Titre : Race Wish

Chapitres : 01/??

Auteur : Foxx

Genre : Yaoi/Lemon/AU

Disclaimer : Les membres de la Sherow Artists Society ne m'appartiennent malheureusement pas.

Note : Ma première "vraie" fanfiction sur Versailles... L'histoire se déroule dans un univers médiéval, et non celui du groupe.


Cette histoire se déroule dans un royaume lointain et méconnu, à l'époque où les chevaliers défendaient encore l'honneur de leur seigneur en ornant leur chevaux des couleurs de la guerre. Il n'y avait dans le petit fief dont je vais vous conter l'histoire qu'une cité construite de nombreux siècles auparavant, et quelques villages éparpillés au sein d'une plaine à peine fertile, seule terre habitable au beau milieu d'une chaîne de montagne.

Ce fief, autrefois gouverné par un vieux baron, avait suscité maintes fois la convoitise des ducs alentour. Ce n'était peut-être qu'une petite terre au milieu des pics enneigés, mais elle constituait un point stratégique au coeur des rivalités entre les seigneurs environnants. C'est donc ainsi que le petit fief épuisa ses maigres ressources, dans une guerre contre de belliqueux voisins, une guerre qui emporta l'âme du vieux baron et apporta au peuple déjà exsangue la misère et la promesse d'un avenir bien douloureux.

La baronne, malgré son âge et le deuil qui l'accablait, prit la régence du fief qui se trouvait désormais sous sa responsabilité. Elle avait enfanté trois fils, trois merveilles qu'elle refusait de voir entrainés dans l'horreur de la guerre; un garçon en âge de se battre, le second tout juste en âge d'apprendre à lire, et un cadet qui marchait à peine. Mais comme par miracle, les agressions cessèrent peu à peu et les ducs des fiefs voisins défilèrent au château, offrant à la veuve leur soutient moral et des promesses de demande en mariage, lorsque le temps du deuil serait passé.

Une simple alliance suffirait à tout détruire... la baronne en avait conscience. Son peuple n'était pas encore assez fort pour être prêt à affronter une deuxième guerre, et un mariage avec un des ducs voisins déclencherait immanquablement l'ire de tous les autres. Ils n'avaient cessé leurs attaques que pour prendre avec douceur ce qu'ils avaient essayé de réclamer dans la violence, mais un seul faux pas et les agressions reprendraient. La baronne tenait entre ses mains l'avenir de tout un peuple et plutôt que chercher refuge au château d'un duc voisin, laissant ses gens mourir sous la main de ceux qui convoitaient sa terre, elle fit le serment trouver la solution la plus favorable et de rester jusqu'à la mort dans le château qui l'avait vu naître.

Mais l'échéance ne pouvait pas être retardée indéfiniment... La baronne était face à un choix, qu'elle l'accepte ou non, et la maladie qui l'affligeait depuis la mort de son mari menaçait de l'emporter rejoindre le défunt baron dans sa tombe. A sa mort, le fief serait probablement voué à une destruction certaine, sans cesse en guerre à cause des seigneurs qui le convoitaient. Il n'y avait plus qu'une seule solution : accepter tant qu'il en était encore temps les avances d'un des chevaliers qui la courtisaient, ou trouver une héritière pour être convoitée à sa place.

C'est ainsi que la baronne fit entrer dans son château les plus belles jeunes filles du pays, les plus raffinées, dans l'espoir d'en trouver une qui saurait se conduire en régente et choisir avec raison un seigneur à épouser, un homme qui saurait protéger sa terre. Cela dura de longues semaines, dans le plus grand secret, mais pas une ne convenait. La baronne vit des dizaines et des dizaines de filles, plus jolies les unes que les autres, sans jamais trouver l'équilibre parfait entre grâce et distinction -- l'équilibre parfait qui aurait pu faire d'une simple paysanne son héritière.

Puis un jour, une personne pour le moins inattendue se présenta dans le grand salon du château, emportant avec elle un parfum de rose. La baronne vit d'abord entrer une silhouette élégante, vêtue d'un manteau noir et d'une robe parme, qui s'inclina avec grâce devant elle. Puis la silhouette se redressa lentement, les yeux baissés vers le sol et découvrit lentement son visage, maquillé avec soin, ainsi que ses longs cheveux arrangés en une coiffure complexe.

"Qui êtes-vous ?" avait demandé la baronne, en oubliant jusqu'à ses manières, bien trop surprise par l'apparition qui se tenait devant elle. La personne qui avait réussi à tant surprendre la veuve malade inclina sa tête sur le côté en un mouvement gracieux, ses iris noirs fixant avec une intensité déstabilisante les prunelles claires de la baronne.

"Je ne suis pas votre future héritière, mais je viens vous apporter une solution et vous aider si vous le voulez bien," avait murmuré une voix grave, bien trop basse pour appartenir à celle d'une femme. La baronne avait frémit et fixé sans comprendre le visage qui lui faisait face, troublée par une telle révélation. Qu'un homme puisse à ce point se donner une apparence féminine et entretenir une grâce digne des princesses les plus courtisées, elle ne l'aurait jamais cru... mais un peu d'espoir commençait à refaire surface, et la veuve s'autorisa un maigre sourire. Si un homme pouvait à ce point ressembler à une délicate jeune fille, quel besoin avait-elle de chercher une héritière alors qu'elle possédait trois fils ?

Sans compter que la baronne avait toujours caché l'existence de ses descendants, par crainte qu'ils ne deviennent la proie des seigneurs voisins, et qu'il lui restait sans doute assez de temps à vivre encore... assez pour éduquer ses héritiers à devenir de parfaites héritières, à grandir en trois demoiselles qui charmeraient le monde par leurs grâces. Pourquoi irait-elle chercher une héritière parmi les paysannes si elle disposait de trois fils, d'assez de temps, et d'un personnage fort étrange qui semblait malgré tout prêt à l'aider ?