Bonjour à toutes et tous !

Me revoilà avec une toute nouvelle histoire !

Connais-tu ce moment où tu lis plein de fics sur la même thématique et où un certain nombre de redondances t'énervent ? Ça a été mon cas pour les univers alpha/bêta/oméga. Très souvent, les relations entre alphas et omégas sont abusives, mais romantisées. Parce qu'un des partenaires est "biologiquement" dominant, cela lui donne le droit de l'être socialement, et tout le monde s'en contente. Sauf que ça a le don de m'irriter. Il n'y avait plus qu'une solution : écrire ma propre histoire dans un univers alpha/bêta/oméga.

C'est donc cette fanfiction que tu t'apprêtes à lire maintenant !

Je préviens tout de même, il y aura tout au long de l'histoire des allusions à de la violence et des viols conjugaux. L'histoire traitera aussi de la dépression. Donc si ces sujets sont sensibles pour toi, ce n'est peut-être pas ce qu'il te faut.

Ceci dit, place à l'histoire !


Cachez cet oméga que je ne saurais voir

Chapitre 1 :

Les Avengers étaient essentiellement composés d'Alpha. Dire ça, c'était un peu enfoncer une porte ouverte, je vous l'accorde. Mais vous allez voir que sur Terre, depuis un peu plus d'un siècle, les mentalités avaient beaucoup évoluées, et le genre secondaire était devenu mineur dans le choix des activités des humains.

Certes, il y avait toujours des discriminations. Un alpha avait plus de chance qu'un bêta d'obtenir un poste professionnel, ils étaient très souvent mieux payés pour le même travail, ou avait tendance à prendre les bêtas de haut. Mais ce n'était pas les relations entre alphas et bêtas qui avaient le plus évolué en un siècle. C'était les mentalités à propos des omégas.

Un siècle auparavant, les omégas étaient considérés comme les plus faibles de la société. Comme les femmes, ils pouvaient porter des enfants, mais contrairement à elles, ils n'avaient pas de règles, mais des chaleurs qui les handicapaient grandement. Emettant de très fortes phéromones, et incapables de se défendre à cause de l'avalanche d'hormones qu'ils subissaient, il n'était pas rare que des hommes alpha prennent avantage de la situation et forcent les omégas en chaleur. Se lier devenait alors une nécessité, et bien souvent, les alphas liés à des omégas pouvaient se montrer abusifs, violents.

Mais au début du XXème siècle, les choses avaient changé. D'abord, les autorités, partout dans le monde avait constaté une baisse des déclarations de naissance d'omégas. Craignant une vague d'omégicides, les gouvernements avaient légiféré à la hâte, et tuer un bébé oméga était devenu dans de nombreux pays, le crime le plus puni légalement.

Mais si, en effet, les omégicides existaient, ils n'étaient pas la cause des fortes baisses enregistrées. Il fallut presque quarante ans, et une diminution des naissances d'omégas de moitié pour que le coupable soit trouvé : la civilisation humaine. La pollution, les perturbateurs endocriniens, les pesticides, et la pétrochimie dans son ensemble, avaient eu des effets désastreux sur les hormones humaines. Désormais, on ne comptait plus qu'un millier de naissances par an sur l'entièreté du globe.

Les lois avaient changé, les mentalités aussi. La naissance d'un oméga n'était plus une honte, mais une fête. Les journaux se fendaient d'un communiqué, et le bébé était surveillé par toute une batterie de spécialistes pour avoir la meilleure vie possible. Tuer, violer ou battre un oméga étaient des crimes si horribles que dans certains pays les criminels risquaient la peine de mort. La recherche avait avancé, et les omégas avaient désormais la possibilité de vivre plus confortablement leurs chaleurs, ou même de les supprimer hormonalement. Trouver un compagnon avec qui se lier n'était plus une nécessité vitale, et en cas de violence, tous les omégas savaient qu'ils seraient écoutés et soutenus par leurs proches et par la police.

Les omégas étaient passés d'êtres faibles incapables de prendre soin d'eux-mêmes, à trésors mondiaux qu'il fallait chérir. La naissance d'un oméga dans la famille royale de Norvège avait bousculé l'ordre de succession. Certains couples liés étaient de véritables célébrités. La société tout entière était dévouée à la sauvegarde des omégas. Les femmes et omégas enceintes étaient suivis médicalement pour tenter de contrer les effets des perturbateurs endocriniens, en vain pour le moment. Tous ne craignaient que le jour où le dernier oméga viendrait au monde et où les hommes seraient à tout jamais incapables de porter des enfants.

Ce fut pourquoi, quand Thor revint sur Terre avec Loki, cela causa du remou parmi les Avengers.

« Qu'est-ce que tu veux dire par 'mater mon oméga de frère' ? s'étrangla Stark.

- Loki n'a jamais su garder sa place, expliqua Thor. En tant qu'oméga, il doit se consacrer à son compagnon et ses enfants, mais il a déjà rompu deux fois les liens qui l'unissaient à un alpha. »

Il y eut un frisson général. Si un oméga trouvait la force et le courage de briser un lien, alors l'alpha devait être particulièrement horrible.

Thor n'était pas venu seul avec Loki. Avec eux se trouvait un grand homme dans une armure dorée et dont les yeux paraissaient de la même couleur irréelle. Sa grande taille et son maintien finissait de le rendre intimidant. Mais les Avengers en avaient vu d'autres.

Sentant que l'incompréhension allait être un frein pour la discussion, Banner intervint.

« Je crois que nous n'avons pas du tout la même vision des omégas ici sur Terre, que sur Asgard. »

En quelques phrases, il expliqua au Prince asgardien l'importance des omégas dans la civilisation humaine, leur rareté, leur préciosité, et les droits qu'ils avaient obtenu en un siècle. En retrait, le grand homme en armure resta impassible pendant toute l'explication, alors que Thor était en proie à une grande agitation.

« Qui s'occupe de la famille si l'oméga ne le fait pas ?

- Qui s'occupe de la famille dans un couple de bêtas ? demanda Banner en retournant la question. Les rôles sont partagés, Thor. L'alpha aussi s'occupe des enfants, et de la maison. »

Thor sembla s'abîmer dans une profonde réflexion, les sourcils froncés et le visage fermé. Tous dans le salon attendait qu'il parle, prenne une décision. Beaucoup pensaient déjà à empêcher Thor de ramener Loki sur Asgard, pour empêcher son père et son frère de le réformer en lui imposant un lien et un compagnon dont il ne voudrait pas.

Il y avait en même temps de la rancœur. Loki, certainement maltraité, humilié, n'avait vu de salut que dans la destruction. C'était la Terre qui en avait fait les frais, et il était difficile pour certains, Barton pour ne pas le nommer, de se dire que la tentative d'invasion, la possession, tout cela ne serait jamais puni suffisamment. A moins que Loki ne l'ai déjà été. Il ne savait plus. Sa colère se mêlait à l'envie de protéger chaque oméga, propre aux humains du XXIème siècle. C'était rageant.

« Malheureusement, mes amis, finit par dire Thor, je ne peux continuer notre discussion plus avant. Mon père, le Roi Odin, est sur le point de tomber dans le Sommeil, et en tant qu'héritier, je me dois d'assurer la régence. Ce que vous me dites me fait douter de notre décision d'envoyer Loki être réformé sur Midgard, mais je ne puis changer tous nos plans ainsi. Alors, je vous le demande solennellement, acceptez-vous de garder Loki le temps pour moi d'assurer la régence d'Asgard ? Heimdall, le Gardien du Bifröst sera là pour vous seconder, au cas où Loki se rebellerait. »

Il désigna l'homme en armure qui inclina la tête.

« Je promets de continuer notre conversation à notre retour, car vous me faites douter du bien-fondé de ma décision, et de celle de mon père. Alors, acceptez-vous ? »

Il y eut un moment de flottement pendant lequel les Avengers se regardèrent.

« Bien sûr qu'on le garde avec nous, finit par dire Stark. Pas sûr qu'il veuille retourner à Asgard, cela dit, quand tu reviendras. »

Thor se renfrogna un peu plus, mais finit par se lever, en même temps que le reste des Avengers. Quelques minutes plus tard, il était retourné à Asgard dans un torrent de lumière. Ne restait plus que le grand homme en armure, Heimdall.

« Okay, grand type au regard flippant, commença Stark en se tapant dans les mains. Qu'est-ce que t'en penses, toi, de réformer Loki ? »

L'expression de l'homme ne bougea pas d'un iota. Il se contenta de redresser le menton. Ainsi, il surplombait Stark d'une bonne tête.

« Je n'ai pas de position à prendre lors d'une décision du Roi, dit-il. »

Sa voix grave qui retentissait pour la première fois, était aussi impressionnante que sa posture.

« J'te demande pas de prendre position, je te demande ton opinion. Parce qu'il est pas question que le moindre mal soit fait à nouveau à Loki. Criminel de guerre ou pas. C'est un oméga putain ! Comment vous pouvez forcer un oméga ?

- Je pense que Loki est bien trop différent des Æsir pour que la réformation usuelle soit efficace, répondit placidement Heimdall. Mais je doute que ce soit exactement ce que vous voulez entendre, homme de fer. »

Ces mots furent la goutte d'eau pour Barton, qui quitta la pièce sans un mot de plus. Romanoff fusilla du regard Heimdall.

« Donc, si je vous comprends bien, attaqua-t-elle, forcer un oméga à se lier et le violer est justifiable si ça le remet dans le droit chemin ?

- Je comprends bien que nos différences culturelles…

- Il ne s'agit pas de différences culturelles, s'emporta Romanoff. Il s'agit de violence, de viol. Il s'agit de mariage forcé. Il s'agit d'oppression. Il s'agit de savoir quand quel monde on veut vivre. Un monde où les omégas sont heureux, ou un monde où ils ne le sont pas. »

Heimdall se tut, reprenant sa posture impassible. Il était en minorité, face aux humains ulcérés par les violences faites aux omégas à Asgard.

Pendant ce temps, Barton était descendu au sous-sol des cellules, où Loki était enfermé. En entrant dans la pièce, il fut frappé par l'odeur de l'oméga. Comment avaient-ils pu la rater lors de l'invasion ? Le Prince était assis sur sa couchette, le dos droit, le regard fier, presque haineux. Son visage était à moitié dissimulé derrière un bâillon métallique, et ses poignets étaient ceints par d'épaisses menottes.

Les pensées se bousculaient dans l'esprit de Clint. Son fils Nathaniel, était un oméga, et il ressentait violemment l'envie de protéger tout ceux qui l'était également. Mais ce sentiment était mêlé à la colère, à la rage. Loki n'avait pas été tendre avec lui, lui demandant de se battre contre ses propres amis, de tuer des collègues, de l'aider à conquérir le monde. Ce n'était pas rien.

Avec des gestes brusques, il retira le bâillon, et le jeta dans un coin de la pièce, où il atterrit dans un bruit métallique.

« Que puis-je pour vous, agent Barton ? demanda Loki après avoir fait jouer un peu sa mâchoire. »

Son ton poli était pourtant ruisselant d'animosité.

« Tu masquais ton odeur ? »

La question était agressive, Clint en avait conscience.

« C'est la première chose que j'ai appris à faire lorsque j'ai commencé à maîtriser la magie, dit platement Loki.

- Pourquoi tu la masques plus ?

- A cause de ça, répondit-il en levant les bras et montrant les menottes. La connaissance de mon genre secondaire vous rend-elle encore plus honteux et en colère contre moi ? Si vous êtes venu pour me réformer, attendez mes prochaines chaleurs, ce sera plus simple pour vous. »

La voix de Loki s'était faite venimeuse, et il cracha littéralement la dernière phrase. La colère de Clint tomba un peu. Comment haïr cet homme qui s'attendait à être molesté et violé à tout moment ?

« Si je m'aventurais à une telle ignominie, je finirai ma vie en prison, répondit-il un peu moins violemment. »

Il y eu un éclair d'incompréhension qui passa sur le visage du prisonnier.

« Ne suis-je pas ici pour être réformé ? »

Le fiel n'avait pas quitté sa voix, mais Clint sentit une hésitation. Il prit la seule chaise de la pièce, en aluminium léger, et s'assit face à Loki.

« Réformé de quoi ? De refuser de te ranger dans un rôle de poule pondeuse ? De vouloir suivre ta propre voix ? Ton frère n'en a pas dit beaucoup, mais suffisamment pour me donner la gerbe. Rares sont les humains qui accepteront de faire du mal à un oméga. »

Cette fois, ce fut de l'espoir qui passa dans le regard vert. Alors, Clint, à l'instar de Banner quelques instants auparavant, expliqua le contexte terrien, la disparition des omégas, et leurs nouveaux statuts. Mais loin de soulager Loki, cela eut l'effet inverse. Bientôt, Clint se tut, attendant une réaction, n'importe laquelle, pour qu'il puisse comprendre l'attitude du prisonnier.

« Est-ce là votre torture ? Me faire miroiter un monde où je n'aurais pas connu la souffrance, pour m'enfoncer plus durement ?

- Non, j'essaie de te faire comprendre que tant que tu seras sur Terre, aucun de nous ne laissera quelqu'un te faire du mal. Tu purgeras une peine, mais personne ne te 'réformera'. Personne ne forcera le lien. Personne n'abusera de toi pendant tes chaleurs.

- Je doute que cela entre dans les projets de Thor, rétorqua Loki sombrement sans arriver à masquer complètement l'émotion dans sa voix.

- Thor n'a pas son mot à dire. Il est venu demander notre aide, il assume. De toute façon, il a dû repartir, parce qu'Odin doit dormir ou quelque chose comme ça.

- Odin va tomber dans le Sommeil ? Et Thor me laisse seul ici ?

- Non, il y a ce type flippant, Heimdall.

- Ah. »

Les épaules de Loki s'affaissèrent.

« C'est pas une bonne nouvelle, comprit Clint. A-t-il déjà…

- Non. Mais Heimdall me hait, et à juste titre.

- C'est vrai qu'il n'a pas l'air d'être ton plus grand fan.

- Je n'ai pas de partisan sur Asgard. Je suis un oméga qui passe outre toutes les traditions ancestrales. Je suis une honte pour le trône, pour mes parents, pour Asgard toute entière. J'ai osé rompre les liens de compagnonnage par deux fois. Si ce que vous me dites à propos des omégas humains est vrai, alors vous ne pouvez comprendre ma situation. Je suis une erreur, une anomalie. Je n'entre pas dans le moule, et personne n'arrive à me dresser.

- J'espère, nous espérons, faire changer d'avis Thor à ce sujet quand il reviendra. En attendant, tu vas rester en prison, parce que, même si on est plus cool avec les omégas, tu as quand même essayé de conquérir la Terre, et on a pas trop apprécié. Voilà. Bon séjour parmi nous. »

Quand il referma la porte de la cellule, Clint cru voir un sourire soulagé sur le visage de Loki. Mais ce n'était peut-être que son imagination.


Voilà, les bases sont posées. Comment as-tu trouvé ce premier chapitre ? Ce monde te plaît-il ?

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