Titre : Pour manger des glaces en Enfer...

Personnages : Roxas, Axel, Sora, Riku, Marluxia, Larxene, etc.

Pairing : AkuRoku (Mais c'est franchement léger.)

Rating : T

Genres : Fantastique, Humour, Parodie, Général, Romance.

Disclaimer : Kingdom Hearts, univers comme personnages, ne m'appartient nullement, je ne tire donc aucun profit de cette histoire.

Résumé: Roxas vivait plus ou moins tranquillement dans le petit village de Enna, en Sicile, en compagnie d'une mère alcoolique et d'un demi-frère « déesse » à plein temps. Vint un jour où un étranger aux yeux de chat et au sourire de prédateur l'attire dans un véritable Enfer. « Ça te dirait de venir manger des glaces chez moi? » qu'il disait. C'est son père qui allait être content.

Citations/Proverbes utilisés : « La fantaisie est un perpétuel printemps », « J'avance dans l'hiver à force de printemps »

Symboles utilisés : Mythe de la Grenade/des quatre saisons, Lumière, Soleil, Fleurs, Amour

Warnings : Fautes de frappe/d'orthographe/d'étourderie, personnages OOC, quelques petits délires fangirliens disséminés (En espérant qu'ils ne fassent fuir personne) et désacralisation totale de la mythologie grecque.

Remerciements : Elerina et Momo, pour la correction et le soutien moral; Niny, pour le soutien psychologique ( Oui, c'est à ce point là.); et Serya pour le soutien moral. Un énorme merci à vous, les filles: c'est grâce à vous que j'ai écrit ce pavé de 80 pages !

Note de l'auteur :

Cette fanfiction de plus de 80 pages a été écrite en moins de 3 semaines, ce qui explique que certains passages laissent grandement à désirer. Mais c'est quand même quelque chose dans lequel j'ai mis mes tripes, alors ça me ferait un peu mal au coeur de la laisser dans un coin de mon disque dur.

J'ai décidé de la découper en 3 parties de 2 chapitres chacune (6 chapitres en tout, quoi), afin de faciliter la lecture: la partie 2 est entièrement corrigée, prête à poster, mais la partie trois est encore en cours de révision. La vitesse à laquelle je posterai les parties dépendra de mon moral, je suppose... Mais bon, je pense poster la partie 2 d'ici une semaine, maximum. (Remarquez d'ailleurs que le titre de chaque partie complète le titre. Ça sert pas à grand chose, mais ça me fait marrer, alors bon...)

Bonne lecture !


Partie I

Pas besoin de suivre des pédophiles.

- Chapitre 1-


D'aussi loin qu'il pouvait se souvenir, Roxas n'avait jamais été un enfant très turbulent. Silencieux, il passait le plus clair de son temps assis au bord du lac de Pergusa, à quelques miles de la petite ville sicilienne de Enna, à tresser des paniers d'osier en observant les oiseaux aller et venir au gré des nuages et des vents.

Sa mère disait souvent de lui qu'il était « la pire tapette qu'il lui ai jamais été donné de voir », mais Roxas savait bien que tous les hommes (qui n'étaient pas son père) étaient des femmelettes aux yeux de sa génitrice, qui était certainement bien plus virile elle-même que la plupart de ses prétendants, de toute manière.

Son oncle, qui se trouvait également être son père (L'inceste était chose courante dans leur famille, mais personne ne semblait en être vraiment choqué, pas même les humains qui les honoraient tout en chassant à coups de torches et de fourches les mortels osant toucher au tabou), se contentait pour sa part de le regarder avec ravissement à chacune de ses petites visites mensuelles, lui pinçant la joue d'un air charmé. Il lui faisait l'effet d'un psychopathe complet, dans ces moments-là (Voire d'un pédophile, mais il n'était pas près à l'avouer à qui que ce soit), ce qui était -en partie- la raison de son exil chez sa mère, loin de leur palais familial.

Pas que ses parents ne soient séparés, bien loin de là ! S'il en jugeait par les hurlements que poussaient sa mère lorsqu'elle partageait sa couche avec son père, ils avaient même une relation des plus passionnées. Ils vivaient simplement chacun de leur côté, la (vraie) femme de son père (Qui était -elle aussi- l'une de ses sœurs) n'appréciant que très moyennement les très nombreuses aventures de celui-ci.

Roxas ne comprenait d'ailleurs vraiment pas comment un homme aussi... féminin, pouvait avoir autant de succès auprès des femmes (Il ne comptait plus le nombre de demi-frères et de demi-sœurs que son père lui avait donné, mais il lui semblait en avoir à présent plus de mille). Cet homme avait les cheveux roses, tout de même. Et même pas d'un rose foncé, qui aurait pu passer pour un marron délavé, ou un rose clair, assimilable à du blond. Non. Ils étaient roses. Rose bonbon. Et sa mère le considérait comme le plus viril des hommes ? L'amour rendait aveugle, certes, il lui concédait, mais pas sourd ni stupide, qu'il ne sache: la voix de son père n'était pas des plus masculines, loin de là... Elle s'apparentait plutôt à celle d'un jeune eunuque tombant en pâmoison. C'était d'un pathétique.

« Sora! » En parlant de la louve... « Espèce de sale morveux inutile! Où est-ce que tu es encore passé, morpion? » vociféra la voix délicate de sa mère, l'arrachant à ses réflexions (qui n'étaient pas des plus profondes, il devait bien l'avouer). Il ignora cependant les cris perçants, imperturbable, et continua patiemment à tresser les brins d'osier, le regard vide et les doigts agiles, image même du Bouddha oriental.

« Morveux. » gronda finalement sa génitrice tout contre son oreille, son souffle empreint d'alcool venant lui chatouiller la nuque désagréablement. « Je peux savoir ce que tu fiches ici? Je te signale que ton père et sa putain nous attendent pour le banquet de ce soir! Tu ne m'as pas entendue hurler depuis là-haut, ou quoi? »

Roxas roula des yeux avant de se redresser souplement, ignorant sa mère encore accroupie au sol dans une pose pour le moins... disgracieuse (Et indigne de son rang. Mais la plupart des gens de sa famille se foutaient de leur rang comme de leur dernière bavette).

« Si. » lui lança-t-il rudement, en balayant d'une main les brins d'osier accrochés à son chiton opalin. « Mais je ne répondrais jamais au nom de Sora. Je croyais que tu le savais depuis le temps. »

Son ton était froid, distant et rude, mais la femme n'en fit pas cas, tapant du pied comme une enfant en colère, les joues gonflées par la contrariété et les poings serrés sur une bouteille de nectar délicat.

« C'est encore ton nom que je sache... » Marmonna-t-elle en secouant sa fiasque sous le nez de son fils, manquant de l'asperger d'alcool. « Et tu vas arrêter de m'appeler mère, ouais? Je suis pas si vieille que ça, je te signale. »

« …Tu existes depuis la nuit des temps, Larxene... Je te trouve assez vieille comme ça. »

Il lui arracha la bouteille des mains avec un soupir, ignorant ses protestations quasi-hystériques, et la jeta quelque part par dessus son épaule. Par chance, elle atterit dans le lac de Pergusa, et coula lentement sous les flots clairs et calmes, évitant au garçon d'avoir à subir la colère des dryades à cause des bouts de verre brisé (Il n'était pas spécialement écolo, à dire vrai). Il espéra vaguement que les poissons et autres limnades ne se laisseraient pas trop intoxiquer (Bien que l'alcool divin serait certainement diluée par l'eau douce). Mais ses inquiétudes étaient sans aucun doute infondées, et son oncle Demyx, seigneur des mers, se débrouillerait très bien pour le nettoyage, n'étant certainement pas le plus occupé de leur famille, loin de là.

« Mon nom est Roxas, pas Sora. Ro-xas. » fit-il, sur un ton ennuyé, séparant clairement les syllabes comme s'il s'adressait à une enfant.

Sa mère croisa ses bras sur sa poitrine d'un air irrité. Déjà remise de sa petite crise, elle toisa son fils de toute sa hauteur, profitant sans scrupule des cinq centimètres qu'elle avait de plus que lui pour tenter de l'intimider.

« Et moi, je voulais t'appeler Sora. Je me fiche des goûts (pourris) de ton père, je t'appelle comme je le sens. » répliqua la femme blonde en faisant apparaître une nouvelle fiasque de boisson divine dans sa main, d'un mouvement souple du poignet. « De toute façon, il voulait t'appeler Roxanne; c'est pas mieux, tu me diras... »

Roxas soupira, abandonnant le débat (Qui ne volait pas bien haut, de toute façon). Larxene n'écoutait jamais ce qui pouvait sortir de la bouche de sa lope de fils, et il aurait pu gâcher sa salive encore très longtemps. Rassemblant rapidement ses quelques affaires éparpillées au sol, et ignorant le grognement dédaigneux de sa mère, il empoigna son panier en osier à moitié terminé. La jeune femme plissa le nez, écœurée

« Tu pourrais pas trouver quelque chose de plus viril à faire ? Le tressage et la cueillette de pâquerettes, c'est censé être pour les filles, tu sais? » Marmonna-t-elle avec une moue dégoutée. « Si tu veux être un homme, commence par laisser tomber ces activités de femmelette ! Tu pourrais au moins t'intéresser aux courses de chars: ça c'est une activité d'hommes, de vrais !

- Père dit que je peux faire ce que je veux tant que je continue à protéger le printemps et l'innocence...

- Ton père croit encore que t'es une fille, gamin. »

...Que pouvait-il répondre à ça? Son père avait tant voulu une petite déesse, pour cette énième union avec une de ses nombreuses sœurs (Et il maudissait chaque jour l'homme certainement sénile pour l'avoir choisi lui comme victime), qu'il était arrivé à se convaincre lui-même que Roxas en était une.

« C'est à cause de toi, à tous les coups. Sora est un nom de fille, je te signale...

- C'est pas ce qui dérange ton cousin Aphrodite. Cette tafiole se fait appeler Sora maintenant, ça plait à son égo, apparemment...

- Sora a une carrure de fille, lui.

- Toi aussi, je te signale.

- Moi je suis pas marié à un vieux tas de muscles (Pardon pour Lexaeus, mais je ne fais que dire la vérité.) - Hé, mais au fait; c'était pas toi qui voulait un fils viril?

- Mouais... Le jour où je rencontrerai un homme viril sera le jour où il pleuvra des grenades... Des grenades en Enfer...

- … Et c'est toi, la déesse de l'agriculture? Je plains sincèrement ces pauvres humains.

- Silence, femme! »

Évitant une claque soudaine sur le derrière de la tête, Roxas sauta promptement dans le petit arc-en-ciel qui s'estompait doucement sur les rivages du lac, remerciant brièvement son amie Rikku pour son raccourci opportun. Il entendit vaguement sa mère pester derrière lui alors que le passage se refermait sous son nez, l'empêchant (délibérément, il en était sûr) de le suivre, et réprima un sourire satisfait en grimpant l'escalier de nuages taillés en colimaçon, qui menait au domaine céleste de son père.

La montée interminable ne l'essouffla nullement, car bien malgré toutes les critiques de sa mère, son apparence physique, restée encore assez androgyne et délicate par l'apogée de sa puberté, était des plus trompeuses. Ses talents de guerriers étaient plus que respectables -ses séances d'entrainement en compagnie de Xigbar, seigneur de la guerre et de la destruction, ayant payé au final. Il maniait si bien l'art de l'escrime que rares étaient ceux qui osaient le défier en duel (Son cousin Sora avait souvent mordu la poussière sous ses coups, mais ils en restaient aujourd'hui à une part égale de victoires et de défaites.). Le seul ayant jamais réussi à le vaincre restait Riku, messager attitré de la famille, qui était également le plus gros cleptomane que Roxas avait jamais eu la malchance de rencontrer. Il cherchait toujours les dessous blancs que son père lui avait offert pour ses quarante ans, et qui s'étaient mystérieusement volatilisés après l'une des visites dudit voleur.

Perdu dans ses pensées (comme toujours. Un trait de famille peut-être?), il ne remarqua que lorsqu'il arriva face à la salle du banquet qu'il avait depuis longtemps pénétré dans le palais de son père, et grand mal lui en fit. Celui-ci, tout bonnement ravi de sa présence, s'était empressé de le couvrir d'attentions, tout en surveillant d'un œil perçant les dernières préparations effectuées par les nymphes célestes, qui s'agitaient d'invités en invités à prendre commande de leurs goûts, disposant divers plats exotiques face aux beaux jeunes gens affamés.

« Père... Pourquoi ne puis-je pas m'asseoir à table comme tout le monde? » grogna Roxas, mortifié, tandis que les quelques invités présents, installés autour de la grande table d'or, ricanaient sous cape, goguenards.

« Mais voyons, mon chaton! » répondit l'homme aux cheveux roses en étouffant son fils ainé dans une embrassade un peu trop fougueuse. « Ton papounet ne te voit presque jamais! Ton horrible mère est tellement égoïste, à garder cette belle jeune fille rien que pour elle. »

Il esquissa une moue boudeuse en frottant sa joue contre le dessus du crâne de l'adolescent, le faisant rebondir sur ses genoux affectueusement. Roxas inspira profondément, résistant à l'envie d'écraser la face de son géniteur dans le plat de tripes de manticore qu'une pléiade venait de déposer face à lui.

« … Je suis un garçon.

- Oh, mais ne dis pas de telles choses, petite naïade! » le réprimanda le roi des dieux avec un geste vague de la main, s'adossant lourdement à son trône en nuages taillés, couvert de poussière d'or. « Tu es une très belle petite fille! Nul besoin d'avoir honte de ton corps. »

Il souligna ses propos en pelotant allègrement les cuisses de son rejeton, sans une once d'embarras, et sans non plus s'inquiéter des regards inquisiteurs de leurs voisins de table.

Roxas s'apprêtait sans plus attendre à briser les joyeuses de son paternel (Et au diable les punitions certainement terribles données à ceux qui osaient s'attaquer au roi des dieux), quand sa mère fit une entrée fracassante dans la salle du banquet, ouvrant les grandes portes battantes de métal céleste d'un pied délicat.

«Marluxia, combien de fois est-ce qu'on va devoir te répéter de garder tes mains pour toi ? » marmonna-t-elle en adressant un regard mauvais au garçon blond, traversant la grande salle blanche d'un pas rapide, mais somme toute assez élégant pour une femme de la campagne. Quelques nymphes vinrent lui tourner autour, l'air incertain, comme si ne sachant quelle attitude adopter face à cette déesse au caractère si volatile.

« Larxene. » La salua le seigneur des cieux, une lueur calculatrice brillant au fond de ses yeux bleus en amande alors qu'il se frottait le menton d'un air pensif. « Quel plaisir que de revoir ma très chère sœur. Il est rare de te voir honorer mon beau palais de ta présence divine. » ronronna-t-il en haussant un sourcil parfaitement épilé. Elle lui rendit un regard satisfait bordé de longs cils blonds en tirant une chaise d'osier et de blé tressés à la droite de son amant, oubliant déjà son fils ingrat.

Ce dernier essuya la sueur qui perlait sur son front, l'air soulagé, en rampant à quatre pattes sous la table imposante. Habitué à ces scènes domestiques qui se faisaient malheureusement de plus en plus fréquentes avec le temps, il avait profité de la petite distraction fournie par sa mère pour s'éclipser discrètement, navigant entre deux rangées de pieds avec une certaine aisance née de la pratique.

Une paire de pieds chaussés de sandales de fer rouge -et recouverts d'une épaisse couche de poils roux et bouclés- lui indiqua que Lexaeus, seigneur de la forge, avait bel et bien daigné faire le déplacement. C'était certainement étonnant, au vu des deux dernières décennies qu'il avait passées reclus dans sa grotte. Il était certes un homme bon et intelligent, mais il était bien loin d'être le plus social des animal. Roxas appréciait sa compagnie, se retrouvant quelque peu dans son désir d'isolation. Cependant, ce n'était pas ces jambes-là que cherchait Roxas aujourd'hui, bien que leur présence lui indiqua celle de son frère Aphrodite.

Il étouffa un grognement de douleur lorsqu'un petit pied nu vint s'abattre sur son ventre, lui faisant se cogner le dessus du crâne contre la table de métal. Il s'assit prestement sur ses talons en se massant l'estomac d'une main tandis que l'autre palpait son crâne, la bouche déformée en une grimace de douleur. Les yeux plissés par le choc, il aperçu vaguement une tête brune au sourire malicieux faire son apparition sous la table, lui adressant un regard condescendant tout en lui intimant d'un doigt de s'approcher.

« On peut savoir ce que tu fais sous la table, Roxas? » demanda le garçon avec un sourire taquin. « Riku risque de le prendre de la mauvaise manière. Et le prendre, je peux te dire que c'est exactement ce qu'il veut. »

Il éclata d'un rire gras qui fit trembler tout son corps, de l'abdomen aux épaules, tapant du poing sur la table tout en rejetant la tête en arrière.

« Ton humour est de plus en plus pitoyable, Sora. » grogna Roxas en grimpant sur le siège fleuri aux côtés du trône serti de pierres précieuses de son demi-frère déjà légèrement saoul. « On croirait pas que tu es le dieu de l'amour, mais plutôt celui des pornos de séries Z. »

« Chuuut! » Fit bruyamment Sora, avec de grands yeux outrés, son regard sautant nerveusement d'un bout à l'autre de la salle comme pour vérifier que personne n'avait entendu les propos 'blasphématoires' de son frère. « Pas d'anachronismes en dehors de la salle des prédictions, Roxanne ! Tu devrais savoir ça! »

L'adolescent blond échangea un regard exaspéré avec Lexaeus, qui se trouvait à présent juste en face de lui, et secoua la tête en signe d'agacement. Il se demandait parfois qui aurait été le plus à plaindre, dans cette histoire de mariage arrangé: Sora Aphrodite, divinité de l'amour et de la beauté, enchainé à un dieu laid et morose, ou Lexaeus Héphaïstos, philosophe et inventeur de génie, condamné à supporter les babillages futiles d'un dieu batifoleur. Certes, il y avait une certaine part de vérité (Et -assez étrangement- de raison également) dans les paroles ce celui-ci: les anachronismes étant effectivement interdits. Ils étaient une vraie forme de blasphème en eux-même, désignant de façon plus générale des connaissances, objets ou allusions provenant directement du futur -et sensées y rester, selon le code des Dieux (Que plus personne ne respectait depuis longtemps, de toute manière).

« Ton père est toujours aussi content de te retrouver, d'après ce que je peux voir. » ricana une voix de baryton près de son oreille gauche. Roxas se contenta de repousser sans ménagement son voisin de table -qui se trouvait être Riku-, impassible, le renvoyant s'affaler dans son siège de plumes blanches qui battait mollement de ses petites ailes, de temps à autre, rappelant au dieu blond un oiseau obèse devenu trop lourd pour voler.

« Tout comme ta mère est ravie de retrouver ton père. » renchérit Sora en lui servant un verre de nectar, un énorme sourire fendant son visage en deux.

Et pour une fois, Roxas ne trouva rien à redire aux propos de son demi-frère: sa mère et son père s'entendaient merveilleusement bien, passant leur temps à se chuchoter des propos certainement grivois à l'oreille, ricanant sous cape comme si se partageant une histoire particulièrement hilarante.

Roxas se permit un regard en direction de la tête de table, où trônaient cinq des six dieux qui composaient la première génération d'Olympiens. Son père, Marluxia, que les mortels aimaient appeler Zeus, dirigeait d'une poigne de fer la communauté des dieux grecs, ayant fait bien des millénaires auparavant main basse sur le ciel et l'éclair originel.

Sa mère, Larxene, était pour sa part chargée des moissons, créatrice de l'agriculture, qu'elle avait enseignée aux humains en échange d'une grosse part de leur production de vin rouge (Enfin... Roxas avait appris aux humains le travail des semis et du labour: Larxene s'était saoulée en compagnie du fou du roi Céléos, et avait joué au strip poker jusqu'au coma éthylique).

Leur sœur, Tifa, était connue sous le nom d'Héra, déesse du mariage et de la végétation. Et malgré la haine féroce qu'elle portait à Roxas et sa mère, née de la jalousie et de l'amertume, il ne pouvait s'empêcher d'éprouver une certaine pitié pour elle (Elle était la déesse du mariage, et devait pourtant être la femme la plus trompée de l'Histoire du monde, au vu du nombre de demi-frères et sœurs que Marluxia donnait régulièrement à Roxas.).

Venait ensuite Saïx, un dieu austère régnant sur les foyers, qui avait fait vœu de chasteté (Ce qui était une explication suffisante à sa constante mauvaise humeur, selon Sora et Riku), et que les humains appelaient Hestia (Ils croyaient sans faillir qu'il était une déesse, ce qui pouvait être une seconde explication à son caractère aigri, lui assuraient les deux dieux inséparables.).

Demyx était en quelque sorte le petit frère du groupe des Six Grands, un peu simplet sur les bords. Il était le dieu des mers et des fleuves, régnant sans conditions sur toutes les créatures qui y vivaient, et s'il aimait un peu trop les naïades et leurs charmes légendaires, il savait faire preuve de plus d'innocence encore que le dieu de l'Innocence lui-même (Bien que Roxas n'ait jamais été très candide, les habitudes de son père l'aidant à tuer à petit feu toute trace de naïveté en lui). Larxene adorait le torturer, en ayant fait un sport national, et était toujours ravie de l'entendre gémir à chaque nouvelle insulte (Elle s'abstenait cependant de toute plaisanterie trop poussée, l'eau de Demyx étant vitale à la survie de ses moissons).

Le dernier des six dieux était le seul que Roxas n'avait encore jamais croisé, de toutes ses trois cent cinquante-huit années (Et deux mois). Il lui semblait que les humains le surnommait Hadès, et qu'il était le dieu du feu et des souterrains, mais sa mère refusait de lui parler de son quatrième frère en d'autres termes que « Cette tapette si pitoyable que même une lope comme toi paraitrait virile à côté ». Il se méfiait cependant grandement de cette description, se rendant bien compte que sa mère avait la fâcheuse tendance à rabaisser tout ceux qui avaient le malheur de la contredire. Il avait bien demandé à son père ce qu'il en était, mais celui-ci lui avait simplement répondu que le seigneur des Enfers avait trop de responsabilités pour pouvoir sortir de son antre pour de futiles réunions familiales.

Son regard pensif croisa celui de Marluxia, objet de ses pensées, qui lui offrit une moue boudeuse. 'Pourquoi m'as-tu abandonné?' crut-il entendre son père dire dans son esprit, face à l'air pitoyable que lui offrait ce dernier. Il détourna la tête avec une grimace embarrassée et ses yeux tombèrent sur le sourire narquois de Xigbar, son instructeur au combat -dieu de la Guerre à ses heures perdues.

« C'est ça, la popularité, poupette. » ricana-t-il en portant sa coupe de vin rouge à sa bouche, s'adossant à son trône fait d'armures renfoncées et de casques brisés.

« Quelle popularité? » répliqua Roxas, sarcastique, en enfonçant -sans un regard- sa fourchette dans la main baladeuse de Riku, qui cherchait à lui voler ses filets d'ambroisie pour la troisième fois de la soirée.

« ARGH! Ro-xaaas- !

- Il paraît que Séphiroth Apollon t'a encore fait des avances, la semaine dernière. Et que Marlène a dû le menacer de lui faire arracher les testicules avec les dents par Lexaeus pour le faire arrêter. Pendant une semainne. Ça s'arrête jamais, avec toi, hein?

- … Tu es plus commère que ma propre mère, Arès, et je ne veux même pas savoir d'où tu tiens ça...- Attends. Marlène?

- Xigbar, poupette, pas Arès. Et tu sais bien : Marluxia et Larxene, ça fait Marlène, non ?

- Tu es pire que Sora. » répliqua simplement Roxas en vidant son verre de nectar au visage du roi des voleurs, tirant son assiette en direction de Sora dans le but d'éviter toute nouvelle tentative de vol.

Le liquide couleur d'or dégoulina lentement le long du visage du dieux des voleurs, qui resta figé un instant dans sa position avant de se jeter sur sa serviette, sous le rire de son compagnon de jeu aux cheveux bruns.

« Et toi, tu es pire que Cloud. » rétorqua Xigbar, en séparant bien chacune de ses syllabes, lançant un regard en coin aux faux jumeaux installés quelques sièges plus loin, mangeant dans un silence de mort.

Séphiroth Apollon et Cloud Artémis étaient aussi différents l'un de l'autre que le ciel et la terre: l'un était dieu de la médecine et de la beauté masculine (Mais ne choisissait que très peu d'amants, contrairement à ce que son titre aurait pu laisser prévoir), tandis que l'autre était dieu (Ou déesse, d'après les humains) de la chasse, de la nuit et des vierges (Ce qui expliquait son caractère frigide, affirmaient encore une fois Riku et Sora, en riant à gorge déployée). Roxas fronça les sourcils en adressant un regard noir à ses deux frères et voisins de table qui se donnaient une fois de plus en spectacle.

« Vos histoires de cul ne m'intéressent pas: je suis sensé être le dieu -la ferme, Sora- du Printemps et de l'Innocence. Ça ne fait pas de moi un psychorigide.

- Ouais, ça fait juste de toi un gay refoulé. »

Et Sora et Riku explosèrent de rire à grands renforts de coups de poings contre la table, totalement affalés sur leurs sièges divins. Luxord, le voisin de table de Riku (Et accessoirement divinité du théâtre, du vin, et de ses excès), leva un sourcil amusé en échangeant un regard blasé avec Roxas, mâchant lentement un grain de raisin tout en gardant la tête appuyée sur son poing, à la manière d'un grand penseur. Zexion, dieu de la guerre, de la sagesse et de la ruse, ferma son livre dans un petit bruit sourd, une expression irritée venant déformer son visage habituellement impassible.

« Pourriez-vous, par tous les Titans, vous calmer un peu? » exhala-t-il, la mâchoire serrée, en posant son livre clos sur ses genoux, le dos bien droit.

Son siège, situé à la droite de celui de Sora, était une délicate œuvre d'art, composé de fines feuilles de parchemins enluminés d'or, et Roxas avisa avec envie les accoudoirs de cuir brun sur lesquels reposaient les bras du dieu. Lui-même n'avait droit qu'à un trône en bois de rose, fleuri d'une multitude de pétales colorés: Non seulement était-il inconfortable, mais il était également très peu viril, lui faisant perdre le peu de crédibilité qu'il avait réussit à acquérir ces dernières décennies à force de larmes, de sang et de sueur.

« Je vous signale qu'un banquet à l'Olympe n'est pas une sortie camping au milieu des humains! » rajouta l'ingénu aux cheveux bleu turquin en se massant vigoureusement les tempes, clairement las des rires incessants de ses voisins de table.

Riku et Sora soufflèrent en cœur, les joues gonflées et les sourcils froncés.

« Vous êtes tous de sacrés coincés, vous, les Dieux de l'Olympe... » ronchonna le brun en plantant sa fourchette dans son steak de manticore, la mine sombre.

« Surtout les Déesses, tu veux dire ! » renchérit Riku avec une exclamation dédaigneuse, sortant d'une des multiples poches de son chiton aigue-marine une longue pipe mâchurée, et un petit paquet d'herbes séchées. Roxas et Zexion le foudroyèrent du regard, les lèvres pincées en une expression similaire de colère.

Par esprit de vengeance, le dieu blond fit éclore quelques pâquerettes dans le tabac de son voisin, bouchant ainsi la belle pipe vernie, et la rendant temporairement inutilisable. Sora, pour une fois, se contenta d'observer sans un mot, un air indéchiffrable plaqué sur le visage, sa brute de mari lever un de ses énormes doigts sur sa bouche, lui intimant le silence. Riku, les yeux étrécis par l'irritation, défiait du regard le dieu du printemps, qui avait croisé ses mains sur son ventre, tête rejetée en arrière en une pose de défi. Il ouvrit la bouche, prêt à lancer une nouvelle remarque cinglante, quand le bruit métallique d'un couvert tapant délicatement le bord d'un cratère en calice attique -qui se trouvait être rempli de nectar dilué.

Toutes les têtes se tournèrent vers la tête de table, où les cinq Grands Dieux s'étaient redressés, l'air sérieux (Bien que Demyx ne soit trop occupé à regarder rêveusement l'une des nymphes célestes le resservant en ambroisie pour se concentrer sur ses voisins). Tifa Héra reposa sans bruit le couvert divin sur la table d'or, son expression autrefois haineuse apaisée à une façade d'humilité et de sagesse, tel que son rang l'exigeait.

« Mes chers enfants. » les interpella Marluxia, en repoussant une longue mèche de cheveux roses derrière une large épaule à moitié couverte d'un chiton d'un blanc lunaire. « Cette nouvelle séance se trouve être notre quarante-cinq millième depuis la très... regrettable (et regrettée, bien entendu) mort de notre très cher père, le Titan Xemnas, et de la perte tragique de ses restes, accidentellement répandus quelque part au dessus du Tartare. »

Il se racla la gorge, ignorant les regards peu convaincus de ses invités. Xigbar osa même lancer un « Accidentel ? Mon cul, ouais... » bruyant qui, bien loin de faire ricaner qui que ce soit, fit s'enfoncer dans son siège Sora, qui arborait un air coupable, et Riku, qui commença à taper du pied sur le sol, en rythme, les sourcils froncés en une expression contrariée.

«... Quarante-cinq mille-et-unième.

- Pardon? Larxene, très chère, un commentaire?

- C'est la quarante-cinq mille-et-unième séance, crétin de frère. Tu pourrais au moins te souvenir de la date où tu t'es retrouvé avec ta salope d'épouse, non? »

Son ton était ennuyé, désintéressé, et elle bailla bruyamment afin de souligner son intérêt profond pour la réunion, s'appuyant d'un coude sur l'épaule de son frère Demyx.

« … Certes.

- Et tu la laisses m'insulter sans réagir? » murmura du bout des lèvres la reine des Dieux, ses yeux bruns brillant d'une lueur dangereuse alors qu'elle attendait une réponse de la part de son mari.

«Ah- ça n'est pas ça du tout, très chère! Mais -hum, la l-liberté d'expression est l'une de nos... valeurs les plus respectées et- »

La babillage de Marluxia fut coupé court lorsque la coupe de nectar de sa femme fut réduite à une simple boule de métal et de liquide dans son poing serré, sans qu'elle n'ait cillé une seule seconde.

Sora émit un sifflement d'anticipation entre ses dents, se penchant vers Roxas pour lui souffler à l'oreille:

« Elle est sacrément jalouse, là, la Tifa... » Une courte pause. « Il devrait vraiment faire plus attention à toutes les femmes qu'il bafoue, papa... Les femmes trompées sont les pires, vraiment... Tu te rappelle de cette magicienne, là - Circée, l'une des amantes du roi Minos ? Tu sais, celle qui m'avait demandé de faire tomber amoureuse la reine Pasiphaé d'un taureau? » Il eut un frémissement d'horreur, pâlissant légèrement au souvenir. « J'ai été traumatisé à vie. J'en fais encore des cauchemars »

« Oh, ça va! On le sait, que t'es la femme la plus cocue ayant jamais foulé terre, ciel et sous-sol, pas la peine d'en faire tout un plat, Cosette. » répliqua Larxene en croisant les bras sur sa poitrine, défiant du regard sa sœur et rivale.

Cette dernière poussa une exclamation de rage s'apparentant dangereusement à un cri d'animal furieux, son poing venant s'abattre sur la table d'or avec une telle force que celle-ci se fendit en deux, s'écroulant dans grand fracas sur le sol en nuages taillés. Les invités alentours sautèrent hors de leurs sièges, observant avec de grands yeux la déesse en furie qui semblait à présent rayonner de toute son aura divine.

« Et c'est reparti pour un tour... » soupira Roxas en enfouissant son visage dans ses bras croisés sur la table, se refusant à regarder le quarante-cinq mille-et-unième accrochage entre sa mère et sa tante. Il y avait des fois où il avait vraiment envie d'être un simple humain.


-

Enna était une petite ville perdue de Sicile, assez isolée du reste de la civilisation occidentale. Le climat y était agréable, pour peu qu'on aime le soleil, et ses habitants étaient de bons citoyens, tous paysans, artisans et rentiers. La seule véritable attraction de la région, bien loin d'être folichonne, se trouvait être le lac de Pergusa, qu'on disait protégé par de puissantes limnades, et qui attiraient de nombreux pèlerins espérant pouvoir apercevoir une de ces créatures divines.

Hayner Persée, le jeune demi-dieu ayant vaincu la Gorgone Méduse au tendre âge de 13 ans, était l'un des rares à ne pas être le bienvenu sur les terres de ces jeunes vierges des eaux. Depuis une certaine histoire impliquant une fiasque de nectar non dilué, un certain Aphrodite, et une... 'pluie dorée' dans la crique de leur lac, sa réputation avait grandement été ternie auprès des belles ondines. Le garçon ne pouvait depuis lors plus poser un seul orteil au delà du petit bois de cèdres qui bordait la clairière perpétuellement ensoleillé de Pergusa, sans se retrouver avec des spectres de marins vengeurs aux trousses. Cependant, Pergusa était un endroit riche en plantes médicinales et en fruits exotiques, et il n'était pas rare que sa mère l'envoie à la recherche d'un quelconque champignon aux nombreuses vertus magiques. Le jeune homme ne pouvait se résoudre à lui avouer son interdiction de séjour. Ce léger problème qui impliquait bien entendu que ses compagnons se retrouvaient régulièrement à faire les coursiers en son nom, en échange de nombreuses faveurs qui allongeaient petit à petit sa liste de ses exploits de héros en herbe.

« Roxas, ça fait longtemps qu'on se connait, pas vrai?

- On se connait depuis deux mois. Je n'appellerai pas ça 'longtemps', non...

- Mais... tu m'aimes bien, quand même? Tu me considères comme ton ami, non?

- Je... suppose que oui... » Il soupira. « Bon, ça suffit, raconte moi ce que tu veux, qu'on en finisse une bonne fois pour toute. »

Roxas ferma d'un geste vif le livre manuscrit -traitant de l'élevage des dryades sauvages- posé sur ses genoux. Il adressa un regard résigné à son demi-frère mortel tandis que celui-ci poussait un soupir à fendre l'âme, se rallongeant dans son hamac en cordes de chanvre, seul luxe de sa petite chambre au temple de Zeus de Enna, si l'on excluait la minuscule table de bois et la chaise qui l'accompagnait.

« Tu vois, ma mère commence a faire sa crise de la quarantaine. » fit-il en retirant un épi de blé de ses cheveux d'un blond cendré, perpétuellement en bataille. « C'était quand même la princesse d'Argos, avant qu'elle n'aille batifoler avec ton père et ne se fasse mettre à la porte par Papy Acrisios... Elle n'est jamais arrivé à se retrouver de mari correct depuis, tu vois, et du coup, elle se trouve hideuse, l'idiote. Et pourtant, l'épisode avec Polydectès aurait dû lui démontrer l'inverse: il avait quand même essayé de la violer, quoi! Eh ben non. Elle se trouve laide... Enfin, bon, c'est le principe d'une crise de la quarantaine, je suppose! »

Il fit un geste vague de la main, comme pour écarter le sujet.

« Le truc, c'est que cette idiote de Cassiopée est allée lui raconter qu'une potion à base de narcisses lui rendrait sa beauté d'antan. Comme si, tu sais? Et du coup, elle veut absolument que je lui en rapporte avant ce soir. »

Le regard plein d'espoir d'Hayner suffisait largement à Roxas pour qu'il ne comprenne les attentes de son ami.

« Mais les narcisses ne poussent qu'au bord du lac de Pergusa, je sais, je sais... Et tu n'as pas d'autres coursiers à utiliser ?

- Pence répète avec sa mère Calliope et les autres muses pour son concert de ce soir, dans les bois. Il a vraiment adoré l'instrument que tu lui a fabriqué pour son anniversaire, d'ailleurs. C'était quoi, déjà? Une bire? Tire?

- Lyre. Et Pan?

- Ben, Vivi a totalement disparu de la circulation, c'est vraiment bizarre... Impossible de mettre le main dessus... Je me demande s'il est pas reparti au Japon ? Bref! Même Raijin ne peut pas parce qu-

- Ça va! J'ai compris. Je vais y aller. » soupira Roxas, en enfouissant son visage dans ses mains, l'air las.

- Alors tu vas vraiment y aller pour moi? » s'exclama Hayner avec un grand sourire plein de dents, se redressant si vite sur son hamac qu'il faillit le faire basculer.

« Ouais. Ça ne me fera pas faire de gros détour, de toute façon, comme je dois justement terminer de fabriquer un araire que j'ai déposé au bois de Pergusa. Heraclès en a commandé un à Larxene, pour labourer ses champs (Maintenant qu'il s'est installé à la campagne avec Fuujin, il se prend pour un prolétaire), mais elle préfère s'occuper de la récolte des vignes en Grèce que des commandes des clients. »

Hayner eu une grimace dégoûtée.

« Seifer est toujours aussi prétentieux. Il commande même des trucs chez les dieux, maintenant? Il est vraiment pas gêné !

- Héraclès, Hayner. De toute façon, vu tous les exploits qu'il a accompli, ça n'est pas comme si on pouvait lui refuser un simple araire. Ça serait même la moindre des choses de lui offrir gratuitement.

- Tu parles, ouais! Je parie qu'il savait depuis le début que ta mère te refilerait la tâche: il essaye en permanence et par tous les moyens de nous rabaisser, ce connard! »

Son expression s'assombrit, et ses paroles furent réduites à un simple murmure amer.

« Il se croit tout permis, tout ça parce qu'il est le préféré de père... »

Roxas sursauta légèrement, pris de court. Ses yeux écarquillés fixèrent sans ciller le visage morne de son ami, habituellement si enjoué. Il ignorait totalement que la raison de l'animosité de Hayner envers Seifer était basée sur une jalousie pareille... Le demi-dieu aux douze exploits était après tout un être arrogant, qui cherchait à chaque rencontre à humilier Persée (Et ceux qui s'interposaient, dont Roxas faisait lui-même partie). Il avait alors pensé -et avec raison- que leur rivalité en tant que glorieux héros était tout simplement la cause de leur haine l'un pour l'autre.

Un pincement fit son apparition dans la poitrine du dieu du printemps, et ses yeux suivirent avec un certaine tristesse le dos de son ami alors qu'il se retournait brusquement, sans un regard. Etait-ce réellement le sort destinée à tous les enfants innombrables du seigneur des dieux? Se jalouser et se haïr en secret?

Hayner passa une main hésitante dans ses cheveux perpétuellement en bataille, pensif, et finit par hausser les épaules, fataliste.

« On se retrouve ce soir chez Olette, d'accord? » lui lança-t-il, la voix légèrement déformée par l'émotion, bien que tentant vaillamment de faire bonne figure. « Oublie pas les narcisses, surtout ! »

Et il s'en fut d'un pas rapide, fuyant clairement la confrontation qui aurait certainement eu lieu, eu-t-il laissé le temps à Roxas de trouver ses mots.


-

Roxas aimait flâner au bord du lac de Pergusa, c'était un fait certain. Les limnades appréciaient grandement sa présence, lui tressant des couronnes de fleurs (Qui poussaient parfois dans son sillage comme une trainée d'écume, trace éphémère de ses pouvoirs encore mal contrôlés) et des paniers d'osier finement ouvragés, qu'il distribuait ensuite aux vieux villageois de Enna, n'ayant peu -ou pas- d'utilité pour ces cadeaux délicats, aussi touchants soient-ils.

Avec un petit soupir de contentement, le dieu du printemps trempa ses pieds rendus douloureux par la marche dans l'eau fraîche des rivages du lac, ses sandales oubliées quelques pas plus loin. Une naïade aux longs cheveux rouges s'approcha sans la moindre timidité du garçon blond, lui adressant un grand sourire insouciant.

« Bonjour, Ariel. » fit doucement Roxas en croisant ses bras sur ses genoux, habitué à la présence de la fille des eaux lors de ses sorties à Pergusa.

Elle allait et venait entre le lac et la mer de façon quotidienne, traversant sans efforts les eaux les plus tumultueuses à l'aide de sa puissante queue de poisson, ses écailles émeraudes luisant de milles feux à la lumière du soleil. Plusieurs mois auparavant, elle avait mystérieusement perdu sa belle voix claire -que Roxas aimait écouter durant de longues heures, lorsqu'elle lui racontait ses aventures sous les flots et lui chantait les balades de son peuple. Elle avait semblé si triste lorsque le dieu blond lui en avait demandé la cause qu'il n'avait pas insisté, et depuis lors, ils s'étaient habitués à communiquer de bien d'autres façons, usant de signes et de dessins sur le sable. Leur amitié ne s'en était que renforcée.

Ariel se hissa sur les bancs sableux du rivage, sa queue battant nonchalamment l'eau derrière elle, et tendit une main fine et pâle vers son ami peu loquace, l'ouvrant délicatement pour en révéler le contenu. Roxas vit avec étonnement une petite fée aux ailes de libellule surgir hors de sa prison de chair, baignée d'une faible lueur rouge. Elle était gracieuse, avec sa peau diaphane, ses fins cheveux d'or noués en un chignon, et sa petite robe de feuilles vertes.

La petite créature brandit le poing en direction de la naïade rousse, indignée, des petits sons de clochettes s'échappant de sa bouche tandis qu'elle leur lançait ce qui semblait être une flopée d'insultes.

Les deux amis se permirent un petit rire face à la colère de la fée, et cette dernière, vexée, tapa du pied dans l'air comme une enfant capricieuse avant de s'éloigner à tire d'aile à l'autre bout du lac, son aura rose brillant faiblement jusqu'à l'orée des bois.

La sirène, après avoir adressé un dernier salut silencieux à son ami humain, reparti en direction de la mer, plongeant sous les flots pour ne plus en ressortir. Roxas connaissait bien son père, Triton, qui était l'un des plus proches fidèles de son oncle Demyx. C'était un homme strict et méfiant, qui refusait de laisser ses enfants s'approcher de toute forme de vie terrestre, et qui voyait d'un mauvais œil l'amitié qu'Ariel portait aux dieux 'd'au-dessus'. Celle-ci continuait bien sûr à venir lui rendre visite, ayant l'esprit le plus rebelle que Roxas ait jamais eu l'occasion de croiser, mais leurs rencontres se faisaient de plus en plus courtes.

Perdu dans ses réflexions, il s'étira comme un chat, éclaboussant légèrement le bas de son chiton dans son mouvement. Il décala légèrement son panier rempli de narcisses blancs en direction de la clairière, à l'abri de l'eau, et soupira profondément en s'allongeant sur le dos, fermant les yeux.

En Sicile -tout comme en Grèce-, le printemps était annuel, et il était rare que les températures ne descendent en dessous des trente-cinq degrés. Roxas le regrettait fréquemment -de façon assez ironique au vu de son statut de dieu du printemps-, préférant largement le froid des grandes contrées du Nord (Qu'il avait brièvement visitées durant son premier siècle en compagnie de Sora) à la chaleur perpétuelle et étouffante de son pays natal.

Il posa son avant-bras sur son front couvert de sueur, et pria vaguement pour que son père fasse apparaitre quelques nuages devant ce soleil de plomb qui agressait ses yeux sensibles et sa peau pâle. Son père sembla avoir reçu sa demande (Ce qui était rare au vu du nombre de prières journalières que son géniteur recevait) car une ombre agréable eut tôt fait de s'abattre sur son visage, le soulageant instantanément et lui arrachant un petit soupir de soulagement.

« Merci. » murmura-t-il en direction du ciel, posant mollement sa main libre sur son estomac.

« Mais de rien. » lui répondit une voix basse et grave, clairement amusée, quelque part au dessus de lui. Il sursauta vivement, roulant sur le côté pour atterrir à quatre pattes, ses yeux parcourant frénétiquement la clairière à la recherche d'un intrus quelconque. Son regard s'arrêta net sur les jambes les plus longues (Et les plus blanches) qu'il lui ai été donné de voir, de tous ses trois cent cinquante huit ans (et deux mois).

Face à lui, les mains sur les genoux, se dressait un homme pour le moins... excentrique, c'était le mot. Sa chevelure, qui s'apparentait plus au final à une crinière flamboyante qu'à autre chose, se dressait en épis indomptables sur son crâne, d'un rouge d'aniline éclatant. Roxas crut un instant apercevoir des ombres jouer sur les longues mèches de l'étranger, semblables à des flammes dansantes, mais l'illusion se dissipa lorsqu'il cligna des yeux, surpris.

L'étranger était vêtu d'un chiton d'un noir profond, richement brodé de fils d'or et d'argent -qui laissait deviner des origines de noble sang, ce type de teinture n'étant guère utilisée que par ceux qui pouvaient se permettre de payer plusieurs drachmes d'or pour un simple morceau de tissu. La tunique en elle-même était courte, ne dépassant pas la courbe de ses genoux noueux, tout comme l'exigeait la mode grecque masculine (Roxas était une exception, son propre chiton lui arrivant aux chevilles: son père ne s'était toujours pas avoué qu'il avait engendré un fils, et refusait de laisser sa petite fille porter des vêtements d'homme). Deux petites attaches en étain, finement gravées de motifs complexes, la maintenait simplement au niveau des épaules, laissant nus les bras pâles (Mais visiblement puissants) de l'homme, qui ne semblait pas sortir souvent de chez lui, si l'on en jugeait par sa carnation rivalisant celle d'un mort.

Cependant, ce qui attira en premier le regard de Roxas, bien loin d'être ses vêtements raffinés, ou encore sa chevelure de feu, fut son regard, d'un émeraude vif, qui brillait d'une lueur malicieuse, comme perpétuellement éclairé d'une flamme verte. Ses yeux en amandes étaient félins, dignes de ceux d'un prédateur, et des marques carmines les soulignaient avec goût, faisant ressortir toute la vivacité de ses iris. Deux losanges parme venaient également orner ses joues, dans la ligne directe de ses pommettes, hautes et élégantes, et, bien loin de lui donner l'air d'un saltimbanque, accordait à son visage fin un certain charme exotique.

L'homme vint agiter une main blanche devant le visage de Roxas, brisant sa contemplation muette.

« Hé, gamin, pas la peine de faire cette tête-là, je vais pas te manger! » s'esclaffa-t-il en ébouriffant légèrement les cheveux blonds du garçon. « T'as vraiment tout de l'animal effrayé... »

Et Roxas l'observa, éberlué, s'installer sur la portion de terre, de sable et -à moindre mesure- d'herbes folles, à côté de lui, sans se soucier de salir son chiton à trois cent drachmes pièce.

« Qui êtes vous ? » demanda-t-il, méfiant, en adoptant une pose plus digne d'un être de son rang (A savoir, assis sur son derrière, genoux ramenés contre sa poitrine. Simple, mais sûre, affirmait fréquemment le jeune dieu, bien malgré les moqueries constantes de Riku.).

« Moi, c'est Axel. A-X-E-L. » répondit l'homme aux cheveux rouges, l'air particulièrement satisfait, en tapotant de l'index sa tempe gauche. « C'est bon? C'est retenu? »

Un silence lourd de sens s'abattit sur la clairière tandis que Roxas lançait un regard vide à son interlocuteur, totalement incrédule.

C'était tellement... ringard, comme phrase d'accroche, qu'il en restait sans voix. (Littéralement. Il savait que s'il ouvrait la bouche, il se mettrait à rire, et il était hors de question qu'il ne se laisse aller devant cet étranger. ).

Le prénommé Axel sembla cependant se rendre compte tout seul que son effet était tombé à plat, et se frotta l'arrière du crâne, l'air atrocement embarrassé (Et un peu vexé, il fallait bien l'avouer).

« Bref... » Il se racla la gorge, cherchant à reprendre contenance. « A vrai dire, je cherche quelqu'un ; tu l'as peut-être vue ? »

Roxas haussa les sourcils d'un air surpris. Ses soupçons s'avéraient donc faux? Aucun signe d'enlèvement potentiel?

« C'est une fille... Euh... » L'homme en noir sortit un morceau de parchemin froissé d'un des replis de son chiton, et l'observa attentivement en fronçant les sourcils. « Blonde aux yeux bleus. Cheveux courts. Un mètre soixante-trois pour cinquante kilos. Plutôt maigre. Experte en escrime. Elle est sensée aimer cueillir des fleurs par ici. » Il jeta un coup d'œil interrogateur en direction de Roxas. « Tu l'aurais pas déjà aperçue par ici, par le plus grand hasard? »

Le dieu blond réfléchit brièvement. Les seules jeunes filles de sa connaissance qui venaient flâner près du lac de Pergusa étaient Olette, petite brune aux yeux verts, Ariel, rousse aux yeux bleus, et les autres naïades de la source, qui ne se montraient qu'aux yeux des esprits et des dieux, et ne pouvaient donc pas être simplement aperçues en train de 'cueillir des pâquerettes'. Il secoua la tête avec un haussement d'épaules indifférent, sans mot dire et le roux poussa un grognement de défaite, se frappant le front du plat de sa main dans un geste exaspéré.

« Ce foutu Vexen! Il les trouve , exactement, ses fichus 'scoops' ? » maugréa l'homme dans sa barbe en foudroyant du regard l'étendue d'eau à ses pieds, comme si elle était la responsable du mauvais karma de tous les pays du monde, rangeant le morceau de parchemin dans les pans de son chiton, à sa place originelle. Il poussa un petit soupir avant de ramener sa jambe gauche contre sa poitrine, posant son coude nu sur son genou replié.

Roxas, pour sa part, se contenta de rapprocher son panier contre son flanc, dans un geste protecteur ; il était certes plus rassuré quant aux intentions de son compagnon d'infortune, mais il ne lui faisait pas confiance pour autant: les narcisses étaient rares sur la berge, et il les avait déjà tous soigneusement cueillis (Bravant pour cela la colère des fées de la flore, qui n'avaient semblé le reconnaître en tant que dieu du printemps qu'une fois qu'elles l'avaient pourchassé jusqu'à l'autre bout de la clairière, à coup de pignes de pin.).

« Et sinon, toi, qu'est-ce que tu fais ici, dans cette clairière abandonnée, tout seul? » demanda finalement Axel, en haussant un sourcil interrogateur, visiblement à moitié intéressé par la réponse. « Quoique... Autant commencer par plus simple: ton petit nom à toi, c'est quoi ? »

Roxas avisa d'un air prudent le sourire joueur de son interlocuteur, les sourcils légèrement froncés.

« ...Roxas. » répondit-il, décidant finalement que donner son nom olympien ne pouvait faire de mal à personne (Y compris lui-même): les humains ne les connaissaient que par leurs noms originels, après tout.

Le sien -choisit par son père, bien évidemment- était Perséphone, et Sora s'amusait souvent -très spirituellement- à l'appeler Personne, ce qui ne lui plaisait que très moyennement, au vu de toutes les plaisanteries vaseuses qui en résultait ( « Qui veut du gâteau de fleurs de cerisiers? Amaterasu m'en a refilé ce matin, direct du Japon, histoire de dire bonjour au panthéon grec! » « Hé! Je crois bien que Personne en veut ! » « Oh, elle est bonne celle-là! »). Sans compter que c'était un nom de femme, ce qui avait bien entendu créé la rumeur (auprès des mortels) qu'il était une déesse, tout comme cela avait été le cas pour les malheureux Saïx, Cloud et Zexion (Respectivement Hestia, Artémis et Athéna).

Si perdu dans ses pensées qu'il était (C'était une de ses plus mauvaises -et vieilles- habitudes, qui lui valait souvent des taloches à l'arrière de la tête de la part de sa mère.) il ne remarqua pas l'éclat de reconnaissance surpris qui illumina les prunelles de son interlocuteur, qui eu tôt fait de se transformer en regard calculateur, un léger sourire triomphant étirant ses lèvres pâles.

« Alors, Roxas, dis-moi: est-ce que tu n'aimerai pas les glaces à l'eau de mer, par hasard ? » demanda innocemment le rouquin, en balayant une poussière inexistante d'un des pans de son chiton noir. Roxas fut brutalement arraché à ses songes, redressant la tête d'un air alerte et totalement... affamé.

Glace à l'eau de mer. Le mot en lui même suffisait à faire se remplir sa bouche de salive et à illuminer ses yeux d'une joie sans nom (Ou presque. Yuffie était la déesse de la joie et de la jeunesse, mais il ne la côtoyait que très peu. C'était sans surprise une grande amie de Sora.). Pour peu qu'on lui promette des glaces à l'eau de mer, il aurait même suivit de son plein gré et dans la bonne humeur n'importe quel ravisseur potentiel, en bon otage. C'était le pouvoir que cette friandise divine avait sur lui. Il était subjugué.

D'une main, il essuya discrètement la bave qui s'accumulait au coin de ses lèvres, déglutissant difficilement. Il tenta de reprendre un air indifférent, reposant son regard vide sur le lac baigné par les lueurs du soleil couchant.

« Hn... J'aime bien. » fit-il, nonchalamment, en évitant à tout prix de conjurer l'image de son péché mignon, de peur de perdre à nouveau contenance. Son interlocuteur ne se laissa cependant pas berner, et son sourire s'élargit jusqu'à en devenir presque... carnassier.

« Un de mes employés est l'inventeur des glaces à l'eau de mer. Tu y crois, toi? » renchérit Axel en ramassant un petit caillou blanc et lisse sur la berge, le soupesant pensivement. « D'ailleurs, chez moi, on a une réserve de glaces si énorme qu'on arrive jamais à la vider entièrement. On est toujours en train d'en distribuer dans la rue, je n'ose même pas imaginer tout l'argent qu'on perd en s'y prenant comme ça... »

Il poussa un soupir affecté, comme si le problème le contrariait, et feignit de ne pas remarquer l'expression de désir pur et simple qui commençait à déformer doucement les traits du garçon blond, malgré tous ses efforts d'indifférence. Soudain, claquant des doigts de sa main libre comme si une idée géniale venait de lui traverser l'esprit, il poussa une petite exclamation de triomphe:

« Hé! Je sais ! Ça te dirait de venir manger des glaces chez moi? J'en profiterai pour te poser quelques questions sur la région, comme je suis nouveau. Ça serait parfait ! »

L'expression du roux était si désespérée, si sincère et touchante, que Roxas n'eut pas le cœur de repousser sa proposition si innocente. Il aurait été tout simplement monstrueux de refuser quoi que ce soit à un visage si... si honnête!

« … D'accord. » répondit aussitôt le garçon blond, en haussant les épaules, cédant par pure bonté d'âme ( Et absolument pas parce que son ventre lui hurlait d'accepter la demande et de se goinfrer de friandises à l'eau de mer jusqu'à en exploser. Certainement pas. )

Axel lui offrit le sourire le plus innocent qu'il lui eu été possible de conjurer, lançant sa petite pierre blanche sur la surface du lac, où elle rebondit un total de huit fois avant de s'enfoncer dans les eaux claires dans un cercle parfait.

En plein dans le mille.

A suivre


Panthéon grec

Chronos, seigneur des Titans/Similis, père des Six Grands: Chronos/Xemnas

Première génération des Dieux Olympiens/Les Six Grands:

- Hestia, déesse du foyer : Saïx

- Déméter, déesse des moissons : Larxène

- Héra, déesse du mariage : Tifa

- Poséidon, dieu de la mer : Demyx

- Hadès, dieu des Enfers et des morts : ?

- Zeus, roi des dieux, maître du ciel et de la foudre : Marluxia

Seconde génération des Dieux Olympiens:

- Athéna, déesse de la guerre, de la sagesse et de la ruse : Zexion

- Héphaïstos, dieu de la forge, marié à Aphrodite: Lexaeus

- Arès, dieu de la Guerre : Xigbar

- Hébé, Déesse de la jeunesse et de la joie: Yuffie

- Hermès, dieu des voleurs, conducteur des âmes des morts et inventeur des poids et des mesures, messager des dieux : Riku

- les jumeaux, Apollon, Dieu de la médecine, de la beauté masculine et du jour ; et Artémis, Déesse de la chasse, des vierges, de la nuit : Sephiroth et Cloud

- Dionysos, dieu des jonctions, des opposés et des ambiguïtés (mort-vie, homme-femme, vin et ses excès): Luxord

- Aphrodite, déesse de la beauté et de l'amour: Sora

- Pan, dieu des bergers et de la nature sauvage : Vivi

- Hermaphrodite, symbole de l'ambivalence sexuelle : Néo Riku

- Iris, messagère des dieux, déesse des arc-en-ciel : Rikku

Demi-Dieux/Héros:

- Orphée, fils de la muse Calliope: Pence

- Héraclès ou Hercule : Seifer

- Persée, vainqueur de Méduse : Hayner