NDLA : Hello cher lecteurs ! Ici votre dévouée Belemis, avec le premier chapitre de cette nouvelle fiction. Ne vous inquiétez pas à propos de mes autres fictions, que je n'abandonne pas pour autant, bien sûr ! Voici donc un grand classique, une romance au temps des Maraudeurs, avec un OC et un Sirius Black plus sexy que jamais ! Toutefois tous les éléments de l'univers de JKR ne sont pas entièrement respectés : par exemple je sais que Lily et James ne sortent pas ensemble avant leur dernière année, mais pourquoi vous faire attendre ? Bref, j'ai tenté de respecter le tout un maximum mais il me fallait bien certaines libertés. Enjoy !
1. Black Burning Heart (Keane)
Septembre 1975
« Urgh !
- Bonjour à toi aussi… »
J'ouvre un œil. Je n'ai pas rêvé ? Cette vois masculine, légèrement rauque et particulièrement sensuelle…
« Retire ton pied de mon estomac tout de suite, sale con !
- T'es vraiment pas du matin, ma p'tite pétasse adorée… »
Je lui offre mon plus beau sourire, et il m'éblouit aussitôt du sien. Nous éclatons de rire, comme deux gamins… ce que nous sommes, en fin de compte.
« Tu m'as manquée, ma chérie…
- Toi aussi, tu m'as manqué. Mais ton pied est toujours sur mon estomac.
- D'accord, je l'enlève. Tu m'offres quoi en échange ?
- Je t'aurais bien proposé ma virginité, mais vu que t'es gay, ça risque pas. »
Il rigole un peu, puis me lâche enfin. L'enculé, il est encore plus bronzé qu'avant ! Ses parents lui ont certainement payé un voyage en Egypte ou en Tunisie, ou je ne sais pas où… Il a de la famille partout, mon beau blond. Et beaucoup de fric, aussi. Enfin, je ne le lui envie pas. Tout simplement parce que mon père occupe la fonction très prisée de neurochirurgien dans un hôpital moldu, et que ma mère est une célèbre avocate… moldue. Ma situation est quelque peu compliquée. Disons que je suis d'origine inconnue. Je fus adoptée par mes parents actuels à l'âge de 2 ans et demi, et ils ne furent pas surpris de découvrir ma nature magique : ma mère est la sœur d'une sorcière, et mon père était déjà au courant avant de lui passer la bague au doigt.
Je me relève, vêtue de mon pyjama à l'effigie peu glorieuse de Snoopy, et il me serre dans ses bras.
« Alors, t'étais où, cette fois ?
- Maroc. Superbe. Et Anton aussi.
- Mince, moi qui espérais une bonne grosse rupture. J'aurais pu te consoler et te faire pencher du bon côté de la force. J'ai de bons arguments, pour une fille, tu sais.
- Je sais. D'ailleurs, t'as grossi des seins.
- QUOI ?? Non mais, je t'emmerde, sale gay ! Allez, sors d'ici où j'te massacre ! Mamaaaan ! Y a Jake qui fait rien qu'à m'embêteeeer !
- N'importe quoi ! Madame Grove, je vous assure que c'est Glenn qui a commencé !
- …
- Quoi ?
- Tu te fatigues pour rien, elle est au cabinet.
- Elle fait la grosse commission ?
- Crétin, elle est sur une affaire ! Allez, bouge, je me change. »
Je referme la porte sur son derrière, parfait d'ailleurs, presque à regret. Jake est mon premier amour. Je ne suis pas sortie avec lui, non, mais je suis devenue dingue de lui en… première année. Ça remonte à loin, je sais. Nous nous sommes rapprochés, et je lui ai avoué mes sentiments en deuxième. C'est là qu'il m'a rejetée… pour m'avouer ses tendances. Depuis, nous ne nous lâchons plus. Il prétend que c'est pour être sûr que je ne révèle pas son secret, mais au fond, c'est un réel ami. Il m'a promis que je serais la première à sortir avec lui si un jour il changeait d'orientation. Une promesse comme ça, ça s'entretient, alors il faut bien que je le surveille 24h sur 24 (ou presque). A part moi et Anton, son copain, il n'y a qu'une seule personne à Poudlard qui sache que Jake est homosexuel. Lily Evans, la préfète. Elle l'a surpris, l'an passé, entrain de s'enrouler Anton dans la salle d'enchantements. Mais cette année, Anton est parti de Poudlard avec son diplôme en mains. Il n'y a donc plus que moi et Lily. Demain, nous nous retrouverons tous dans les couloirs du château. Ma mère nous conduit, Jake et moi, à la gare, et les parents de Jake nous récupèrent à la fin de l'année. Ils ont passé cet accord lorsque nous sommes devenus amis, sans doute parce que les deux couples sont très occupés par leurs métiers respectifs. Que ce soit dans le monde moldu ou magique (Jake a des parents sorciers), c'est toujours la même histoire. Quoiqu'il en soit, j'attends ce jour avec impatience. Rien que pour voir les têtes des premières années lorsqu'ils me verront au bras de Jake. Tout le monde à Poudlard croit que nous sommes une sorte de couple libertin, qui renie la relation en question, et ces rumeurs nous arrangent tous les deux : Jake pour cacher son secret, et moi… parce que Jake est canon.
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« Bon derrière, arrêtez de pousser ! »
Le grand brun se retourne vers moi, et son visage passe de l'exaspération à la surprise, puis s'orne d'un sourire.
« Cousine !
- Non, moi c'est Glenn, crétin. »
Le crétin en question m'assène une tape sur le haut du crâne, avant de recommencer à monter les marches du train. Vous vous souvenez de la tante sorcière dont j'ai parlé ? Voici son fils, Owen Davis. Nous avons le même âge, mais si le jeune homme porte les couleurs de Serpentards, je me pavane quant à moi dans les tons rouge et or. Jake est, quant à lui, un Serdaigle. Je sais, je ne suis entourée que de beaux mecs. Jalouses ? Vous ne devriez pas : le premier est gay, le second est mon cousin. Nous trois, mousquetaires, nous dirigeons vers notre compartiment habituel, sous les cris des premières années et les disputes entre Lily Evans et James Potter, son éternel prétendant et Maraudeur acharné. Le reste de la troupe n'est pas très loin, puisque une file de groupies peut s'observer au fur et à mesure que nous avançons. Dès que je croise le regard du beau-et-ténébreux-et-super-canonnissime-maraudeur-numéro-un Sirius Black, une véritable fusillade s'engage entre nos yeux.
Black, et par conséquent les Maraudeurs, ne peut pas me blairer. Pourquoi ? Deux raisons à cela : la première, c'est que mon cousin, et l'un de mes meilleurs amis, est un Serpentard. Selon les termes siriusiens, je suis un dangereux point stratégique au profit de l'ennemi. N'importe quoi. La deuxième raison… Il faut remonter à ma seconde année au château. Vous vous rappelez ? Moi, gamine de douze ans, éperdument amoureuse de Jake Welles. Sirius Black, découvrant soudainement sa beauté, son charme, et enchaînant les premières conquêtes. Voilà que le grand Black pose son regard sur moi, et se dit « après tout, pourquoi pas… ». Je ne suis pas trop moche, et je reste une lionne… Alors Sirius, en grand Don Juan qu'il se croit, et pour rappel n'ayant que 12 ans, me balance l'une ou l'autre phrases bateaux, destinées à me faire tomber dans ses bras. Et là, la petite Glenn Grove lui rabat le caquet et ne lui jette pas un seul regard. En effet, la petite Glenn Grove n'en a rien à battre d'un coureur de jupon précoce lorsque à ses côtés se tient le sublime Jake Welles. Mais la gamine ne mesure pas encore toutes les conséquences de son acte… Le lendemain, elle a réussi à se mettre à dos à la fois tout le groupe des fanatiques hystériques de Sirius, et les quatre garçons les plus populaires de Poudlard. Et en plus, Jake n'a même pas voulu d'elle. Ma vie est une tragédie, n'est-ce pas ?
Bref, revenons-en à nos regards meurtriers, qui se lâchent quelques mètres plus loin, lorsque je me rends compte qu'il n'est pas aisé que de marcher à reculons pour tenir tête à un Black. Je m'apprête à entrer dans le compartiment, lorsque j'entends la voix de Sirius qui s'élève par-dessus les soupirs de ses groupies.
« J'espère que tu sauras te faire discrète, cette année, Grove ! »
Hop, re-flashback : l'an dernier, Sirius et moi avons partagés de nombreux moments… assassins. Violence verbale, tout d'abord, qui m'a menée à lui faire un croche-pied dans les escaliers vers la fin de l'année. Seulement, ce geste ne fut apprécié à sa juste valeur. On peut même dire que je fus capable de m'attirer les foudres de ma maison entière. En effet, le beau ténébreux ne put participer au dernier match de Quidditch. Bon, les Gryffis ont quand même gagné, mais ce fut de justesse.
« Qu'est-ce qu'il y a, Black ? T'as peur de te faire frapper par une fille… encore une fois ? »
Je lui adresse mon plus beau sourire moqueur, et je claque la porte du compartiment avant qu'il ne puisse répliquer. Owen n'arrête pas de me dire que j'aurais du me retrouver à Serpentard. Parfois, il m'arrive de penser qu'il a raison.
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La répartition est enfin terminée, et voilà qu'une multitude de plats appétissants s'offre à nos papilles. La multiplication des pains, c'est ça. Je me demande parfois si Jesus n'était pas tout simplement sorcier. Il aurait fait son malin avec ses pouvoirs et aurait fait genre comme si son papa c'était un gars qui vit dans le ciel avec une longue barbe blanche (Merlin ?). Quoi, vous trouvez que l'explication de la bible est plus plausible, peut-être ?
Ce soir, je retrouverai mes colocataires habituelles. Je n'ai jamais eu de problème avec elles, pour la bonne raison que deux sont déjà casées, et n'ont donc aucun intérêt envers Sirius, la troisième n'est autre que Lily Evans, et on ne peut pas dire qu'elle porte les Maraudeurs dans son cœur, et la dernière, Deliah Jones, est éperdument amoureuse de mon cher cousin. Deliah et Lily sont en fait les filles avec lesquelles je passe le plus de temps, surtout Deliah, qui est fortement intéressée par mon entourage quotidien. Sans oublier que mes deux amis ne sont pas dans ma maison, et je ne peux pas les voir tout le temps. Deliah connaît les grandes lignes de ma tragédie personnelle. Voilà d'ailleurs Lily qui revient s'asseoir d'un pas furieux.
« C'est bien ce que je craignais. Potter ne veut pas lâcher l'affaire.
- Pour sortir avec toi, tu veux dire ?
- Malheureusement, oui. J'ai tout essayé, mais il ne veut pas comprendre !»
Je lui offre un sourire compatissant, rigolant à moitié. Jake et moi avons émis une théorie : la jolie rousse serait en fait tombée sous le charme de son emmerdeur favori, mais n'ose pas se l'avouer.
« Et sinon, tes vacances ? »
Elle essaye clairement de changer de sujet, mais je réponds de bonne grâce.
« J'ai passé la moitié de mon été chez Owen, dans sa maison à Cannes. Et j'ai été voir le concert des Sex Pistols !
- Pourquoi tu ne l'as pas dis à Black ? Il en serait mort de jalousie ! »
J'éclate de rire. Je n'y avais pas pensé, mais c'est vrai que Sirius a tendance à s'intéresser à tout ce qui lui permet de faire son rebelle du côté moldu, histoire d'énerver sa famille. Cet été, il a emménagé chez les Potter, et a été accueilli comme leur second fils. Il faut dire que lui et James sont pires que des jumeaux.
De l'autre côté, à la table des professeurs, j'aperçois Dumbledore, qui me sourit amicalement. On peut dire que j'ai quelques liens privilégiés avec le directeur : ma mère, qui est une avocate moldue et cependant au courant des agissements sorciers de par sa sœur, a souvent rencontré le vieux fou à propos de l'une ou l'autre affaire. En réalité, ma mère travaille en relation avec le monde des sorciers : elle vérifie qu'aucun élément magique ne viendrait troubler les affaires moldues dont elle s'occupe, et si c'est le cas, elle s'empresse de le reporter à Dumby, qui en profite pour parler au ministre. Oui, tout ça est très complexe, mais il en va de la sécurité du monde des sorciers… et de celle des moldus ! De temps en temps, je reçois une lettre de ma mère, que je rapporte à Dumbledore, et parfois c'est lui-même qui me convoque pour que j'écrive à ma môman. Je sers d'intermédiaire pour plus de sécurité. Une lettre d'une mère à sa fille, quoi de plus normal ? Une élève convoquée par son directeur, où est le problème ? Et cette année, je risque d'avoir du boulot…
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Voilà trois semaines que les cours ont commencé, et on nous bassine déjà avec notre avenir. Du calme, on a encore deux ans devant nous ! Les BUSES de l'an passé ont été choisies avec attention pour notre futur métier. De mon côté, il est clair que je compte devenir Auror. Ma famille étant plutôt riche, je n'ai pas besoin d'un métier qui rapporte beaucoup, et par les temps qui courent, le Ministère en a bien besoin. Jake veut travailler au Magenmagot. Je crois bien qu'Owen voudrait devenir magicomage, vu qu'il est très doué en potions, mais il n'a jamais été très sûr de son avenir.
Je rejoins Jake au bord du lac. Il semble m'éviter, ces derniers temps. Et je ne sais absolument pas pour quels motifs. Je me demande si j'ai fait quelque chose sans le savoir. Il se retourne en m'entendant arriver, et je sursaute. Son regard est dur, et très triste à la fois. Il ne m'a jamais regardée comme ça. Que s'est-il passé ?
« Jake ? Ca ne va pas ?
- Ne fais pas l'innocente ! »
Sa voix tremble. Je ne sais pas si c'est la colère qui l'emporte, ou s'il est sur le point de pleurer.
« L'innocente ? Tu parles de quoi, là ? Ca fait trois jours que tu m'évites, et c'est de ma faute, maintenant ? »
Je l'avoue, je n'ai jamais été douée pour la diplomatie. La patience, c'est pas mon fort. Je vois la mâchoire de Jake qui s'est resserrée.
« A ton avis ? Terrence est venu me trouver l'autre jour pour me faire des avances… et le lendemain, je l'ai vu me pointer du doigt et rigoler avec ses amis ! Tu crois qu'il faudra combien de temps avant que la rumeur sur ma sexualité ne fasse le tour de Poudlard ? »
Je suis tellement surprise, que je ne dis rien.
« Je pensais pouvoir te faire confiance. J'en ai d'abord parlé à Lily, mais elle m'a prouvé qu'elle n'y était pour rien avec son veritaserum. »
Il me lance un regard insistant. C'est à mon tour de me mettre en colère…
« PARDON ?! Tu t'imagines peut-être que je vais m'abaisser à boire une potion pour te prouver que je n'ai rien dis ? Désolé, Jake, mais c'est toi qui trahit notre amitié, là. Si tu te prétends mon ami, tu n'as qu'à me croire sur parole ! Mais écoute-moi bien… JAMAIS, tu m'entends ? Jamais je n'aurais fais une chose pareille ! »
Je m'éloigne d'un pas furieux. J'ai un air particulièrement colérique sur le visage, mais je n'ai qu'un envie : pleurer. Seulement, je ne pleure jamais en public. Je n'aime pas que les autres me voient si faible, je veux leur prouver que je suis forte, et que je peux résister à toutes leurs piques. Je sais que Jake va rentrer au château, comme tous les élèves à cette heure-ci. Il est déjà tard, il fait noir depuis plus d'une heure, et le couvre-feu ne va pas tarder. Mais je n'ai pas envie de rentrer. Je ne veux pas parler aux filles de mon dortoir, je ne veux croiser personne. Je veux juste aller me planquer quelque part, hurler ma peine, et me cacher des autres. Je suis blessée dans les deux sens : parce que Jake risque gros, que je ne veux pas qu'il souffre, mais aussi par son accusation injuste et par son manque de confiance.
Cela fait un quart d'heure que je marche en silence, et sans m'en apercevoir, je me suis rapprochée de la forêt interdite. Je ne compte pas y mettre les pieds, mais simplement m'asseoir contre un arbre qui borde la forêt. Ce que je fais. Et me voilà entrain de pleurer. Personne ne peut me voir, alors je me laisse aller, ma tête enfouie contre mes genoux, mes cuisses remontées contre mon ventre. Je dois avoir l'air pathétique.
Le couvre feu est passé depuis dix minutes. J'ai fini de pleurer toutes les larmes de mon corps, mais je ne les ai pas séchées, et je me doute de la tête affreuse que je dois avoir. Même mes cheveux sont décoiffés par le vent. Je sens soudain une présence derrière moi. Je me retourne brusquement, en proie à la panique, après tout je suis très près de la forêt interdite !
« Qui est là ? »
Une ombre se détache d'une autre, et je vois une grosse masse sombre trotter vers moi. Un chien ! Un gros chien noir, un peu effrayant, mais très beau. Ses yeux gris me fixent étrangement, et il s'arrête à deux mètres de moi. Il semble vouloir faire demi-tour.
« Eh, le chien ! »
