Ma première histoire sur les Vocaloid uh ;-;
Elle met en scène IA, Vocaloid trop peu représentée dans la communauté Vocaloid sur ce site, je trouve.
Cette histoire suit un scénario complètement aléatoire. Hésitez pas à proposer des idées. D'ailleurs, le titre est lui-même aléatoire.
D'ailleurs, j'ai vu la fanfiction sur IA Scraboutchacha ou je ne sais plus le nom, mais bien après avoir commencé la mienne. Juste pour dire que ça ne s'inspire pas. (en plus, je la retrouve plus T-T)
Bref, enjoy \o/
Les gouttes de pluie dévalent la vitre, on n'y voit plus rien. De toute façon, il fait noir dehors. Je m'ennuie, du bout du crayon, je gribouille le coin de la feuille. N'ayant guère de talent en dessin, mon croquis se limite à un stickman, vous savez, un rond, cinq traits et fini.
Le cours est pire que barbant. Croisant les bras sur ma table, j'y cale ma tête, mes longs, si longs cheveux blonds tombant tel un rideau, dissimulant ma tête et me donnant une apparence étrange . Je m'imagine un air de serpillière. Pour quelqu'un qui exècre le ménage, on a vu mieux.
-Hé...
Je sens qu'on m'attrape le bras, je connais ce contact : Yukari. Yukari, c'est ma voisine de classe, ses cheveux mauves sont attachés en deux couettes larges, ses yeux de la même teinte scrutent les miens avec une pointe de malice, sa peau encore plus pâle qu'à l'ordinaire, je ne me l'explique plus.
Je relève la tête, mes deux tresses chatouillant mes bras tandis que j'arrange rapidement ma tignasse.
-Quoi Yukari ?
-Si tu continues de dormir en cours, la prof va criser, murmure-t-elle prudemment.
-Mais j'suis fatiguée..., rétorqué-je sur le même ton.
Je baille alors, comme pour prouver que je dis la vérité. Ce n'est pas comme si les cernes sous mes yeux ne confirmaient pas déjà mes dires. Elle soupire alors et ses prunelles violettes fixent non pas mes yeux tout entiers mais bien mes pupilles, d'un regard précis et net qui vous met mal à l'aise, qui attise votre attention et vous fait remettre en question votre être entier.
-Il faut que tu dormes plus Ya. Vraiment.
Ya n'est pas vraiment mon nom. Mon nom c'est IA. Ca sonne bizarre dans les oreilles, parce que certains disent I-a, d'autres Ya. Certains l'articulent et le décomposent comme un petit corps frêle qu'on dissèque pour comprendre, d'autres le roulent et le font aller vite, vite, comme un nom dangereux dont on a peur. D'autres préfèrent le joli son du Y, lorsque la langue frôle les dents dans une petite poussée d'air. Yukari fait partie de ces derniers je crois. Lorsque je lui ai dit que l'on disait aussi I-A, elle m'a répondu que ça ressemblait trop à un sigle pour elle, qu'elle trouvait cela artificiel. Son avis s'avéra me toucher particulièrement bien que je reste sans réelle opinion quant à tout ça. Après tout, ce n'est que la prononciation d'un nom, certes, le mien, mais tout de même.
-Je n'aime pas quand tu te perds dans tes pensées. Tu oublies toujours de me répondre.
C'est encore Yukari, qui me tire de mes dérivations. Elle sait plus ou moins ce qui se passe dans ma tête déjà que ça se lit sur mes traits rêveurs, elle me connaît aussi parfois trop bien, moi et mes yeux dans le vague, mes réflexions qui s'enchaînent jusqu'à m'égarer dans ma bulle et m'isoler de cette réalité qui n'est pas vraiment la mienne.
-J'suis désolée. Tu sais que je fais pas exprès.
Yukari et sa voix claire, Yukari et son regard sondeur, Yukari et son petit soupir, Yukari qui me comprend presque. Yukari qui s'exclame :
-Je sais bien Ya. Mais s'il te plaît... Arrête avec ça. C'est mauvais pour toi.
Les intonations inquiètes de mon amie ont le don de me remettre en question, plus encore que son regard, mais pas vraiment de la même façon. Son regard, il glace le sang et il me fait m'interroger sur ce que j'ai pu faire de mal, sur ce qu'elle pourrait me reprocher. Son ton, il me dit ce qui ne va pas, il est triste et angoissé, il appelle à ce qu'on la rassure. Non Yukari, je suis désolée mais je ne peux pas.
-J'peux pas...
-Mesdemoiselles, je vous saurais gré de fermer votre caquet.
La voix froide d'une femme brune aux allures de trentenaire nous interrompt. Un regard glacial qui perce dans ce visage aux traits matures, un regard d'acier que seule elle semble pouvoir maîtriser et darder avec autant de sévérité.
-Désolée madame, dit-on en chœur.
Mais la sonnerie nous fait tous sursauter dans la classe entre les bavards qui discutaient, les turbulents qui chahutaient, les dormeurs qui dormaient, les songeurs qui rêvaient, on s'agite et rangeons nos affaires dans un fracas qui malheureusement pour nos tympans est devenu habituel.
-Ya, il faut que tu arrêtes d'être aussi...
-Aussi quoi Yukari ? Aussi quoi ? Demandé-je.
Son sermon je le connais déjà ma mère me l'a fait mille fois, mon père un million, et puis tellement de monde que j'oublie.
-Aussi... Dans la lune. On dirait que tu aimes ça, quand je répète cent fois que tu dois être attentive, quand je veux juste que tu m'écoutes un peu. J'ai l'impression que tu ne tiens pas à moi et que tu restes avec moi parce que... Je sais pas. Je te comprends pas, tu sais, Ya. Je t'adore mais je ne comprends plus.
-Si, tu me comprends, Yukari ! Enfin, autant que moi je me comprends, enfin, presque autant.
Sur le trottoir de béton, nos pas se calent au même rythme ou presque, sans trop qu'on le veuille, parce que c'est humain et qu'on est humaines, on est juste des humaines. Les rues défilent et l'on marche sans but, on veut pas rentrer, on veut juste aller comme ça, simple ou retour, je sais pas. On fait souvent ça, on se laisse partir sans trop connaître notre destination, on discute et on apprécie le moment. Yukari est une fille gentille mais rationnelle, trop peut-être. Je crois qu'elle ne saisit pas vraiment comment je marche, sinon elle me laisserait rêvasser.
Elle s'arrête après quelques instants, se met face à moi et avant que collision il y ait, elle me prend par les épaules. Et de nouveau ses iris se focalisent sur mes pupilles et je me sens cernée et traquée.
-Ya, dis-moi que tout va bien. Ne me mens pas..
Je ne te mens pas Yukari, c'est juste que je ne sais pas toute la vérité et que je ne dis pas toujours tout.
-Tout va bien Yuka'. Vraiment.
-Tu sais que si tu me mens, je serais vraiment déçue ?
Je sais Yukari, ne me déteste pas, je ne mens pas.. Ses bras s'enroulent alors autour de mon cou et elle enfouit sa tête dans mon épaule. Moi je n'aime pas les contacts physiques, j'ai toujours un frisson, une impression désagréable d'un intrus, d'un étranger, d'un contact interdit et malsain. C'est avec tout le monde et pas seulement Yukari, plus trop mes parents même si je n'ai pas non plus le réflexe de les prendre dans mes bras, je trouve ça faux, je trouve ça pas naturel et même un peu méchant puisque je n'en éprouve pas le besoin, et pourtant.
J'entends souvent les gens dire que je suis bizarre alors ça ne m'atteint plus. Après tout moi aussi je les trouve bizarres. Alors à quoi bon convaincre des gens que je trouve étranges que moi-même je ne le suis pas ? C'est absurde. En plus je tombe de fatigue bien que j'essaie de ne pas le montrer à Yukari. Je ne veux pas qu'elle s'inquiète pour moi. Je ne veux pas qu'elle se soucie de moi. Je l'adore mais parfois je me dis qu'il vaudrait mieux qu'elle m'oublie, que je me dissipe dans l'univers et que je n'existe plus pour personne, tout en continuant d'être là, comme un être invisible, libéré d'un corps qui m'indiffère, je voudrais être libérée de tout sans mourir pour autant.
J'espère que ce début ne vous a pas déçus ;-;/
