Cette fiction est écrite dans le cadre de la nuit écriture du FoF (Forum Francophone) pour le thème "marque". Le FoF est un forum regroupant tous les francophones de ffnet où l'on peut discuter, demander de l'aide ou s'amuser entre nous. Le lien se trouve dans mes favoris. Rejoignez-nous !
Le but du défi était d'écrire une fiction en une heure de temps, idée, écriture et postage compris.
« Crabbe, Goyle. Restez dans le couloir et gardez cette porte. Personne ne doit rentrer. Vous avez compris ? »
Drago fixait d'un air désabusé les deux acolytes qui lui servaient d'amis. Il ne se faisait guère d'illusion sur leurs capacités intellectuelles mais espérait cependant qu'ils comprendraient cet ordre simple.
Il avait besoin de calme pour pouvoir éclaircir ses idées. La marque sur sa peau le dérangeait plus qu'il n'aurait voulu se l'avouer. Personne ne devait savoir. Même Crabbe et Goyle ne devraient jamais l'ébruiter. Un serment inviolable ou bien un petit mot à son père bien aimé suffirait à convaincre Crabbe et Goyle senior de veiller à ce que leurs progénitures gardent le silence.
Il ne pouvait croire à ce qu'il lui était arrivé. Il avait beau scruter les traits de son visage dans ce miroir tacheté, il ne comprenait rien. Comment avait-il pu se retrouver dans cette situation là ?
Une colère sourde montait en lui. Ses doigts se crispaient en un poing rageur. Il avait envie de crier, d'expulser cette haine qui ne demandait qu'à s'exprimer mais dont il savait que toute manifestation serait préjudiciable à sa famille.
Son esprit était trop troublé pour songer une seule seconde à lancer un sort de silence autour de lui afin de manifester oralement son courroux. Il tentait de se souvenir des paroles apaisantes que lui chuchotait sa mère la nuit lorsqu'il faisait des cauchemars. Le doux timbre de sa voix le réconfortait comme s'il était entouré par la membrane protectrice d'un cocon aimant. Jamais, aucun monstre ne venait hanter le reste de sa nuitée après le passage de sa tendre mère.
Il songea à son père, si stoïque en toute circonstance, qui savait cacher son mépris sous un vocable soutenu et des remarques perfides mais avec une discrétion lui permettant de paraître toujours sous un angle favorable. Il enviait cette capacité là et il aurait souhaité en apprendre plus de son père pour arriver à garder une telle maîtrise de soi. Mais Drago n'était encore qu'un enfant et il lui faudrait encore quelques années avant de pouvoir dissimuler ses sentiments.
Drago, les larmes de frustration coulant sur son visage, regardait distinctement la marque laissée par son souffre-douleur. Ecarlate et cuisante, elle dessinait sur sa peau une empreinte troublante.
Poussé par une impulsion, Drago effleura de son index ses contours, tentant d'apaiser la douleur sourde qu'il ressentait à son contact. La chaleur qui se dégageait de ses mains sembla la dissiper un peu.
Mais rien ne pourrait un jour atténuer l'humiliation d'avoir pendant quelques heures eut sur son visage la marque ignoble de la main de cette Sang-de-Bourbe
