Un petit début de fiction que j'ai retrouvée dans mes dossiers, écrite l'an dernier. Je vais essayer d'écrire la suite, mais je ne promet pas de poster régulièrement. J'espère que vous apprécierez quand même ce que vous lirez ^^
Bien sûr, Naruto, Sasuke et tous les autres ne m'appartiennent pas, ils sont à Masashi Kishimoto
Chapitre 1: Souvenir d'une rencontre
Je me plaisais souvent à te regarder sourire, à écouter ton rire. Ton rire, était pure et innocent, un peu comme celui d'un enfant. C'était le plus joli son qu'il m'avait été donné d'entendre. Tu t'en souviens, de cette étrange prof de français que nous avions en 4è ? Elle disais que le rire est satanique. Les autres se moquaient d'elle. Moi, j'ai toujours pensé qu'elle avait raison, sauf en ce qui te concerne. La plupart du temps, quand les gens rigolent, c'est pour se foutre de la gueule de quelqu'un. J'ai souvent trouvé ce genre de rire hideux. Tellement hideux, à côté du tien. Et pourtant, je faisais pareil. Je n'y peux rien. Je crois que c'est dans la nature humaine, mais toi, tu dois être une exception... Toi, lorsque tu riais, c'était toujours de choses simples, ou juste parce que tu étais heureux. Mais tu ne riais que rarement. La plupart du temps, tu te contentais de garder cet expression impassible, neutre. C'est dommage, j'aurai aimé entendre ce si doux son un peu plus.
Et d'ailleurs, ton visage aussi, a un air doux. Même quand tu faisais ta tête d'impassible, tu avais toujours cette douceur sur le visage. Je pense que tu dois tenir ça de ta mère. Tu lui ressembles beaucoup.
Tu sais, quand je te regarde, je me dis que tu n'as finalement pas beaucoup changé, malgré toutes ces années. La seule chose qui ait changé, c'est qu'on est devenu con en grandissant, et ça nous a coûté cher. Quand je vois où on en est maintenant, je me dis que ce doit être moi le plus con. Après tout, c'est ma faute. Et un peu la tienne aussi.
Tu sais, il y a plein de choses que j'aurai aimé te dire. J'aurai voulu avoir le courage de te dire la vérité, ce que mon coeur ressentait vraiment. Mais il est sans doute trop tard maintenant... Je ne sais pas si, de là où tu es, tu peux m'entendre. Si seulement tu savais à quel point je m'en veux...
Non. Tu le sais. Tu savais que ça me briserai, alors tu l'as fait. Mes mots t-ont-ils tellement blessé, pour que tu ais voulu me faire subir ça ?
Pff... Pauvre crétin. J'arrive pas à croire qu'on soit si con. C'était plus simple quand on était petit. Juste être ensemble, tout les deux, ça nous suffisait. On était heureux comme ça.
Dis, Sasuke... Tu te souviens du jour où nous nous sommes rencontrés ? Enfin … « rencontrés » … Nous nous connaissions déjà, puisque nous étions dans la même classe. Mais si je n'avais pas décidé de rester là ce jour-ci, on en serait pas là où on en est aujourd'hui. Mais, malgré tout, je ne regrette pas, car l'amitié que tu m'as donnée est mon bien le plus précieux, et ces années passées à tes côtés, les plus belles.
Mardi 10 octobre, 9 ans plus tôt (flash back)
Il n'y avait personne dans le parc à cette heure-ci. Juste le vieil homme qui donne à manger aux pigeons et aux canards. Il arrive à l'aube et va s'assoir sur son banc. Il ne bouge qu'à midi, pour aller s'acheter à manger. Et du pain aussi pour les pigeons et les canards. Et puis il revient sur son banc. Personne ne va jamais s'y assoir, sur son banc, parce que justement, tout le monde sait que c'est le banc du vieil homme qui donne à manger aux pigeons et aux canards. Il n'y a donc que moi et le vieil homme dans le parc. Et quelques pigeons, et quelques canards, qui pataugent dans l'étang.
Il est 8h55. L'école va bientôt commencer. Mais je m'en fiche. Je n'irais pas. Je resterai ici toute la journée, comme le vieux. De toute façon, personne ne m'attend. Personne ne me dira « Joyeux anniversaire, Naruto ! ». Voilà pourquoi, je resterai assis toute la journée sur cette vieille balançoire, accrochée à ce gros arbre. Je me balance légèrement avec un pied, machinalement. Puis je reste comme ça quelques minutes, fixant le sol, sans vraiment le voir.
_ Naruto ?
Surpris, je relève la tête. C'est Sasuke. Monsieur le premier de la classe. Le garçon dont toutes les filles sont amoureuses. Je ne lui ai jamais vraiment parlé, mais à cause de cela, je ne l'aime pas beaucoup. En fait, je l'envie. Il a tout. Je n'ai rien.
_ Qu'est-ce que tu fais ici ? Tu ne devrais pas être à l'école ? Bougonnai-je
_ Je suis en retard. Dis simplement Sasuke en haussant les épaules
_ Ah.
Je ne rajoute rien. Puis je baisse les yeux, pour lui faire comprendre que la conversation est terminée. Et je reste comme ça, en attendant qu'il parte. Mais il reste là, sans bouger. Sa m'énerve un peu, alors je lui demande :
_ Qu'est-ce que tu veux ?
_ Tu ne vas pas à l'école ?
Il doit avoir remarqué que je n'ai pas mon sac. Il m'énerve. Je n'ai pas envie de parler avec lui.
_Non.
_ Je vois...
Il s'approche, et se dirige à côté de la balançoire, sur laquelle je suis assis. Il semble réfléchir quelques instants, puis pose son sac par terre. Je le regarde faire sans rien dire. Il s'accroupit, puis finit par s'allonger par terre, la tête sur son sac. Mais qu'est-ce qu'il fait ? Il se fiche de moi ? Bah, je vais l'ignorer. Il finira bien par se lasser, et il partira. Même si je crève d'envie de partir, je reste. Sa présence me met mal à l'aise. Mais... peut-être que c'est ce qu'il veut, que je parte ? Peu importe. Je ne perdrai pas ! C'est lui qui craquera le premier, nah !
Au vue de ma patience légendaire, finalement, je craque le premier, au bout d'une vingtaine de minutes, ce qui est déjà un exploit. Je lui redemande, de façon plus agressive sans doute, « qu'est-ce que tu veux ? ». J'attends sa réponse, mais il ne dit rien. Je me retourne alors vers lui, prêt à l'incendier, pour oser me snober. … Il dort. Je le regarde, interloqué. Je ne m'attendais pas vraiment à ça. Ses yeux sont clos, et son torse se soulève régulièrement, suivant le rythme de sa respiration. Je me lève de ma balançoire, et, sans vraiment savoir pourquoi, je vais m'assoir à côté de lui.
Je le regarde. C'est vrai qu'il est plutôt beau, pour un garçon. Si c'était une fille, je crois que je serais amoureux de lui. Mais pour l'instant, c'est Sakura que j'aime. En plus, Sakura elle est riche. Ses parents lui cèdent toujours tout. Par exemple, elle voulait les cheveux roses, comme la Barbie qu'elle a eu pour son anniversaire. Et elles les a eu. Et elle est drôlement plus jolie comme ça ! Mais souvent, les gens la regarde avec les yeux ronds, à cause de ses cheveux, et ça l'énerve beaucoup, je crois. Elle me crie souvent dessus aussi, et elle me frappe des fois, quand je lui dit qu'elle a un beau front. Mais sa va. J'ai l'habitude maintenant. Ca me rend un peu triste, mais je souris quand même, pour pas que les autres le voient. En fait, quand j'y pense, Sasuke est le seul garçon avec qui Sakura est gentille. Et elle est toujours entrain de se disputer avec Ino pour savoir qui va se mettre à côté de lui. Les autres, ils se disputent pour savoir qui ne se mettra pas à côté de moi. Ca fait mal, mais je souris quand même.
D'après la montre de Sasuke, il est 11h30. Sa va donc faire deux heures et demi qu'il dort. Je ne sais pas non plus trop pourquoi, mais je suis resté à le veiller tout ce temps. C'est ennuyeux, mais bon, je vais pas le laisser tout seul là. Après tout, il peut arriver n'importe quoi à un enfant de huit ans, tout seul dans un parc, surtout s'il est endormi. Vers 10h, j'ai commencé à en avoir marre, alors j'ai voulu le réveiller, mais j'ai pas osé. Parce qu'il a vraiment l'air fatigué. Comme je ne savais pas quoi faire, j'ai passé une grande partie du temps à le regarder, et j'ai pu remarquer que des petites cernes commençaient à ce former sous ses yeux. Alors je l'ai veillé. Mais le problème, c'est qu'il est bientôt midi, et je commence à avoir un peu faim. Non, je suis affamé. Pas le choix, faut que je le réveille. Je lui secoue un peu l'épaule. Il fronce les sourcils et gémit. Alors je continu à lui secouer un peu l'épaule.
_ Sasuke, faut que tu te réveilles maintenant.
_ Naruto ?
Il est encore tout endormi. Il doit pas trop savoir ce qu'il fout là. Je lui explique brièvement, qu'il a passé la matinée à dormir, et que maintenant, il est l'heure de manger. Je lui conseille de rentrer chez lui.
_ Il n'y a personne chez moi. Je devais manger à la cantine.
Je soupire.
_ Bon, attends moi ici, je reviens.
Je me dirige en courant vers le vieil homme qui donne à manger aux pigeons et aux canards. Lorsque j'arrive, les volatiles s'envolent ou se dandinent en piaillant. Le vieux me regarde avec un air désapprobateur.
_ Hé, papy, t'aurais pas à manger à nous donner, à moi et à l'autre là-bas ?
_ Hé ben, gamin, on vous apprends plus la politesse de nos jours ?
_ Aller, s'il vous plaît vieil homme. Dites vous que c'est comme jeter du pain au canards.
Le vieux me regarde une seconde avec des yeux gros comme un ballon de foot, puis éclate de rire.
_ Eh ben, tu manques pas de cran gamin. Vas donc chercher ton copain, et ramenez vos fesses ici. Si vous voulez grailler, va falloir attendre un peu.
_ Merci vieil homme !
Je cours donc chercher Sasuke, pendant que le vieux se lève. Lorsque j'arrive, Sasuke me regarde, effaré, et me dis:
_ Ne me dis pas que tu as été mendier, Naruto ?
_ Je ne te le dirais pas, alors.
_ Et il a bien voulu ?
_ Ouais ! Fis-je, fier de moi.
_ C'est de la folie, moi, je ne ferais jamais ça.
_ Et pourquoi pas ?
_ Déjà, parce que c'est mal poli, et que les gens ne voudront jamais.
_ Ben si, la preuve.
_ Si ça se trouve, il t'as dit oui et il s'est barré pour pas que tu le fasses chié.
_ Je te paris que non ! En plus, il m'a dit de l'attendre là-bas, alors bouge tes fesses !
Il se lève, prend son sac, puis me suis jusqu'au banc. Rien qu'à sa tête, je peux voir qu'il n'est pas convaincu le moins du monde. Pourtant, un quart d'heure plus tard, on peut voir le vieux se ramener avec deux grands sandwichs. Il nous en donne un et nous dit de nous le partager. Sasuke le remercie, tout gêné, puis nous retournons à la balançoire. Nous nous asseyons. C'est lui qui se charge de couper en deux le sandwich. D'ailleurs, ses parts sont très inégales. Non mais il se prend pour qui, ce petit égoïste ingrat ? C'est quand même grâce à moi qu'on a de quoi manger !
Alors que je m'apprête à protester, il me tend la plus grosse part. Je ne la prend pas. Je pensais qu'il me donnerai le plus petit bout. Ses lèvres s'étirent, en un tout petit, et très timide sourire. Mais c'est un sourire quand même. C'est la première fois que je le vois sourire. Et je peux dire que c'est un très joli sourire. Comme pour répondre à ma question muette, il me dit « je pense que tu as plus faim que moi ». A l'entente des étranges gargouillis qui émanent de mon ventre, je décide de le croire sur paroles. Je le remercie du regard, et me saisi du bout qu'il me tend. Et c'est avec reconnaissance envers Dieu, envers le vieil homme aux pigeons, et envers Sasuke, que j'engloutis mon déjeuner. D'ailleurs, celui-ci me regarde, et sourit avec amusement. Oui, décidément, il a un très joli sourire. Et inconsciemment, je souris moi aussi. Si c'est moi qui l'amuse, alors je suis content.
Nous n'avons rien fait de spécial. Nous sommes juste restés allongé dans l'herbe, à regarder les nuages, pourtant, les heures passent à une vitesse folle. Parfois, je parlais de tout et de rien, sauf de moi. D'autres fois, je me taisais juste, mais le silence ne nous dérangeait pas. Il était même plutôt agréable. Sasuke, lui, n'a pas beaucoup parlé. Il m'a juste écouté tout le long, et répondait quand je lui posais une question. Quelques fois, mais pas souvent, il participait à la conversation. Et pour la première fois depuis longtemps, je me sentais bien.
(fin flash back)
Tu sais, ce soir là, quand nous avons dû rentrer, j'ai eu peur. Vraiment très peur. J'avais peur, que ce ne soit que pour aujourd'hui, puis que tu m'oublies. J'avais peur que tu sois indifférent, lorsque nous retournerions à l'école. Aussi, je suis resté au parc toute la journée du mercredi, au cas où tu passerais. Mais ça, je ne te l'ai jamais dit, tu m'aurais engueulé, puis traité d'imbécile. Mais tu sais, je voulais vraiment te revoir. J'avais l'impression, que peut-être, nous pourrions devenir amis. Bien sûr, je ne m'étais pas trompé, mais à l'époque, rien était encore sûr. J'avais si peur que ce ne soit qu'un rêve. Je ne m'en rendait pas compte, mais je m'y accrochais, comme si ma vie ne dépendait que de cette probable amitié.
Ce que je ne t'ai jamais dit, c'est que sans le savoir, ce jour-là, tu as été mon plus beau cadeau d'anniversaire, Sasuke.
Voilà, j'espère que ça vous a plu. Si vous avez trouvé des fautes, n'hésitez pas à me le signaler !
