Me revoilà !... Enfin… (je réalise que beaucoup de lecteurs ne savent pas qui je suis…) Bonjour !
Voilà ma deuxième fic ! Celle-ci se déroule durant la seconde guerre mondiale et la plupart des persos sont des sensei, à l'inverse de Happiness is for Everyone !
Petite mise en garde, il est très possible que des anachronismes ou des incohérences niveau dates se soient glissées dans l'histoire, je me suis renseignée au maximum pour éviter ça, mais je ne suis malgré tout pas une historienne, donc je m'en excuse d'avance !
Le blabla habituel : les personnages ne m'appartiennent pas, je le reconnais et ne le répèterai pas dans les chapitres suivants car ça ne quitte jamais mon esprit !
Sur ce, je salue bien bas mes lecteurs de Hife, de même les nouveaux, et je vous dit pour la première fois depuis bien longtemps :
Enjoy !
XxXxXxX
1943
Pfff… Ah elle est belle la résistance !… Me voilà déjà derrière les barreaux !...
C'est quand même incroyable ! Je n'ai pas mon pareil pour me glisser furtivement dans n'importe quelle baraque pour prendre ce que je veux d'habitude, et voilà que quand je décide de mettre mon talent au service d'une grande cause j'enchaîne malchance et erreurs de débutante à une rapidité inconvenante ! Franchement je peux même pas leur en vouloir de m'avoir attrapée ! Je le méritais presque ! Un raffut pareil dans une maison bourrée de Boches, c'est à croire que je voulais être repérée !
Enfin bon, ça sert pas à grand-chose ce que je rumine là… Ce qu'il faut c'est que je sorte de là avant qu'ils ne s'aperçoivent que mes papiers sont faux… L'ennui c'est que je vois mal comment m'évader alors que je suis en plein commissariat, à la vue d'une dizaine de flics !
Pff… Décidemment elle est belle la résistance française vue d'ici…
OoOoOoOoO
Shlack !
Le bruit de la gifle avait été très distinctement entendu à travers la porte du bureau. Inquiet, le soldat de faction se permit d'entrouvrir la porte pour voir si tout allait bien. Il ouvrit de grands yeux en apercevant son capitaine, le visage déformé par la colère se tenir face à la jeune femme qu'il venait visiblement de frapper. Celle-ci, se tenait droite comme un i, la main sur sa joue rougit et des larmes dans les yeux. Le capitaine se tourna vers l'importun qui avait osé franchir sa porte sans permission.
- Oberturmfürher… commença celui-ci.
Il s'arrêta bien vite sous le flot d'injures que lui lança l'officier et referma la porte précipitamment, non sans un rapide regard compatissant envers la femme.
Dès qu'ils furent seuls, le capitaine redirigea sa rage sur celle qui le regardait avec fureur.
Ils s'observèrent ainsi en silence pendant une minute puis l'homme soupira et se rassit à son bureau.
Il détailla sa cousine Liselotte. C'était une jeune femme de 24 ans, élégante et gracieuse, qui aurait pût avoir tous les officiers à ses pieds. Malheureusement son caractère insoumis et trop marqué en rebutait plus d'un. Elle était grande et fine, ses longs cheveux blonds tombaient en cascade de boucles sur ses épaules. Elle remettait sans cesse sa frange en arrière, d'un geste nerveux. Ses yeux se posèrent sur le petit foulard bleu marine qu'elle portait quotidiennement autour du cou et il ressentit l'habituelle ombre de remord qui allait avec, mais qu'il chassait bien vite. En revanche il baissa rapidement le regard devant la profondeur des yeux de la jeune femme. D'un bleu presque transparent, ils semblaient faits d'eau et éclairaient son visage fin.
-Vraiment tu es impossible ! s'énerva-t-il à nouveau. Ce n'est quand même pas très compliqué ce que je te demande!
-Cousin, vous me demandez de jouer la potiche au côté d'un homme qui a le double de mon âge et me répugne parfaitement ! C'est hors de question !
-Je t'ai déjà dit que je ne te demandais pas ton avis ! tonna-t-il en frappant du poing sur la table.
La jeune femme leva les yeux au ciel pour ravaler ses larmes. Dieu qu'elle détestait son cousin ! Il était aussi stupide que cruel ! La perte de son œil l'avait rendu encore plus mauvais, et maintenant il n'hésitait plus à lever la main sur le seul membre de la famille qui lui restait. Il l'avait mêlé à toute cette occupation allemande contre son gré. Bien sûr elle était heureuse de la victoire de son pays, de cette revanche que leur fürher leur avait fait prendre sur ces nations qui les avaient humiliés. Mais ça s'arrêtait là, elle n'avait rien à voir avec la politique et souhaitait observer tout ça de loin…
Mais son généreux cousin, une fois dans Paris, s'était souvenu de son existence et l'avait appelée près de lui.
Elle aurait voulu lui crier ses quatre vérités et sortir en claquant la porte, mais… elle avait trop peur. C'était lamentable d'admettre ce genre de chose, mais malheureusement, elle ne pouvait le nier, il avait réussi à la terroriser pour longtemps.
-Tu peux y aller. Ne me fais pas perdre mon temps d'avantage. Tu sais ce que tu risques.
Liselotte frissonna.
Elle se résolut finalement à lui tourner le dos et à sortir de son bureau. Une fois dans le couloir elle s'adossa à la porte le temps de ravaler ses larmes et se passa la main sur sa joue qui la cuisait encore.
En tournant la tête elle s'aperçut que le jeune soldat l'observait du coin de l'œil l'air compatissant.
Elle lui adressa un léger sourire qu'il lui rendit avec chaleur.
« Pauvre garçon…Il ne le sait pas, mais il ne verra pas le jour demain… Peu importe quand, il va se souvenir de son interruption et l'aura fait fusiller avant la nuit… » pensa-t-elle tristement avant de déposer rapidement un baiser impulsif sur la joue du soldat qui en resta bouche bée tandis qu'elle descendait rapidement les escaliers.
Mon Dieu qu'elle détestait son cousin, Oberturmfürher Von Deidara.
OoOoOoOoO
Opéra Garnier, 20h30, le soleil se couche…
Les gens prennent place, quittent leurs manteaux, bavardent. De-ci de-là on aperçoit un uniforme de haut-gradé allemand. Les loges de l'arrière ont été délaissées pour la plupart, au profit des sièges placés juste devant la scène. Il ne s'agit pas d'un spectacle ordinaire. Les meilleurs chanteurs d'opéra venus de toute l'Europe vont se relayer tout au long de la soirée pour célébrer l'anniversaire de l'entrée de l'armée nazie dans Paris.
La haute société parisienne a été conviée à profiter du spectacle et tous souhaitent être au plus près des chanteurs.
21h00. Le rideau se lève, les gens se taisent et savourent cet instant d'émotion qui précède un spectacle d'une grande beauté.
Une cantatrice vêtue d'une magnifique robe rouge se tient au milieu de la scène. Le décor représente Venise. Elle toise un instant les rangs de spectateurs muets, puis un violon lui donne la première note. Dès la première seconde la foule est soufflée, suspendue à ses lèvres carmin desquelles s'écoule un chant profond et douloureux. Les femmes frémissent à ses aigües, les hommes se sentent incroyablement inférieurs face à cette puissance qui émane d'elle. Elle chante sans relâche durant dix longues minutes puis se recroqueville sur elle-même avant d'écarter les bras, marquant ainsi la fin du premier morceau. Un instant se passe, sans un bruit, puis le tonnerre gronde. Un tonnerre d'applaudissement. Les gens se lèvent, frappent autant qu'ils le peuvent dans leurs mains afin de témoigner de leur admiration sans bornes pour le talent de la cantatrice. Elle accepte leurs éloges avec habitude, puis le rideau retombe, la foule se rassoit et cherche à se remettre de son émotion. Ils ignorent que se prépare un spectacle encore plus beau.
Lorsque le rideau se relève les spectateurs ont le souffle coupé et les yeux ronds de surprise.
A la place de la plantureuse cantatrice si chatoyante se tient un mince enfant au visage angélique. Il est vêtu d'une simple aube blanche et se trouve devant un décor de cathédrale.
Il observe la foule de ses yeux innocents et entame son chant. Sa voix pure transperce les cœurs les plus durs, touche les âmes les plus sèches, fait frissonner les uns et pleurer les plus sensibles.
Il chante l'amour, il chante la paix, il chante la guerre, il chante le vol de l'oiseau et la fraicheur de la pluie. Bientôt le décor s'efface pour laisser place à une chorale d'enfants dont l'ensemble magnifique fait ressortir la beauté et l'émotion de la voix du petit chanteur principal.
Subjugués les spectateurs se sont redressés sur leurs sièges et ne peuvent quitter l'enfant des yeux. Personne ne remarque le chahut venant de l'une des dernières loges.
Le spectacle s'achève une heure plus tard. Les spectateurs sortent lentement de la salle toujours aussi émus. Il faudra plus de vingt minutes avant que la nouvelle ne circule.
A leur sortie, les personnes assises dans les loges se sont trouvées face à un spectacle de cauchemar. Etendus sur le sol, deux soldats allemands, la gorge tranchée, et à l'intérieur de la loge, un autre, toujours assis sur son siège, un couteau fiché dans la nuque, et un homme inconscient, la tempe ensanglantée. De la troisième personne occupant la loge, ne subsiste que son sac à main.
OoOoOoOoOoO
Tu parles d'un coup de chance ! Je ne sais pas qui c'est mais je dois une fière chandelle au responsable ! Je suis là à me ronger les sangs en voyant les gendarmes se rapprocher de plus en plus de mes faux papiers, quand le commissaire arrive, tout rouge et tout suant et soufflant comme un bœuf, en criant qu'il y a eut un enlèvement ! Et pas n'importe quel enlèvement ! Celui de la cousine du capitaine qui fait maintenant office de prince de Paris s'il vous plait ! Ces braves résistants ne font pas les choses à moitié !
En tout cas, c'est un sacré coup de veine ! Voilà tous les plantons qui courent dans tous les sens pour finir par se ruer dehors en laissant un pauvre garde à l'entrée du commissariat ! C'est sûr que de leur point de vue je dois pas être super dangereuse… Tant mieux ! J'essaye toujours d'être sous-estimée ! Bon en tout cas, vaut mieux pas traîner dans le coin, des fois qu'ils se sentiraient des envies de responsabilité…
Voyons ça, épingle… Petite épingle… Viens voir maman… Quand je pense qu'ils se sont même pas aperçut que je portais une perruque ! Bon là c'est sûr qu'elle va moins bien tenir, mais bon, à la guerre comme à la guerre. Ouch ! Je me suis arraché trois cheveux avec ! Bon voyons où est la serrure… Voilà, un petit tour par là… un petit autre par là… Gnnnn… Et voilà ! Haha ! Je suis la meilleure ! Liberté, liberté chérie !
Bon, la porte est gardée,… Pff ! Comme si ça allait m'arrêter ! Fenêtre… Où est là fenêtre ? Oups ! Ma pauvre tête de linotte, la liberté te fait perdre le sens commun ! J'allais partir sans les papiers ! Hop, avec ma besace ! Tant qu'à faire, ils ont pas quelques petits trucs qui pourraient m'intéresser ?... Bon, n'exagérons pas, maintenant que je suis libre, ça m'embêterait de me refaire prendre ! Fuyons comme la lâche voleuse que je suis ! Et hop ! Fenêtre !
Héhé ! Me voilà maintenant en train de jouer les équilibristes sur les toits en pleine nuit! Qu'ils viennent me chercher ! Pas super dangereuse, tu parles ! Ça leur apprendra ! Bon, il est temps de rentrer au bercail, j'ai vraiment les crocs ! C'est marrant, ce petit séjour au placard me fait parler comme un gamin de Paris ! En tout cas c'est…
Merde ! C'est quoi ça ? Tous aux abris ! Là une corniche ! Ça fera l'affaire !
Nom d'un chien mais qui c'est qu'ils canardent comme ça ? C'est pas moi quand même ? Ils sortiraient pas la grosse artillerie pour une pauvre voleuse évadée !
Du calme ma vieille, écoute, ça vient de plus loin… Pfffouh ! Décidemment c'est trop d'émotions pour un seul soir ! Vaut mieux que je me repose un peu en attendant que ça se calme…
Fichus résistants ! Je leur dois peut-être ma liberté, mais maintenant nos amis les nazis vont être sur les dents ! Si jamais ils fouillent les toits je suis marron ! J'ai beau y être aussi à l'aise qu'un ramoneur, je ferai pas long feu face à une balle bien tirée !
Pffouh… Quelle saleté cette guerre !
XxXxXxXxX
Fin du premier chapitre !
JE sais, c'est un peu déstabilisant de ne pas savoir qui est la fille qui parle à la première personne, j'ai longuement dialogué avec moi-même pour savoir s'il fallait ou non que je laisse le mystère et j'ai décidé que oui ! Ô cruauté ! ^^ Si ça peut vous aider, dites-vous que c'est une jeune !
A la prochaine !
