Ça me trottait dans la tête depuis un bon moment : décrire les relations entre meister et arme.

Malheureusement, les personnages de Soul Eater ne m'intéressaient pas et j'ai décidé d'en faire un recueil d'OS composés d'OCs réalistes, peu prétentieux et absolument pas Mary Sue, du moins je l'espère. Ce recueil se garnira selon mon inspiration très aléatoire, soyez-en bien conscients.

Il n'y aura pas de parution régulière. Cela suivra juste le fil de mon esprit.

J'espère donc que vous apprécierez lire autant que j'ai apprécié écrire.

Titre de l'OS : Haine et fureur

Nombre de mots : 1000

Résumé : Ils étaient deux, et leurs seules relations étaient la haine, la haine et la fureur. Mais pourtant... ils étaient arme et meister.

Rating : K+

Pairing : Kazushi Yamamoto (meister), Chiho Nakamura (arme)

Disclamer : L'univers de Soul Eater appartient bien évidemment à Ookubo Atsushi, et les OCs sont à moi.


« Dégage. »

Je serrai les lèvres et me reculai devant la phrase froide de mon manieur. J'avais appris depuis longtemps qu'il ne fallait pas que je réplique quand il était dans cet état là, et j'avais mis ma fierté en jeu pour m'épargner d'aller racheter du désinfectant tous les quatre matins et d'affronter le regard fouineur du pharmacien. Je parvenais pourtant à masquer les coups, mais l'excuse du « J'ai renversé mon flacon hier » devenait de moins en moins plausible.

Kazushi me jeta un regard noir, mais je ne détournai pas le mien. Quand un jour j'avais fini par baisser les yeux, il avait été pire que quand mon orgueil surpassait mon instinct de survie, et quand il m'avait laissée, j'avais encore gravée dans mon esprit la phrase : « Sois un peu fière, sale bâton. »

Mine de rien, alors qu'il ne m'avait encore jamais frappée comme ça, cette insulte était une des moins agressives qu'il m'avait lancées. J'étais une pertuisane, que diable, pas une vulgaire petite branche !

Bien sûr, il le savait pertinemment. C'était lui qui me maniait, après tout.

Certains étaient étonnés que nous arrivions à si bien accorder nos longueurs d'ondes en combat, et la plupart des gens se demandaient même pourquoi moi, si fière et décidée, j'étais l'arme de Kazushi Yamamoto, sûrement la personne la plus violente de Shibusen.

Kazushi, hein… Ca me faisait doucement rigoler. Quand on connaissait la signification de ce prénom, on pouvait dire qu'il était le parfait opposé de son propriétaire. Désir de paix ? On aurait très bien pu remplacer le kanji de la paix et le remplacer par celui de la rudeur pour retrouver un prénom qui lui irait mieux. Ses parents avaient vraiment mal choisi son nom.

C'était sûr que je n'étais pas la mieux placée pour être son arme. Emy, ma meilleure amie, m'avait déjà demandé plusieurs fois pourquoi je ne décidais pas de cesser d'être son arme, puisque nous ne cessions de nous taper.

En vérité, nous avions déjà essayé.

La détestation que nous éprouvions l'un envers l'autre avait franchement aidé, mais j'étais alors soudainement devenue obsédée par lui, par l'envie de le frapper, de le plaquer à terre et de lui foutre un coup de pied dans la face.

Lui aussi apparemment, car il avait fini par m'entraîner dans les toilettes les plus proches et me gueuler dessus avant de me faire une entaille sur la joue à l'aide d'un morceau de miroir qu'il avait brisé d'un coup de poing, sous la frustration. (j'en garde toujours la cicatrice, c'était mémorable)

Nous avions besoin l'un de l'autre, aussi étrange que cela paraisse, aussi orageuses que soient nos relations.

La seule chose qui nous unissait était cette haine indescriptible, et toutes les missions que nous menions.

Nous étions forts, tous les deux. Il me maniait impeccablement, et moi j'essayais de le suivre, de faire mon possible pour m'endurcir, et devenir une Death Scythe. Il y a de la rage dans notre façon de combattre, disent tous ceux qui nous ont vus en action. Rage de vivre, rage de vaincre et rage envers l'autre, j'imagine. C'est étrange comme ce sentiment était ce qui faisait de nous un vrai duo -jamais je n'aurais pu être aussi puissante avec autre que lui.

Je suppose que la haine est un sentiment plus durable que l'amitié ou la confiance.

L'ironie du sort était cette proximité alors que nous ne pouvions pas nous supporter. Même école, même classe, mêmes options, même dortoir, même chambre, même équipe tout semblait être conçu pour que nous passions le plus de temps ensemble, alors que cela finissait toujours par une insulte et un coup de poing sans aucun effort. Nous ne nous parlions pas, pourtant, mais il y avait toujours quelque chose qui me transformait en cible - et je ne me privais pas de répliquer, même s'il gagnait la plupart du temps.

Voilà à quoi se limitaient nos relations : combattre et se haïr.

Un jour, pendant une de nos missions, un humain corrompu inconscient m'avait prise en otage et avait ordonné la reddition immédiate de Kazushi.

Je me rappelle encore du rire démoniaque, moqueur, de mon manieur quand il s'était pointé au rendez-vous : « Garde-la, elle n'a aucune importance pour moi. »

Il avait quand même prévenu Emy et sa manieuse qui étaient allées me récupérer, mais cette scène reste encore gravée dans mon esprit. Tu es faible, disait son regard.

Quelque chose qui me faisait aussi beaucoup rire était les rumeurs qui circulaient à notre sujet dans toute l'école. Une prétendait qu'en réalité sous notre haine se cachait un amour passionné j'avais failli m'étouffer de rire quand j'avais entendu ça. Dans mon cœur il n'y avait pas la moindre once d'amour envers lui, et c'était parfaitement réciproque, j'en étais sûre.

Peut-être que le seul sentiment que nous avions l'un envers l'autre, la haine mise à part, était cette parfaite compréhension de son partenaire, et l'exigence que nous avions en tant que manieur et arme. S'il ne voulait pas que je cède sous ses assauts, c'était parce qu'il attendait de moi une certaine force et une certaine fierté qui me rendaient digne d'être son partenaire.

Une rumeur encore plus répandue était celle de la manière dont nous étions devenus partenaires. Il y a plusieurs versions : la première (soutenue par les adeptes de la théorie amoureuse) était que nous nous étions juré d'être respectivement arme et Meister de l'autre après une folle nuit d'amour. La deuxième soutenait une embuscade dans une ruelle et notre coopération forcée. La troisième, plus inventive, nous décrivait comme des jumeaux cachés qui avaient découvert leur parenté et restaient ensemble malgré leur haine mutuelle.

La vérité était toute autre : j'étais la seule arme restante, il était le seul manieur restant, et nous avions été forcés à faire une mission ensemble. Beaucoup moins glamour mais tout aussi radical.

Car c'était ce que nous étions, en vérité : meister et arme.

Kazushi Yamamoto et Chiho Nakamura.


J'aime bien cette impasse qu'est leur relation. Il n'y a vraiment rien derrière, et c'est ça qui est amusant. C'est tellement simple, et pourant pas tellement sain.

Si vous avez aimé, n'hésitez pas à commenter.

Polairej.