d'excitation, et il me servit son demi-sourire, avant de s'avancer lentement vers moi. J'inspirai pour me préparer, incertaine de ce que ça pourrait faire à notre amitié, et notre futur. Est-ce qu'il regretterait d'avoir demandé ? Penserait-il que je n'étais pas douée pour embrasser ? Je n'avais pas eu beaucoup de pratique ; même quand je sortais avec Ron, on réduisait les séances câlins au minimum, parce que nous étudiions tous les deux pour les ASPIC's. Oui, tous les deux. Ron avait eu E ou O à quasiment tous ses examens, et il l'avait fait sans la moindre aide de ma part.
Mais peu importe, retournons à la situation en cours : mon imminent baiser avec Harry.
Est-ce qu'il aimerait ça ? M'apprécierait-il moi ? Est-ce que je lui plaisais ? Ou était-ce vraiment une unique pulsion de curiosité ? Et pourquoi est-ce que je stressais autant ? Pourquoi me préoccupai-je de ce qu'il penserait de mon baiser ?
Je n'eus toutefois pas le temps de prolonger ma réflexion, car à cet instant précis, les lèvres de Harry effleurèrent délicatement les miennes.
Ce fut là, que l'intégralité de mon monde s'écroula.
Le baiser fut très bref, et tout à fait chaste, mais il fit vaciller mes sens, s'emballer mon cœur. Ses lèvres étaient douces, et son odeur – un air frais, une prairie ensoleillée, et la légère trace de son parfum – était magnifiée par notre proximité. Cette combinaison était enivrante. Je me sentais glisser, me rapprocher encore plus près, et inhaler profondément cet arôme entêtant qui émanait de Harry. Je fus à peine consciente alors qu'il m'embrassait encore.
Et encore.
Et encore, et encore, et encore.
Ses bras s'enroulèrent autour de ma taille, me serrant davantage contre lui. Ses lèvres réclamèrent les miennes à nouveau, et les retinrent prisonnières de délicieuses secondes durant. Mon esprit flottait dans le flot d'adrénaline issu de ce baiser. Je n'avais jamais connu une telle plénitude, un tel abandon, et je l'expérimentais pour de bon.
Il murmura mon prénom, et je perdis momentanément le contrôle. Je saisis le col de son t-shirt et écrasai ses lèvres contre les miennes, le suppliant silencieusement d'amenuiser encore la petite distance entre nous. Il accéda à ma requête… mais pas vraiment de la façon dont je m'y attendais.
Je laissai échapper un petit « Ah !» de surprise lorsque quelque chose taquina mon sein gauche. Sa main était glacée, et son corps tout entier se raidit. Nous nous assîmes totalement figés, nous sondant l'un l'autre du regard, aucun de nous ne savait trop quoi penser.
Puis, brutalement, notre immobilité se brisa, et nous nous séparâmes comme si l'autre était empoisonné. Harry laissa glisser ses mains dans ses cheveux tandis que j'attrapai mes genoux pour les replier contre mon estomac. Nous regardions tous les deux l'âtre à présent, le plaid oublié formant un tas sur le sol.
« Wow », parvint à dire Harry d'une voix rauque.
J'éclaircis ma gorge, mal à l'aise. « Ouais », murmurai-je entre mes lèvres serrées.
« C'était… »
« Intéressant », terminai-je pour lui.
« Ouais. »
Plusieurs minutes de silence suivirent, puis je puisai en moi le courage de le regarder. Il choisit le même instant pour faire de même, et nos yeux se rencontrèrent une courte seconde, avant que nos têtes ne se tournent en même temps dans une autre direction. Nous regardâmes tous les deux la cheminée.
« Je suis fatigué, » dit-il, se levant brusquement. Son comportement contredisait ses paroles, mais il me sembla préférable de ne pas relever. « Je te vois demain. »
Je déglutis. « Ouais. À plus. »
Harry n'aurait pu quitter la pièce plus rapidement. La température sembla chuter de dix degrés en son absence. Je frissonnai et me penchai pour me saisir du plaid, et l'enrouler autour de moi. Il s'écoula une autre heure avant que je ne sente le sommeil m'attraper, et ne remonte dans la Tour de Gryffondor. La salle commune était déserte, heureusement, et je grimpai quatre à quatre les escaliers menant à mon dortoir, avant de fermer la porte silencieusement derrière moi. Les autres filles étaient déjà endormies, ou absentes. Pour une fois, je n'y accordai pas d'attention particulière. J'enfilai rapidement mon pyjama et me hissai dans mon lit.
Seulement, une fois que ma tête eut heurté l'oreiller, je fus totalement alerte, et une seule pensée résonnait dans ma tête, la seule pensée qui m'avait traversée toute cette dernière heure, depuis que les lèvres de Harry avaient quitté les miennes :
Bon sang mais c'était quoi ça ?
