J'avais envie de le faire. Ça m'est venu comme ça, je l'avais juste là, alors le voilà. C'est méchant, sûrement. C'est mesquin, aussi. C'est triste. Et la plupart de mes OS sont empreints de mélancolie et de lassitude.
Ceci est un drabble de 400 mots. Si vous avez envie de le lire, tant mieux, sinon, tant pis.
En vérité, j'adore les significations des prénoms. Hikaru veut dire "briller", j'ai trouvé ça approprié.
« Dégage. »
Hikaru l'avait dévisagé, un rictus haineux déformant ses traits, et soudain le venin perfide de l'amertume avait remplit son esprit.
Combien de temps avaient-ils passé, à jouer la carte de la fraternité jumelle, à encore et toujours afficher un sourire faux et mensonger quand ils s'étaient retrouvés face à face, et que ce monde entier qui les fixait les croyait unis ?
Combien de temps avaient-ils joué le jeu, fait semblant de faire semblant, créé un drame qui existait déjà, jouant pion par pion à un jeu qu'ils maniaient jusqu'au bout des règles, riant d'eux-mêmes et riant des autres ?
Combien de temps s'étaient-ils haïs, avaient-ils fait tomber un masque qui en recouvrait un autre, s'étaient-ils disputés dans leur fausse intimité, s'étaient-ils entendus sur une paix illusoire, jurant sans cesse la perte de l'autre, trahissant la confiance de tous ?
Combien de temps avaient-ils dansé, valsé une danse aveugle et sourde, lissé leurs estimes tâchées par la tromperie incessante, chaloupé leur démarche pour paraître un peu hésitants, joué de leurs corps sans vergogne, de leurs esprits sans pitié, de leurs sentiments sans scrupules ?
Combien de temps s'étaient-ils trompés eux-mêmes, et combien de temps avaient-ils aimé le ballet désordonné de leurs âmes folles et tordues ?
Kaoru en avait eu assez, de leur stupide déraison, de leurs frasques infatigables, de leurs images ridicules, des ombres mesquines sur le mur.
« Fais ce que tu veux, Hikaru. Je ne joue plus le jeu. »
« Quel jeu ? C'est la vérité que nous jouons. Tu as beau être mon frère, je te hais. Je te l'ai déjà dit, non ? Qu'est-ce que tu ne comprends pas ?»
« Je suis fatigué. Tu ne brilles plus, Hikaru. Sans moi, tu es terne. Je ne veux pas haïr. Je ne veux pas aimer. Je voudrais juste mourir une fois pour toute. A quoi bon ? Le jeu de nos existences ne rime à rien. Quel but a-t-on en vivant ainsi ? S'amuser ? Je ne veux plus. S'il faut mourir quand on est las, alors autant mourir tout de suite. »
« Et bien, meurs. »
Et Hikaru s'était détourné.
La valse des aveugles avait cessé, et le jeu des existences aussi. Sans deux rouages, on ne peut plus faire tourner la mécanique.
Kaoru avait cessé de vivre, et Hikaru avait cessé de briller.
Et pourtant, ils auraient pu s'aimer...
Ne vous y fiez pas, j'adore les jumeaux Hitachiin. C'était juste une envie.
Si vous avez aimé, vous avez le droit de commenter.
Polairej.
